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EAN : 9782330023553
317 pages
Actes Sud (21/08/2013)
2.83/5   142 notes
Résumé :
Obsédée par le rêve d’une maison qui la hante, une jeune femme qui fait visiter des appartements à Paris est témoin de la mystérieuse disparition d’un enfant. Trouvera-t-elle dans son rêve la clé de l’énigme du réel ? Des ruines du parc Monceau à la lande galloise, entre les malédictions du passé et les divers déguisements de la vérité, Lady Hunt réinvente le roman gothique anglais et toutes les nuances du sortilège.
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Critiques, Analyses et Avis (67) Voir plus Ajouter une critique
2,83

sur 142 notes
Une maison dans la brume. Un songe récurrent. le spectre d'un mal héréditaire. Un petit garçon happé par les murs d'un appartement. Voilà des indices prometteurs d'une ambiance ésotérique, d'une histoire mystérieuse, où réalité et rêve se confondent pour mieux perdre narrateur et lecteur

Et pour ça, oui, le lecteur s'est perdu. Pas de point d'accroche avec la narratrice, dont les quêtes se mêlent pour ajouter à la confusion. Impression de répétitions (plus de cent fois le mot "ombre", 89 "brume", 64 "feu", plus de 100 "rêves" sur moins de 300 pages....). Les écrits intercalés en italique (poèmes, rêves?) n'apportent pas d'intensité au récit.

C'est donc un rendez-vous raté. Les promesses d'enchantement se sont évanouies dans la brume omniprésente, et le secret de famille élucidé n'a délivré que la narratrice.

Un point positif, les strophes du magnifique poème The Lady of Shalott d'Alfred Tennyson, qui évoque la légende arthurienne et fut une source d'inspiration pour les adaptations de poèmes celtiques de Loreena MacKennit, ainsi que pour Agatha Christie dont le roman " le miroir se brisa" reprend en prologue les vers :

The miroir crack'd from side to side
"The curse is come upon me" cries
The Lady of Shalott



Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Je vais aller un peu à contre-courant de la plupart des critiques sur le livre de Babelio, mais tout en étant d'accord avec elles sur le constat sur le livre.

Oui le livre est un peu brouillon et on ne s'y retrouve pas trop. On nous parle d'une maladie héréditaire, d'un héritage familial lourd, mais aussi d'un don, de rêves prémonitoires ou non, de maisons qui hantent les rêves mais sont elles-mêmes hantées, d'une agente immobilière qui cherche à soigner les clients qu'elle côtoie en leur trouvant les maisons qui vont combler leurs angoisses et en prenant semble-t-il soin avant de désenvouter ces lieux chargés d'esprits. Bref, on perd un peu le Nord et l'auteur ne nous tend pas vraiment de boussole, ne nous guidant que par des poésies ou des chansons en anglais que le personnage principal semble parfaitement comprendre... grand bien lui fasse !

A lire ce paragraphe on pourrait se dire "Erreur de clic, c'est deux étoiles, pas quatre". Et bien non, car tout ce bric à brac m'a pour le coup bien emporté. Les répétitions de mots lancinantes (oui on ne parle quasiment que de brume, de rêve, de maison, de flamme, de rousseur...) ont installé pour moi une atmosphère oppressante qui ne m'a pas lâché tout au long du roman. le mystère est là et le style, au delà de ces répétitions, est souvent très poétique avec des images qui marquent. J'adore quand mon esprit cartésien ne peut que comprendre qu'on soit troublé aussi par certains phénomènes paranormaux qu'on préférerait expliquer par la maladie, qui est pourtant ici mortelle.

En plus, au delà de toute cette atmosphère ésotérique, il y a aussi la belle et triste histoire d'une famille brisée par cette même maladie, un beau couple d'amoureux donnant naissance à deux soeurs soudées et solidaires. Et je terminerais par cette belle phrase d'un père à sa fille en version originale "You have a great power on me : use it wisely" (allez, je suis magnanime avec les monolingues, je propose ma maladroite traduction "Tu as un grand pouvoir sur moi, utilise le avec sagesse") Cet aveu de faiblesse du parent envers son enfant est peut-être dangereux mais il sonne tellement juste en moi.
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Livre lu en diagonale...

