AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782369902638
272 pages
Editions Ca et Là (15/02/2019)
3.35/5   54 notes
Résumé :
G.H. Fretwell, un petit auteur de romans peu connus, vit dans une petite ville anglaise, avec sa femme, Rebecca, qui ne lui prête pas une grande attention. Son nouveau roman, Sans K, vient de sortir et Fretwell se lance dans une tournée de rencontres en librairie pour en faire la promotion. Plus ou moins bien accueilli dans les librairies de son circuit, Fretwell ne réussit jamais à signer le moindre livre et passe des journées à arpenter des ruelles pour trouver so... >Voir plus
Que lire après La tournéeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
3,35

sur 54 notes
5
3 avis
4
2 avis
3
5 avis
2
1 avis
1
0 avis
Il s'agit d'une histoire complète indépendante de toute autre. Elle est parue d'un seul tenant, sans prépublication. La première édition date de 2019 en français, et de 2020 en anglais. Cette bande dessinée compte 266 pages en noir & blanc, écrite et dessinée par Andi Watson.

Quelque part dans une petite ville d'Angleterre, de nuit, un homme arpente de petites rues pavées, une petite silhouette lointaine, avec une valise à la main. Ce matin-là, l'auteur de petite renommée G.H. Fretwell ferme sa valise dans laquelle il a mis douze exemplaires de son dernier roman : Sans K. Il emporte également un petit sac de voyage avec ses affaires personnelles. Il va se mettre devant la porte fermée de la salle de bain pour indiquer à son épouse Rebecca qu'il s'en va, sans réveiller son fils Oliver. Il lui promet de l'appeler quand il sera arrivé à l'hôtel. Il prend le train et voyage tranquillement, tout en consultant les pages Culture du quotidien La Tribune : rien sur son dernier livre. Arrivé à la gare, il pose sa valise à terre, et un porteur avec une casquette vient la prendre en charge. Il le remercie car son programme pour la tournée de rencontres en librairie pour faire la promotion de son roman ne mentionnait rien. L'homme lui indique qu'il est garé à l'arrière, qu'il va chercher la voiture, et que Fretwell peut l'attendre là. Il ne revient pas. L'écrivain finit par prendre le tramway, et aller déposer plainte au commissariat. le policier qui prend sa déposition éprouve des difficultés à croire qu'il ait pu se montrer aussi naïf, et estime qu'il a d'autres affaires plus importantes à traiter. Il finit par s'intéresser à cette plainte quand Fretwell mentionne le vol de sa valise contenant ses livres. À la demande du policier, il lui confie la clé de sa valise.

Une fois ces formalités accomplies, H.G. Fretwell sort l'itinéraire de sa poche, et se met à la recherche de la première librairie où il doit se rendre, alors qu'il se met à pleuvoir. Il rentre dans la librairie Fulgents et se présente à la libraire Rebecca qui lui propose une serviette pour se sécher. Elle porte le même prénom que son épouse, également écrit avec deux C. le romancier s'installe à la table, avec des exemplaires de son livre devant lui, et une tasse de thé offerte par la libraire. Ils constatent que personne ne vient, aucun client, ce qui surprend Rebecca car lors de la précédente séance de dédicaces il y avait de monde, c'est la première fois que ça arrive. Ce doit être dû au mauvais temps. Avant qu'il ne parte, elle lui fait signer les exemplaires de son roman. Il lui demande si elle a un restaurant à lui recommander, ce qu'elle fait, tout en précisant que toutes les tables sont réservées, et qu'elle doit y manger le soir même avec quelqu'un d'autre. En se levant, il demande comment se rendre à son hôtel, et prend congé. Il passe devant une boutique de jouets, et achète un petit couteau suisse à son fils. Il arrive à l'hôtel, prend la clé de sa chambre et va s'y installer. Il commande un steak comme repas à la réception, et il appelle son épouse pour donner de ses nouvelles, et en prendre de son fils. le lendemain : une nouvelle séance d'autographe dans une autre librairie.

