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EAN : 9782234088344
288 pages
Stock (21/08/2019)
3.24/5   119 notes
Résumé :
« - Je vais te dire pourquoi j’ai tenu à te parler.
À ces mots, pour une raison mystérieuse, mon coeur se met à battre dans ma poitrine.
- C’est au sujet du chien.
- Du chien ?
- Oui, je voulais savoir si tu serais d’accord pour le prendre. »

Quand l’Épouse Numéro Trois de son meilleur ami récemment décédé lui fait cette demande, la narratrice a toutes les raisons de refuser. Elle préfère les chats, son appartement new-york... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (44) Voir plus Ajouter une critique
3,24

sur 119 notes
Au décès par suicide de son ami et mentor, la narratrice, écrivain et professeur de littérature dans une université américaine, hérite d'Apollon, encombrant Danois de la taille d'un poney.


L'histoire du chien n'est qu'un prétexte à une réflexion autofictive sur le deuil et le suicide, sur l'amitié, sur la littérature et le métier d'écrivain. Véritable animal thérapeutique, Apollon sera celui qui favorisera l'introspection de l'auteur et lui permettra de surmonter sa douleur.


Le récit est érudit, riche en références littéraires sur l'acte d'écriture et le suicide chez les écrivains, que tout concourt dans ce livre à présenter comme les prêtres maudits d'un sacerdoce solitaire et épuisant, la plupart du temps sans contrepartie probante. D'où le désarroi de Sigrid Nunez, face à ce que la littérature devient de nos jours, et aux motivations, plus mercantiles et narcissiques qu'intellectuelles, de ses étudiants.


Mélancolique au possible, assez longtemps obscur jusqu'à ce que la nature du propos finisse par devenir plus limpide, ce long monologue a bien failli me perdre avant le quart. Heureusement, les sourires déclenchés par Apollon et la profondeur de l'écriture m'ont aidée à persévérer tout au long d'une lecture achevée la gorge serrée et les larmes aux yeux.


Ce cheminement sans aucun doute salvateur pour l'auteur s'est avéré pour moi une lecture sombre et déprimante, que j'ai achevée avec soulagement malgré son érudition et ses grandes qualités intellectuelles.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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La narratrice est écrivaine et professeure de littérature dans une fac new-yorkaise. Son mentor et ami de toujours vient de mourir inopinément, en lui léguant Apollon, un immense dogue allemand. Au choc du décès s'ajoute le devoir de s'occuper désormais de ce chien énorme, dans un appartement minuscule où, en principe, les animaux ne sont pas autorisés. En plus de son propre chagrin, la narratrice doit donc faire face aux menaces d'expulsion de son propriétaire, et à la souffrance d'Apollon, déboussolé par la disparition soudaine de son maître, qu'il ne comprend pas. Pendant que ses amis s'inquiètent de son obsession pour son nouveau compagnon, la narratrice parvient à établir un contact, une connivence, avec Apollon et à le sortir de son abattement.
Ecrit à la deuxième personne, cette élégie pour un ami décédé explore les thèmes du deuil et de son dépassement, du suicide et des raisons qui y poussent, et de la création littéraire. Mais le sujet principal de ce roman, c'est évidemment l'amitié, celle qui existe entre les humains, et celle entre les humains et leurs animaux domestiques. Au point qu'au final, on se demande qui est, en réalité, "l'ami" du titre...
Terriblement mélancolique, ce texte est écrit avec élégance, justesse, intelligence, et beaucoup de coeur. Serait-ce là les composantes d'une amitié entre un humain et un livre ?
En partenariat avec les Editions Stock via Netgalley.
#Lami #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Voilà un roman choisi un peu par hasard sur les rayonnages de ma médiathèque et un auteur jamais lu. Je ne regrette pas mon choix. le hasard, parfois…
La narratrice enseigne la littérature dans une université de New-York, elle est écrivaine. Son meilleur ami, écrivain mais aussi son ancien professeur de littérature, meurt brutalement. Très déprimée par cette disparition soudaine, elle va continuer à s'adresser à lui, lui racontant son quotidien et revenant sur leurs souvenirs communs. La troisième épouse de l'écrivain, embarrassée par le chien du défunt, le lui confie. Et voilà notre professeure chargée d'un danois immense et vieillissant. Les difficultés commencent car le bail de son appartement lui interdit d'avoir un chien. Apollon, tel est son nom, est, de plus, dépressif depuis la mort de son maitre. Il est perturbé par les changements dans sa vie et de plus en plus indifférent. Les deux personnages, chien et narratrice, vont s'épauler l'un l'autre pour surmonter leur deuil et leur tristesse.
Ce roman est aussi un prétexte à nous raconter des histoires d'animaux domestiques et des rapports avec leur maitre comme celle, étonnante, de la chienne Tulip et de J.R. Ackerley, écrivain britannique.
Il y a parfois des anecdotes assez drôles qui m'ont rappelé l'humour de John Fante dans « Mon chien stupide ». Cela reste tout de même un roman sur l'attachement et le deuil.
La narratrice nous parle aussi de ses rapports avec ses étudiants, il est question d'écriture et de littérature. Les anecdotes concernant les étudiants sont parfois drôles, un brin mordantes, mais, dès qu'on aborde les sujets littéraires et le monde des écrivains new-yorkais, cela peut devenir très érudit et ce n'est pas ce que j'ai préféré dans le roman.
J'ai beaucoup aimé le personnage de la narratrice, ses rapports avec Apollon, et cette douce mélancolie qui plane sur le roman. L'autrice a beaucoup de tendresse pour ses personnages.
L'histoire est plus profonde que ne le laisse envisager le thème et l'écriture est subtile et sobre.



