Encore une fois, je lis un essai qui sert de plateforme pour vendre un concept, une idée.
Jeremy Rifkin, dans ce cas, nous promeut
la troisième révolution industrielle. Pas celle de l'intelligence artificielle, qui permet de faire du prédictif, pas celle de l'or numérique avec les big data, pas celle qui voit l'internet de plus en plus intrusif avec ses algorithmes d'influence mais qui nous aide à peaufiner la gestion du quotidien, pas celle de la 3D qui permet de fabriquer toutes les pièces que l'on désire même si elles ne sont plus produites (c'est vrai que, pour la 3D, il en parle un peu). Non, la révolution industrielle de
Rifkin est celle de l'énergie renouvelable qui va voir la communauté de l'individu supplanter celles des entreprises.
Alors, comme il le répète tout au long de son livre, car la pédagogie est dans la répétition, il vend cette révolution au cours de diners-soirées et débats passées avec les décideurs du monde occidental pour nous montrer comment il les influence. Et ça a fonctionné. Grand bien lui fasse et peut être tant pis pour nous.
La troisième révolution industrielle s'appuie sur, non pas sur deux, Mesdames et Messieurs, non pas sur trois ou quatre, mais sur cinq piliers ! 1/ les énergies doivent être renouvelables. 2/ le parc immobilier doit être transformé pour que chaque occupant soit autonome pour sa consommation énergétique. 3/ le surplus de la production autonome énergétique doit être stocké dans des piles à hydrogène. 4/ Internet doit aider à gérer finement la production. 5/ les transports doivent changer pour l'électrique. Cela ne vous rappelle pas quelque chose ? Ah si ! la nouvelle politique énergétique européenne. Bingo pour
Rifkin ! Bien vendu.
L'énergie renouvelable, très bien mais pas suffisant pour tous les besoins. le parc immobilier autonome, très bien mais comme l'écrit
La Fontaine, « la loi du plus fort est toujours la meilleure ». Pas certain que la communauté des petits producteurs résistent longtemps face aux armées de Sauron des entreprises mondiales de production et de distribution. le stockage dans des piles à hydrogène, ce serait bien mais on n'y est pas encore. Internet qui gère la distribution, très bien, mais Internet est déjà un consommateur d'énergie. Quant à la voiture électrique, ben c'est pour 2035 nous dit l'UE. Des idées, il en faut pour lutter contre le réchauffement climatique mais cette révolution ne peut occulter qu'elle sera également énergivore. Ce que je reproche à
Rifkin, c'est de ne pas avoir une vue globale qui prend l'ensemble du processus, de la fabrication au démantèlement des moyens, et donc de son coût et de ses véritables effets sur le climat. Je ne suis pas climatosceptique mais je me méfie des grands buzzeurs de notre temps.
Rifkin enrichit le débat mais il y a trop du représentant de commerce en lui. Je n'ai pas accroché.