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EAN : 9782812931284
202 pages
Editions De Borée (04/07/2019)
3.86/5   7 notes
Résumé :
1824. Les bateaux à vapeur commencent circuler sur la Garonne, remplaçant peu à peu les anciennes gabares. C'est toute la vie des petits ports fluviaux qui se trouve bouleversée, de même que l'agriculture locale, jusqu'alors dominée par la culture du chanvre destiné aux voiles et aux cordages, et maintenant menacée de ruine. Une chose est sûre, il va falloir innover ! Julien Lambert, jeune paysan dont la famille cultive le chanvre depuis des générations, prend ainsi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ce livre se passe en 1824, on est au bord de la Garonne avec les bateliers et les gabares.
Cela me fait un peu penser au début à "La rivière espérance" de Christian Signol.
On suit Julien qui s'inquiète pour le sort des bateliers vu l'essor des bateaux à vapeur.
Cela a des répercussions sur les cultures de chanvre qui servent en partie à faire des cordages pour la navigation. Julien pense éventuellement à cultiver du tabac...
Ce récit est très intéressant et bien documenté.
J'ai un peu moins aimé le côté romance et pour ce qui est de la suite de l'histoire, le devenir de Julien, ses cultures, ses amours : je vous laisse le soin de le découvrir.
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En 1824, lorsque les bateaux à vapeur accostent aux abords de cette petite ville de la Garonne, Port-de-Pascau, c'est la catastrophe pour les producteurs de chanvre. Les bateaux à vapeur sont de plus en plus nombreux à circuler sur la Garonne remplaçant peu à peu les anciennes gabares. C'est toute l'industrie des ports fluviaux qui est bouleversée mais pas que, il y a aussi l'agriculture locale qui est menacée dont celle d'un producteur de chanvre, Julien. le chanvre était utilisé pour les voiles et les cordages mais les producteurs sont menacés de faire faillite.



Si ils ne veulent pas tout perdre, ils vont devoir se mettre à la page et c'est ce que va faire Julien car son chanvre ne sera plus d'aucunes utilités. La famille Lambert cultive le chanvre sur plusieurs générations mais il va prendre l'initiative de se lancer dans une nouvelle culture. Exit le chanvre et bonjour le tabac ! Si sur le papier, cela semble simple, ce ne sera pas le cas. Il va attiser la jalousie, la convoitise sans compter sur mère nature qui va lui coller des bâtons dans les roues... Bref, notre jeune héros ne sera clairement pas aidé mais il ne va pourtant pas baisser les bras.



En changeant de cap, Julien remet en cause l'héritage reçu de ses aïeux, de ses parents. Il va repenser à Esilda, son amour d'enfance qu'il aurait aimé épouser... Mais avec l'arrivée des bateaux, il y a également la belle Nadia qui va venir chambouler l'existence de notre cultivateur qui n'aura de cesse de se remettre en question.



Avec une plume simple mais efficace, l'auteur nous fait découvrir le quotidien des producteurs de tabac, début XIXème. Lorsque Julien va se lancer dans cette aventure, c'est l'inconnu qui s'offre à lui, c'est un nouveau cap économiquement parlant mais aussi culturellement. C'est ce que va nous montrer l'auteur avec beaucoup de justesse.



Tout ça pour vous dire que ce roman nous offre une intéressante approche historique. J'ai apprécié apprendre comment on en est arrivé à la culture du tabac. Cependant, je trouve que la partie romance a été un peu trop mise de côté, c'est dommage car je pense qu'il y avait de quoi faire...




Lien : https://leslecturesdeladiabl..
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La Rumeur du fleuve est un roman historique sur la reconversion d'un jeune cultivateur de chanvre du Sud-Ouest de la France dans la culture du tabac dans les années 1820.

Alors qu'il n'a pas encore trente ans, Julien Lambert gère un domaine agricole hérité de ses parents à Port-de-Pascau, un village situé à une trentaine de kilomètres d'Agen, le long de la Garonne. le lieu est célèbre pour ses gabares, de petits bateaux qui transportent les marchandises… mais aussi les ragots (la fameuse « rumeur du fleuve »).

Avec l'arrivée des bateaux à vapeur, Julien et les autres membres de la communauté locale voient leur gagne-pain directement menacé, puisque l'industrie du chanvre fournit des cordages aux gabares, désormais devenues inutiles. Refusant de se laisser mourir à petit feu, Julien décide d'embrasser le changement en convertissant ses champs à la culture du tabac, alors en plein essor. Mais il doit affronter le terrible hiver de 1829-1830 lors duquel la Garonne restera gelée plusieurs semaines, créant des pénuries à l'origine de la révolution de juillet.

Dans un style simple et avec beaucoup de réalisme, Alain Paraillous fait découvrir au lecteur le quotidien d'une exploitation de tabac au début du XIXe siècle. Alors que Julien s'initie à cette culture, c'est un changement économique mais aussi culturel qui s'opère dans cette région qui vivait traditionnellement au rythme de « la rumeur du fleuve ».