Andi Watson est un auteur sporadique de bandes dessinées pour adultes et pour enfants, ayant également écrit pour des séries comme Buffy, Namor, ou Alien versus Predator. Il réalise là une histoire complète au cours de laquelle le romancier G. H. Fretwell est confronté à de petits déraillements du quotidien par rapport au déroulement normal d'un tournée promotionnelle de dédicaces. L'auteur réalise des dessins qui donnent l'impression de croquis réalisés sur le vif, avec un trait de plume assez similaire à un trait de crayon, évoquant parfois la légèreté de Sempé (1932-), d'autres fois les traits griffés de Jules Feiffer (1929-). Fletcher est un jeune homme vraisemblablement trentenaire, au physique banal, agréable, au tempérament calme et doux, prenant les choses comme elles viennent sans s'offusquer des contrariétés, sans faire subir sa frustration à ses interlocuteurs, ne prenant pas ombrage du peu d'importance que les uns et les autres lui accordent. L'absence d'aplats de noir renforce cette sensation de légèreté, d'importance très relative des petites contrariétés (et des autres), de la consistance très relative de cet individu et de ce qui lui arrive.

Un autre effet de cette narration visuelle légère pour l'oeil réside dans la rapidité de lecture : sensation agréable de progresser à bonne allure, de petits soucis aux conséquences peu dramatiques, d'individu avec un certain recul et une certaine assurance qui qui lui permettent de passer au-dessus de ces frustrations, de ces petits tracas sans en être plus affecté que ça. D'un autre côté, cela ne signifie pas que les dessins manquent de consistance. Dans le prologue, le lecteur peut voir les détails de l'urbanisme et de l'architecture de la ville : la maçonnerie du pont et ses arches, le pavage des rues, les façades de constructions allant d'un simple étage à un R+4, les passages voûtés, les candélabres, les plantations sur les trottoirs, etc. À plusieurs reprises, le lecteur peut ainsi admirer les rues du quartier où se trouve la librairie du jour dans la tournée de dédicace, attestant chaque fois d'un quartier ou d'une ville différente. Il se rend compte qu'il s'agit d'un urbanisme étendu, assez dense en termes de construction, mais d'habitations ne dépassant pas les quatre ou cinq étages, dans une vieille ville, sans tour ni gratte-ciel, ni zone nouvelle, ou zone pavillonnaire. L'artiste se montre tout aussi impliqué dans la représentation des intérieurs : le compartiment banal dans lequel Fretwell voyage, le bureau auquel est installé le fonctionnaire de police et la pièce avec les chaises pour attendre, l'intérieur des quatre librairies où Fretwell s'installe pour dédicacer chacune avec leurs rayonnages distincts, leur volumétrie différente, la réception, les couloirs et la chambre de chaque hôtel avec un standing qui lui est propre, la boucherie, le magnifique hall de l'hôtel particulier où se tient la réception de l'éditeur, le très beau restaurant où Fretwell mange avec Clarke l'éditeur du domaine poésie, le centre de nuit pour les sans-abris, et bien sûr la cellule spartiate où l'auteur est incarcéré.

Les personnages qui évoluent dans ces décors donnent une sensation de même légèreté, et de même singularité, à l'opposé de silhouettes indistinctes ou de figurants sans identité. le lecteur ressent tout de suite une empathie pour cet homme agréable et calme. Il rencontre avec lui d'autres personnes affables, pouvant se montrer un peu insistantes ou entêtantes, pas toujours commodes tout en restant d'une politesse inébranlable, sans hausser la voix. Chaque individu est animé par ses propres intentions, par son caractère, et il apparaît que les échanges et les interactions limités de Fretwell avec n'ont guère d'incidence dessus, alors que son présent dépend fortement de leur implication, de leur professionnalisme, de l'attention qu'ils voudront bien lui consentir, soit pour l'accueillir et lui tenir compagnie pendant la séance de dédicace, soit pour lui fournir sa chambre d'hôtel et lui expliquer quelques consignes, soit pour l'interroger sur ses faits et gestes de manière insistante tout en restant poli, ce qui installe un malaise soupçonneux. La forte pagination permet à l'auteur de développer des conversations sur plusieurs pages sans donner l'impression de le faire comme expédient narratif. Par exemple, le dialogue entre Fretwell et l'éditeur de poésie s'étale sur 14 pages dans une mise en scène alternant champ et contrechamp, comme une discussion à table, sans sensation de longueur ou de raccourci graphique, une narration naturaliste pour une situation normale et banale.

