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L'amie prodigieuse tome 1 sur 4
EAN : 9782070138623
400 pages
Gallimard (30/10/2014)
3.99/5   7706 notes
Résumé :
« Je ne suis pas nostalgique de notre enfance: elle était pleine de violence. C'était la vie, un point c'est tout: et nous grandissions avec l'obligation de la rendre difficile aux autres avant que les autres ne nous la rendent difficile.»
Elena et Lila vivent dans un quartier pauvre de Naples à la fin des années cinquante. Bien qu'elles soient douées pour les études, ce n'est pas la voie qui leur est promise. Lila abandonne l'école pour travailler dans l'éch... >Voir plus
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Histoire d'une amitié. Histoire d'une possession et d'une émancipation.

Histoire d'école. Histoire d'une éducation, d'une accession au savoir, histoire d'une libération.

Histoire du passage de l'enfance à l'adolescence féminine. Histoire de deux femmes. Histoire des femmes.

Histoire d'un quartier pauvre de Naples dans les années cinquante. Histoire du mezzo giorno italien pendant les 30 glorieuses. Histoire d'une classe sociale défavorisée aux prises avec le boom économique.

Histoire intime, familiale, sociale, politique.

L'amica geniale, en français: L'amie prodigieuse est tout cela à la fois et bien plus encore!

L'amitié d'abord -et surtout! Elena,dite Lenù, la narratrice, et Lila, son amie, sont indéfectiblement liées depuis leur enfance: leurs peurs, leurs rêves, leurs poupées, leurs coups de folie ou leurs coups bas, elles partagent tout..

Un partage peu paritaire pourtant: Lila, petite maigre, noire, fougueuse, rebelle a sur Elena un ascendant impérial: c'est elle qui est à l'initiative de tout, elle qui incite, qui fomente, qui provoque...Elle fait penser au neveu de Rameau , à ces "originaux" dont Diderot disait : "leur caractère tranche avec celui des autres, et 'ils rompent cette fastidieuse uniformité que notre éducation, nos conventions de société, nos bienséances d'usage ont introduite. S'il en paraît un dans une compagnie; c'est un grain de levain qui fermente qui restitue à chacun une portion de son individualité naturelle. Il secoue, il agite; il fait approuver ou blâmer; il fait sortir la vérité; il fait connaître les gens de bien; il démasque les coquins..." Lila, c'est le grain de levain qui fait naître chez la timide Elena sa propre individualité. Elles sont toutes deux en rivalité permanente: comme dans une balançoire à deux places: quand l'une est en haut, l'autre retombe lourdement au sol..jusqu'à la poussée de talons qui la propulse à son tour en position dominante.. Une amitié dévorante aussi, faite de jalousie, de frustration et d'un insatiable désir de possession. Une amitié passionnée, passionnelle même.

L'école joue son rôle dans cette passion-là: Lila est "géniale"- on dirait aujourd'hui surdouée- elle lit, comprend, écrit plus vite et plus brillamment que tous les élèves de la petite école populaire où elle devient une sorte de phénomène. Mais sa famille l'empêche de continuer ses études. Elena, elle -toujours ce jeu de balançoire- monte les échelons, et réussit..talonnée qu'elle est par Lila qui apprend le latin et le grec toute seule en empruntant des livres à la bibliothèque. Sans cet aiguillon qui la stimule Elena n'aurait pas atteint l'aisance qui est la sienne: la voici bientôt au lycée, soutenue et poussée par ses maîtres. Lila, elle, semble avoir abandonné la partie.

C'est que -toujours la balançoire- son corps tout à coup a fait d'elle une liane sinueuse et suggestive. Et soudain les garçons n'ont plus d'yeux que pour elle, éclipsant Elena, trop ronde, pleine d'acné, cachée derrière ses lunettes d'intellectuelle. Mieux vaut être la première ...à Naples que la deuxième à Rome: Lila règne en reine capricieuse sur tous ces petits machos napolitains qui font la roue, comme des paons, autour d'elle, mais elle sait où elle veut aller: en haut.
Les études, c'est trop long, et puis son père, cordonnier et son frère Rino refusent de la voir partir pour d'autres sphères et réclament son aide à l'atelier. Ils auront plus que cela: Lila a d'autres rêves pour eux. Les siens. Une boutique de chaussures sur mesure, dans ce quartier pouilleux de Naples où beaucoup d'enfants n'ont jamais vu la mer, et où personne ne peut se payer un tel luxe. Elle les dessine , ces chaussures de rêve, elle les façonne même en cachette de son père..