En innovant, Julien s'émancipe aussi peu à peu de l'héritage parental qui l'avait contraint à renoncer à la jeune Esilda, son amour d'enfance. Si l'intrigue romantique n'est pas particulièrement remarquable, elle permet d'introduire un personnage sulfureux, Nadia, issu de la communauté des cagots, ces laissés-pour-compte discriminés au travail comme à l'école et à l'église.

Malgré un manque d'intensité romanesque, La Rumeur du fleuve offre un récit informatif et agréable qui plaira surtout à ceux qui s'intéressent à cette région et à cette période de l'histoire.
Lien : https://histfict.fr/la-rumeu..
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Ce n'est pas un grand livre de littérature mais l'écriture est simple et claire. le sujet est tout à fait passionnant. En 1824, l'arrivée des bateaux à vapeur entraînent tout un bouleversement dans cette petite ville du bord de la Garonne. La conséquence pour Julien c'est d'innover car la culture du chanvre utilisé pour les cordages va péricliter. Il se lance dans la culture du tabac. le fleuve est un personnage à part entière. J'ai beaucoup apprécié ce livre.
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Joli roman du terroir dont la lecture m'a été agréable. Moi qui connait de l'agriculture plutôt l'élevage, comme région, surtout le grand ouest, j'ai apprécié cet ouvrage pour son aspect didactique, riche de renseignements sur la vie rurale et agricole de ce coin de France au début du 19ème siècle.
J'ai aussi aimé l'entrelacement de la petite et de la grande Histoire, l'impact des découvertes technologiques sur la vie de toute une région. J'en ai tiré comme enseignement que,
de tous temps, les populations se sont adaptées aux changements..
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Avec l’automne et la chute des feuilles, on peut, dans un moment de désarroi, croire à une fin possible. Une partie de vous-même meurt chaque année lorsque les branches perdent leur parure et grelottent au vent. Mais avec le retour du printemps, quand les arbres reverdissent et que les pétales éclosent, on a le sentiment que rien ne meurt et que tout dure ou doit renaître.
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-Ici, on a la rumeur du fleuve ! Les informations y circulaient comme, sous d’autres cieux, elles étaient colportées par les caravanes à travers les déserts. Toutefois, il faut reconnaître que le fleuve ne charriait pas toujours des nouvelles de cette importance. – Le roi est mort ! Louis  XVIII est mort ! La rumeur avait beau préciser que son propre frère, le comte d’Artois, allait lui succéder et qu’il n’y aurait pas de vacance du trône ni de troubles liés à la succession, Julien éprouva un sentiment de tristesse. Non que ce roi, que l’on savait malade et qui était devenu impotent, lui inspirât une sympathie particulière, mais enfin c’était le frère de Louis  XVI, le monarque guillotiné. Julien était né en 1800, ses parents lui avaient souvent parlé de cette époque terrible, des violences, des dénonciations. Les églises avaient été transformées en hangars à foin, leurs cloches fondues pour en faire des canons. On avait connu la disette, la peur des arrestations arbitraires. La guillotine ne chômait pas, les têtes tombaient aussi dru que la grêle au printemps.
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Adepte des idées novatrices du temps de sa jeunesse, puis farouche contempteur, en son âge mûr, d’une Révolution qui avait martyrisé le christianisme, encouragé saturnales et pantomimes dédiées à l’Être suprême, le curé de Port-de-Pascau était rentré d’exil après la cinquantaine. Mûri par l’âge et les épreuves, il n’exigeait pas des hommes plus qu’on n’en peut attendre. Il les acceptait tels que Dieu les avait créés, avec toutes leurs faiblesses. Il n’ignorait rien de ce qui se passait dans les troquets du village, ni des pécheresses qui y pullulaient. Quand il célébrait un mariage, la plupart des jeunes épousées marchaient vers l’autel avec un ventre rond qui les précédait d’une bonne longueur de main. À Mgr Jacoupy, l’évêque d’Agen, qui s’en était ému, le prêtre avait adressé cette réponse :
– Que voulez-vous, monseigneur, elles ont fait Pâques avant les Rameaux ! C’est ainsi dans ce village. Mieux vaut se consoler en se disant qu’elles nous préparent un chrétien de plus… avec un peu d’avance !
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Quand on ne comprend plus rien au monde, il vaut mieux s’en aller.
Le destin avait été prompt à l’exaucer.
Effectivement, Ismaël avait eu du mal à comprendre ce monde nouveau, cette société si différente de celle d’avant. Ce n’est pas à soixante ans qu’on se refait.
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Seuls les faibles ne relèvent pas la tête après les coups du sort. Parce que la vie s’avère impitoyable avec eux, Ismaël avait eu peur que Julien, avec son âme sensible, fût de ceux-là. Mais l’âge, l’expérience, les déconvenues vous forgent le caractère. La vie, Julien voulait la prendre à bras-le-corps : la grêle ? Ses réserves lui permettaient d’affronter ce coup du destin. Le chanvre ? Il avait trouvé, avec le tabac, une solution qui l’enthousiasmait. À la Taverne des Bateliers, quand les hommes jouaient aux cartes, celui qui perdait se consolait en disant :
– Malheureux au jeu, heureux en amour.
Pour Julien, c’était l’inverse. Il était capable de réussir ses affaires, mais en amour la chance ne lui souriait pas, et paraissait même le narguer.
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