Le lecteur se laisse donc emmener pour une longue balade dans cette tournée de dédicace. Il ressent la solitude de l'auteur, sans qu'elle ne soit pesante. Il voit comment il est le jouet de décisions arbitraires sur lesquelles il n'a pas de prise : l'information que des librairies ont été réajoutées au programme sans que son avis n'ait été demandé, la qualité fluctuante des hôtels retenus par son éditeur, les coûts supplémentaires qu'il doit régler de sa poche, l'affluence des lecteurs. Il s'habitue rapidement à la routine de l'auteur : se rendre dans une librairie, échanger quelques mots avec le libraire, attendre les lecteurs, prendre congés, se rendre à son hôtel, s'installer dans sa chambre, manger seul le plus souvent dans sa chambre, téléphoner à son épouse pour prendre des nouvelles de son fils, prendre son petit déjeuner en parcourant la rubrique culturelle du quotidien La Tribune, et recommencer le cycle. Il se trouve régulièrement confronté, à des vexations, à de petits écarts. Ça commence avec l'absence de lecteurs, le manque de promotion de son éditeur, le rare client qui aurait préféré rencontrer F.P. Guise l'auteur de Sierra Umbra, roman ayant une bonne critique, et de bonnes ventes. Cela peut être dans le déroulement de la séance de dédicaces : pas d'exemplaires de son livre, libraire ayant prévu de fermer ou même librairie fermée. Cela peut se produire dans l'hôtel : chambre de mauvaise qualité, absence de téléphone, voisin envahissant. Sans oublier cette histoire de libraire qui n'est jamais rentrée chez elle et la police qui soupçonne Fretwell d'être le coupable. le lecteur observe les réactions de ce dernier : il ne reste pas impassible, mais il ne se met pas en colère, il ne semble pas plus s'inquiéter que ça, il ne ressent même pas de l'agacement qu'il s'agisse de petites contrariétés ou d'accusations graves. Il ne subit pas les événements comme une victime : il continue d'aller de l'avant, de reprendre le cycle normal le lendemain : il fait avec. Il se conduit en individu qui sait qu'il n'a aucune prise sur ces événements : il n'est pas résigné, il accepte les choses comme elle vienne et fait avec. Il n'y a que la privation de sommeil qui finit par altérer son comportement, par miner son calme intérieur.

Cette histoire s'apparente à un véritable roman, évoquant parfois les tribulations de After Hours (1985) de Martin Scorcese, mais avec un personnage principal plus flegmatique, peut-être plus philosophe, ou moins émotionnel. La narration visuelle est délicate et légère, tout en présentant une bonne densité d'informations, et une bonne sensibilité pour transcrire les émotions et les états d'esprit des personnages. le lecteur ressent la solitude et le détachement du romancier, se rendant compte que les soucis et les contrariétés l'atteignent plus que Fretwell. Il a envie de réagir contre ces petites et ces grandes injustices, ces coups du sort, pour reprendre l'initiative, même si la suite des événements lui montre que c'est à chaque fois vain. Il comprend qu'il s'agit d'une variation sur la confrontation de l'individu à l'absurdité et à l'arbitraire du monde, et d'un hommage à Frantz Kafka (1883-1924), en moins désespéré.
Commenter  J’apprécie          70
Devenir écrivain, c'est un rêve vieux comme le monde, et bien souvent la réalité est loin d'être idéale, et tiendrait même plutôt de l'illusion, du mirage, voire du cauchemar. Dans La Tournée, Andi Watson raconte l'histoire d'un romancier pour qui l'absence de succès n'est pas une fin, mais le début d'un long calvaire qui va prendre des proportions insensées.