Pour donner corps à ce rêve d'ascension sociale par le commerce, il faut un mécène: Lila en trouve un parmi ses nombreux prétendants, il est épicier, ne parle qu'en dialecte, n'a ni le brio ni l'intelligence de Lila mais il a la maturité, le calme et le sens des affaires qui semblent pour elle la voie du salut.

Je ne vous dirai pas quel rôle jouent les chaussures de Lila dans ce récit envoûtant, captivant, magnétique..Comme les poupées des fillettes lâchées dans la cave à charbon du terrible Don Achille, ces chaussures vont faire leur chemin, à travers le dédale des petites rues grouillantes de vie de ce quartier de Naples déshérité, déchiré de querelles et de conflits, et si âprement tendu vers la réussite proposée par la conjoncture, ouverte, d'une économie italienne en plein essor...On est à la fois dans une chronique socio-économique et dans l'univers des contes: l'ogre des contes -Don Achille- , le petit poucet qui cherche sa trace -Lila ou Léna, à tour de rôle- , la bonne fée marraine - Mme Oliviero l'institutrice- ,la sorcière qui louche et qui boîte- la mère d'Elena- , la pantoufle de vair et le prince charmant - deux versions: Stefano, version économique, Nino version intellectuelle...retrouvent ici une vie nouvelle, moderne, parfois virulente..

Les silhouettes de toutes ces familles émaillent le récit: pères laborieux, souvent tyranniques, mères possessives, souvent au foyer, parfois folles d'abandon- la figure pathétique de Melina - filles sous haute surveillance sitôt la puberté annoncée, garçons apprenant très vite leur rôle de petit mâle arrogant ou protecteur.. Et aussi quelques figures atypiques: Donato Sarratore, le cheminot-poète - et aussi prédateur insidieux, Pasquale le maçon communiste, Nino l'intellectuel inaccessible, Antonio le mécanicien courageux, les frères Solara, futurs maffiosi et nouveaux petits chefs du quartier...

Une fresque haute en couleurs qu'on a un mal fou à quitter...heureusement la suite existe...et je vais m'y plonger très vite!!!

Une lecture addictive, presque autant que la belle ville de Naples, ses îles proches, son volcan mythique et menaçant...En lisant, vous aurez des envies de pizza croquante, de fruits gorgés de soleil, de bains dans l'eau bleue...et surtout tellement, tellement envie de croiser Lila, la belle ravageuse, ou Lenù la chroniqueuse impitoyable de cette amitié ..prodigieuse!
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Naples, années 50. Lila et Elena habitent dans un quartier pauvre de Naples. Deux gamines qui font connaissance sur les bancs de l'école. Et qui, au fil des jours, vont s'apprivoiser. Naîtra ainsi une amitié passionnelle au coeur de laquelle s'entremêlent à la fois jalousie, envie, compétition et admiration. Tandis que Lila est petite, menue, déterminée, fascinante, fougueuse, intelligente, parfois méchante, Elena, elle, est calme et posée. Deux parcours de vie en apparente opposition...

Premier tome d'une tétralogie, "L'amie prodigieuse" nous plonge en plein dans l'Italie, plus précisément à Naples, au cours des années 50 et 60. L'on fait connaissance avec Elena et Lila, deux gamines aussi différentes que complémentaires et l'on suit leur parcours, depuis l'école primaire jusqu'à l'adolescence. Elena Ferrante, dont l'identité reste visiblement un mystère, nous décrit avec moult détails le quotidien de ces deux héroïnes, à la fois proches et rivales. Chacune se battra pour se faire une place dans une société italienne en plein boom. Autour d'elles, un mari jaloux, des frères mafieux, des amis dévoués... En toile de fond, un parti communiste en plein essor, la Camorra... Un roman d'apprentissage riche et passionnant de bout en bout qui traite aussi bien de l'amour, de l'amitié, de la condition des femmes, de l'ascension sociale, de l'âpreté de la vie... Des portraits touchants et terriblement attachants portés par une écriture vivante et étoffée.
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C'est avec les yeux et la voix de "Lenù" qu' Elena Ferrante nous dresse le portrait saisissant d'habitants d'un quartier populaire napolitain des années cinquante. La misère, les haines ancestrales crées une tension exacerbée par la présence "Camorriste". C'est à croire qu'ils ont emprunté le caractère de leur voisin, le Vésuve. C'est ici que sont nées Lenuccia Greco et Lina Cerullo dont l'amitié est le fil conducteur de l'ouvrage. Je me suis laissé "bercer" par cette écriture et par l'histoire de ces deux gamines. Ecris sans lourdeur, avec précision, il dévoile un véritable talent d'écrivain, capable de nous faire oublier l'ici et maintenant et de nous transporter la-bas et hier.
Il fait partie des livres qui dès qu'on le pose quelque part, vous manque déjà.
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Quel bonheur que cette plongée au coeur de l'Italie du Sud des années cinquante!

