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Frédéric Grellier (Traducteur)
EAN : 9791038702059
320 pages
Zulma (06/07/2023)
3.78/5   317 notes
Résumé :
À Lubok Sayong, petite ville au nord de Kuala Lumpur, tout est indéniablement unique. Jusqu’à la topographie, une cuvette entre deux rivières et trois lacs, qui lui vaut chaque année une inondation et son lot d’histoires mémorables.

Cette année-là, exceptionnelle entre toutes, l’impétueuse Beevi décide de rendre enfin la liberté à son poisson qui désespère dans un aquarium trop petit, d’adopter Mary Anne, débarquée sans crier gare de son orphelinat où... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (109) Voir plus Ajouter une critique
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Une histoire truculente qui nous vient de Malasie, d'une écrivaine chinoise.
Au nord de Kuala Lumpur, Lubok Sayong, un village situé “ à la confluence de la volonté divine et des lois de la météorologie », est inondé plusieurs jours par an.
Y vit un trio insolite, mais oh combien attachant.
Beevi, succulente petite vieille qui s'engueule avec son poisson qui ne rêve que de déguerpir, Auyong, son paisible copain, un vieux chinois, propriétaire d'une conserverie de litchis,et Mary Anne, fillette de onze ans, orpheline très futée , recueillie par Beevie, par un concours de circonstances.

Dans cette communauté mixte de malais, d'indiens et de chinois, malgré les divergences ethniques et religieuses, tous les ingrédients de la chaleur humaine sont présents : l'honnêteté, l'amitié, la tendresse, la solidarité, la tolérance.
Mami Beevi est une conteuse hors pair à l'auditoire fidèle. Elle a trés mauvais caractère et pas sa langue dans sa poche, et peut être follement amusante quand elle est de bonne humeur, malheureusement ça n'arrive pas souvent,
Mary Anne est une petite fille au caractère bien trempé, qui se lance dans des entreprises surprenantes pour son âge, tout en rêvassant que sa mère est une star de cinéma, et voyant des anges aux endroits les plus bizarres, même dans les journaux ou à la télé,
Alors que Auyong, le neutron du trio, est un doux qui observe la vie, toujours au service de Mami Beevi, pour laquelle il semble avoir « une sorte d'amour de vieux, tranquille et sans chichis. », pourtant, à ses heures....
Quand aux personnages secondaires, ils ne sont pas moins farfelus, tout aussi attachants, particulièrement, Ismet et Miss Boonsidik, que je vous laisse découvrir.

Ceux sont Auyong et Mary Anne, qui s'alternent, pour nous raconter l'histoire foisonnante d'anecdotes trépidantes et insolites, mi-réelles, mi- imaginaires, de ce sacré bled caché derrière des plantations d'hévéas, et de ses habitants à la douce folie. le style directe, simple, sans fioritures, pétillant d'humour fait le sel de ce récit fantasque et touchant.
Sublime !

« Je voudrais dire à ceux qui passent, à qui voudra bien m'écouter, que les leçons viennent de la vie et non des histoires. »
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Autant le dire tout de go, certaines régions du monde me sont inconnues. Je ne les connais que par les clichés idylliques d'agences de voyages. Vous savez ce genre de montage photos qui vous présente l'Australie sous forme de carte postale, un magnifique kangourou bondissant devant les sables écarlates de l'Ayers Rock, le tout sous un un ciel azuré à souhait ! Il en va de même pour l'Asie du Sud-Est. Que sais-je de cette région ? Hormis que la gastronomie thaïlandaise est délicieuse, que les plages d'Indonésie sont paradisiaques et qu'il y a eu une guerre au Vietnam ? Pas grand chose d'autre malheureusement. Et si vous me demandez ce que je connais de la Malaisie, j'aurai bien du mal à vous répondre.

Enfin, ça c'était avant, puisque les éditions Zulma ont toujours eu l'art de me faire découvrir des cultures et des auteurs de l'autre bout du monde sans tomber dans le travers de lieux communs. Sans vouloir leur faire une publicité particulière, je dois bien avouer que les romans traduits chez Zulma m'ont rarement déçu. Pour cette petite analyse-ci, je vous invite à traverser mers et océans afin de faire un tour du côté de la littérature malaisienne avec La Somme de nos folies de Shih-Li Kow.

