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EAN : 9782841867141
256 pages
Michalon Editions (10/10/2013)
3.79/5   17 notes
Résumé :


Dans une école des années 70, à Morelange, petite ville frontière belge à deux pas de la France et du Luxembourg, l'enseignant Hervé Jaminet découvre un matin que la plaque commémorative en hommage à l'une de ses amies, a été profanée. En colère, profondément attristé, il décide de raconter à ses élèves l'histoire de cette femme extraordinaire, pour qu'on ne l'oublie pas, pour que sa mémoire ne soit pas salie.
Hervé Jaminet rencontre pour... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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❤ Nouveau coup de coeur ! ❤
C'est le premier roman de Dominique Zachary.
Après des récits historiques, naturellement, l'auteur nous livre un premier roman qui a une base historique et qui se penche sur les procès expéditifs auxquels s'est livré le conseil de guerre d'Arlon, au lendemain de la seconde guerre mondiale.
Rien de surprenant non plus que, Dominique Zachary, chroniqueur judiciaire, se soit intéressé au travail de la justice...
Cela donne un roman bouleversant, empreint de sensibilité, duquel transparaît cette volonté de réhabiliter ceux qui ont été injustement condamnés pour trahison, parfois sur base de simples rumeurs avec quelquefois un fond de jalousie.
Le personnage de Suzanne Gasper est attachant, remarquable et sublime. Féministe avant l'heure, intelligente, nuancée…
En ces temps troublés que nous vivons, j'ai pu vibrer grâce à ce roman, qui exalte le sentiment de justice.
C'est aussi l'occasion de rappeler que, récemment, Dominique Zachary a sorti un nouveau roman, que l'on peut classer dans la catégorie « développement personnel », qui a été aussi un coup de coeur pour moi : « Les frémissements du silence » et que vous pouvez retrouver grâce au lien suivant : https://www.babelio.com/livres/Zachary-Les-fremissements-du-silence/1197193/critiques/2173097
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Pendant la seconde guerre mondiale, en Belgique, Suzanne, jeune enseignante, vit avec Pierre, avocat.
Elle est féministe, avant-gardiste, veut développer chez ses élèves la liberté de pensée.
Mais tolérance et ouverture d'esprit ne sont pas des qualités forcément bien perçues en temps de guerre.
Surtout à la libération où les comptes se règlent, parfois abusivement. L'épuration a pu mener à bien des dérives, et c'est le cas pour Suzanne et Pierre.
Ce roman est tiré d'une histoire vraie.
L'écriture n'est pas formidable et le style plutôt banal. L'auteur est journaliste et chroniqueur judiciaire, et on pourrait s'attendre à une écriture plus aboutie, là, c'est limite scolaire.
Mais l'histoire est poignante et l'émotion est là.
Après les douleurs de la guerre, l'injustice de procès arbitraires a parfois été plus douloureuse encore.
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C'est à partir d'une histoire vraie, celle de l'avocat Victor Nothomb, condamné pour faits et gestes en 1945 à Arlon et de celle d'un enseignant de Bouillon aussi condamné pour les mêmes raisons, que le journaliste Dominique Zachary a écrit La traîtresse.

Le roman met en scène Suzanne Gasper, professeure d'histoire et de latin (inspirée par l'enseignant de Bouillon) et son compagnon, l'avocat Pierre Clarens. L'un comme l'autre sont d'ardents défenseurs des droits des citoyens et de la liberté dans une Belgique envahie par l'ennemi, l'histoire se déroulant en majeure partie entre 1942 et 1945 à Morelange, village fictif à deux pas de la France et du Luxembourg.

Si on connaît assez bien les faits et gestes des résistants français de même que ceux des collaborateurs de l'Hexagone, il n'en est pas de même de ceux de leurs voisins belges. le roman de Dominique Zachary est donc l'occasion de traiter de la cohabitation avec les Allemands pour nombre de citoyens belges, de la faim pour de nombreuses familles, la Belgique ayant été envahie dès mai 1940, et d'une sorte de survie en attendant la fin de la guerre pour la plupart des Belges.

C'est aussi l'occasion de dresser le portrait de cette Belgique en pleine mutation, où les femmes ne sont pas encore vraiment acceptées au sein du corps professoral, où certains purs et durs en veulent à quiconque qui, d'une façon ou d'une autre, a un lien avec tout Allemand, peu importe les raisons de ce lien, et où, pour sauver sa peau ou pour obtenir des privilèges, chacun est prêt à dénoncer son voisin, même sans raison.

Suzanne Gasper, avec ses idées larges, son sens aigu de l'Histoire, son amour pour la vérité, sa tolérance envers l'envahisseur, deviendra une cible parfaite dès la guerre terminée, tout comme le fait qu'il ait défendu des concitoyens belges devant la cour allemande (parce qu'il connaissait la langue) désignera Pierre Clarens comme ami de l'ennemi.

Pour raconter cette histoire qui souhaite replacer les choses dans leur contexte, comme l'avait fait Armel Job avec Baigneuse nue sur un rocher, et de réhabiliter la mémoire de ceux accusés de traîtrise et de collusion avec l'ennemi de façon injuste et sans appel, le journaliste Dominique Zachary, aussi auteur de récits et de biographies, a choisi pour son premier roman de se glisser dans la peau d'un professeur qui a bien connu Suzanne Gasper, au moment où un petit monument à sa mémoire est saccagé.

