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Philippe Di Meo (Traducteur)
EAN : 9782070406234
254 pages
Gallimard (30/11/-1)
4.09/5   102 notes
Résumé :
Et, direz-vous, pourquoi faire rire d'une chose aussi tragique, de la plus grande horreur du siècle ? Mais parce que c'est une histoire dédramatisée, un film dédramatisé. Parce que la vie est belle, et que le germe de l'espoir se niche jusque dans l'horreur ; il y a quelque chose qui résiste à tout, à quelque destruction que ce soit. Le rire nous sauve ; voir l'autre côté des choses, le côté surréel, amusant, ou parvenir à l'imaginer, nous empêche de nous briser, d'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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N°591– Août 2012.
LA VIE EST BELLE – Un film de et avec Roberto Benigni- 1997.
[Cine + famiz – Mercredi 1° août 20h40.]

Nous sommes en 1938 en Italie. Ce film met en scène Guido (Roberto Benigni), un serveur juif-italien excentrique, plein de joie de vivre, un peu dragueur et gaffeur qui souhaite ouvrir une librairie et passe son temps à deviner des rébus que lui propose un client de l'hôtel où il travaille. Il est d'autant plus extravagant qu'il tombe amoureux de Dora (Nicoletta Braschi), une jeune institutrice et cherche toutes les occasions de se faire remarquer. C'est plutôt mal engagé pour lui puisqu'elle est fiancée à un notable fasciste, mais Guido finit par l'épouser et à avoir avec elle un petit garçon, Giosué (Giorgio Cantarini). Malheureusement le régime de Mussolini persécute les juifs et, quelques années plus tard toute la famille est envoyée dans un camp d'extermination. Resté avec son fils, Guido va lui faire croire que tout ce qu'il voit n'est qu'un jeu où il faut accumuler des points pour gagner le premier prix qui est un vrai char d'assaut.

Il est convenu de dire que ce film est une fable, une sorte de conte pour enfant. Benigni lui-même l'a prétendu. Il n'y a en effet rien de vraiment réaliste dans ce décor. Dans Arrezo où il habite, Guido semble étranger à la traque des juifs et ce film n'a rien de rigoureusement historique. le camp est tout à fait fictif et Giosué a beau se cacher, on a du mal à croire à la réalité de ce que l'on voit. Malgré le travail forcé des prisonniers, le camp semble quelque peu surréaliste et tout ce qu'on sait de l'univers concentrationnaire ne se retrouve pas ici.[« Et si tout cela n'était qu'un rêve »]. Au début la magie opère dans les yeux de l'enfant qui croit l'histoire que son père lui raconte même si, à un certain moment il est le témoin d'une révélation sur le véritable but des nazis qui est l'élimination des juifs. Pourtant, Giosué semble avoir tout compris mais continue de faire semblant, même si cette histoire de char d'assaut qu'il avait fini par oublier, se transforme, à son grand étonnement, en réalité par la libération du camp par les troupes américaines. Guido lui-même se prend au jeu, surtout quand il s'improvise traducteur de l'allemand qu'il ne parle pas et quand il découvre le monceau d'ossements, il est complètement ébahi et semble prendre enfin conscience de l'évidence. Même la mort de Guido ne parvient pas à être triste parce qu'on songe, malgré nous peut-être à celle d'un clown de cirque à laquelle on ne croit pas et non à celle d'un déporté juif.

Benigni donne ici toute sa mesure. Il réussit à nous faire sourire sur le thème de la mort, sur celui de l'extermination des êtres humains par d'autres hommes, sur celui de la Shoah. L'auteur semble nous dire que l'humour sauve de tout, même des pires choses, que c'est une bonne manière de résister à la noirceur, à l'oppression. Non seulement ce n'est pas faux puisque l'humour juif existe mais il a bien dû aider ce peuple dans son long combat pour l'existence.

J'y ai vu une fabuleuse histoire d'amour, celle de Guido et de Dora : Il fait tout pour la conquérir et elle qui n'est pas juive exige de suivre son mari et son fils dans le train de déportés. Malgré la séparation du camp, Guido lui fait constamment des signes qu'elle comprend et il mourra en tentant de la retrouver. C'est un peu comme si lui aussi cherchait à se jouer une comédie et à se convaincre que tout ce camp n'est qu'un décor et qu'il va la rejoindre. C'est aussi une histoire d'amour d'un père pour son fils à qui il cherche à cacher la vérité. Même si ce film est tragique par le thème traité, par l'éclatement de cette famille qui ne demandait qu'à être heureuse et par la mort qui rôde, il ne faut pas oublier que ces faits, même s'ils sont imaginaires, même s'ils sont présentés avec humour et surréalité, peuvent parfaitement se reproduire de nos jours et le nazisme peut prendre des formes inattendues mais bien réelles.

De nombreux prix qui ont couronné ce film (César du meilleur film étranger – Oscar du meilleur film étranger – Oscar du meilleur acteur pour Roberto Benigni – Oscar de la meilleure musique de film)... Pour ma part, une fois l'écran devenu noir j'ai eu la certitude d'avoir assisté à une histoire poétique et pleine d'émotion.

