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EAN : 9782818039946
336 pages
P.O.L. (18/08/2016)
3.12/5   24 notes
Résumé :
Avez-vous jamais pensé à remercier vos spaghettis de se tenir aussi sagement dans votre assiette au lieu d'onduler en manières de petits serpents jaunes tout autour de vous ? À éprouver de la reconnaissance pour l'eau qui, sortant de votre pomme de douche, se laisse docilement diriger vers votre corps qu'elle asperge agréablement ? La gravité, je vous l'accorde, est cause que nous tombons, ou que se brisent, hélas, des objets auxquels nous tenons ; mais elle retient... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Je me souviens très bien avoir acheté ce livre un sombre vendredi de décembre, juste avant les fêtes, posant sciemment ainsi un geste d'anti-gravité. Sur son titre : La vie est faite de ces toutes petites choses. Sur la sobriété de sa couverture blanche. Sur le bleu profond de son bandeau et une association de prénoms. Sur ce simple mot, découvert, en italique, caché en-dessous du dit bandeau, que bien évidemment je fis glisser, ou serais-je le seul à procéder ainsi, en catimini, pour assouvir une curiosité toujours intacte ? Ce mot, court en soi : soyons de bon compte, deux petites mais vaillantes syllabes, qui déjà galopent dans mon imagination et soudain, ouvrent grand une fenêtre sur de si vastes horizons, Roman. Comment pouvais-je deviner à ce moment précis qu'il me faudra remercier Sandra ? Sans quoi je ne me serais pas embarqué dans pareille aventure; donc, merci Sandra !

Ce n'est pas à moi de vous présenter Sandra, ni Fergie, ni Doug pas plus que Rex (non, ce n'est pas un chien, allons un peu de respect). Tout au plus je me sens autorisé à vous rappeler qu'ils ont refermé une porte, comme peut-être vous refermerez un jour la dernière page de ce livre, sur ce qui restera la plus grande aventure humaine commencée au XXe siècle à savoir la conquête de l'espace, en effectuant en juillet 2011 la mission STS-135 (oui 135 vols qui s'en souvient ?) et ainsi le dernier vol de la navette spatiale Atlantis après les accidents de Challenger en 1986 et de Columbia en 2003.

De la grande littérature selon moi et par le style et par le choix de ce vol nostalgique, plutôt que de miser sur l'aspect spectaculaire de l'alunissage en ce 20 juillet 1969 auquel la famille au complet avait assisté en direct à toute la retransmission en noir et blanc, j'avais dix ans. le 20 juillet 1969, date historique, comment pourrais-je l'oublier alors qu'Eddy Merckx remporta ce même jour son premier tour de France démarré avec le numéro 51 sur son maillot Faema rapidement changé en jaune ? Non cela vous ne le trouverez pas dans le livre, Christine Montalbetti insère aussi des éléments personnels comme ses recherches et les entretiens qu'elle a eu avec certains des protagonistes de cette histoire où tous les détails sont vrais et dont elle tire son Roman qui par la magie de ses mots nous fait si bien entrer en état d'impesanteur.

Voilà, j'étais, après quelques reports bien compréhensibles pour peaufiner ma forme, sur orbite pour une mission certes par moments un peu longue et fastidieuse, pour quelqu'un d'allergique en d'autres circonstances aux longues descriptions et incapable d'accéder à la visualisation mentale à travers ses lectures. Il n'empêche, et c'est là tout le talent de Christine Montalbetti, il me reste quelque chose de magnifique de ce tableau pointilliste qui donne une atmosphère toute particulière à cette mission extraordinaire par l'accomplissement d'une suite de petites tâches menées en commun par des êtres humains ordinaires. Une coopération internationale, là haut, alors ne me dites pas que seul l'effet de l'impesanteur...

Et pour préparer le voyage en musique
https://www.youtube.com/watch?v=Z_OpYdA0fck
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Certains livres sont difficiles à résumer, mais celui-ci pourrait tenir en une seule phrase: il s'agit de la relation du dernier vol d'une navette spatiale en juillet 2011. Décollage, arrimage à la station spatiale internationale (ISS) et retour en Floride. Bien entendu, et c'est tout là tout le talent de l'auteur, cette dernière mission va être l'occasion de nous pencher jusqu'au plus petit détail sur la vie à bord, l'histoire de chacun des protagonistes et au-delà sur près d'un demi-siècle de conquête spatiale.