Livre à l'atmosphère étrange et mélancolique, entre fantastique et sortilèges, qui trouvera peut -être son public chez les amateurs du genre.

Etant largement analysé dans les critiques de Babelio, je me contenterai d'exprimer mon manque d'intérêt pour cette thématique, tout en reconnaissant le talent narratif élégant et la jolie plume d' Hélène Frappat. L'auteure a su créer une ambiance, un "entre deux" irréel, entre explication rationnelle médicale et croyance extralucide. C'est souvent délirant, parfois incompréhensible mais toujours poétique.

En dépassant cette accroche littéraire, j'ai été plus sensibilisée par l'effrayant concept de maladie familiale inguérissable, dont on veut connaitre ou ignorer le test-diagnostic, avec le lot de conséquences induites vers un avenir certain ou incertain. La chorée de Huntington est un enfer, une maladie évolutive aux conséquences terribles, imposant des choix dramatiques. La question de "savoir ou ne pas savoir" ouvre le débat mais reste un choix personnel.

La notion d'enfermement est judicieusement transcrite entre des maisons hantées par des esprits malins et une maladie sournoise qui s'est invitée traitreusement. Une symbolique pour la sensation d'intrusion que toute maladie évoque à celui qui la subit.

Livre mystérieux, onirique et insaisissable...
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Des maisons aux pouvoirs étranges
Des miroirs aux reflets dérangeants
Des portes qui refusent de s'ouvrir
Des rêves traumatisants
Une malédiction héréditaire
Des poèmes et des chansons
(… et une cigarette toutes les vingt pages)
Telle est la vie de Laura, qui travaille dans une agence immobilière, oscillant entre déséquilibre et folie ;
Un récit compliqué, dans un style qui ne l'est pas moins.
Une envie fréquente d'arrêter cette lecture obsédante et tourmentée, et puis, de page en page, le malaise qui perdure, jusqu'à la fin qui m'a laissée plus que perplexe.
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Une fois n'est pas coutume, je me suis laissée tenter par un roman français de la Rentrée Littéraire, lequel semblait, sur le papier du moins, susceptible d'intéresser, voire de toucher la lectrice enthousiaste que je suis. J'ai déjà évoqué à maintes reprises la totale confiance que je porte aux éditions Actes Sud, dont le catalogue n'en finit pas de me réjouir. Aussi étais-je plutôt bien disposée à l'égard de ce roman, que la quatrième de couverture présentait en ces termes alléchants : "Hélène Frappat trace une cartographie intime et (hyper)sensible de l'effroi et des tourments extralucides de l'âme. Des ruines du parc Monceau à la lande galloise, avec liberté et ampleur, elle réinvente le grand roman gothique anglais, et toutes les nuances du sortilège." Il n'en fallait pas plus pour attiser ma curiosité !


Parlons peu, mais parlons bien.


J'aime la Bretagne et l'Angleterre.
J'aime les univers fantastiques et les ambiances gothiques.
J'aime les héroïnes fragiles et "borderline", en proie à d'insurmontables tourments.
Je suis également friande d'atmosphères brumeuses et de vieilles maisons perdues dans la lande, où errent avec mélancolie les fantômes du passé (Emily Brontë, sors de ce corps !).
J'ajoute que les enfants extralucides "à la Shining" ne me font pas peur (au contraire, j'aurais plutôt tendance à nourrir quelque sympathie à leur égard, compte-tenu de leur très handicapante pathologie).


Je m'attendais à trouver tout cela dans Lady Hunt, retravaillé de main de maître et avec subtilité par une Hélène Frappat au sommet de son art.


Autant le dire tout de suite, j'ai été profondément déçue !


