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EAN : 9782709644747
200 pages
J.-C. Lattès (02/09/2013)
2.91/5   16 notes
Résumé :
« Dans la cuisine, assises à la table, les sœurs boivent des bières et du whisky. Un nuage de fumée les entoure – cigarette sur cigarette. Le rideau est tiré et dehors, la rue est silencieuse.
Vous vous souvenez de leurs disputes ? demande Claire.
Oui, on se souvient. Louise jette son mégot dans un cadavre de bière.
Mais vous vous souvenez de ce que ça nous faisait ? Claire insiste.
Cette violence ? dit Marion.
Et ce que ça a ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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N°707 - Décembre 2013.
LA RUCHEArthur Loustalot – JC Lattès

Pour moi, cet auteur m'était inconnu mais son nom ne l'était pas. Jacques Loustalot , connu sous le surnom du « Major », était l'ami flamboyant et délirant de Boris Vian. Il mourut accidentellement (ou volontairement) à l'âge de 23 ans !

Reste ce roman qui respecte à sa manière l'unité de lieu, mais pas celle de temps. On y apprend qu'Alice vit dans un appartement avec ses filles, Marion, Claire et Louise. Il n'y a pas d'homme puisque le père est parti et Alice n'a jamais réussi à admettre ce départ, cette fuite, s'enfonce chaque jour davantage dans une dépression dont elle ne sortira pas. Avec de nombreux analepses, l'auteur recompose pour son lecteur cette atmosphère délétère, les disputes du couples, les coups portés par le père, les blessures, les départs et les retours pour tenter d'exorciser ce mal qui rongeait cette famille, les promesses, les trahisons, les compromissions. le père est présenté comme le bourreau, c'est lui qui bat sa femme, même devant ses enfants, lui qui se rend coupable d'adultère. Pour combattre cette ambiance malsaine il y a les pleurs, les mots, l'alcool et les médicaments comme des bouées de sauvetage improbables. Les filles font ce qu'elles peuvent pour aider leur mère, tentent de recoller les morceaux dans une famille qui part à vau-l'eau, mais toujours en vain. Elles vivent aussi mal que leur mère l'absence du père et tentent de se le cacher mais parfois cela déborde. le père est seulement évoqué, mais pas à son avantage. Alice qui supporte tout et ce depuis longtemps, se laisse de plus en plus aller songe à la mort comme une délivrance.

Le décor est à la mesure de la déprime d'Alice. L'appartement est sombre, les portes sont closes, les pièces étriquées, pourtant et contrairement à ce que pourrait laissé entendre le titre, par dérision sans doute, l'activité qui y règne n'est pas celle d'une ruche

Quand je lis un roman, il y a l'histoire, évidemment. J'aime qu'elle m'intéresse, qu'elle m'instruise, qu'elle me dépayse, mais elle peut aussi être le reflet de la réalité quotidienne. On parle beaucoup de nos jours de famille recomposée, c'est même devenu à la mode et présentée comme quelque chose de normal, parfois de joyeux et aussi comme la solution à l'inconstance qui bien souvent gouverne la relation entre les hommes et les femmes. Tant mieux pour ceux qui en profitent. Ici c'est plutôt une famille décomposée qui nous est présentée et dont le quotidien contribue à augmenter la déliquescence malgré les efforts un peu désespérés des filles d'Alice. C'est la réalité de notre monde où deux mariages sur trois se terminent par une séparation. Ce roman peut donc être considéré comme le miroir de notre société et qu'il rappelle que la vie est injuste et que c'est toujours les enfants qui souffrent de la séparation de leurs parents n'est malheureusement pas une nouveauté mais peut effectivement être rappelé. Quand je choisis de lire un roman, j'attends de l'auteur qu'il s'exprime agréablement, que son texte ne ressemble pas à un article de presse qui relate un événement factuel, bref qu'il serve notre belle et riche langue française, qu'il en respecte la syntaxe, qu'il s'attache mon attention et mon intérêt de préférence dès le début. On peut dire que la façon d'écrire se veut être la transcription d'une ambiance, que le texte est là pour instiller un rythme dans l'action ou pour, au contraire montrer une décrépitude... Pour autant, à titre personnel, j'aime quand un auteur, qui avant tout est un créateur, se sert de l'outil qu'est la langue pour faire passer un message, mais le fait de telle manière que ma lecture se transforme en plaisir. Ici, la phrase est hachée, minimaliste, parfois désarticulée, comme si les mots ainsi torturés trahissaient à eux seuls tout le drame de cette situation. J'ai pourtant poursuivi ma lecture jusqu'à la fin, mais je n'ai guère aimé le style.


