Encore une production de l'usine à littérature américaine ! Encore un poulain de leurs fameuses "écoles d'écriture" ! L'intrigue de ce roman part d'un fait divers authentique : le 24 novembre 1971, un certain Fitch, ancien para commando revenu de tout, se transforme en pirate de l'air et détourne un avion en menaçant de le faire sauter à l'aide d'une bombe artisanale placée dans sa mallette. Il récupère une très grosse somme d'argent et réussit à filer en sautant en parachute avec son butin...
Les 100 premières pages sont relativement palpitantes. le héros se réfugie au Mexique où il coule une vie tranquille mais modeste jusqu'au jour où, à cours d'argent, il doit revenir aux USA pour récupérer la seconde partie du magot cachée pâr ses soins au fin fond de la cambrousse. le récit est articulé de façon très classique sur le schéma du récit en parallèle avec la vie de Fitch d'un côté et celle de Franck Marshall ( quelle originalité!), agent retraité du FBI, dépressif et alcoolique qui accepte d'aider un jeune collègue à resoudre l'affaire entérrée depuis 13 ans, de l'autre...
Une fois de plus, un littérateur américain se perd dans le pointillisme narratif. Russo a fait un nombre considérable d'émules ! Mais là, les minuscules évènements de la vie de tous les jours finissent par lasser et le pauvre lecteur a de la peine à empêcher le bouquin de lui tomber des mains tout au long des 350 dernières pages. Et même si son masochisme l'entraine jusqu'au bout, il n'aura droit qu'à une fin improbable et décevante alors qu'il s'attendait à du spectaculaire ou de l'imprévu...
Il se passe finalement si peu de choses dans ce roman longuet qu'il aurait avantageusement pu être réduit de moitié. Seule la description de la vie au Mexique dans une communauté hippie/junkie est intéressante et bien représentative des années 70. Les états d'âme et la vie miteuse du flic retraité sont sans intérêts alors qu'ils occupent plus la moitié de l'oeuvre. Sur la dernière de couverture, on lit, navré : "Il y a quelque chose de
Raymond Chandler chez
Elwood Reid." (
Jim Harrisson). Quelque chose, peut-être, mais si peu ....
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