Un très beaux livre avec une touche d' humour et de profondeur.
Accessible. A lire avec grand bonheur
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Un moine demanda à Chang Sha (maître zen du IX eme siècle) : "Quelle sorte de chose est mon esprit?"
Chang Sha : "L'univers entier est ton esprit."
Le moine : "Si c'était le cas, je n'aurais pas d'endroit où me mettre."
Chang Sha : "Bien au contraire, c'est justement l'endroit où me mettre."
Le moine : "Quel est donc ce endroit où me mettre?"
Chang Sha : "Un immense océan ! L'eau est profonde, insondablement profonde !"
Le moine : "Cela dépasse mon entendement."
Chang Sha : "Vois les poissons, énormes ou tout petits, s'ébattre en tous sens, comme ils veulent."
Où que vous soyez, vous êtes uni avec les nuages, avec le soleil et avec les étoiles que vous voyez. Vous êtes un avec tout
— Mei et An, la lumière et l’obscurité.
Par lumière il faut entendre le monde relatif, dualiste des mots,
le monde de la pensée, le monde visible dans lequel nous vivons.
Obscurité désigne l’absolu, où il n’y a ni valeur d’échange,
ni valeur matérialiste, ni même valeur spirituelle
— le monde que nos mots et nos pensées ne peuvent atteindre.
Vivant dans le monde de la dualité,
nous avons sans doute une compréhension de l’absolu,
que nous assimilons peut-être à la divinité.
Mais dans le bouddhisme, nous n’avons aucune idée particulière de la divinité.
L’absolu est l’absolu parce qu’il se situe au-delà de
la pensée intellectuelle ou dualiste.
Le monde de l’absolu ne peut être nié.
Beaucoup de gens disent que le bouddhisme est athée
parce qu’il n’a aucune idée particulière de Dieu.
Nous n’ignorons pas qu’il y a un absolu
mais nous n’en parlons pas beaucoup, car nous savons
qu’il se situe au-delà des limites de notre mental.
C’est ce qu’on entend pas An, l’obscurité.
Le respect de soi n'est pas quelque chose qu'on peut avoir consciemment. Lorsqu'on se dit « j'ai du respect pour moi-même », ce n'est plus du respect de soi. Quand vous êtes simplement vous-même, sans penser ou essayer de dire quoi que ce soit de spécial, en vous contentant de dire ce que vous avez en tête et ce que vous ressentez, alors le respect de soi est naturellement là.
Si vous ne comprenez qu'un côté de la vérité, vous ne pouvez pas comprendre ce que je dis. Si vous ne comprenez pas les mots du zen, vous ne comprenez pas le zen, vous n'êtes pas un étudiant du zen. Les mots du zen diffèrent des mots ordinaires. Comme une épée à double tranchant, ils coupent dans les deux sens.