©Hervé GAUTIER – Août 2012.http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Lorsque Roberto Benigni a présenté son film au festival de Cannes il dit à propos de celui-ci : "Et [...] pourquoi faire rire d'une chose aussi tragique, de la plus grande horreur du siècle ? [...] Parce que la vie est belle, et que le germe de l'espoir se niche jusque dans l'horreur ; il y a quelque chose qui résiste à tout, à quelque destruction que ce soit. [...] le rire nous sauve ; voir l'autre côté des choses, le côté surréel, amusant, ou parvenir à l'imaginer nous empêche de nous briser"
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Lu ce livre par curiosité pour ne pas voir le film tant cet acteur surexcité m'agace.
N'étant à aucun moment parvenue à admettre ce Nième degré sur le nazisme et la Shoah, j'ai été très perturbée par ce livre, choquée. J'ai détesté.
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Le bouquin tiré du film non moins génial de Binigni, on peu se dire qu'on va relire exactement le film et qu'il suffit de regarder la version mouvante pour passer le temps, bin non le livre permet de s'évader d'une autre façon, de rire et pleurer avec eux, de voir toute l'horreur de cette guerre ramener a une farce pour protéger un enfant innocent.
Peut on rire de tout?? je pense que ce bouuqin est la preuve que oui du moment qu'on y met la forme.
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Ça fait un bon moment que j'ai lu ce scénario, qui par définition suit très bien le film...
Et c'est beau à pleurer. Evidemment, compte tenu de la gravité du sujet, il faut être ouvert à cet humour qui envahit tout le texte, alors même que se passent les choses les plus graves.
Mais si on se laisse prendre au jeu (c'est le cas de le dire), toute la beauté de l'histoire nous saisit à la gorge. Difficile de rester insensible.
Magnifique.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
On commence le jeu, les retardataires sont éliminés. Le premier qui obtient un total de 1000 points gagne un véritable char d'assaut, sacré veinard ! Tous les jours, le classement vous sera communiquer par le haut-parleur là et chaque jour la personne qui sera classée dernier devra porter la mention « âne » sur un carton accroché dans le dos. Nous, on joue le rôle des très très méchants qui aboient sans arrêt et qui donnent des ordres en hurlant, ceux qui ont peur perdent des points. Dans trois cas on peut perdre le total des points:
Premièrement: tous ceux qui se mettent à pleurer
Deuxièmement: tous ceux qui demandent à voir leur maman
et Troisièmement: tous ce qui se plaignent d'avoir faim et qui demandent un goûter, aucun goûter!
Et on a vite fait de perdre des point parce qu'on a faim, pas plus tard qu'hier j'ai moi même perdu 40 points parce que j'avais cassé les pieds à tout le monde pendant 1h pour avoir de la marmelade à la confiture d'abricot, et lui à la fraise. Ah, et toutes les sucettes sont interdites, sa sert à rien d'en réclamer on en donne pas, on les mange toutes. Hier j'en ai mangé une vingtaine, j'ai un de ces mal de ventre mais je me suis régalé, ça a valu le coup.
Excusez moi de vous fausser compagnie mais aujourd'hui on joue à cache-cache et si je n'y vais pas je vais me faire engueuler.
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DORA : Mais…, c’est un peu fort ! Vous me devez des explications.
GUIDO (sévère) : Non, c’est vous qui me devez des explications. Je m’arrête sous un toit et vous tombez du ciel dans mes bras… Je tombe de bicyclette et je me retrouve dans vos bras… J’inspecte une école et je me retrouve encore une fois en votre présence. J’arrête ma voiture devant le théâtre, et, à l’improviste, c’est vous qui montez… et vous apparaissez de surcroît dans mes rêves. Voulez-vous un peu me laisser tranquille ? Vous avez un grand béguin pour moi ! Mais… mais pourtant je vous comprends ! À ce stade, je rends les
armes. Bon, c’est vous qui avez gagné…
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GIOSUÈ : Pourquoi les juifs et les chiens ne peuvent-ils pas entrer, papa ? GUIDO : Ben, ils ne veulent pas de juifs ni de chiens dans le magasin. Chacun fait ce qu’il veut ! Il y a une boutique là, une quincaillerie… Eux, ce sont les Espagnols et les chevaux qu’ils ne font pas entrer. Et machin…, le pharmacien, précisément hier, j’étais en compagnie d’un ami, un Chinois qui possède un kangourou : « Non, les Chinois et les kangourous ne peuvent pas entrer ici ! » ; ils lui sont antipathiques.
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Le rire nous sauve ; voir l’autre côté des choses, le côté surréel, amusant, ou parvenir à l’imaginer, nous empêche de nous briser, d’être emportés comme des fétus, nous aide à résister pour réussir à passer la nuit, même lorsqu’elle paraît longue.
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Diriger un enfant, c’est comme diriger un cyprès, comme diriger une nuée de grêlons qui tombent et rebondissent partout ; l’enfant ressemble à une feuille d’érable à sept heures du soir au Canada, il dit les choses comme il l’entend, il se distrait continûment, il est cependant très attentif à la moindre de mes erreurs.
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