Cette incursion dans un univers pseudo-gothique moderne et quotidien dégage surtout un profond ennui. Il est difficile de ressentir une quelconque empathie envers le personnage principal, tant celui-ci paraît lointain et artificiel. Laura est une héroïne "brumeuse", à l'image de ses rêves tourmentés. Sa profession (agent immobilier) rend d'emblée toute identification difficile (j'ai ces gens là en horreur). La relation amoureuse grotesque qu'elle entretient avec son patron n'arrange rien à l'affaire. Bref, je n'ai pas cru un instant à son histoire, et je ne me suis guère intéressée à son désordre psychiatrique, qui se révèle à la longue particulièrement épuisant.


Je n'ai pas été séduite non plus par le cadre dans lequel se déroule l'intrigue, elle-même relativement plate et confuse. Les personnages évoluent dans une atmosphère fantastique de carton pâte, qui brasse tous les clichés du genre, sans jamais parvenir à les sublimer. Les mots "brume" et "brouillard" sont répétés environ 4242 fois dans le roman, ce qui traduit certes à merveille l'état psychique de Laura, mais n'en devient pas moins lassant après quelques dizaines de pages. Pour être honnête, j'ai également eu un peu de mal à adhérer à certains choix de l'auteur. le parc Monceau, un décor gothique ? de qui se moque-t-on ?? Je connais bien ce parc, pour y avoir couru à plusieurs reprises, tout comme je connais le quartier qui s'étend de part et d'autres de l'avenue des Ternes. Lady Hunt évoque l'univers nauséabond des grands et hors de prix appartements bourgeois parisiens (avec un petit détour par le Boulevard des Belges à Lyon, tout aussi puant). Les clients de Laura sont des gosses de riches, qui ne parviennent pas à trouver le bien immobilier de leurs rêves (les pauvres chéris). Tout cela ne fait pas rêver, et j'ai été très gênée par cet aspect du roman.


L'entrée en matière est pourtant intrigante, et donne envie de poursuivre la lecture, mais l'histoire tourne en rond, et il ne se passe rien de significatif pendant toute la deuxième partie du récit, qui aurait probablement gagné à être raccourci de moitié. Les rêves de Laura sont redondants, et l'auteur saute constamment du coq à l'âne, dans une succession de courts chapitres très inégaux, générant un sentiment de frustration permanent. le dénouement est quelconque, mais mon attention s'était de toute façon relâchée depuis longtemps lorsque j'ai enfin atteint les toutes dernières pages ! J'aurais peut-être davantage apprécié Lady Hunt si l'intrigue avait été plus resserrée, et le propos moins dilué. En l'occurrence, j'ai surtout regretté l'impression de vide qui se dégage de ce roman décousu, que j'ai trouvé très décevant, malgré la jolie plume d'Hélène Frappat.


Cela est d'autant plus dommage que j'y ai tout de même décelé quelques motifs de satisfaction (si, si, je vous assure que c'est vrai).


Les thèmes abordés sont intéressants, quoique insuffisamment développés à mon goût. Lady Hunt est un roman sur l'hérédité et la force des liens familiaux, qui traite de façon sensible du thème de la maladie (ici la Chorée de Huntington, que Laura et sa soeur ont une chance sur deux de développer à l'âge adulte). Cette épée de Damoclès qui pèse sur la tête de la jeune femme justifie ses angoisses, et explique qu'elle soit à ce point hantée par son passé. Les souvenirs d'enfance de Laura, à cheval sur deux cultures (père gallois, mère bretonne) sont d'ailleurs les passages qui m'ont le plus séduite. J'ai par exemple aimé le paragraphe consacré à ses cheveux roux et à ses taches de rousseur (un détail certes un peu "cliché", cependant bien exploité ici). Hélène Frappat fait dans ces moments là preuve d'une grande finesse, et il est tout à fait regrettable que l'ensemble du roman ne soit pas à la hauteur de ces quelques instants de grâce. le postulat de départ, selon lequel les maisons et appartements ont une âme, et exercent une influence bienfaisante ou maléfique sur leurs occupants, est quant à lui fascinant, et aurait pu donner lieu à de passionnants développements (encore eût-il fallu que !