G.H. Fretwell, écrivain anglais mineur, part en tournée de rencontres en librairies pour présenter son nouveau roman, Sans K. Rien ne se déroule comme prévu : sa tournée devient chaque jour un peu plus un fiasco et les ennuis s'accumulent. Mais ce périple fastidieux va prendre une toute autre tournure lorsque Fretwell va être interrogé par la police au sujet d'une disparition étrange.

L'auteur de ce formidable roman graphique, Andi Watson, est né en 1969 à Wakefield en Angleterre. Après des débuts dans le jeu vidéo et un passage par le dessin animé, il se tourne dès 1993 vers la bande dessinée avec Samouraï Jam, puis Skeleton Key ou encore Geisha qui lui vaudra une nomination en 2000 aux Eisner Awards. S'en suivront des collaborations avec Marvel, DC, et Dark Horse Comics, ainsi que des bandes dessinées pour enfants. Mais Andi Watson est aussi et surtout connu pour des romans graphiques intimistes comme Breakfast after noon ou Little Star qui traitent les relations humaines avec finesse d'un trait faussement naïf. Il est également très actif sur internet, où il partage via son site et sa page Patreon de nombreux dessins et bandes dessinées originaux.

Dans La Tournée, il fait vivre un personnage aux traits simples, au flegme presque inexpressif, dans des décors au niveau de détail beaucoup plus élaboré. Un minimalisme qui donne à voir, d'un formidable trait de crayon, un monde qui prend des accents de surréalisme. Ce personnage justement, dont le flegme frise la passivité, semble subir les événements qui vont se succéder. C'est aussi l'occasion pour Andi Watson d'évoquer les angoisses de l'écrivain lors de la sortie de son nouveau livre, la difficulté des séances de dédicaces où parfois il n'y a personne au rendez-vous, mais aussi les relations compliquées avec son éditeur (surtout lorsqu'on ne rencontre aucun succès).

Lorsqu'il commente ses planches, Andi Watson évoque tour à tour le locataire de Roman Polanski, le Troisième Homme de Carol Reed, mais aussi En attendant Godot de Beckett, les ouvrages d'Evelyn Waugh ou encore les photographies d'Eugène Atget. On pense aussi forcément à de grands noms du roman noir quand l'intrigue se centre sur l'enquête policière qui vise Fretwell et que celui-ci se retrouve poursuivi et doit se cacher, comme un criminel en cavale.

C'est donc un roman graphique bien particulier, qui embarque le lecteur et n'aura de cesser de le troubler, de l'amuser, de l'intriguer. C'est aussi et surtout un vrai plaisir de lecture, une réussite graphique et scénaristique. Un subtil mélange d'absurde entre humour anglais et situations kafkaïennes, une histoire où l'enquête policière se mêle au périple de l'échec d'un écrivain victime de tout sauf de son succès. 
Commenter  J’apprécie          00
Je me retrouve pas mal dans l'avis de Ro : une lecture qui commence assez bien mais dont le personnage principal m'a vite insupporté, une sorte de descente aux enfers par un système qui noie progressivement le protagoniste sans que celui-ci ne réagisse et une fin qui ne m'a pas du tout convenu. En somme, une lecture de BD qui m'a laissé progressivement de plus en plus indifférent.

L'idée de base avait pourtant quelque chose de potentiellement bon, dans cette tournée pathétique ou personne ne passe voir notre pauvre auteur qui semble être bien incapable de régler quoi que ce soit dans sa vie. Puis le tout devient alambiqué et complexe. Plusieurs personnages traversent la BD sans jamais apparaitre, aucune piste de la solution ne nous est proposée au final, quand bien même le personnage principal la trouve, et surtout j'ai la sensation d'avoir été baladé sans grand but dans cette tournée. Quel est le but et le message, je ne l'ai pas perçu. Il y a un manque à mon sens, surtout que pour reprendre l'idée d'un monde Kafkaïen, Kafka parle d'une problématique bien concrète : l'administratif, le poids d'un état et d'un monde si complexe dans sa paperasse qu'on ne peut plus y échapper. Ici, je trouve que l'adjectif kafkaïen est trop léger pour ce qui semble être un mauvais rêve dont on a du mal à s'échapper. Il manque ce réel poids sociétal que je n'ai pas senti. Sans doute parce que le personnage principal m'intéressait peu et que je n'étais pas en phase avec ses choix, que je ne comprenais jamais. du coup, les dialogues sonnent plus étranges que réellement dangereux ou menaçants, il n'y a pas vraiment autre chose que des errances dans des librairies vides et des villes qui semblent toutes étranges. Que retenir de tout ça ? Quel est le rôle de cette moralisatrice qui brûle des livres ? Pourquoi cette valise disparait et réapparait sans plus d'explication ? Trop de questions et pas assez de réponses me frustrent franchement.