La parole est donnée à Elena, que l'on avertit de la disparition de son amie, Lila,âgée de 66 ans. Une facétie de plus, une de trop de la part de cette rebelle de naissance. C'est pour cette raison qu'Elena décide de cocher sur le papier l'histoire de cette amitié étrange.

Naples, en plein milieu du vingtième siècle est une ville de violence. Celle des enfants entre eux, des parents envers les enfants, des adultes : personne n'y échappe. Violence verbale, coups de poings faciles, meurtres… La mort est un aléa, qu'elle soit naturelle ou accidentelle :

« Notre monde était ainsi, plein de mots qui tuaient : le croup, le tétanos, le typhus pétéchial, la gaz, la guerre, la toupie, les décombres, le travail, le bombardement, la bombe, la tuberculose, la suppuration ».

Le destin eut été écrit pour ces enfants, si leur institutrice n'avait pas repéré les qualités exceptionnelles des deux petites, celles de Lila Cerullo surtout :

« -Qui t'as appris à lire et à écrire, Cerullo?- Cerullo, menue, les cheveux, les yeux et la blouse tout noirs, un noeud rose autour du cou, et six années de vue seulement, répondit : -moi. »


Lila tire Elena vers le haut dans une concurrence sans merci. L'autorité de l'enseignante n'est pas contestée : elle réussit à obtenir des parents d'Elena que celle-ci poursuive ses études au collège puis au lycée. Lila reste sur le bas-côté et échoue sur le chemin de la promotion sociale. Pas par manque de compétences, loin de là.

Avec l'adolescence, les deux filles s'éloignent l'une de l'autre, même si Lila s'accroche en autodidacte pour acquérir les connaissances auxquelles elle n'a pas accès. La rupture arrive avec les affres des premières amours.

Le caractère hors norme de Lila, la hargne qui anime Elena attirée par cette fille comme un papillon vers la lumière, et le contraste entre le conformisme du milieu populaire peu enclin au changement créent une fascination irrésistible pour le lecteur.

Quelle chance d'avoir laissé passer le temps depuis la parution première de ce tome de ce qui s'annonce être une saga : point n'est besoin d'attendre la sortie et la traduction de la suite des aventures des deux napolitaines, tout est là à portée de mains.


Le mystère autour de l'auteur (des auteurs?) qui n'a jamais accordé un interview contribue au succès éditorial, mais la lecture du récit évacue le doute : quel que soit l'écrivain qui se cache derrière ce pseudo, le talent est là, relayé par une traduction qui se fait oublier.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Deux amies, Elena et Lila vivent dans un quartier défavorisé de la ville de Naples, à la fin des années 50 .
Leurs familles sont pauvres, bien qu'elles soient aptes à continuer leurs études, ce n'est pas la voie qui leur est promise......
Lila, la surdouée, abandonne rapidement l'école pour travailler avec son pére et son frére dans leur échoppe de cordonnier.
En revanche, Elena, soutenue par son institutrice , ira au collége puis au lycée.
Durant cette période, les jeunes filles se transforment physiquement et psychologiquement .
Lila, rebelle, emportée, incroyablement intelligente, secrète, acérée, révèle très peu les souffrances qui l'habitent.Elle fascine et inquiète Elena la narratrice, qui apprend le grec et le latin, se cultive, beaucoup plus calme et consensuelle..
Elles s'entraident , prennent part l'une à l'autre , lisent et rêvent d'écrire un livre à quatre mains pour devenir riches.......
Elles se débattent dans leurs conflits, on ressent leurs tâtonnements , leurs hésitations,.
Leurs chemins parfois se croisent, d'autres fois s'écartent avec pour toile de fond une Naples dure, violente, en ébullition , sombre où la réalité sociale âpre , "la plébe " , les humbles se confrontent et souffrent. Les rues sont sales , poussiéreuses, la campagne défigurée par les nouveaux immeubles et la violence présente dans chaque maison.....