L'écriture n'est pas mauvaise, bien au contraire, et la confession de Laura n'est pas dépourvue d'émotion. le style est même assez poétique, voire onirique, et l'auteur fait preuve d'une belle aisance, qui mérite qu'on lui accorde quelque attention. Je ne suis cependant pas convaincue à cent pour cent ; comme souvent en littérature française contemporaine, Lady Hunt sonne creux, et le lecteur a parfois l'impression d'être confronté à un vain exercice littéraire, certes agréable, mais malheureusement vide de sens. Je commence à me lasser de ces auteurs qui ne savent pas raconter une histoire, et noient leur propos dans une déferlante de figures stylistiques, rendant parfois la narration chaotique. Comme le chantaient si bien Alain Delon et Dalida : "Toujours des mots, encore des mots, rien que des mooooots (et rien derrière)". Je n'ai pas peur des lectures exigeantes, et je suis prête à fournir un petit effort supplémentaire lorsque l'auteur ne livre pas toutes les clés nécessaires à la compréhension de l'intrigue (ce qui est parfois justifié, notamment lorsque le rêve tient une place prépondérante, comme c'est le cas ici). Malheureusement, je ne trouve pas que cela fonctionne particulièrement bien dans Lady Hunt, ce qui explique pourquoi je suis à ce point restée sur ma faim (et surtout pourquoi je me suis autant ennuyée).


Pour finir, j'ai apprécié la référence récurrente aux vers de Tennyson, extraits du poème romantique The Lady of Shalott (lequel retrace les aventures d'une héroïne de la légende arthurienne). La citation est sympathique, mais, il faut bien le dire, n'apporte strictement rien au roman, qui manque décidément d'unité et de cohérence (et ne ressemble en rien aux romans gothiques anglais, contrairement à ce que l'éditeur voulait nous laisser croire) !


The mirror crack'd from side to side;
“The curse is come upon me”, cried
The Lady of Shalott.
(Alfred Tennyson)


Pour résumer : la mayonnaise ne prend pas, et Lady Hunt se résume à la juxtaposition d'une multitude d'ingrédients alléchants mal assaisonnés. Un roman, c'est un peu comme un Orangina : il faut bien secouer, sinon la pulpe, elle reste en bas (et le lecteur sur le bord de la route) !

Une lecture en demi-teinte, qui ne tient pas ses promesses.

Lien : http://leslecturesdeleo.blog..
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critiques presse (4)
Liberation
29 octobre 2013
Lady Hunt embarque dans la brume, levant progressivement les draps posés sur les meubles de la maison hantée qui revient dans l’inconscient de Laura Kern. La thématique emprunte au roman gothique anglais et au cinéma fantastique. Mais derrière l’atmosphère impressionniste et poétique, l’histoire s’avère plus réelle qu’on ne le croit au départ.
Lire la critique sur le site : Liberation
Lhumanite
14 octobre 2013
L’écriture d’Hélène Frappat instille lentement son venin dans l’âme du lecteur, qui ne songe pourtant pas un instant à exorciser cette délicieuse magie.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Lexpress
10 octobre 2013
En dépit de quelques scènes expérimentales dans son dernier tiers, ce roman tissé de malaise et d'obsession, profondément dérangeant, est taillé dans l'étoffe qui fournit à Stephen King ses plus beaux livres.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Lexpress
25 septembre 2013
Entre fiction fantastique et récit psychiatrique, l'auteur réussit un roman vertigineux autour d'une curieuse maladie: la chorée de Huntington.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
On either side the river lie
Long fields of barley and of rye,
That clothe the wold and meet the sky;
And trho' the field the road run by

To many-towered Camelot;

And up and down the people go,
Gazing where the lilies blow
Round an island there below,

The island of Shalott.

Willows whiten, aspens quiver,
Little breezes disk and shiver
Thro' the wave that runs for ever
By the island in the river

Flowing down to Camelot.