Pour cet ultime voyage trois militaires et une civile qui ont tous déjà vécu cette aventure ont été choisis. Aux côtés du commandant de bord Chris Ferguson, on retrouve les colonels Doug Hurley et Rex Walheim ainsi que Sandra Magnus. On les retrouve à l'heure des derniers préparatifs.
« Les voici donc face à nous, alignés d'un seul côté de la table rectangle, les quatre de la mission finale, eux dont le poster circule un peu partout avec ce titre, Final Mission, et puisque c'est la dernière fois qu'on envoie depuis l'Amérique une navette habitée. La dernière fois qu'un équipage s'assied derrière cette nappe, la dernière fois qu'on leur confectionne un gâteau tout exprès, et beaucoup de dernières fois encore que nous aurons l'occasion d'égrener. »
Comme cette dernière fois où l'équipage dira adieu à l'équipe au sol qui les aide à s'installer dans la navette, « c'est comme à la fin d'une soirée, quand il faut se séparer, et que personne ne veut vraiment partir. »
Comme cette dernière fois où les caprices de la météo jouent avec les nerfs du chef de mission, comme cette dernière où des milliers de personnes, plus ou moins proches de la rampe de lancement, assistent au décollage. En quelques minutes à peine la fusée s'élève à près de 3300 hm/h, les réacteurs se décrochent et chutent dans l'océan où une équipe est chargée de les repêcher.
Côté navette, s'il «il aura fallu moins de neuf minutes pour atteindre la microgravité», on prendra son temps pour rejoindre la station spatiale internationale qui n'est pourtant qu'à une distance Paris-Rennes. Deux jours pour rectifier la trajectoire et pour s'habituer à l'impesanteur.
À propos de détails, le CNES nous apprend que l'impesanteur est aujourd'hui préféré à l'apesanteur, en raison de la confusion orale entre «la pesanteur» et «l'apesanteur». « Par ailleurs, l'impesanteur est un état théorique et idéal qui n'existe pas en réalité : il subsiste toujours des forces parasites, donc une pesanteur résiduelle. » Chacun a désormais ses petits rituels pour maîtriser cet état et ses recettes pour profiter de ce que John Glenn, le premier américain dans l'espace (Décédé en décembre 2016, quelques mois après la parution du livre), appelait le cadre idéal d'une maison de retraite, car on ne risque pas la chute et la fracture du col du fémur.
Oui, le très joli titre de ce roman-reportage en illustre parfaitement le propos. Plutôt que des envolées lyriques ou des réflexions philosophiques sur l'envie sans doute jamais inassouvie de l'homme de repousser ses frontières, Christine Montalbetti va s'attacher à ces toutes petites choses, à l'émotion qui peut naître à la seule vue d'une goutte de sueur, au choix des musiques choisies par la NASA pour réveiller l'équipage (la bande-son est souvent accompagnée de messages subliminaux), à la fantaisie dans la préparation des repas ou encore au choix de sa garde-robe. Comme au moment de retrouver les membres de l'ISS, Mike Fossum, Satoshi Furukawa, Sergueï Volkov, Ron Garan, Alexander Samokutyaev et Andreï Borisenko, ou de les quitter. «Ceux de la station se sont mis sur leur trente et un, tous en polo foncé à manches longues et col blanc, dans un bel effet d'ensemble, et vous diriez un corps de ballet accueillant nos quatre personnages».
Durant la dizaine de jours qu'ils vont passer ensemble, on aura le temps de suivre leur travail, mais aussi leurs occupations préférées, de faire des photos «imprenables», de courir le marathon de Boston par procuration, de jouer de la guitare, de prendre une douche, de dormir la tête en bas (ou plutôt de constater qu'il n'y a ni bas ni haut) ou encore, privilège de cette dernière sortie des bricoleurs de l'espace, de ne pas rentrer tout de suite après avoir accompli leur mission, « ils s'autorisent ce luxe de contempler ensemble l'arrivée de la lumière, immergés dans l'espace, plongés dans l'immensité toute noire. »
Le testament des navettes est à la fois un hommage à la conquête spatiale, riche d'anecdotes comme celle sur Valentina Terechkova – qui est si incroyable que je vous laisse la découvrir – ou sur les animaux de l'espace et un concentré d'émotions et de poésie.
Au moment où Thomas Pesquet nous offre de partager en direct sa vie quotidienne en impesanteur et vient rajouter sa collection d'images et d'impressions, et prolonge le roman de Christine Montalbetti, on se prend à rêver… la tête dans les étoiles.