En fait, il s'agit moins d'une mauvaise BD que d'une BD dont je n'ai pas compris l'histoire et la démarche. En dehors de l'idée de base qui aurait pu suffire et tenir quelque chose sur moins de pages, avec une conclusion amère, il n'y a que des pistes que je ne comprends pas clairement et dont je ne vois pas la portée. L'ensemble se tient, mais ce n'est pas pour autant que j'y trouve mon compte. le récit me semble plus sonner creux lorsque je referme le volume, et je me contente de me dire que je ne le relirai pas. C'est un peu triste, mais je crois que je vais laisser cette BD à d'autres et passer définitivement à autre chose.
Commenter  J’apprécie          10
Le dessin à la ligne noire sur fond blanc est constitué de traits discontinus presque hésitants, évanescents. Évanescence renforcée par les visages représentés par leur seule silhouette. 2 points marquent les yeux, des traits incurvés soulignent le nez et la bouche.
Rares sont les aplats noirs : ils ne manquent pas d'attirer immédiatement l'oeil. Chaque bulle enserrant les dialogues est remplacée par un trait désignant le locuteur. le tout procure une légèreté visuelle qui accompagne plaisamment la lecture.
Les planches, de petit format, portent structurellement sur 3 niveaux. 4 cases étroites telles des miniatures tout en hauteur sont brisées régulièrement par des cases plus conséquentes.

Fretwell, jeune écrivain fataliste au caractère calme, affable, presque dolent, ne s'offusque pas des contrariétés qui lui sont imposées. Une tournée de dédicaces dans les librairies est planifiée par son éditeur.
Tiré à 4 épingles, Fretwell porte costume et chemise en toutes occasions. Un col « club » aux extrémités arrondies qu'enserre une cravate, confère à notre écrivain un aspect résolument dandy.
Commence alors le chemin de croix en absurdité de notre héro que des contrariétés, des vexations, des humiliations successives et d'intensité crescendo va progressivement rendre improbable en fonction du degré d'acceptation de chacun. Fretwell subit en spectateur les évènements qui le touchent en cascade alors que se met en place une intrigue policière.

Telle une dénonciation exutoire de la dure condition d'écrivain, coincé entre lectorat et éditeur, Andi Watson semble régurgiter des humiliations vécues, des ressentis traumatisants jusqu'à la folie : le détachement supposé de l'éditeur, le désintérêt des lecteurs lors des dédicaces en librairie, la solitude et l'isolement, les difficultés financières et les bassesses propres au milieu littéraire.
Mais où commence l'absurde et où fini le vécu parfois pathétique de l'écrivain ?
Une jolie fable dramatique.
Commenter  J’apprécie          10
Une bande dessinée sympa mais sans plus sur la dure condition de l'écrivain moderne. Ou comment un auteur anglais "mineur" se retrouve embarqué dans une tournée-catastrophe des librairies, pour faire la promotion de son dernier roman. Lorsque l'auteur arrive dans la première boutique de son périple le ton est donnée, il a le sentiment de déranger la libraire, pas un seul lecteur à l'horizon et une rencontre qui tombe à l'eau... le repas et l'hôtel pourraient faire passer la pilule mais non, le gite et le couvert seront aussi terne que l'accueil. Et tout semble se liguer contre l'écrivain, qui encaisse sans sourciller son lot de vexations, d'humiliations et de déceptions. Enfin un lecteur s'approche pour une dédicace mais cette fois-ci c'est son livre qui est introuvable dans le capharnaüm ambiant. Un panorama des pires rencontres littéraires, en forme d'exhutoire, car derrière le scénario pas très élaboré on devine surtout le vécu - et la vengeance de l'artiste.
Commenter  J’apprécie          20