Four grey walls, and four grey towers,
Overlook a space of flowers,
And the silent isle imbowers

The Lady of Shalott

Only reapers, reaping early,
In among the beared barley
Hear a song that echoes cheerly
From the river winding clearly,

Down to tower'd Camelot;

And by the moon the reaper weary,
Piling sheaves in uplands airy,
Listing, whispers "'tis the fairy

The Lady of Shalott."

There she weaves by night and day
A magic web with colours gay.
She has heard a whisper say,
A curse is on her if she stay

To look down to Camelot.

She knows not what the curse may be,
And so she weaveth steadily,
And little other care hath she,

The Lady of Shalott.

And moving through a mirror clear
That hangs before her all the year,
Shadows of the world appear.
There she sees the highway near

Winding down to Camelot;

And sometimes thro' the mirror blue
The Knights come riding two and two.
She hath no loyal Knight and true,

The Lady of Shalott.

But in her web she still delights
To weave the mirror's magic sights,
For often thro' the silent nights
A funeral, with plumes and with lights

And music, went to Camelot;

Or when the Moon was overhead,
Came two young lovers lately wed.
"I am, half sick of shadow," she said,

The Lady of Shalott.

A bow-shot from her bower-eaves,
He rode between the barley sheaves,
The sun came dazzling thro' the leaves,
And flamed upon the brazen greaves,

Of bold Sir Lancelot.
A red-cross knight for ever kneel'd
To a lady in his shield,
That sparkled on the yellow field,

Beside remote Shalott.

His broad clear brow in sunlight glow'd;
On burnish'd hooves his war-horse trode;
From underneath his helmet flow'd
His coal-black curls as on he rode,

As he rode down to Camelot.

And from the bank and from the river
He flashed into the crystal mirror,
"Tirra lirra," by the river

Sang Sir Lancelot.

She left the web, she left the loom,
She made three paces thro' the room,
She saw the water-lily bloom,
She saw the helmet and the plume,

She look'd down to Camelot.

Out flew the web and floated wide;
The mirror crack'd from side to side;
"The curse is come upon me," cried -- photo

The Lady of Shalott.

In the stormy east-wind straining,
The pale yellow woods were waning,
The broad stream in his banks complaining.
Heavily the low sky raining

Over tower'd Camelot; -- photo

Down she cam and found a boat
Beneath a willow left afloat,
And round the prow she wrote

The Lady of Shalott.

Down the river's dim expanse
Like some bold seer in a trance,
Seeing all his own mischance -
With a glassy countenance

She looked to Camelot.

And at the closing of the day
She loosed the chain, and shown she lay;
The broad stream bore her far away,

The Lady of Shalott.

Heard a carol, mournful, holy,
Chanted loudly, chanted slowly,
Till her blood was frozen slowly,
And her eyes were darkened wholly,

Turn'd to tower'd Camelot.

For ere she reach'd upon the tide
The first house by the water-side,
Singing in her song she died,

The Lady of Shalott.

Under tower and balcony,
By garden-wall and gallery,
A gleaming shape she floa

On either side the river lie
Long fields of barley and of rye,
That clothe the wold and meet the sky;
And thro' the field the road runs by
To many-tower'd Camelot;
And up and down the people go,
Gazing where the lilies blow
Round an island there below,
The island of Shalott.

Willows whiten, aspens quiver,
Little breezes dusk and shiver
Thro' the wave that runs for ever
By the island in the river
Flowing down to Camelot.
Four gray walls, and four gray towers,
Overlook a space for flowers,
And the silent isle imbowers
The Lady of Shalott.

By the margin, willow-veil'd
Slide the heavy barges trail'd
By slow horses; and unhail'd
The shallop flitteth silken-sail'd
Skimming down to Camelot:
But who hath seen her wave her hand?
Or at the casement seen her stand?
Or is she known in all the land,
The Lady of Shalott?

Only reapers, reaping early
In among the bearded barley,
Hear a song that echoes cheerly
From the river winding clearly,
Down to tower'd Camelot:
And by the moon the reaper weary,
Piling sheaves in uplands airy,
Listening, whispers "'Tis the fairy
The Lady of Shalott."