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Voilà un livre qui traînait dans ma PAL depuis 2 ans et que j'avais acheté suite à l'avis enthousiaste de la bloggeuse @cathulu.

Je ne sais pas pour vous, mais il y a certaines personnes dont je suis les conseils littéraires les yeux fermés et @cathulu en fait partie, alors lorsqu'elle juge qu'un livre a sa place sur l'étagère des indispensables... je cours l'acheter !

Et moi ? Qu'est-ce que j'ai pensé de ce livre ?

Je l'ai adoré (c'est même un coup de coeur et j'ai eu raison de faire confiance à @cathulu) mais c'est un livre qui peut dérouter, voir rebuter, les personnes qui aiment lire des histoires plutôt traditionnelles.

Sur la page de titre, L'ami est qualifié de roman mais ce n'est pas un roman dans le sens classique du terme. On ne sait jamais si c'est de "la fiction comme autobiographie" ou de "l'autobiographie comme fiction" (P 240). Sigrid Nunez fait un pied de nez aux convenances et s'octroie la liberté de faire ce qu'elle veut en sautant du coq à l'âne entre les sujets qu'elle traite et la forme :

"Pendant les questions du public, quelqu'un lui demande pourquoi son livre, dont la forme est largement non conventionnelle, porte le nom de roman, sa réponse : C'est un roman parce que je dis que c'est un roman." (P 145)

L'ami traite du travail de l'écrivain, du rapport entre l'auteur et son lectorat, du changement des mentalités sur ce que l'on peut lire ou écrire, de la relation entre les étudiants et leur "mentor", du deuil, de l'amitié, de nos liens aux animaux de compagnie, ...

C'est un livre qui m'a "parlé" et où je me suis reconnue dans la relation avec mon chien. Mais pas seulement ! J'adore quand un auteur considère que je suis intelligente et qu'il peut prendre la liberté de ne pas tout simplifier.

Donc, pour reprendre l'expression de @cathulu : Et zou sur l'étagère des indispensables !

L'ami de Sigrid Nunez
Traduit par Mathilde Bach
GF : Éditions Stock
Poche :  le Livre de Poche

En lien, l'avis de @cathulu mais vous pouvez également retrouver ses avis sur Babelio :
http://www.cathulu.com/tag/sigrid+nunez
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Oh,mon ami,mon ami !

