Quête .
Nous sommes en Transylvanie roumaine en 1925, Elijah parcourt le pays de village en village offrant ses services de klezmer.
Il semble en quête de quelque chose , en quête de lui-même peut être.
Étant passionnée d'histoire et de musique je ne pouvais décemment pas résister à l'idée de lire ce livre ayant pour héros un musicien.
Pour tout vous avouer , avant de lire le résumé de ce livre je ne savais pas ce qu'était un klezmer, je n'en avais jamais entendu parlze.
J'étais très intriguée à l'idée de suivre l'histoire d'un klezmer du début du 20e siècle.
J'ai donc découvert qu'un klezmer est un musicien ashkénaze et dans le cas d'Elijah il s'agit d'un violoniste.
En faisant la connaissance d'Elijah j'ai basculé dans le temps , j'ai fais un bond de presque cent ans en arrière.
J'ai plongé au coeur de la Transylvanie roumaine , j'ai découvert la multitude de ses peuples et de ses habitants , la variété de cultures qui animent ces Terres qui jusqu'ici m'étaient plutôt méconnues.
Tout comme Elijah , j'ai été parfois charmée par ce que je découvrais et parfois atterrée face à certains comportements.
Partout en Europe les années 20 et 30 ont marquées un tournant dans l'histoire. Elles ont été le catalyseur de nombreuses tensions et ont été révélatrices de certains extrémismes.
En accompagnant Elijah, certains comportements et certains façons de penser se révèlent à nous.
On découvre des gens qui souffrent , qui vivent pour beaucoup dans un certain dénuement .
Comme chacun le sait , cela rend propice la montée de certains sentiments, racisme , antisémitisme, nationalisme...
Et à travers cette histoire on se rend parfaitement compte de tout cela , on voit à quel point la situation est grave et ne demande qu'à empirer . L'Histoire est là pour nous le prouver.
Elijah est un peu le témoin de cette époque troublée. Sa vie de musicien errant le conduit de place en place et l'amène à prendre conscience de tout cela.
Et à mesure qu'il va à la découverte des autres c'est lui qu'il découvre.
Il va se mettre à mal pour mieux se trouver.
Mais cela ne va pas se faire en un jour et certaines rencontres vont se montrer déterminantes pour lui.
Que ce soit Rebecca, Istvan ou les autres personnages qui vont croiser son chemin, chacun à un rôle à jouer dans le destin de ce klezmer. Ils vont être pour lui plus importants qu'il n'y paraît , ils vont l'accompagner sur son chemin et le conduire là où il doit être. Même s'il va lui falloir un peu de temps.
Mais ce n'est pas la durée du voyage qui compte mais ce qu'il nous a apprit.
J'ai apprécié suivre le parcours d'Elijah, j'ai aimé voir l'évolution de sa personnalité et voir certaines prises de conscience se faire.
Même si certains termes liés à la religion , à la musique ou à cette région spécifique m'ont quelque peu échappés au départ ( je n'avais pas remarqué le lexique en fin de roman, lexique qui m'aurait bien aidé lors des premiers chapitres ) j'ai fini par me laisser porter par le rythme des mots et par le voyage auquel nous convie l'auteur de ce livre , Jean-Luc Bremond.
Un livre à découvrir.
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http://www.bla-bla-blog.com/archive/2018/10/03/rencontre-avec-un-alter-artiste.html
BBB – La révolution du Klezmer se passe en Europe orientale dans l’entre-deux guerres. La première guerre mondiale est terminée et le monde va, dans quelques années, connaître un conflit dévastateur, notamment pour les juifs. Pourquoi avoir choisi les années 20 pour situer votre roman ?
JLB – J’ai découvert la musique klezmer par la danse. En voyageant dans les pays d’Europe centrale, j’ai pu constater que la recherche d’identité nationale se figeait encore dans ces années de perte de territoire, post première guerre mondiale, pour retrouver le grand pays, la souveraineté culturelle et religieuse. Quand m’est venue l’idée de raconter l’histoire d’un klezmer, un musicien, je l’ai placé dans son milieu juif où, dans les années 20, s’affrontaient ceux qui recherchaient l’intégration pour sortir de la souffrance de la discrimination, quitte à faire des compromis, et ceux qui voulaient y échapper par le sionisme, une possible terre de liberté, sans concession, aveuglés par le nationalisme. Les idéologies séparent ; la musique, ou tout autre expression venant du tréfonds de la personnalité, pourrait résister à la division et empêcher l’histoire de se répéter.
BBB – En filigrane c’est la Shoah qui se dessine. On pense à cette sinistre Garde de Fer.
JLB – J’ai très jeune été choqué par la Shoah, révolté contre cette ignominie ; aussi parce qu’un de mes grands oncles s’était porté volontaire comme médecin à la libération d’un camp d’extermination, et qu’un autre était mort comme prisonnier, en tant que résistant, dans un autre camp. En écrivant, je ne pouvais m’empêcher de penser à la fin tragique de mes protagonistes. La garde de fer en Roumanie, la terreur blanche en Hongrie, le fascisme en Italie, le nazisme en Allemagne…Par jeu d’alliance et de collaboration, l’étau se resserrait pour ceux que ces mouvements xénophobes condamnaient.
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