C'est là le prétexte pour celui-ci de raconter à ses élèves cette histoire qu'il porte en lui depuis un quart de siècle afin que nul n'oublie cette période trouble qui a suivi la fin de la Seconde Guerre mondiale. Cela donne un roman sur le ton de la confidence, pas toujours chronologique, avec des allers-retours dans le temps, des précisions (qui peuvent parfois sembler des redites) et beaucoup d'humanité.

Avec La traîtresse, Dominique Zachary éclaire un pan de l'histoire des Belges avec « l'audace de dénoncer les erreurs du passé pour rendre justice et redonner fierté à celles et ceux qui ont subi l'infamie de procès expéditifs et iniques », comme l'a si bien écrit l'écrivain belge Frank Andriat. Ce qui nous donne un roman sensible et intelligent, qui nous prouve que rien n'est jamais tout blanc ni tout noir.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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La guerre, encore la guerre, toujours la guerre ! Baignée toute mon enfance par les récits d'exode de mes grands-parents, noyée sous les lectures scolaires et innombrables reportages de 40-45, j'arrive doucement à saturation de la thématique ! C'est donc avec un léger soupir que j'ai ouvert ce roman, prête déjà à être confrontée à du "encore", à du "déjà lu"... Et pourtant, quelle surprise ! Dès les premières lignes, je suis emportée! Dominique Zachary offre un point de vue tout à fait inédit de l'événement : les dérapages judiciaires par le conseil de guerre d'Arlon au lendemain de 40-45. Ce roman s'inspire de faits réels; on sent la verve d'un journaliste, le souci d'exactitude historique avec, en filigrane, le contexte social de révolution en matière d'enseignement, de revendications sur le plan de l'égalité des sexes... Une plume engagée certes, mais jamais l'auteur ne tombe dans le ton didactique ou moralisateur. Pas tout à fait récit documentaire non plus, car romancé surtout : le lecteur suit le destin injuste d'une incroyable enseignante, Suzanne, de son ami et collègue Hervé (le narrateur) ainsi que de son mari avocat, Pierre. Narrant la (ou l'in)-justice, l'auteur échappe pourtant au mélodrame et au pathos. Un roman où la fiction ne vulgarise pas grossièrement les faits, mais aide à mieux comprendre une certaine réalité. "La traîtresse" est une jolie découverte de cette rentrée littéraire où le véritable actant de l'histoire reste, pour le lecteur comme pour les personnages, l'esprit critique. Poignant et cruel, j'en conseille la lecture à tous ceux qui s'intéressent de près ou de loin au contexte de libération… et à tous ceux qui (comme moi ;-) ) ne s'y intéressent pas.
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Ce livre là, il n'est pas encore sorti, puisqu'il ne parait que dans un mois, soit le 10 octobre prochain. Je pense donc être le tout premier à écrire dessus, et j'espère, pour l'auteur, que les critiques à venir seront plus élogieuses que la mienne.

Car ce roman écrit par Dominique Zachary un auteur belge, journaliste et auteur de best seller 'La patrouille des enfants juifs) pourrait parfaitement répondre à l'équation suivante :comment gâcher un bon sujet en écrivant comme un collégien?

En effet, partant d'une intrigue qui pourrait donner un bon téléfilm de France Télévisions sur l'épuration en Belgique avec des personnages forts et bien campés donne, en roman, un récit inodore et insipide.

Avec l'immense respect que l'on doit bien évidemment aux véritables héros de cette histoire, sous la plume de Dominique Zachary, que l'on suppose évidemment pétri de bonne intentions, on a l'impression de lire quelque chose de tellement scolaire, tellement appliqué, pas très loin en fait d'un album expliquant les répudiés de la libération aux enfants, que le résultat s'avère finalement assez édifiant et pas bon du tout.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Elle abhorrait les étiquettes, les amalgames, les condamnations définitives et à l'emporte-pièce. Pour elle, il fallait toujours creuses les choses, ne plus rester en surface, tendre à la connaissance pour se forger un avis plus affiné.
Au fond de moi, j'étais d'accord avec cette philosophie de mon amie, mais en même temps, une inquiétude me minait. Par son attitude, Suzanne Gasper n'était-elle pas trop téméraire, j'allais presque dire suicidaire ,
Sa réflexion et sa méthodologie avant-gardiste, seraient-elles acceptées par une société d'autant plus frileuse et conservatrice qu'on était en temps de guerre, une période peu propice à la progression et au partage des idées ?
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Si ces jeunes fille s'inscrivent dans notre lycée, c'est par snobisme, par coquetterie, par gloriole. Or, l'éducation qu'elles reçoivent chez nous est faussée, ne s'inspirant en rien d'un idéal féminin et ne faisant aucune place aux préoccupations normales futures des femmes. Nous créons ainsi des êtres qui auront perdu le charme, la douceur, la soumission qui devraient être l'apanage des jeunes femmes, sans qu'elle acquièrent la volonté, l'initiative et la décision qu'on attend d'un jeune homme. Comme la plupart ne réussiront pas dans les carrières masculines (c'est un fait d'expérience), elles resteront des névrosées, des ratées, même psychologiquement. (p.23): je ne pense pas que l'auteur a inventé ces idées machistes. Elles ont souvent dû être dites, à l'époque!
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Je sais. Mais c'est plus fort que moi, j'aime Suzanne en secret. Pour moi tout seul. Mais j'en souffre, car je n'ai pas le droit de la conquérir !
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Le bonheur fugitif est comme un vol d'hirondelles en septembre. (p.74)
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