Quelle jolie saga familiale, oú l'on découvre la vie de la famille Cazalet au rythme de l'histoire de l'Angleterre de l'entre deux guerre à la fin des années 50. Ici point d'intrigue, mais une chronique juste et fine de la vie de plusieurs générations avec ses affres et ses bonheurs.
Contrairement à d'autres saga « page turner », je n'ai pas avalé ces 5 tomes à la suite l'un de l'autre mais avec parcimonie au gré de mes envies, toujours heureuse de retrouver ma famille Cazalet et son évolution.
C'est joliment écrit, tout en finesse, ou par petites touches les personnalités se dessinent, chacun faisant face aux enjeux de sa génération.
C'est tout doux et tout simple. Un petit bonbon.
A noter néanmoins, le 5ème Tome écrit je crois près de 20 ans après les 4 autres perd un peu en finesse, comme si l'auteur avait voulu bien tout ranger avant de partir. Tous les personnages y sont traités de façon plus homogène mais également plus superficielle de mon point de vue.
Une saga que j'ai néanmoins hâte de partager avec mes amies !
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Il y avait longtemps que je n'avais pas été autant happée par une saga ! Les Cazalet racontent l'histoire d'une grande famille bourgeoise, de la fin de la guerre de 14-18 aux années 50, en se concentrant sur les femmes et les filles. Non-dits, renoncements, déceptions, espérances et secrets, chacune se dévoile dans des conversations. Les incompréhensions sont finement décrites, la manière dont la rancoeur peut s'installer dans les couples également. Les personnages sont beaux et nuancés, tour à tour touchants ou mesquins.
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Rupert regarda Zoë, totalement absorbée ; il ne l'avait jamais vue aussi captivée par un livre.
“L'idée d'un lit pourrait-elle te tenter ?”
Elle leva la tête. “Il est si tard que ça ?
— La soirée avance. Ce doit être un livre merveilleux.
— Excellent. Il parle de la guerre de Sécession en Amérique”, ajouta-t-elle, insérant un marque-page dans le volume. Villy eut une moue dédaigneuse et croisa furtivement le regard de Sybil. Elle avait discuté de ce roman avec sa belle-sœur quand il était sorti plus tôt cette année-là. Elle l'avait emprunté à Hermione et l'avait parcouru : l'héroïne avait une personnalité aussi peu profonde qu'une assiette à soupe, et ne pensait qu'aux hommes, aux robes et à l'argent. Sybil avait objecté que les passages sur la guerre de Sécession étaient paraît-il assez bons, et Villy, qui n'avait pas lu ces passages-là, avait répliqué qu'ils lui semblaient jouer un rôle très secondaire.
Alors qu’il l’enlaçait et l’attirait dans le lit, il découvrit, avec une stupéfaction affligée mais reconnaissante, qu’il pouvait l’aimer sans l’admirer - contrairement à ce qu’il avait craint. Plus tard, réveillé tandis qu’elle dormait, il songea : je l’ai épousée, et elle s’est toujours donné à moi de tout son être. C’est moi qui lui ai attribué une part mystérieuse qu’elle garderait enfouie. Mais je me trompais : il n’y a aucun mystère chez elle. La découverte était douloureuse et ahurissante ; puis il se dit que s’il l’aimait suffisamment, elle changerait peut-être. Il n’était pas encore capable, ou désireux d’accepter que la chose était peu probable, voire impossible ; il s’accrochait à l’idée plus agréable selon laquelle les gens pouvaient éventuellement être transformés par l’amour, mais ne le pouvaient en aucun cas s’ils en étaient privés.
Rupert titubait carrément en sortant du bureau de son père. Il s’apprêtait à monter rejoindre Zoë, puis se ravisa et alla dans le salon ; il savait qu’il serait désert puisque la
Duche attendait toujours l’après-dîner pour l’utiliser. Il y faisait frais, et Rupert reconnut le parfum agréablement familier des pois de senteur : la Duche en raffolait et, en été, il y en avait toujours de pleins vases partout dans la maison. Les stores étaient encore tirés à cause du soleil : la Duche, qui regrettait que la pièce ne soit pas orientée au nord, la gardait bien calfeutrée jusqu’à ce que tout danger soit passé.
Polly, Clary et elle avaient quitté le pique-nique principal, d'ailleurs terminé depuis un moment, afin d'avoir une discussion sérieuse sur la façon exacte dont les femmes mettaient les bébés au monde, mais elles n'arrivaient nulle part. Relevant sa chemise, Clary avait tripoté son nombril d'un air sceptique et suggéré que la chose avait peut-être lieu par là, mais Polly, secrètement horrifiée, avait aussitôt déclaré qu'un nombril n'était pas assez grand. “Les bébés sont assez imposants, tu sais : à peu près une poupée de taille moyenne.
Elle prit à gauche sur le chemin rural menant à la ferme de York, et lorsqu'elle arriva à une barrière dans la haie, elle l'enjamba et courut dans l'éteule, puis se jeta sur le sol. Les sanglots la submergèrent par grandes vagues déchirantes et muettes. Le chagrin s'écoulait de son corps comme s'il n'avait jamais rien contenu d'autre. Quand les larmes se tarirent et qu'elle se calma, les mots et la réflexion prirent le relais
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La Saga des Cazalet : coffret
Elizabeth Jane Howard
Éditions de la Table ronde
En juillet 1937, dans la propriété familiale de Home Place, la duchesse, affairée avec ses domestiques, prépare l'arrivée de la famille au grand complet : ses trois fils revenus indemnes de la Grande Guerre, Hugh, Edward et Rupert, accompagnés des épouses, des enfants et des gouvernantes. Alors qu'une nouvelle guerre approche, les intrigues familiales s'entrecroisent. ©Electre 2022