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EAN : 9782721006646
251 pages
Editions des Femmes (23/02/2017)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
« Sous ce titre La Révolte d’Ève paraîtront plusieurs articles sur la condition sociale de la femme, l’amour et le mariage dans la société actuelle et la société future. Ces articles formeront plus tard un volume », écrivait, le 5 septembre 1898, Marcelle Tinayre dans La Fronde, le premier journal féministe en France. L’ouvrage ne parut jamais mais, sous ce même titre, les éditions des femmes-Antoinette Fouque présentent une sélection de chroniques publiées durant u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Pour mener à bien sa révolte, Eve devait prendre sa plume

Dans sa préface, France Grenaudier-Klijn présente l'auteure en relation avec les sujets et les événements de son temps, son passage « de femme en femme, d'oeuvre en oeuvre », des créatrices aujourd'hui trop souvent « reléguées sous les mansardes de l'oubli ».

Elle souligne sa « haine des bourgeois », son anticléricalisme, sa défense des « mérites de l'union libre » et parle d'une « femme de voyages et de rencontres ».

Femmes, féminité, amour, liberté… « Que les textes s'avèrent rétorsions, objections, propositions, justifications ou simples explications, ils témoignent de préoccupation partagées entre refus avéré de légitimer l'infériorisation des femmes, et adhésion à un discours revendiquant la sexuation des rôles, particulièrement sur la question du travail féminin ». Il ne s'agit pas simplement, à mes yeux, de sexuation des rôles mais bien d'une naturalisation des femmes (« instinct de race », « fond primitif du féminin », « conformément à la nature », « ordre naturel », « contraire absolument à la nature », « héréditaire instinct », « leur rôle essentiel », « travaux de son sexe », « devoirs naturels », « instinct de plaire » par exemple) même si des aspects parfois contradictoires et ironiques forment une sorte de contrepoint dans les textes de l'auteure.

France Grenaudier-Klijn souligne trois dimensions discutées par Marcelle Tinayre « la question du droit de vote féminin », « législation relative au travail des femmes » et « les méthodes pour faire évoluer la cause des femmes », sa critique des « procédés » et l'insistance sur la justesse de la « cause elle-même ».

La préfacière évoque, entre autres, les mobilisations des féministes sur le droit de vote en avril 1914, le journal La fronde, différentes « sociétés » et congrès de femmes en France et à l'international. de Marcelle Tinayre, elle parle en terme de « Partisane d'un féminisme réformiste, qui envisage le changement par le biais de l'accès à l'éducation et de l'amélioration des conditions de vie plus que par l'obtention des droits civils et politiques ».

Le titre de cette note est extrait de cette préface.

Le livre est divisé en trois parties :
Chroniques d'une frondeuse (1898-1913)
Portraits de femmes
Entre-deux-guerres Regards et débats

Dans la première partie, Marcelle Tinayre parle, entre autres, du mariage, de l'exploitation « dans l'abnégation », de religion « de sacrifice », de l'avenir et de la révolte contre l'abus, de « l'ardente guerre pour le droit contre l'injuste souffrance », de Marceline Desbordes-Valmore, de « la duperie séculaire qu'on déguise sous les noms de vertus féminines, sacrifice, immolation, etc. », de respect des droits, de préjugés, « C'est l'homme qui vit sur un fond de préjugés, hérités en bloc, qu'il n'a point examinés, qu'il érige en lois et qu'il prétend imposer aux autres », des écrivaines « complices de toutes les évasions hors des vieux cachots séculaires murés par le prêtre, le soldat, le magistrat », des prétendus mariages d'amour, des « entraves légales, abus de force et d'autorité permis au mari », de personnalité inaliénable, de la signification des mots « égalité et liberté », des réactionnaires, des pudibonds et des dévots, des mouchards littéraires, de guerre contre alcoolisme et la prostitution, de guerre à la guerre, des excuses tacites trouvées aux jeunes hommes, de « Bastille légale et religieuse, où l'on étouffe », d'honorer les insurgés de 1789, « Mais il y une meilleure façon d'honorer les insurgés de 1789 ; continuer, achever leur oeuvre… Sus aux Bastilles ! Vous avez chanté, vous avez dansé ; combattez maintenant », de surdité volontaire de beaucoup d'hommes, de littérature, des écrivaines et non des « bas-bleu »…

Le refus des « convenances » et la force de l'émancipation… Une certaine radicalité brisée par la première guerre mondiale…

La seconde partie est consacrée à des portraits de femmes, Marie Stein, Victoire Tinayre communarde, Renée Vivien, Fatmé Alié Hanoun, Cécile de Tormay, Georges Sand, Juliette Drouet entre autres, ou à des notes de voyages… Portraits et réflexions, toujours empathiques des personnes, même si les positions de l'auteure contre les suffragettes en laisseront plus d'un-e en « désarroi »…

Désarroi qui ne manquera de se manifester aussi dans la dernière partie, encore sur le droit de vote, la naturalisation des rôles assignés aux femmes… Mais il ne faudrait pas négliger la critique d'un suffrage universel mensonger, celle bien aiguisée de ces messieurs qui refusèrent le droit des femmes par des arguments que l'auteure démontre bien fallacieux, la dénonciation des moeurs politiques, l'ironie autour de la « sainte-égalité », l'expression primitive de la « primauté du mâle », les femmes décapitées-pendues-brulées-noyées, l'insolence diverse des filles et leur désir de savoir…

Si certaines positions de l'auteure me semble très critiquables (en regard des combats historiques d'autres femmes), reste le « refus avéré de légitimer l'infériorisation des femmes », des textes le plus souvent de révoltée, le rappel de la place des femmes et d'écrivaines… Un pan de l'histoire du combat des femmes qu'il convient de faire connaître.




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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
C’est l’homme qui vit sur un fond de préjugés, hérités en bloc, qu’il n’a point examinés, qu’il érige en lois et qu’il prétend imposer aux autres
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Mais il y une meilleure façon d’honorer les insurgés de 1789 ; continuer, achever leur œuvre… Sus aux Bastilles ! Vous avez chanté, vous avez dansé ; combattez maintenant
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Video de Marcelle Tinayre (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marcelle Tinayre
En Août 1839, Marie a épousé dans la précipitation Charles Pouch-Lafarge du Glandier à Paris. Elle est allée s’installer chez lui dans son château du Glandier, en Corrèze. Mais à l’arrivée, sa désillusion est totale : le château est à l’abandon, infesté de rats, et les forges sont au bord de la faillite. Marie menace son mari de se suicider ou de s’enfuir… Références bibliographiques : Château en Limousin de Marcelle Tinayre. Rebondissements dans l’affaire Lafarge » de Chantal Sobieniak (Editions Lucien Souny, 2010). L’affaire Lafarge » de Gérard Robin (De Vecchi, 2006). Dans le silence recueilli de ma prison, Mémoires 1840 » de Marie Lafarge (Tallandier, 2008)
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