L'ami,c'est celui qui nous porte,nous transporte,nous révèle à nous même. Dans ce roman aux multiples tiroirs,c'est la relation à l'autre,en l'occurrence un animal démesuré,qui est explorée.Leur façon d'être,de nous accompagner dans cette existence terrestre.Mais pas que.
En décrivant le quotidien avec ce grand chien,en citant des auteurs,en parlant de son métier d'écrivain et de professeur de littérature, Sigrid Nunez,esprit brillant, accroche des petits wagons au train de l'amour inconditionnel.
J'ai trouvé cet ouvrage fort intelligent par sa narration.On est dans la tête de l'autrice,on saute du coq à l'âne au gré de ses pensées, de ses souvenirs, de ses émotions. le temps passe vite, comme dans la vie...et la fin,inéluctable, est déchirante.
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critiques presse (6)
LeDevoir
07 janvier 2020
[Une] délicate exploration du deuil, de l’amitié, de l’amour des chiens, du pouvoir consolateur de la littérature et des cruautés de la vie littéraire.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
LaPresse
04 novembre 2019
L’ami est un texte magnifique sur l’amour, qui peut prendre diverses formes, sur l’amitié, ainsi que sur le long et douloureux processus du deuil. C’est aussi une réflexion sur la place de la littérature et le pouvoir consolateur (ou pas) de l’écriture.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeFigaro
24 octobre 2019
Dans ce septième roman, touchant, malin et soyeux, l’intelligence et l’émotion y pétillent à chaque page. Appolon est le héros de cette rentrée.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeMonde
18 octobre 2019
Un roman inclassable qui explore passé défunt et présent défait, naviguant entre journal, lettre et Mémoires avec la folle liberté d’un esprit rompu à l’art du vagabondage.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Actualitte
22 août 2019
Ce récit, écrit à la première personne du singulier, nous transporte dans le monde des écrivains new-yorkais et de leurs étudiants à l’université. [...] Mais ce qu’elle nous dépeint surtout, avec beaucoup de finesse, ce sont les méandres de son deuil, des souvenirs, de l’amitié et de l’amour.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Bibliobs
21 août 2019
Sigrid Nunez a remporté le National Book Award avec ce livre subtil, émouvant et drôle. Royal canin.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (47) Voir plus Ajouter une citation
Tu avais posté un essai en ligne, « Flâneur : mode d’emploi », sur la tradition des pérégrinations urbaines, des déambulations, et sa place dans la culture littéraire. Tu t’étais attiré des critiques pour avoir mis en doute l’idée qu’il puisse exister des flâneuses au féminin. Tu ne croyais pas qu’une femme puisse errer par les rues dans le même état d’esprit, de la même manière qu’un homme. Une marcheuse était sujette à d’incessantes ruptures de rythme : des regards insistants, des commentaires, des sifflets, des mains baladeuses. On apprenait aux femmes à être constamment sur leurs gardes : ce type, là, ne marche-t-il pas un peu trop près de moi ? Et celui-là, est-ce qu’il me suit ? Comment, dans ces conditions, pourrait-elle jamais être assez alanguie pour se perdre dans cette absence à soi-même, cette joie pure d’être au monde, qui constitue l’idéal de la vraie flânerie ?
Tu en concluais que l’équivalent féminin était sans doute le shopping – en particulier le genre d’exploration vaine de celle qui ne cherche pas à acheter quelque chose.
Je ne pensais pas que tu aies tort. Je connais des tas de femmes qui enfilent une carapace chaque fois qu’elles sortent de chez elles, j’en connais même quelques-unes qui font tout pour éviter d’avoir à sortir de chez elles. Bien sûr, il suffit d’attendre d’avoir atteint un certain âge, l’âge de l’invisibilité, et… le problème est résolu.
Tu vois comme tu utilisais le mot femmes, alors que ce que tu voulais dire en fait, c’était jeunes femmes.
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Envisager de relire un livre, évaluer les risques, en particulier quand c'est un livre qu'on a adoré. Il y a toujours une chance que ce ne soit plus à la hauteur, que, pour une raison ou pour une autre, on ne l'aime plus autant. Quand cela se produit, et cela m'arrive tout le temps (de plus en plus en vieillissant), l'effet est si dévastateur que je n'ouvre plus mes anciens livres préférés qu'avec une grande prudence.
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Les animaux, en revanche, vivent et meurent sans quitter cet état, c’est pourquoi le spectacle de l’innocence outragée sous la forme de la cruauté infligée à un simple canard peut paraître l’acte le plus barbare au monde. Je connais des gens outrés par ce genre de sentiment, ils y voient du cynisme, de la misanthropie, de la perversion. Mais je crois que le jour où nous ne serons plus capables de l’éprouver sera un jour terrible pour chaque être vivant, et que notre basculement dans la violence et la barbarie n’en sera que plus rapide.
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Mon grand-père s'est tiré une balle. J'étais encore très jeune quand c'est arrivé, je n'ai aucun souvenir de lui. Mais sa mort à laissé une empreinte très forte sur mon enfance. Mes parents n'en parlaient jamais, pourtant c'était là, constamment, tel un nuage flottant au-dessus de notre maison, une araignée dans un coin, un squelette dans le placard.
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(...) Ces femmes étaient des réfugiées de guerre. (...) Un grand nombre de ces femmes avaient été violées, torturées, ou brutalisées de quelque autre manière. La plupart avait vu des membres de leur famille assassinés sous leurs yeux. (...)
Les médecins qui les examinèrent - elles étaient environ cent cinquante au total - déclarèrent que leurs yeux étaient normaux. Des examens plus approfondis révélèrent que leurs cerveaux eux aussi étaient normaux. Si elles disaient vrai - et certains en doutaient, les soupçonnaient de simuler pour attirer l'attention ou obtenir des allocations -, la seule explication était la cécité psychosomatique.
En d'autres termes, l'esprit de ces femmes, ayant engrangé de force trop d'horreurs, incapable d'en supporter davantage, avait réussi à éteindre la lumière.
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Videos de Sigrid Nunez (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sigrid Nunez
Nous sommes au printemps 1976. Sigrid Nunez, 25 ans, sonne à la porte de Susan Sontag, 43 ans, pour l'aider à répondre à la pile monumentale de courrier reçu du monde entier pendant son hospitalisation. Sigrid découvre un vaste penthouse lumineux, aux murs blancs et nus. Peu de meubles, un chien, et une pièce stratégique, la chambre bureau de Susan, où trône une énorme machine à écrire IBM Selectric. L'une réfléchit et dicte, l'autre tape et capte.
Trente ans plus tard, Sigrid Nunez, devenue à son tour une grande écrivaine, livre son témoignage. Elle raconte l'extraordinaire vitalité de Susan, sa curiosité, son énergie inépuisable. Amie et modèle à la fois, Susan est le mentor dont rêve tout apprenti écrivain. Un portrait fin et inattendu, dans l'intimité de l'une des plus audacieuses intellectuelles américaines du XXe siècle.
Sempre Susan » de Sigrid Nunez Traduit de l'anglais (États-Unis) par Ariane Bataille
+ Lire la suite
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