©Hervé GAUTIER – Décembre 2013 - http://hervegautier.e-monsite.com

Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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La difficulté sera de trouver des points positifs sur ce livre.
Tout d'abord, le titre est bien trouvé. Nous sommes vraiment dans une ruche, les bourdonnements surgissent de tous les côtés, impossible d'avoir le silence. La reine, c'est Alice, la mère. Les abeilles, qui fournissent tout le travail y compris préserver Alice contre elle-même, ce sont ses filles, Marion, Claire et Louise. Toutes les trois sont très unies, et ce, depuis aussi loin que leurs souvenirs remontent. Elles semblent presque toujours avoir été trois (elles sont très rapprochées en âge) et sont bien adultes qu'adolescente.
Ce roman se lit très rapidement, presque facilement pour moi. J'ai été prise par ce tourbillon de mots, ce qui ne m'a pas empêché de détester cette manière de ne pas présenter le dialogue. Alors oui, cela retranscrit bien l'impression que toutes parlent en même temps, que toutes se coupent, que toutes comprennent à demi-mots ce que sa soeur a voulu dire, mais il faut souvent relire pour comprendre le sens de la phrase, ou savoir qui a parlé. Des trois soeurs, seules Claire a des contacts avec l'extérieur, via des messages qu'elle envoie de son portable (sans réponses, semble-t-il).
Maintenant... le sujet est intéressant, mais bizarrement construit. Alice est totalement antipathique par sa folie, qui remonte à bien plus loin que la séparation d'avec son mari, deux ans plus tôt. D'ailleurs, ce n'est pas elle qui s'est séparé, c'est sa fille, âgée de quinze ans à l'époque, qui a annoncé la séparation à son père, indiquant qu'elle et ses soeurs refusaient de le voir, refusaient qu'il s'occupe d'elle. Et lui accepte. Vous avez dit absence de maturité ? Légèreté des parents ? Je cherche des termes plus forts encore mais je n'en trouve pas.
Alice, quand elle n'est pas hystérique, est mythomane. Pardon, ce n'est pas ce que dit le texte, elle "réinvente" son passé, elle croit dur comme fer à ce qu'elle raconte, et parvient à en persuader son frère, sa soeur - qui, sur un certain point que je ne dévoilerai pas, sont d'une consternante naïveté. Se voiler la face paraît héréditaire.
Alice se plaint des conditions dans lesquelles son mari fait vivre ses filles, l'argent qu'il a dissimulé pendant des années - pourtant, ses trois filles ne cessent de fumer. le stress, me direz-vous. Oui, l'auteur a voulu montrer qu'elles étaient stressées en leur faisant fumer cigarettes sur cigarettes (elles ont donc de l'argent pour s'en acheter, et personne ne le leur reproche, donc elles ne sont pas si pauvres que cela, dans leur appartement de quatre chambres, séjour/salon, cuisine indépendante). L'aspect "féminin" est aussi casse-pied. Je n'ai pas compté le nombre de fois où les filles ont "envie de faire pipi". Certes, cela renforce l'ambiance "porte qui claque", "stress qui monte", mais bon sang, que c'est exaspérant ! Elles évoquent aussi les tampons, la pilule de 4e génération que prend l'une des filles - afin que l'on soit bien sûr que ce sont des filles. Comme si un lecteur pouvait en douter. Une ambiance aussi hystérique ne sera pas possible si Alice avait eu un garçon, au beau milieu de la sororie.
La ruche est un livre qui peut exaspéré, ou séduire. A vous de lire.
Lien : http://deslivresetsharon.wor..
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Alice vit confinée dans un appartement avec ses trois filles. Son mari l'a quittée. Elle perd la tête. Tantôt, elle lave compulsivement la vaisselle. Tantôt, elle hurle qu'elle n'en peut plus et doit tout faire toute seule. Soudain, elle commence à jeter par terre tout ce qui l'entoure. Elle entasse les ordures sous la fenêtre. Elle dépote les plantes. Quand elle casse les meubles et les empile en forme de bûcher, les filles se disent qu'il est temps d'agir.
Le roman est construit comme un huis clos oppressant et éprouvant pour les nerfs. Les choses ne sont jamais dites clairement. Il faut lire entre les lignes.
La chronologie est complètement éclatée. On saute sans arrêt d'une époque à l'autre. On quitte un passage où les filles sont adultes pour les retrouver enfants à la page suivante sans que rien ne nous en avertisse.
Pas de chapitres. Des paragraphes de quelques pages à quelques lignes, des remarques « une semaine plus tôt, un samedi soir », « la dernière nuit ; dans la cuisine », « douze ans plus tôt » font perdre tous les repères temporels et désorientent le lecteur.
Un style confus, haletant : « la dernière soirée ; Claire a dit : tout a basculé. On l'a viré, on croyait qu'on aurait une seconde chance – et l'appartement qu'on a visité, et Marion corrige : non, on avait toujours peur – déjà, et Claire, tu ne dormais pas, et Louise, tu te faisais du mal – c'était perdu d'avance, et elle était déjà comme ça. »
On sent, bien sûr, qu'il y a un vrai travail d'écriture, mais qui ne me plaît pas, ne me touche pas, me fatigue, me dérange, perturbe ma compréhension : « - et quand elle était seule et passait dans le couloir le soir, je restais immobile dans mon lit – on était déjà – déjà. »
L'auteur y mêle des extraits de chansons qui désorientent encore davantage.
Donc, j'ai détesté. J'ai dû me forcer à lire jusqu'au bout. Ces cent quatre-vingt-cinq pages peuvent se résumer en vingt lignes.
Ce genre de littérature n'est vraiment pas fait pour moi !
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Dans son recueil de nouvelles Là où commence le secret, Arthur Loustalot faisait preuve d'une écriture harmonieuse, classique. Dans ce roman, il effectue changement de cap à 180 degrés ! le titre, la ruche synonyme d'essaim, de bruits incessants colle parfaitement au contenu.
On est bousculé, valdingué par l'écriture : phrase courtes, nerveuses, échanges souvent cinglants qui s'enchaînent sans temps mort.

