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EAN : 9782924429112
88 pages
Atelier 10 (10/11/2014)
4.24/5   21 notes
Résumé :
On voudrait nous faire croire que la poésie n’est que douceur inutile et bonté impossible, beautés incompréhensibles et ruineuses, aspirations prétentieuses, charabia, gaspillage, enfantillages, rimes quétaines, littérature. Mais notre vie serait-elle pas plus intelligible, plus lumineuse, plus habitable si nous ménagions un peu d’espace pour accueillir une certaine magie de l’existence? Véronique Côté entreprend le fragile inventaire des traces de notre besoin de p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
C'est un essai dans lequel on parle de la poésie dans son sens large : un genre littéraire, mais aussi une façon de percevoir le monde.

C'est un texte très pertinent sur la façon dont la "poésie" nous est essentielle en tant qu'individus, mais surtout en tant que société, sur l'importance de la créativité, de la beauté, de la contemplation et de la sensibilité dans le monde.

Un beau texte, facile à lire, qui donne envie de mettre un peu de magie dans la vie! J'ai beaucoup aimé!
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Je n'avais jamais vu de baleines, et pourtant j'en rêvais - la nuit, je veux dire. Leurs grandes formes mouvantes habitaient ma conscience, comme une sorte de paix en forme de poissons géants. Fragile et immuable, magnifique, insaisissable. Les baleines, dans mon esprit, représentaient toutes ces choses dont on peut être certains qu'elles existent, même si on ne les a jamais vues, même si elles sont menacées. Je croyais au baleines comme on croit à l'amour quand on ne l'a pas encore connu, ou qu'il tarde à revenir se poser dans notre vie.
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L'absence totale de poésie dans le monde politique actuel me semble révélatrice de tout ce qui fait défaut à notre conception contemporaine de l'exercice démocratique. Nos manières d'appréhender chacun des enjeux auxquels nous sommes soumis sont complètement dénués d'imagination, d'indépendance de pensée, de véritable liberté. (p. 46)
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Il y a une beauté du geste. Il y a une beauté de l’humain. Il y a des horreurs, des erreurs. Il y a la colère, de l’insécurité, de la cupidité et des inégalités révoltantes. Il y a un individualisme frénétique qui sévit partout dans nos sociétés de confort. Malgré tout, persistant comme une petite musique obstinée qui refuse de nous sortir de la tête, il y a de la beauté, oui, chez les humains. Les gestes sont infimes. Mais parfois ils sauvent la vie, ou une journée. C’est devant cette beauté que nous sommes les plus désarmés : elle nous semble tellement inhabituelle que nous ne savons pas la recevoir.
Je pourrais écrire un autre mot pour nommer ce visage là de la beauté, un mot usé, passé de mode, un mot qui a lui seul me serre le coeur, je pourrais dire bonté. La beauté est offerte.
Il y a aussi la beauté que j'invoque un caractère foncièrement non utilitaire, hors de l'économie, de l'austère « gouvernance » perpétrée par nos élus, du pratique, du fonctionnel, du bon rapport qualité-prix. Hors du système : «la technique appelle l'utilité, et l'utilité la laideur (...) La beauté ne fait pas partie du plan capitaliste. À l'inutile et à la beauté, il n'est pas nécessaire de donner d'explication, c'est pourquoi la technique et la loi rationnelle les ignorent. »
Car combien vaut un vol d'outardes ? La beauté est gratuite. Au bout de cette tentative de cette de définition de la beauté se tient le mot que j'appelle. Une beauté faite de toutes ces beautés. Sauvage et offerte, inutile et gratuite : incontrôlable. Beauté folle, beauté furieuse. Parce que cette beauté échappe aux marchés, au crédit, à la consommation dont on voudrait nous faire croire qu'elle constitue le but ultime de nos existences, parce qu'elle nous emmène loin de l'accumulation es richesses, tout en nous enrichissant autrement, elle est subversive, comme la poésie. en nous arrachant (même momentanément) à la logique marchande qui commande pratiquement toutes nos activités, la beauté nous apprend l'insoumission. P.20
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Nous sommes faits de ce que nous voyons, des lieux que nous fréquentons, mais aussi de ce qu’on nous raconte. Le récit des paysages que nous font la fiction, le documentaire, les nouvelles, nos amis qui voyagent constitue peu a peu en nous une sorte de pays intérieur où l’on rapaille les images du dehors pour s’en faire une géographie intime.
C’est pour ça qu’il faut soigner les lieux où l’on vit, et soigner aussi la façon dont on les raconte: on finit pas être bâti comme eux.
(...)
Le Québec n’y échappe pas. Alors que les terres dont nous disposons sont naturellement harmonieuses, nous construisons sans jamais nous arrêter pour réfléchir l’espace, sabotant la beauté des lieux à grands coups de développements résidentiels inconsidérés- balafres irrémédiables dans le paysage, justifiées et portées, elle aussi, par une logique marchande. C’est une laideur qui n’est pas anodine : elle sape les esprits. (...)
Le manque flagrant d’une réflexion collective, d’une vision d’ensemble dans notre façon de penser et d’occuper le territoire nous condamne à la morosité générale.
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Je croyais que mon besoin de poésie était une chose intime, personnelle, mais commune, dans le sens de partagée, de normale, de régulière. Je croyais que ce besoin brulait au coeur de chacun d'entre nous - qu'il faisait partie du kit de base des besoins, en quelque sorte. Avoir besoin d'un toit, de chaleur, de nourriture, d'amour, d'éducation, et de poésie.
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