Une lecture agréable... mais qui s'éloigne assez vite. Ce n'est pas une question de mauvais livre, mais peut-être est-il pour mon goût, trop dans l'air du temps, dans un style très contemporain... proche du "parler branché" !!!Un ouvrage qui restera cependant dans ma bibliothèque car il m'a été offert par des amis, très chers et très sensibles aux écrits d'
Anne Gavalda .
cette dernière publication m'est parvenue , dédicacée en plus à mon attention par l'auteur, lors d' une signature à Lons-le-Saunier….
Ainsi ce volume est arrivé comme un vrai cadeau, rempli d'odeurs et de paysages d'ailleurs…loin de ma banlieue parisienne !!
J'ai pris plaisir à lire ces deux histoires , inégales cependant ; j'ai éprouvé une très nette préférence pour la seconde nouvelle, mettant en scène un jeune homme attachant, en quête inconsciemment d'un vrai sens et d'un vrai goût à sa vie. Il va avoir un coup de coeur pour ses voisins, couple atypique, chaleureux, fantasque, avec deux petites filles. Une vraie maison avec des vrais élans, de la chaleur…des discussions, des coups de gueule , de la fantaisie, de la vie qui explose de partout… et Yann réalise combien il est à côté de tout, dans une vie de couple, où sa copine fait sentir qu'elle appartient à une classe sociale supérieure, où elle manifeste trop fréquemment du mépris envers les autres... :
« j'ai été un enfant sans histoires, un premier communiant sage comme une image, la mascotte de mon club d'optimistes, un lycéen tranquille, un bachelier bien reçu, un étudiant sérieux, un coeur d'artichaut en amour et un amoureux fidèle.
J'avais trouvé un boulot à défaut d'avoir eu une passion ou le goût d'un métier, je venais de signer un contrat à durée indéterminée qui m'aurait permis de commencer à m'endetter un peu pour pouvoir m'endetter davantage un peu plus tard et je sortais avec une fille issue d'un milieu beaucoup plus raffiné que le mien. Une fille qui m'a montré les bonnes choses de la bourgeoisie et ses limites aussi. Qui m'aura dégrossi, je le reconnais, mais qui m'aura conforté à son insu dans ma grosse bauge crasse de petit-fils de patron de pêche. Qui m'aura permis de prendre conscience que l'on se tenait beaucoup moins bien dans ma famille, mais que l'on s'y comportait mieux. Qu'on y mettait moins les formes, mais que la chaîne était plus longue et l'ancre plus sûre. Et qu'on n'y disait pas autant de mal des autres. Que les autres nous obsédaient moins. Peut-être parce qu'on était trop bêtas pour voir plus loin que le bout de notre nez ou peut-être parce qu'au bout de notre nez justement, il y avait l'horizon.
Peut-être que cette ligne, là, que ce trait infini entre le ciel et la mer depuis la nuit des temps, ça vous façonnait des êtres humains moins arrogants… » (p.276)
Ces deux textes mettent en scène , tour à tour, une jeune femme de 24 ans, coincée dans un boulot insipide, après avoir fait des études d'art. Elle vit en colocation avec deux autres jeunes femmes…. Un incident anodin va bouleverser son quotidien… et mettra en évidence la grisaille de ce qu'elle vit.
Dans les deux narrations, il est question d'un mal être d'une jeune génération, avec un travail qui ne valorise rien et n'offre pas un véritable objectif… le reste : une société en crise, faussement « communicante »…le tout dans une vague de superficialité et d'insatisfaction…généralisée
Deux textes sur un ton léger qui parle d'un vrai malaise de gens jeunes, qui ne peuvent se dépasser ou se valoriser par leur travail, qui recherchent des vrais buts…une vie digne d'être vécue…Des dialogues, un langage vivant, parlé…. Des coups de patte , bienvenus, envers tous nos tics de nouveaux moyens de communication…Une lecture très plaisante et qui parle de problèmes sociétaux, bien réels !!
Le plaisir de la lecture est multipliée par la vivacité des dialogues et par un humour très vif, qui parcourt l'ensemble des deux textes ...