L'histoire:

Dans la Malaisie actuelle, plusieurs destins vont soudainement se heurter les uns aux autres. Il y a d'abord l'impétueuse Beevi, qui mène sa vie, tambour battant, en compagnie de son énorme poisson domestique. le vieil ami fidèle, Auyong, qui gère la conserverie de litchis du coin et enfin la jeune Mary Anne, une orpheline de Kuala Lumpur, sur le point d'être adoptée. de cette rencontre inattendue, entre ces trois personnages, se dessinera des tranches de la vie quotidienne malaisienne. Entre désir d'une modernité à l'occidentale et envie de garder les choses d'antan.

“ Je me félicitais du départ des bénévoles, nous laissant le plaisir d'assister à de telles scènes. Attention aux maladies véhiculées par l'eau, répétaient les gens de la capitale. Attention aux crocodiles et aux serpents. Attention de ne pas marcher sur la carcasse pourrie d'une bête morte. Gare au choléra. Gare aux tourbillons et aux courants. Ils publiaient des consignes de survie dans les journaux qui n'étaient pas distribués ici et qu'on lisait dans la capitale en sirotant un café latte frappé, bien installé au sec chez Starbucks. Gare à la vie. “

Le style:

La plume de Shih-Li Kow va à l'essentiel, elle ne s'embarrasse pas de fioritures, ce qui permet au lecteur d'être immergé dans le quotidien des personnages et de faire connaissance avec cette culture malaisienne. L'auteure sait jongler avec l'humour, la liberté de ton mais aussi avec un certain côté tendre. Cette manière de procéder fait en sorte que l'on s'attache, quasi instantanément, aux différentes petites histoires que l'auteure nous conte calmement et qui finissent par devenir la trame du livre.

Au niveau de la structure narrative, La Somme de nos folies est un roman duophonique puisque ce sont les voix de Mary Anne et Auyong qui s'alternent afin de donner corps à l'histoire. Ainsi, peut-on lire une même situation mais qui est vécue et racontée par deux personnages ayant des perceptions différentes sur les choses ; l'un étant un enfant et l'autre un vieil homme.

Le thème de la filiation:

Malgré les diverses oscillations de la vie des protagonistes, il y en a un thème qui revient sans cesse, en filigrane, tout au long du roman. Il s'agit de celui de la filiation — ou plutôt d'absence de filiation. Derrière l'espièglerie de Mary Anne, on aperçoit les cicatrices d'une enfant orpheline qui imagine sa mère en actrice de cinéma et qui pense soudainement l'avoir retrouvée en la personne d'une certaine Violette simplement parce qu'elle correspond en tout point au fantasme qu'elle se construit depuis toute petite.

D'autres personnages ne sont pas en reste sur ce thème de la filiation manquée puisque l'on retrouve l'histoire d'un avortement forcé afin de protéger l'honneur de quelques-uns ou encore la vie d'une jeune adulte, orpheline elle aussi, qui n'a jamais été adoptée (au contraire de Mary Anne) et qui se construit seule dans la frénésie de la capitale malaisienne, Kuala Lumpur.

La Malaisie :

Ce livre est aussi l'occasion d'avoir un aperçu sur ce pays tiraillé entre la modernité, représentée par la capitale malaisienne, et la vie provinciale, représentée par Lubok Sayong (ville imaginaire où se déroule le récit). Sans jamais forcer le trait, l'auteure nous emmène dans cette dichotomie où certains veulent continuer à vivre “à l'ancienne” tandis que le monde contemporain les rattrape bien malgré eux.

La Somme de nos folies permet aussi de rentrer dans cette Malaisie à majorité musulmane où l'on dénombre quand même pas moins de 20% de bouddhistes et un peu moins de 10% de chrétiens. Au niveau des ethnies, il en va de même puisqu'on y retrouve trois ethnies principales: les malais, les chinois et les indiens. Tout ce petit monde vit ensemble avec ses aléas quotidiens … comme dans l'histoire du roman.
En conclusion, Shih-Li Kow signe une histoire simple où la narration pourra surprendre les lecteurs et lectrices francophones puisque le rythme n'est jamais effréné, à l'image de la culture asiatique serai-je tenté de dire. La Somme de nos folies ne verse jamais dans l'excès ni dans le tape-à-l'oeil et déroule la vie actuelle en Malaisie non sans un certain sens de l'humour qui fait mouche 😉.
Lien : https://lespetitesanalyses.c..
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‘Un peu de magie dans l'air, c'est toujours bon à prendre'.
Elle nous vient de la Malaisie multiculturelle et se savoure avec bonheur.
J'ai aimé le décor, les personnages hauts en couleurs, l'humour tendre, l'esprit de bienveillance et tout ce qui a été souligné dans les autres critiques.
Pour apporter quelque chose d'original à ma chronique, j'aimerais me concentrer sur la légende qui ouvre le roman, car elle possède un charme particulier à mes yeux. L'air de rien, elle m'a amené vers ma ville natale que j'ai laissée derrière moi, il y a une dizaine d'années.
Inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO, elle se trouve quelque part sur la côte méditerranéenne et attire chaque année beaucoup de touristes.
Un fleuve divise la ville en deux et à plusieurs kilomètres de distance deux montagnes qui se font face, veillent jalousement sur elle. Comme Ayong le dit si bien : ‘ avec un tél décor, on n'échappe pas à une légende locale'.