Lien : https://collectiondelivres.w..
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Déposer des livres à la bibliothèque, au guichet, rapidement, puis avoir l'oeil attiré par cette tête de gondole, où trône une couverture toute blanche, discrète, arborant un petit post-it jaune fluo. Un petit mot de la bibliothécaire encensant cette histoire alors que le livre semble presque désolé d'être mis en valeur de la sorte. J'avais dit Non, que je ne craquerais pas, car ma PAL commence à ressembler à la tour de Pise. Je l'ai touché, senti, lu quelques phrases et je suis finalement reparti avec. Arborant une certaine fierté d'avoir l'impression de tenir un bijou sous mon bras.
Quelle surprise !
L'auteur nous conte en temps réel chaque fait, chaque impression, jusqu'aux battements des ailes des oiseaux pendant le lancement de la navette. Un bout d'histoire personnel des personnages.
Tout est symbiose. Tout est ENSEMBLE. Nous formons un tout.
Montalbetti a l'élégance du mot , de l'histoire et des faits.
L'élégance de redorer le blason à toutes ces petites choses qui font la vie.
Elle met en valeur ces détails, qui nous tiennent en haleine. Avec une prise parfaite et interactive ! On se révèle autre que lecteur, on devient spectateur à l'intérieur des pages, au milieu de ces astronautes. Montalbetti nous parle à nous, oui, en s'adressant souvent directement au lecteur.
Elle nous enrobe de poésie dans le fond comme dans la forme cette expédition spatiale.
Elle focalise sur les détails (comment retirer son casque, comment s'allonger dans sa couche ...)
Mais cela fait réfléchir aux détails qui nous entourent, sur Terre, où tout est plus facile. Cuisiner, courir, écouter les oiseaux, sentir la brise dans les cheveux, écouter la pluie tomber. Ça parait simple tout ce luxe dont on se blase, non ? Et pourtant si inestimable.
Quel ravissement de lire sa prose impeccable et parfois drôle sur la richesse de notre planète , la pluie, le vent, les saisons, les forêts.
Native du pays De Balzac, j'ai toujours été allergique aux descriptions interminables.
Mais cette auteure rend beau le plus insignifiant des détails.
J'hésite entre quatre et cinq étoiles, mais qui suis-je pour être avare en étoiles, alors que Montalbetti m'en a offert par dizaines ?
Ce livre est inclassable. C'est un roman. Historique. Documentaire. Poétique. Scientifique. Bucolique. Extre-terrestre.
Montalbetti m'a emmenée dans la navette. Je me suis sentie astronaute pour quelques heures. Et c'était bon.
La vie est faite de toutes ces petites choses, bien plus jolies les unes que les autres.
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Mais qu'est-ce qui a bien pu pousser Christine Montalbetti à nous sortir cette histoire ?
À nous conter par le menu menu ce qui fait le quotidien presque ordinaire des astronautes, leurs menus justement, leur toilette, leurs tenues, ...
Parce que La vie est faite de ces toutes petites choses ? oui bien sûr, mais tout de même ...
Voilà une idée qui pique déjà bien notre curiosité certes, mais peut-être pas jusqu'au point de nous embarquer à bord du vol STS-135, le dernier vol de la navette spatiale US en juillet 2011.
Alors le lecteur intrigué commence à lire quelques pages, pour voir :
[...] pour aller voir comment ça se passe dans la navette, où on est tout de même assez immédiatement en train de risquer sa vie.

❤️ Et voilà, c'en est fait du pauvre curieux, immédiatement happé par la prose lumineuse et chantante de la capitaine Montalbetti et son étonnant propos : nous faire partager les toutes petites choses du quotidien du dernier équipage de la navette, Rex, Doug, Fergie et Sandra.
Comment ne pas être pris par l'aventure qui nous est contée d'autant qu'on nous invite jusque dans le cockpit de la navette : l'espace nous fait toujours rêver, l'impesanteur nous fait fantasmer, le risque de ces expéditions nous fait frissonner, la gloire de ces conquêtes nous fait gamberger, on en redemande ...
Alors on déguste et on savoure, et le récit passionnant et la prose de dame Montalbetti : une plume riche, sautillante et pétillante (ah les méristèmes des choux-fleurs et les drupes des olives !) qui réussit à faire jaillir une gaie poésie de ces toutes petites choses.
