Madrid, un polar sur fond de crise économique espagnole.
Comme
Petros Markaris l'a fait pour la Grèce,
Juana Salabert met en scène un polar qui raconte aussi les difficultés des Espagnols, les pertes d'emploi, les coupures de salaires ou de retraite, la misère et le découragement de la population.
Dans ce contexte, des bijoutiers assassinés, de ces profiteurs qui rachètent à bas prix les bijoux conservés dans les familles. Sur la poitrine des victimes, un message d'indignation. En plus de suivre les péripéties de l'enquête, on fera connaissance d'un policier à l'histoire personnelle compliquée, de son coéquipier un peu bizarre, de son grand ami écrivain, etc.
Un bon roman policier, mais surtout un décor et une critique sociale qui ne manquent pas d'intérêt.
Anecdote personnelle : je suis allée à Madrid en 2010 et j'ai été étonnée d'entendre ces crieurs qui rabattaient les clients en gueulant « compra oro » (on achète l'or). Il faut dire que près de la Gran Via, la rue piétonne de mon hôtel était un peu particulière. le matin, il y avait des jeunes femmes qui fumaient à la porte de plusieurs édifices. C'est un spectacle auquel on est habitué chez nous depuis qu'il est interdit de fumer dans les bureaux. Mais tout au long de la journée, les jupes raccourcissaient et les décolletés s'échancraient, il y avait de plus en plus de jeunes femmes, juchées sur les talons vertigineux, ou de jeunes hommes nonchalamment adossés sur les arbres ou les entrées. le racolage était cependant discret et peu insistant. Ajoutons que sur ce petit bout de rue, il y avait aussi un poste de police…