Elle m'a été racontée par ma grand-mère, mais quelques petits changements existent selon la version de chacun.

Il y a très longtemps une histoire d'amour mena deux jeunes hommes au fratricide. Tombés amoureux de la même femme et rongés par la jalousie, ils se sont battus sauvagement.
Le premier donna un coup d'épée à son frère qui lui flanqua à son tour un coup de massue. Une malédiction tomba sur eux. Transformés en montagnes, ils furent condamnés à porter sur leur corps les stigmates de leur combat. L'une des montagnes porte des lignes verticales, l'autre des bosses. (On peut les voir de loin.)
La malédiction tomba sur la femme aussi. Elle se transforma dans une colline rocheuse, sur laquelle fut construit un château qui attire chaque année des visiteurs. Dans sa tristesse, la femme versa toutes les larmes de son corps et un fleuve se forma. Il sépare les deux quartiers les plus populaires de la ville.
Lorsque je retourne au pays pendant les vacances, je ne peux pas m'empêcher de penser à la légende de la ville qui m'a vu grandir. Mes yeux s'arrêtent souvent sur la montagne avec des lignes qui se trouve en face de la maison de mes parents. Elle se dresse triste et solitaire, preuve réelle de la folie des hommes…

La littérature fait voyager, d'une manière ou d'une autre.
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Auyong un chinois à la retraite, qui a repris la gestion d'une conserverie de litchis, est bien intégré à Lubok Sayong, cette petite ville de Malaisie, à une trentaine de kilomètres de Kuala Lumpur. Il s'entend particulièrement avec Mama Beevi, une femme au caractère bien trempé qui n'a pas sa langue dans sa poche et qui est toujours en colère avec les enfants des trois femmes que son père a épousé après la mère de Mama Beevi. Quand Assunta, l'une de ses demi-soeurs - la seule qui trouvait grâce à ses yeux -  meure avec son mari dans un accident de voiture, elle accepte de recueillir Mary Anne, une petite fille de onze ans que le couple venait juste d'adopter. La petite qui sort tout juste de l'orphelinat Sainte Mary, se retrouve par hasard, sous la responsabilité et dans la maison que Mama Beevi décide de transformer en gîte.