Part II

There she weaves by night and day
A magic web with colours gay.
She has heard a whisper say,
A curse is on her if she stay
To look down to Camelot.
She knows not what the curse may be,
And so she weaveth steadily,
And little other care hath she,
The Lady of Shalott.

And moving thro' a mirror clear
That hangs before her all the year,
Shadows of the world appear.
There she sees the highway near
Winding down to Camelot:
There the river eddy whirls,
And there the surly village-churls,
And the red cloaks of market girls,
Pass onward from Shalott.

Sometimes a troop of damsels glad,
An abbot on an ambling pad,
Sometimes a curly shepherd-lad,
Or long-hair'd page in crimson clad,
Goes by to tower'd Camelot;
And sometimes thro' the mirror blue
The knights come riding two and two:
She hath no loyal knight and true,
The Lady of Shalott.

But in her web she still delights
To weave the mirror's magic sights,
For often thro' the silent nights
A funeral, with plumes and lights
And music, went to Camelot:
Or when the moon was overhead,
Came two young lovers lately wed;
"I am half-sick of shadows," said
The Lady of Shalott.

Part III

A bow-shot from her bower-eaves,
He rode between the barley-sheaves,
The sun came dazzling thro' the leaves,
And flamed upon the brazen greaves
Of bold Sir Lancelot.
A redcross knight for ever kneel'd
To a lady in his shield,
That sparkled on the yellow field,
Beside remote Shalott.

The gemmy bridle glitter'd free,
Like to some branch of stars we see
Hung in the golden Galaxy.
The bridle-bells rang merrily
As he rode down to Camelot:
And from his blazon'd baldric slung
A mighty silver bugle hung,
And as he rode his armour rung,
Beside remote Shalott.

All in the blue unclouded weather
Thick-jewell'd shone the saddle-leather,
The helmet and the helmet-feather
Burn'd like one burning flame together,
As he rode down to Camelot.
As often thro' the purple night,
Below the starry clusters bright,
Some bearded meteor, trailing light,
Moves over still Shalott.

His broad clear brow in sunlight glow'd;
On burnish'd hooves his war-horse trode;
From underneath his helmet flow'd
His coal-black curls as on he rode,
As he rode down to Camelot.
From the bank and from the river
He flash'd into the crystal mirror,
"Tirra lirra," by the river
Sang Sir Lancelot.

She left the web, she left the loom,
She made three paces thro' the room,
She saw the water-lily bloom,
She saw the helmet and the plume,
She look'd down to Camelot.
Out flew the web and floated wide;
The mirror crack'd from side to side;
"The curse is come upon me," cried
The Lady of Shalott.

Part IV

In the stormy east-wind straining,
The pale-yellow woods were waning,
The broad stream in his banks complaining,
Heavily the low sky raining
Over tower'd Camelot;
Down she came and found a boat
Beneath a willow left afloat,
And round about the prow she wrote
The Lady of Shalott.

And down the river's dim expanse
Like some bold seer in a trance,
Seeing all his own mischance
With a glassy countenance
Did she look to Camelot.
And at the closing of the day
She loosed the chain, and down she lay;
The broad stream bore her far away,
The Lady of Shalott.

Lying, robed in snowy white
That loosely flew to left and right
The leaves upon her falling light
Thro' the noises of the night
She floated down to Camelot:
And as the boat-head wound along
The willowy hills and fields among,
They heard her singing her last song,
The Lady of Shalott.

Heard a carol, mournful, holy,
Chanted loudly, chanted lowly,
Till her blood was frozen slowly,
And her eyes were darken'd wholly,
Turn'd to tower'd Camelot;
For ere she reach'd upon the tide
The first house by the water-side,
Singing in her song she died,
The Lady of Shalott.

Under tower and balcony,
By garden-wall and gallery,
A gleaming shape she floated by,
A corpse between the houses high,
Silent into Camelot.
Out upon the wharfs they came,
Knight and burgher, lord and dame,
And round the prow they read her name,
The Lady of Shalott.

