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EAN : 9782262043056
416 pages
Tempus Perrin (20/04/2017)
3.75/5   4 notes
Résumé :
La vie d'un prêtre, figure du milieu littéraire de la IIIe République ayant su allier un authentique apostolat à son amour pour l'art et les ?uvres de l'esprit.L'abbé Mugnier (1853-1944) a hanté sa vie durant le faubourg de Saint-Germain, pénétrant là où Proust rêvait d'être reçu, directeur de conscience des grands de ce monde, ami intime d'écrivains, d'artistes, de poètes, qui se confiaient d'autant plus volontiers à lui qu'il comprenait tout, excusait tout et pard... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Décidément, je rôde ces temps-ci avec la religion catholique; après le roman de Durtal de Joris-Karl Huysmans, c'est au tour de l'abbé Arthur Mugnier, dont une note en bas de page dans le Journal de Jules Renard vantait le sien, rédigé de 1879 à 1939. J'ignorais alors qu'il avait été à l'origine du retour de Huysmans au catholicisme. Un prêtre mondain à l'enthousiasme débordant pour l'humanité, un confesseur débonnaire pour ses ouailles égarées, un médiateur recherché pour disputes entre écrivains, l'abbé Mugnier dispense ses bons mots dans la société littéraire de son époque et assiste à tous les dîners auxquels il est convié par les duchesses et les comtesses qui l'adorent. « Ainsi rôde-t-il avec circonspection dans le jardin des plaisirs défendus, se gardant d'y roussir sa soutane, enregistrant ce qu'il voit ou ce qu'il entend avec l'impassibilité d'un agent de la bridage mondaine, la curiosité scientifique d'un anthropologue et l'innocence étonnée d'un enfant de choeur. » Un portrait vivant d'un ecclésiastique perspicace et charmant, amoureux des lettres, une vieille âme qui n'a jamais perdu l'espoir de voir l'humanité s'améliorer malgré les guerres répétées.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Pour moi, écrit-il, le grand mal c'est de vivre en société. Le mensonge est une nécessité sociale. On ne peut pas être soi au milieu des hommes. Ils vous engagent, vous enrégimentent, vous solidarisent, mettent la main sur votre liberté intérieure et extérieure. Toutes les institutions font main basse sur le moi humain.
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Un grand portrait de Huysmans, par le photographe Taponier, jette une note assez sinistre dans la pièce. L'illustre écrivain, représenté debout sous un crucifix, comme un traître attaché à un poteau devant le peloton d'exécution, ressemble, écrit un visiteur « à une réduction de Lucifer, vêtu d'un veston de confection ».
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Rien ne prédispose autant à l'apitoiement sur soi-même que d'assister à un enterrement, malgré la joie de survivre.
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Anatole France a d'ailleurs pris les devants pour prévenir toute offensive de l'abbé :
- Je ne désire pas croire, lui a-t-il dit fermement. Tout ce qu'on me promet comme récompense ou punition dans l'autre vie ne me touche pas. C'est disproportionné. Je ne mérite pas tant.
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Un jour qu'il a été de nouveau déçu en accordant sa confiance à un sujet qui ne la méritait pas, il a ce mot admirable :
- Hélas! oui, je suis trop prompt à soupçonner le bien...
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