Un régal original pour l'esprit : Christine Montalbetti a fort brillamment réussi là un gigantesque et minutieux travail de repérage en ayant visionné des milliers d'images et écouté des centaines d'interviews.
Quelques longueurs et répétitions (ah les couleurs des polos de l'équipage !) nous empêchent d'épingler un véritable gros coup de coeur, mais on n'en est pas loin.
La mission terminée, on quittera à regret la station orbitale et le retour sur Terre de la navette (le dernier atterrissage de la navette) sera teinté de nostalgie.
Le charme indéniable de ce bouquin est tel que, la dernière page refermée après l'atterrissage, on ne peut que filer sur internet chercher quelques vidéos du vol pour y "revoir" Sandra Magnus dont la présence lumineuse a visiblement marqué le séjour dans l'espace de ses collègues, une aura qui transpire presque dans chaque page du bouquin.
Pour celles et ceux qui aiment les étoiles dans les yeux.
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En 2011 décollait dans le ciel incertain de Floride la navette Atlantis. Sa destination : l'ISS. À son bord, quatre astronautes américains. Sa mission : ravitaillement, expériences, réparations et échanges avec les résidents de longue durée déjà à bord de la station. Mais ce vol ne fut pas un vol lambda. Fruit de la politique d'alors et conséquence des drames ayant touché les navettes Challenger et Columbia, le vol d'Atlantis fut l'ultime mission américaine avec ce type d'appareil.
Sur ces bases historiques, Christine Montalbetti tisse un roman richement documenté, sur les pas de Sandra Magnus, seule femme de la mission. le lecteur y suit toutes les étapes du vol, de sa préparation jusqu'au retour sur Terre, en passant par le décollage et les quelques jours passés à bord de l'ISS. On y rencontre tous les protagonistes ou presque, et surtout on y découvre toutes ces petites choses, tous ces petits détails de la vie terrestre qui, en orbite, prennent une autre dimension.
L'auteure s'est basée sur de nombreux documents photographiques et filmiques pour coller le plus près possible à la réalité des faits, ce qui donne l'impression d'une totale immersion dans l'action. Cependant, dans un souci d'exactitude, C. Montalbetti use et abuse des descriptions vestimentaires qui, à la longue, finissent par lasser un peu.
Pour autant, ce détail stylistique ne doit pas occulter l'intérêt de ce roman. « La vie est faite de ces toutes petites choses » est une très agréable plongée en apesanteur, extrêmement intéressante pour toutes les informations pratiques qu'il fournit sur la vie dans l'espace et pour le style, entre confidences et ton faussement badin.
C'est aussi, fort logiquement, un hymne à tous ces petits détails de la vie terrestre, tellement banals qu'on ne les apprécie plus, mais dont on mesure l'importance seulement lorsqu'on les perd...
Une lecture propre à assouvir les fantasmes de ceux des lecteurs qui, comme moi, ont la tête dans les étoiles !
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critiques presse (3)
Lexpress
18 octobre 2016
Avec minutie, la romancière Christine Montalbetti retrace la dernière mission de la navette spatiale américaine. Vertigineux.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Lexpress
26 septembre 2016
En décrivant le quotidien d'astronautes sur une station orbitale, l'auteure révèle l'importance de gestes anecdotiques mais essentiels.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Telerama
24 août 2016
Voyage à bord de la navette Atlantis, en direction de la Station spatiale internationale. Un récit hyperréaliste, piquant, où le détail captive.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Les voici donc face à nous, alignés d’un seul côté de la table rectangle, les quatre de la mission finale, eux dont le poster circule un peu partout avec ce titre, Final Mission, et puisque c’est la dernière fois qu’on envoie depuis l’Amérique une navette habitée. La dernière fois qu’un équipage s’assied derrière cette nappe, la dernière fois qu’on leur confectionne un gâteau tout exprès, et beaucoup de dernières fois encore que nous aurons l’occasion d’égrener.
Nos astronautes se restaurent, assis en rang d’oignons, et c’est le moment, je pense, de vous dire un petit mot sur chacun. Nous avons, dans le sens de la lecture, Rex, Doug, Fergie et Sandra – excusez-les, tous ont un peu des poches sous les yeux, à cette heure si matinale, avec cette petite nuit derrière eux, et la difficulté, on l’imagine, à dormir, comment voulez-vous, une veille de lancement.
Je vous les présente ?
