La sonatine de Clementi est un ouvrage de
Claude Raucy, articulé autour de trois récits :
la sonatine de Clementi, Un héros à la sarbacane et le pion du troisième étage. La quatrième page de couverture stipule le lien entre les trois : « la célèbre sonatine sans doute [que j'ai par ailleurs découverte]. Mais aussi l'insignifiance des personnages ». J'ai ressassé cette formule, fort peu alléchante, tout au long de ma lecture de ces trois histoires. Car en effet, si certains ont salué un recueil « sans artifices et sans tabous, valant le détour » ainsi qu'une écriture « d'une savante simplicité », je n'ai pu m'empêcher de subir ces récits sans éclat. Je salue l'intention, peut-être louable, de l'écrivain d'adapter sa plume à la médiocrité des personnages, mais la lecture est… molle. Pardonnez-moi cette expression, mais on ne ressent rien, on ne retient rien de ce recueil et on écume désespérément les pages à la recherche d'une « sensation », d'une idée, d'une impression, etc. Or il n'y a pas de héros ici. Pas non plus de personnages brillants, exubérants, foncièrement sympathiques, etc. Non. Il y a surtout des gens comme vous et moi, en prise avec leur lâcheté du quotidien, leur nostalgie, leurs petites lubies, un peu pathétiques d'ailleurs, leurs excès raisonnés, etc.
Mais qui donc a envie de lire ça ? Aux personnages indifférents, l'indifférence. Point de provocation dans mon propos ; juste l'amer constat que ce livre, comme tant d'autres, n'imprimera pas dans ma mémoire un souvenir inoubliable (ou peut-être que si). Pardonnez-moi Monsieur Raucy. Sans doute la médiocrité de ma propre vie ne souhaite pas s'abîmer dans la contemplation d'elle-même ; et qu'il me faut substituer à vos récits, des ouvrages où l'espoir, l'imagination et la grandeur sont de mises…
Merci néanmoins à Babelio et aux éditions M.E.O pour l'envoi de ce livre, dans le cadre de l'opération Masse Critique.