critiques presse (9)
LeParisienPresse
15 février 2022
Le flegme du héros, magnifié par des expressions à peine esquissées et des décors tout en légèreté, appuie l'absurdité et l'ambiance kafkaïenne de l'histoire. Le style rétro et le découpage ultra-efficace, usant à la perfection des champ-contrechamp et des temps morts, subliment les répliques ciselées.
Lire la critique sur le site : LeParisienPresse
ActuaBD
07 janvier 2020
Andi Watson déguise sous les traits du roman policier une comédie troublante, où l'absurde le dispute au fatalisme, et transforme pour l'occasion son dessin.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
LaPresse
29 mars 2019
Un album en noir et blanc, aux traits rétro minimalistes, détendus, brillamment scénarisé. Offert uniquement en français pour l'instant, ce qui a tôt fait de hérisser ses admirateurs anglophones...
Lire la critique sur le site : LaPresse
BoDoi
20 mars 2019
Usant d’un noir et blanc sobre et d’un trait minimaliste, aux décors soignés, Andi Watson trousse ici un délicieux suspense qui baigne dans l’absurde et l’humour nonsense.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Telerama
18 mars 2019
Imaginez-vous romancier en pleine tournée de dédicaces, mais les lecteurs ne viennent pas, et les libraires trépassent sur votre passage… Dans La Tournée, Andi Watson imagine une aventure kafkaïenne et délicieusement drôle.
Lire la critique sur le site : Telerama
Culturebox
22 février 2019
D'un trait noir, visages aux expressions à peine esquissées, Andi Watson embarque le lecteur dans une aventure qui mêle absurde et humour noir. On se croirait presque dans une nouvelle de Raymond Carver, les dessins en plus.
Lire la critique sur le site : Culturebox
BDZoom
20 février 2019
Les éditions Çà et là viennent d’éditer le nouvel opus d’Andy Watson, auteur anglais qu’il est toujours agréable de retrouver en librairie. Habitué aux histoires du quotidien, explorant les relations hommes-femmes ou la paternité, Andy Watson réinvente complètement son univers pour La tournée.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Bedeo
13 février 2019
Connu jusqu’ici pour ses récits sentimentaux (Ruptures, Breakfast after noon également publiés chez çà et là), Andi Watson s’aventure brillamment dans un genre différent et propose un récit aux accents kafkaïen qui s’avère immédiatement captivant. La tournée est susceptible de séduire aussi bien les bédéphiles les plus exigeants que les lecteurs en quête d’un roman dessiné parfaitement maîtrisé.
Lire la critique sur le site : Bedeo
BDGest
12 février 2019
Fable mêlant absurde et flegme tout anglais, La tournée aurait aussi bien pu être signé Eugène Ionesco ou Samuel Beckett sans que personne n'y trouve quoi que se soit à sourciller [...] Sous un « emballage » un peu terne, La tournée cache un concentré d’humour pince-sans-rire, de second degré de haut vol et de réflexion à peine voilée sur le doute existentiel. Un vaste programme à accompagner d’une tasse thé, of course.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Je ne suis pas l'ordre alphabétique. je préfère que les clients explorent. Ils entrent en cherchant du Byron et repartent avec une histoire illustrée du réseau d'égout dans la ville de Prague. (p. 124)
Commenter  J’apprécie          40
Donc vous avez bien laissé un parfait inconnu partir avec votre bagage ?
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Andi Watson (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Andi Watson
Andi Watson sur le plateau de la webTV du Festival
autres livres classés : bande dessinéeVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (109) Voir plus



Quiz Voir plus

Breakfast After Noon

Dans quel domaine Louise est-elle retournée aux études?

Informatique
Statistiques
Soins infirmiers
Administration des affaires

5 questions
2 lecteurs ont répondu
Thème : Breakfast after noon de Andi WatsonCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..