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EAN : 9782843379116
300 pages
Anne Carrière (31/08/2018)
3.28/5   34 notes
Résumé :
« La Transition n’est pas une punition, c’est une opportunité. » Voilà ce qu’on explique à Karl au tribunal, alors qu’il doit partir quelques mois en prison pour fraude aux cartes à la consommation.

En Angleterre, Karl et sa femme Geneviève sont des trentenaires bobos qui ont grandi avec l’idée qu’ils avaient le droit de manger bio, de boire des cafés à la composition compliquée et d’habiter un minuscule appartement en ville décoré avec goût. La vérit... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Pas facile pour la génération des millenials d'avoir les moyens de ses ambitions. Karl ne peut exploiter les inutiles connaissances acquises au cours d'aussi inutiles études de lettres, et le salaire d'institutrice de Genevieve est insuffisant pour s'acquitter d'un loyer surcoté à Londres. Karl tente de compenser le manque à gagner en vendant des services sur le net (fausses appréciations de produits, rédaction de dissertations pour étudiants fortunés mais ignares), mais cela ne suffit pas : alors les emprunts se suivent pour mieux s'accumuler. Jusqu'à un point de non retour. Deux issues : la prison ou la Transition. Aubaine ou piège. le couple est accepté dans un programme destiné à les remettre sur les rails. A quel prix? Pas de loyer, des conditions très correctes d'hébergement, oui mais… Qui sont les mentors qui les épient dans le moindre de leurs gestes, et leur expliquent comment se laver les dents? Et quel est le prix à payer?
Peu à peu, le doute s'installe, avant dans l'esprit de Karl que dans celui du lecteur. Sur la relation qui unit le couple, sur les buts des mentors, et sur l'hypothétique rébellion d'anciens membres du programme, dont les messages sibyllins accentuent les soupçons du jeune homme.

L'ensemble est suffisamment bien construit pour que le lecteur soit soumis aux mêmes interrogations que Karl, sur les intentions cachées de l'organisation, qui pourrait sonner le glas de leur liberté. Quand c'est gratuit , c'est vous le produit , c'est bien connu. Sauf que dans un tel scénario, tout est possible, et par conséquent Karl est peut être lui-même un élément pathologique dont la paranoïa réinvente son entourage et construit de toute pièce les troubles mentaux qu'il attribue à son épouse .

État des lieux à peine parodiée de la situation d'une génération dont la formation ne correspond pas aux exigences du monde du travail ni au prix de revient exorbitant des besoins supposés dans un milieu urbain branché. Diplômés mais sans compétences, plein de désirs mais bridés dans leur accomplissement, avec le risque de céder aux sirènes des usuriers.

Un peu déçue par l'issue de la narration, qui retombe comme un soufflé alors que les prémisses laissaient présumer quelque chose de plus surprenant .

Honnête dystopie , sur fond de satire sociale, un très bon premier roman.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Nous sommes en Angleterre dans un futur très proche. Karl et Geneviève sont de jeunes mariés dévorés d'ambition et de rêves d'opulence dans une humanité gangrenée par la société de consommation où les prix flambent à tous les niveaux. Malheureusement, comme beaucoup de leurs contemporains, le couple gagne chichement sa vie avec un faible salaire d'institutrice pour elle et des jobs aléatoires sur internet pour Karl, qui met ses talents de rédacteur au service des plus offrants. Ce dernier joue avec le feu, multipliant les fraudes à la carte bancaire pour se maintenir à flot, jusqu'au jour où le couperet tombe : il est sommé de choisir entre la prison ou un projet de réhabilitation que l'on nomme "la transition".
Optant pour la seconde solution, les deux jeunes gens devront cohabiter six mois avec un couple de mentors/modèles à la réussite sociale éblouissante, chargés de les rééduquer pour les remettre dans le droit chemin de l'économie triomphante. Au fil des jours, le couple va devoir se heurter à des difficultés croissantes et des événements incohérents. Bientôt des divergences d'opinions et des conflits vont naître entre les différents protagonistes.
Karl et Geneviève ont-ils fait le bon choix ? Qui tire les ficelles de "la transition" ? Quels desseins cache cette organisation ?
Le couple va bientôt se retrouver au coeur d'un cyclone et lutter tant pour son intégrité que pour sa survie, au sein d'un monde dominé par les apparences et l'argent-roi...

