Ingrid est une jeune collégienne prise d'une envie soudaine de collectionner des poupées, pas des poupées classiques mais de celles qui sont abîmées, atrophiées. A chacune son histoire : la première, une poupée pirate, a été volée à l'une de ses copines alors qu'elle était abandonnée dans le grenier de son hôte ; les deux dernières en date, sont des danseuses de Bali achetées lors d'une brocante aux Pays-Bas. Six poupées au total sont « adoptées » de différentes manières, sans qu'Ingrid puisse réellement se rendre compte de son geste. Elle les héberge dans son propre grenier « à la dure » dans des cagettes et les dissimule, afin que personne ne puisse les découvrir. Lorsque sa mère décide un jour de ranger le grenier, elle va alors découvrir le trésor tant choyé d'Ingrid. Surprise, elle se demande pourquoi à son âge, Ingrid a-t-elle encore ce besoin de jouer à la poupée ? D'autant que son unique poupée date de ses 4 ans, âge où son grand frère Alban, l'a maltraitée. C'est alors l'occasion pour la famille de faire le point sur ses secrets…
Ce livre aux abords fantaisistes traite d'une réalité souvent difficile, celle de l'adoption, en s'aidant d'une écriture toute en finesse. le personnage d'Ingrid reste mystérieux pour le lecteur, il ne semble déchiffrer que l'essentiel qui permet de comprendre son geste, et pour le reste, les zones d'ombres sont immenses. Pourtant on finit par s'attacher à cette petite demoiselle qui n'a finalement besoin que d'un petit monde rien qu'à elle.
Malgré les premières pages laborieuses, on se rend compte du véritable intérêt du livre à la fin où tout s'explique.
Giséle Bienne nous parle de ces maux qui blessent et de ces mots qui restent… Une lecture à partir de 11 ans et sans limite d'âge.
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