Who is this? and what is here?
And in the lighted palace near
Died the sound of royal cheer;
And they cross'd themselves for fear,
All the knights at Camelot;
But Lancelot mused a little space.
He said, "She has a lovely face;
God in his mercy lend her grace,
The Lady of Shalott."

Partie I

De chaque côté de la rivière s'étendent
De longs champs d'orge et de seigle,
Qui couvrent les plateaux et rejoignent le ciel;
Et à travers les champs la route mène
Au très imposant Camelot;
Et les gens vont et viennent,
Regardant où poussent les lis
Autour d'une île là en bas,
L'île de Shalott.

Les saules blanchissent, les trembles frissonnent,
Les brises légères s'assombrissent et tremblent
A travers l'onde qui passe pour toujours
Près de l'île dans la rivière
Coulant vers Came
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Quand peindre est devenu impossible, ça l'a rendu fou. Il arrachait les toiles de leurs cadres, se blessait avec les clous, partait les brûler au fond du jardin. Une nuit, j'ai été réveillée par une odeur étrange. Je me suis précipitée à la fenêtre. Près du muret en pierres, entre les buissons d'hortensias, John arrosait son feu en agitant une bouteille. De loin, on aurait dit la cérémonie déchaînée d'une sorcière. A partir de cette nuit-là, il m'a fait peur. Il avait arrosé les toiles de térébenthine et le jardin, la maison, nous tous, nous aurions pu prendre feu.
Je voudrais demander :
- C'est pour ça qu'il est parti ?
Au lieu de quoi, je demande :
- C'est pour ça que les hortensias bleus n'ont plus jamais fleuri ?
Sans répondre, ma mère caresse mes cheveux.
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Nous avons fait le voyage en silence. Lorsque le froid m'a tirée d'un sommeil sans rêve, la mer était proche.
Derrière la vitre, au bord de la falaise, tout s'arrête. Le noir, peuplé d'une vie inquiétante, le noir attirant roule ses vagues. Un mot, à Kardec, désigne les noyés volontaires, condamnés à retourner éternellement les grosses pierres au fond de l'océan. Retournants est le nom de ces âmes en peine, en quête d'un dernier refuge, parmi le fracas des récifs hostiles aux vivants et aux morts. Retournante suis-je ce soir, moi qui reviens hanter la maison qui me hante.
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Le casino est un mouroir où des vieillardes échangent leur retraite contre des jetons d'écoliers. A travers les fentes des machines, elles balancent des années de travail triste, comme on jette aux ordures des cartons de souvenirs encombrants.
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L'appartement hautain ignore que la fille aux cheveux de feu vit, depuis sa naissance, sous une malédiction terrifiante. Je n'ai pas peur d'être invisible. Je voudrais me transformer lentement en vieille dame que le regard des hommes négligent. Alors je serai une vieille femme ordinaire, et non le monstre aux mouvements désordonnés, à la démarche chancelante, aux regards égarés, le monstre qui fait peur, pas pitié, que mon père, en se jetant depuis la fenêtre d'un appartement de Cardiff, a refusé d'être.
Je préfère mourir invisible qu'assassinée par la honte.
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Vidéo de Hélène Frappat
Guillaume Erner revient sur le Complément d'enquête visant les comportements de Gérard Depardieu auprès des femmes, sur et en dehors des tournages. Comment le cinéma français a-t-il évolué face aux violences sexistes et sexuelles depuis le lancement du mouvement #MeToo en 2017 ?
Guillaume Erner reçoit la journaliste Marine Turchi qui a enquêté pour Mediapart et a recueilli de nombreux témoignages accusant Gérard Depardieu de violences sexuelles.
Ainsi que la romancière et essayiste Hélène Frappat, qui vient de faire paraître un essai intitulé "Le Gaslighting ou l'art de faire taire les femmes", une réflexion en forme d'enquête qui se situe à la croisée du traité féministe, de la critique et de la philosophie politique.
#depardieu #violencessexuelles #femme ___________ Découvrez tous les invités des Matins dans "France Culture va plus loin" https://www.youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDroMCMte_GTmH-UaRvUg6aXj ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/l-invite-e-des-matins
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