Effrayante dystopie sur le thème de l'eugénisme social, "La transition" mène son lecteur sur des sentiers périlleux et très actuels : mutations de la société liées à l'essor des nouvelles technologies, servitude des peuples aux temples de la consommation, manipulation de masse, conditionnement psychologique et dépersonnalisation de l'individu.
Efficace par sa trame narrative inventive et son rythme soutenu, ce roman ne tient malheureusement pas ses promesses jusqu'au bout. Je m'attendais à un final beaucoup plus réaliste et riche en rebondissements et je suis (avec regrets) restée sur ma faim.
Il n'empêche que "La transition" reste un roman agréable à lire et percutant, dont l'intérêt principal est d'explorer une thématique qui donne lieu à réflexion !
Lien : https://leslecturesdisabello..
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En Angleterre, dans un futur très proche, - ou peut-être est-ce déjà dans ce présent ? – un jeune couple se retrouve forcé d'adhérer à un programme de réhabilitation du comportement social. Karl et Geneviève vivaient au-dessus de leurs moyens, ils se pensaient libres et modernes, ils n'étaient que les otages du système qu'ils croyaient berner. Enfin, surtout Karl, qui travaille sur internet à vendre ses talents d'écrivaillons ; il pond à la chaine des avis bidons d'internautes, il vend des devoirs d'anglais, de philo, à des étudiants feignants et bien nantis. Bref, il tente de se faire du beurre sur le dos des autres. Et en plus, il jongle avec des cartes de crédit, plein. Trop. Et se fait prendre et taper sur les doigts : le deal proposé par la justice : accepter une « transition », ou aller en prison pendant 2-3 ans.
Karl se montre raisonnable, et accompagné de sa douce Geneviève, professeur des écoles, ils s'installent pour 6 mois chez Janna et Stu, deux mentors de la Transition, ce programme qui doit rééduquer ces jeunes adultes défaillants…
Tout se passe bien. Trop bien ? Karl est le grain de sable dans la machine bien huilée du programme de la Transition. Il est le trublion, celui qui ne rentre pas dans le moule.
Et alors, que se passe-t-il pour ceux qui ne rentrent pas dans les cases ?
Un livre en demi-teinte, intéressant, intriguant, mais un peu longuet sur la fin, et un peu « beaucoup de bruit pour rien »… enfin, pas grand-chose. le plus intéressant reste la relation Karl/Geneviève, et leur personnalité.
J'ai bien aimé, mais sans plus. le style et le fond sont prometteurs cependant. Un auteur à suivre que ce Luke Kennard.
Merci à Babelio et aux éditions Anne Carrière pour leur envoi.
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Voilà un roman que j'ai adoré. Il faut dire qu'il est fait pour moi: Dans un futur proche mais indéfini, Karl et Geneviève sont un couple de trentenaires londoniens, éduqués, bien-pensants et plutôt aisés. Ils estiment qu'ils ont le droit de vivre comme dans les publicités sauf que leur loyer engloutit l'essentiel de leurs revenus. Alors Karl fait des heures sup, puis s'endette, puis fait des crédits pour éponger ses dettes puis fraude le fisc jusqu'à ce la sanction tombe: ce sera la prison ou la Transition. La Transition, c'est un programme de rééducation sociale. Les "protégés" doivent vivre 6 mois chez des mentors qui géreront leur salaire et leur montreront le Chemin de la Rédemption. Pour ce que j'en sais, le programme ressemble à l'Eglise de Scientologie: vocabulaire managérial, lectures imposées, séances d'autocritiques sous prétexte de transparence. Pour Karl et Geneviève, le programme semble peu contraignant, les mentors sont très sympas, proches de leurs propres valeurs et il y a une perspective de devenir propriétaires à la fin. Evidemment, il y a un truc qui cloche...
Comme dans tous les romans de science-fiction qui se respectent, il y a un rebelle qui cherche à abattre le système. La force de la Transition, c'est que les rebelles sont mous, pas hyper-convaincus de la dangerosité du système; ils hésitent et j'ai eu envie de les secouer.
Ce roman offre aussi une vaste plage de réflexion sur la bipolarité. Vraiment très bien.