Un huis clos clos entre Alice la mère et ses trois filles dont la cadette est encore une adolescente. Deux ans se sont écoulés depuis que son mari l'a quittée et elle sombre.
Tout le roman se déroule dans l'appartement. Brouillard de fumée de cigarettes et où verres d'alcool et tasse de café sont laissés sur la table. Alice a l'impression d'avoir tout donné pour son mari et ses filles. Ca fait mal, Marion, Claire et Louise prennent en pleine figure ces crises qui frôlent l'hystérie (et nous aussi). Alice a instauré des codes dans ce lieu : les portes doivent rester ouvertes. Ses filles lui tendent une bouée de sauvetage En vain. Elles sont fatiguées d'endosser les responsabilités et le rôle que leur mère ne veut plus jouer. Car Alice n'a pas digéré le départ de son mari. Si ses filles cherchent à la protéger, jusqu'où peuvent-elles aller ?

Les douleurs, la frustration, la culpabilité mais aussi l'amour parasité, les remords jaillissent à chaque page. L'écriture ne plaira pas tout le monde. Paradoxalement, elle sert et nuit à cette lecture créant une tension mais pouvant donner le tournis ou une sensation d'étouffement ( j'ai dû interrompre ma lecture à plusieurs moments car je me sentais oppressée).
Difficile de dire si j'ai aimé ce roman mais j'ai été interpellée…
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Nous sommes dans la vie d'Alice, une mère entourée de ses filles Marion, Claire et Louise. Une mère qui sombre chaque jour depuis le départ de son mari, ses filles essayent de l'aider à sortir de cette tourmente avec l' amour qu'elles leur portent.

Nous tournons en rond, ça n'avance pas. Ce roman a en plus une écriture très particulière à laquelle je n'ai pas du tout accroché. Pour moi il a été difficile à lire, difficile de s'y retrouver. le sujet pouvait être intéressant!
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critiques presse (1)
LePoint
16 août 2013
Impressionniste et sombre, ce roman-dialogue dit avec un réalisme suffocant la réalité d'une famille déchirée et hystérique, la frustration, la souffrance d'une couvée à la dérive, la force et la douceur de l'amour filial, le seul salut. À des années-lumière du premier, ce deuxième livre de Loustalot est un choc, un saisissement, un roman familial noir et intranquille, mais qui éblouit.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Elle était en tailleur ou en robe, maquillée et coiffée en chignon - on sentait son parfum dans tout l'appartement. Elle buvait son thé et mangeait ses gâteaux à la cannelle et elle me souriait - c'était la plus belle femme du monde, je voulais lui ressembler et - cette image que j'ai d'elle - j'aurais voulu que tout le monde l'ait, je voudrais encore que tout le monde l'ait - elle avait l'air d'une femme importante, et je ne sais pas si vous vous souvenez d'ailleurs mais quand on était petites, toutes les trois, on avait toujours peur qu'elle trompe papa - la fois chez le médecin, dit Louise - oui, cette fois-là, par exemple - je ne me souviens pas, dit Claire.
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Marion se met à pleurer : mais tu te rends compte de ce que tu nous fais-maman- tu transformes nos vis en - vos vies? Vos vies? crie Alice : et le mienne? Hein, c'est quoi ma vie? C'est quoi ma ma vie depuis trois, depuis vingt ans? Il y a de nouvelles règles maintenant ! On me respecte et on ne parle plus de votre père- non mais- hein, mes pauvres chéries - c'est ça, ma vie?
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La table ronde est au centre de la pièce, quatre chaises sont disposées autour, Alice est assise sur l'une d'elles à gauche du frigo. Elle baragouine: Claire, va me chercher des clopes. Je ne fume pas, maman-ne me mens pas, et Marion demande à Claire d'aller chercher des cigarettes. Claire quitte la cuisine, Marion regarde Alice-elle boit une nouvelle gorgée et avale la moitié d'un cachet bleu. Marion dit: maman, Alice la coupe: c'est rien.
Claire revient et pose un paquet de cigarettes sur la table. Du feu, dit Alice. Claire s'assoit en face, Marion se lève.
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