La somme de nos folies est une chronique mi-tendre, mi-amère, où l'on retrouve une galerie de personnages truculents et hauts en couleur, à commencer par Mama Beevi, femme forte en gueule mais généreuse, combattante et qui prend sous son aile une petite fille qu'elle rudoie mais qu'elle aime tendrement, un retraité chinois qui s'occupe de la petite comme un grand père le ferait, une petite fille sensible et drôle. Dans un récit à deux voix, celle de Auyong et celle de la petite fille, Mary Anne, c'est la vie de tous les jours avec toutes ces petites anecdotes que nous fait partager Shih-Li Kow avec tendresse et humour, quelquefois avec tristesse, mais toujours avec un regard bienveillant.
Les chroniques de nos folies est une belle découverte, qui donne espoir et bonne humeur.
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Voyager en Malaisie, pays quasi équatorial, interroge sans doute son rapport à l'humidité. Écrire son ressenti sur cet ouvrage interroge nécessairement son rapport à l'humilité.
En effet, il faut être prudent pour oser une analyse. le cadre géographique ainsi que les références culturelles sont éloignés. Mais, surtout, l'écriture espiègle de l'auteure et le malin plaisir qu'elle prend à osciller entre scènes cocasses et situations graves trouble le lecteur, surtout si il entre dans ce livre comme le touriste entre parfois dans un pays lointain. Ce lecteur, que je crains de reconnaître dans le miroir et qui, forcément, préfèrera se qualifier de bourlingueur, de baroudeur, voire d'explorateur. Consommateur de phrases, comme d'autres collectionnent des paysages, il s'est surpris à penser « Tiens ! Un livre malais… Voyons-voir ! » et pourra plus tard se fendre d'un triomphal « J'ai fait une découverte singulière » comme d'autres diraient « J'ai fait la Casamance ».
Pour éviter le piège insidieux de l'ethnocentrisme, nous sommes donc contraints à des efforts : faire fi de nos a priori, de ces représentations héritées de notre civilisation jadis dominante, nous affranchir de nos « honni soit qui malais pense ». de nombreux passages jouent d'ailleurs de ce rapport à l'altérité qui est marqué par le poids de tribulations historiques encore prégnantes.
« La somme de nos folies » est également une réflexion sur les mutations d'un pays réputé pour être un « tigre économique ». Nous sommes dès lors sur ces thèmes qui préoccupent aussi d'autres régions du monde : la disparition du « Temps longtemps », l'adaptation forcée à la modernité, la confrontation accélérée à la mondialisation. Même en Malaisie, le Grand Pan n'est pas au mieux de sa forme, la magie recule, la technologie progresse. Pourtant, nulle pleurnicherie chez Shih-Li Kow, « Shi-li Kow n'est pas grande mais elle est vaillante ». Elle nous amuse sans doute avec ses poissons géants, ses spectres enfantins pour nous conduire à réfléchir à d'autres problématiques sociétales, l'homophobie, la corruption, la coexistence religieuse, ou intimes comme les secrets de famille. A la manière d'une Cesaria Evora, Shi-Li Kow nous parle de ce petit pays qu'elle aime beaucoup et nous permet de mettre en perspective des problématiques qui ne connaissent pas de frontières. Elle le fait avec intelligence, choisissant deux narrateurs aux âges et aux parcours différents, ce qui permet, avec subtilité, d'ouvrir encore davantage l'éventail des points de vue. Mais l'écrivaine, probablement hédoniste, convoque aussi la gourmandise, les passages culinaires mettant l'eau à la bouche.
Il existe ainsi de belles correspondances avec l'univers d'Ólafsdóttir : L'Islande est loin de la Malaisie et pourtant, c'est comme si « les parfums, les couleurs et les sons se répondent ».
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critiques presse (9)
Telerama
10 septembre 2019
La fable fantasque imaginée par Shih-Li Kow se déroule dans une petite ville fictive de Malaisie. Elle y dépeint avec tendresse et humour un quotidien tranquille et un brin surnaturel. Un joli succès d’édition, à consommer sans modération.
Lire la critique sur le site : Telerama
LaCroix
28 décembre 2018
Shih-Li Kow livre la chronique truculente d’une petite bourgade malaisienne où chaque personnage compose avec un petit grain de folie.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Culturebox
18 décembre 2018
"La somme de nos folies" (Zulma), premier roman de Shih-Li Kow, chinoise de Malaisie, raconte avec une verve réjouissante les péripéties d'une petite communauté de Lubok Sayong, ville du Nord de Kuala Lumpur. Inondations répétées, secrets de famille, jusqu'à l'organisation d'une Gay Pride… Un premier roman totalement dépaysant.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Lexpress
26 novembre 2018
Charmants subterfuges pour décrire à échelle miniature les secousses d'un pays multiculturel, traditions vaguement remisées au profit du progrès. Des soupirs de regret entre les sourires en minuscules. La rondeur malaisienne emballée de papier argent, comme un cadeau. Merci, pour ça et le reste.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeMonde
23 novembre 2018
Dès l’abord du roman, le regard de Shih-Li Kow ravit. L’écrivaine malaisienne voit la magie dans le désastre. Le cocasse dans l’agitation frénétique des gens de la ville. L’écrivaine [...] manie avec talent la chronique locale, l’épopée, la critique sociale, les légendes urbaines et même l’épouvante, et démontre un goût pour le grotesque et le pittoresque qui n’est pas sans évoquer l’Américaine Flannery O’Connor.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeMonde