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Voici le premier roman de l'auteur, réussi je trouve. Un couple, dont Karl, le mari, est coupable de fraude fiscale, accepte de participer à un programme novateur plutôt que de faire passer le mari par la case prison. Ce programme consiste en l'apprentissage de nouvelles approches pour réussir sa vie professionnelle, avoir un bon salaire et éviter de se retrouver à nouveau en situation de surendettement. A priori, tout à l'air rodé et parfait, beaucoup d'éléments de ce programme semblent permettre aux personnes de prendre confiance en elles, réussir leur projet, se libérer des croyances négatives sur elles-mêmes. Mais plusieurs événements ou détails sèment le doute dans l'esprit de Karl : et si les mentors de ce programme poursuivaient un tout autre but ?
Très vite, le roman devient prenant car on se demande si la femme de Karl et ses mentors n'ont pas raison en pointant plusieurs aspects de la personnalité de ce dernier, avec lucidité, en le poussant à s'interroger sur ses traits de caractères qui peuvent être un frein dans la vie comme dans son couple. Ou si au contraire il a raison de se méfier de "la Transition", vu que les mentors peuvent se montrer trop intrusifs ou directifs, jugeant bien plus qu'il n'y parait et cherchant peut-être à diviser pour mieux régner ou cacher certaines choses...
Mais petit à petit, on se rend compte aussi que plusieurs pistes intrigantes sont un peu laissées en friche, que certains faits ne sont pas assez crédibles (Keston qui retourne très vite sa veste, la fille de Lorna qui révèle des informations alors qu'elle connaît les risques...) et la fin est trop précipitée, dommage.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
On ne disait plus ‘maniaco-dépressif’, bien sûr. On était censé croire que la stigmatisation de la maladie mentale était de l’histoire ancienne, mais Karl avait eu le sentiment qu’au fond d’eux, la plupart des gens pensaient comme Barton. Et aucune campagne de dédiabolisation, même bien orchestrée, ne pourrait faire disparaître la peur, l’effroi et la honte. L’ombre d’une rumeur de maladie mentale était à elle seule terrorisante, et Geneviève était directement touchée.
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- Tu es de quel côté, au juste ?
- Du côté de personne. C'est une institution. Les institutions ont leurs défauts, Karl ; mais au fond, ce ne sont que des instruments et des structures. Il n'y a ni bien ni mal, aucune dimension morale. Ça n'est pas le sujet.
Genevieve n'est pas entre les griffes de qui que ce soit, elle est engagée dans un programme de réhabilitation, et elle s'en sort plutôt bien.
- Et si ce système servait à ... à une sorte de nettoyage social ? (...) S'il s'agissait en fait d'un système pour identifier les personnes adéquates et balancer le reste aux ordures ? Moi je ne fais pas partie des personnes adéquates. Je le sais !
Je me fais une FIERTE de ne pas en être, mais qu'est-ce qui se passera, s'ils décident que Genevieve non plus n'en fait pas partie ?
- Tu t'emportes. Arrête de t'exciter comme ça.
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On est effroyablement à la traîne, concernant les dents, dans ce pays, renchérit Janna. On ne les relie pas à la santé en général. La plupart des gens ont les dents dans un tel état qu’ils feraient aussi bien de se balader avec des déchets radioactifs dans la bouche. Prenez n’importe quelle maladie: une fois sur deux, ça vient des dents ou des gencives. Vous utilisez du fil dentaire ?
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- La plupart des gens sont comme des chewing-gums
- Jetables, tu veux dire ? (...)
- Non. De moins en moins intéressants.
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L’éclairage du frigo de Janna et Su confinait à l’œuvre d’art. On se serait cru dans un cabinet de curiosités ou une librairie indépendante. Karl l’apprécia tout particulièrement avec la cuisine plongée dans l’ombre. Il déposa trois tortellinis froids et deux tomates cerises sur une grosse tranche de jambon et en fit un tube.
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