À côté de Sandra, celui que tous appellent Fergie, c’est Christopher Ferguson, le commandant. Il va sur ses cinquante ans, cet été-là. Sandra le connaît peut-être encore mieux que les autres, parce qu’elle a déjà volé avec lui sur la mission STS-126. Fergie est né à Philadelphie, en Pennsylvanie, et si vous lui demandez comment il occupe son temps libre, il vous répondra qu’il aime faire du golf, et travailler le bois. Il joue également de la batterie, on y reviendra.
Doug Hurley, je continue, est le pilote. Le visage aussi rond que Fergie a le sien émacié, et de cinq ans son cadet, Doug est né à Endicott, dans l’État de New York (…) Le troisième Larron, c’est Rex Walheim. Originaire de Redwood City, Californie, deuxième spécialiste de mission, il a deux ans de plus que Sandra, et deux fils adolescents. Dans la catégorie hobbies, il déclare la randonnée, le ski et le football américain, celui qu’on joue momifié de bandelettes, corseté de plastique et bardé de protections des genoux et autres coudières, sans compter ces énormes épaulières, vous savez, nouées à hauteur du sternum, et le visage pris dans un casque grillé.
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Le plus difficile, alors, c'est l'attente.
On fait, du temps, toutes sortes d'expériences. Parfois, l'espace d'une journée vous paraît trop exigu pour tout ce que vous avez à y accomplir, un peu comme le coffre d'une voiture, où vous ne savez comment tout caser. Parfois, à l'inverse, les heures sont de gentilles choses molles, et vous êtes comme enveloppé(e) d'un édredon, à les laisser simplement passer, à regarder doucement changer la lumière (ah, ce temps élastique et distendu des journées oisives et libres, ce fond confortable et lent auquel vous adossez vos rêveries). Et puis parfois il y a, sur la ligne ordinaire du temps, un évènement prévu, à un horaire fixe, auquel il faut faire face.
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quant à ces pluies qu'on envisage, peut-être vaut-il mieux en courir le risque plutôt que tout reporter ?
La décision n'est pas facile à prendre.
Il y a une expression alors qui permet de dénouer tout : le risque raisonnable. Peut-on considérer qu'on en est là ? C'est le terme qu'ils emploient, ils commencent à parler de reasonable risk.
D'autant que les choses ont l'air de s'arranger. Vers 10h45, on penche nettement pour le go. [...]
Steve confirme, no constraint for launch, pas d'obstacle au lancement.
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Et même Mick Jagger, puisque j'en suis à vous faire des confidences, juré craché, qui est entré un soir dans un petit resto où j'étais attablée. C'était un endroit qui ne payait pas de mine, pourtant, mais qui avait le mérite d'être ouvert tard. Nos regards se sont croisés, et je dois reconnaître que c'était un moment intense et incongru, comme s'il n'était pas naturel que je puisse entrer dans son champ de vision, que ma petite personne s'inscrive sur ses rétines (j'ai vite détourné les yeux, comme si je ne voyais pas du tout qui il était) (il a fait de même).
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Le doute introduit dans votre esprit les petites levures du soupçon, lequel inévitablement enfle et devient vite inconfortable.
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Vidéo de Christine Montalbetti
Avec Marc Graciano, Maylis de Kerangal, Christine Montalbetti & Martin Rueff Table ronde animée par Alastair Duncan Projection du film d'Alain Fleischer
Claude Simon, prix Nobel de Littérature 1985, est plus que jamais présent dans la littérature d'aujourd'hui. Ses thèmes – la sensation, la nature, la mémoire, l'Histoire… – et sa manière profondément originale d'écrire « à base de vécu » rencontrent les préoccupations de nombreux écrivains contemporains.
L'Association des lecteurs de Claude Simon, en partenariat avec la Maison de la Poésie, fête ses vingt ans d'existence en invitant quatre d'entre eux, Marc Graciano, Maylis de Kerangal, Christine Montalbetti et Martin Rueff, à échanger autour de cette grande oeuvre. La table ronde sera suivie de la projection du film d'Alain Fleischer Claude Simon, l'inépuisable chaos du monde.
« Je ne connais pour ma part d'autres sentiers de la création que ceux ouverts pas à pas, c'est à dire mot après mot, par le cheminement même de l'écriture. » Claude Simon, Orion aveugle
À lire – L'oeuvre de Claude Simon est publiée aux éditions de Minuit et dans la collection « La Pléiade », Gallimard. Claude Simon, l'inépuisable chaos du monde (colloques du centenaire), sous la direction de Dominique Viart, Presses Universitaires du Septentrion, 2024.
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