23 novembre 2018
Partant du local, Shih-Li Kow propose un portrait pétillant et critique de la Malaisie d’aujourd’hui. Son roman prend le tour d’une fable dont la morale subtile se révèle à travers la succession d’épilogues qui clôt l’intrigue.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeDevoir
08 octobre 2018
Le livre de Shih-Li Kow est une rare incursion littéraire — en traduction à tout le moins — en Malaisie, ce pays multiculturel.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Culturebox
03 septembre 2018
"La somme de nos folies" raconte avec une verve réjouissante les péripéties d'une petite communauté de Lubok Sayong, ville du Nord de Kuala Lumpur. Inondations répétées, secrets de famille, jusqu'à l'organisation d'une Gay Pride… Un premier roman totalement dépaysant !
Lire la critique sur le site : Culturebox
Actualitte
30 août 2018
Un bravo tout particulier au travail de transmission fidèle du texte original par le traducteur. L'authenticité du verbe ne peut nous échapper, malgré le filtre de la traduction. Remercions donc la nécessaire finesse de cette dernière et de son artisan.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (102) Voir plus Ajouter une citation
J’eus une discussion avec Cikgu Teh et Wong Kam à propos de la dernière voiture qu’on achetait dans une vie. Fallait-il se lâcher, terminer en beauté ? La puissance du moteur compensait-elle une testostérone déclinante ?
« Au diable, les voitures ! décréta Wong Kam. Rien ne vaut une grosse Ducati et un blouson en cuir. On ne devine pas ton âge sous un casque intégral ! ».......
Malheureusement, tout cela n’était que paroles. Wong Kam circulait toujours sur une vieille Honda Cub, sans casque et chaussé de fausses Crocs d’un rouge pétant qui se repéraient à plus d’un kilomètre.
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—Aiyo, très drôle, lah ! Vous savez, je n’ai pas cherché les ennuis, j’ai juste avalé trois œufs de varan.
—Aiyo, que vous est-il arrivé ?
—Le vendeur du marché de nuit m’a certifié que c’était bon pour la santé. Il m’a dit d’avaler les trois et d’attendre. Il m’a promis que Popol se redresserait et indiquerait midi !
—Ça a marché ? Midi pile ? »
J’avais entendu parler de bien des aphrodisiaques, mais jamais des œufs de varan.
« J’ai surtout eu des putains de maux de ventre, à minuit........Maintenant, l’est tout kecut, complètement ratatiné. L’est pas près d’indiquer midi, l’arrive même pas à huit heures ! »
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Les inondations....... Attention aux maladies véhiculées par l’eau, répétaient les gens de la capitale. Attention aux crocodiles et aux serpents. Attention de ne pas marcher sur la carcasse pourrie d’une bête morte. Gare au choléra. Gare aux tourbillons et aux courants. Ils publiaient des consignes de survie dans des journaux qui n’étaient pas distribués ici et qu’on lisait dans la capitale en sirotant un café latte frappé, bien installé au sec chez Starbucks. Gare à la vie.
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Le dėbut de la décrue et l'approche d'une élection partielle nous valurent des visiteurs d'un autre genre, les équipes de campagne de la coalition au pouvoir et d'un parti d'opposition. Ces gens arrivaient les bras chargés de sacs de riz et de téléphones portables pour faire passer leurs beaux discours. Ils distribuaient aussi toutes sortes de subsides pour s'assurer des voix. Il y en eut pour les retraités, les handicapés et leurs mères, les orphelinats, les écoles et les associations caritatives, les élèves méritants, les fonctionaires à la retraite et les veuves de fonctionnaires, les agriculteurs, les pêcheurs, les ouvriers des plantations d'hévéas, les épiciers et les sportifs, les mères célibataires et les orphelins, les malades hospitalisés, les vieux de plus de quatre-vingt ans et les bons samaritains. La liste était longue. Décréter que tout le monde avait droit à quelque chose, sauf les honnêtes contribuables, eût été plus simple et plus direct.
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La femme donna un discret coup de coude en se penchant vers lui. "Vous permettez qu'on vous prenne en photo ?" me demanda-t-il. Cette dame pratiquait la chasse-cueillette. Elle collectait les anecdotes, qu'elle archivait avec chaque photo dans sa tête pour épater ses amies à qui elle servirait des histoires sur les Malaisiens des petites villes, comme si nous étions une espèce récemment découverte. Une espèce décrite très simplement : les indigènes sont lents mais très amicaux, ils mangent avec leurs mains, ils sont corrompus, et parlent parfois un curieux anglais. Cette Américaine était un vestige de l'époque des séances diapo. Quant à nous, gens indolents et sympathiques, avec nos pots-de-vin et notre baragouin d'anglais, nous n'étions que des victimes collatérales de l'évolution, promis à disparaître.
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Videos de Shih-Li Kow (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Shih-Li Kow
À l'occasion du festival international 2019 du livre et du film "Étonnants Voyageurs" de Saint-Malo, rencontre avec Shih Li Kow autour de son ouvrage "La somme de nos folies" aux éditions Zulma.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2239744/shih-li-kow-la-somme-de-nos-folies
Notes de Musique : Youtube Audio Library.
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