Dans les familles, les uns crient, les autres s'insultent.
Les pères frappent leurs enfants.Les frères cognent pour un regard déplacé.
Les familles Cerullo, Grego, Caracci, Peluso et les autres se côtoient, rivalisent, se craignent, se jalousent, "une crainte - rancune- haine- acquiescement -que les parents manifestent à l'égard des familles qui se transmet aux enfants "
Les garçons peuvent distribuer gifles, coups et menaces en bande et se tabasser à qui mieux mieux........certains friment , paradent au volant de la Millecento.....
Une force et un lien indéfectible unissent Elena et Lila.
Elena Ferrante trace le portrait de ces héroïnes inoubliables tout en acuité,précision, profondeur et force : un portrait lucide,lumineux, tendre et passionné .
Leurs chemins les conduiront après le passage de l'adolescence à l'aube de l'âge adulte non sans ruptures ni réelles souffrances.
Une histoire d'amitié fusionnelle, d'accession au savoir, d'éducation, de libération et de maturation, d'émancipation aussi ..Un roman d'apprentissage et un voyage formidable dans Naples et l'Italie du boom économique.L'histoire sombre et réaliste de la vie des humbles, les violences et les tensions observées minutieusement qui m'ont fait penser au bel ouvrage "D'Acier "de "Sylvia Avallone "lu il y a quelques années , un premier roman .....une réussite en 2011.
Vive les auteurs Italiens !
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Citations et extraits (403) Voir plus Ajouter une citation
Ce que c'était, la plèbe, je le sus à ce moment-là, beaucoup plus clairement que quand Mme Oliviero me l'avait demandé des années auparavant. La plèbe , c'était nous. La plèbe, c'étaient ces disputes pour la nourriture et le vin, cet énervement contre ceux qui étaient mieux servis et en premier, ce sol crasseux sur lequel les serveurs passaient et repassaient et ces toasts de plus en plus vulgaires.La plèbe, c'était ma mère, elle avait bu et maintenant se laissait aller contre l'épaule de mon père qui restait sérieux, et elle riait, bouche grande ouverte aux allusions sexuelles du commerçant en ferraille. Tout le monde riait et Lila aussi, elle semblait avoir un rôle à jouer et vouloir le jouer jusqu'au bout.
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A l’époque, ce ne fut que la sensation tumultueuse de faire quelque chose d’inconvenant mais d’inévitable, l’impression d’être dans une situation où je ne pouvais détourner le regard ni éloigner ma main sans reconnaître mon propre trouble, sans l’avouer justement en m’éloignant, et par conséquent sans entrer en conflit avec l’innocence sereine de celle qui me causait ce trouble, sans pouvoir exprimer, précisément par un refus, la violente émotion qui me bouleversait. Je m’obligeais donc à rester et à poser mon regard sur ses épaules de garçon, ses seins aux mamelons glacés, ses hanches étroites et ses fesses tendues, sur son sexe très noir, ses longues jambes, ses genoux tendres, ses chevilles rondes et ses pieds élégants ; et je faisais comme si ce n’était rien alors que c’était tout, tout se jouait là, dans cette pauvre chambre un peu sombre, avec son mobilier misérable et son carrelage disjoint plein d’éclaboussures – et mon cœur était affolé, mon sang brûlant.
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J'éprouvai une double humiliation : j'eus honte de ne pas avoir réussi à être aussi forte qu'en primaire, et j'eus honte de la différence qu'il y avait entre la silhouette harmonieuse et bien habillée de l'enseignante, et son italien qui ressemblait un peu à celui de l'Illiade, et la silhouette toute tordue de ma mère, avec ses vieilles chaussures, ses cheveux ternes et son italien bourré de fautes dues au dialecte.
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Elle était en train de vivre ce phénomène auquel j’ai déjà fait allusion et que, plus tard, elle appela la « délimitation ». Ce fut comme si, me raconta-t-elle, par une nuit de pleine lune sur la mer, la masse toute noire d’un orage s’avançait dans le ciel, et supprimant toute clarté, abîmait la circonférence du cercle lunaire et déformait le disque brillant en le réduisant à sa véritable nature de matière brute et privée de sens. Lila imagina, vit, sentit – comme si c’était vrai – se briser son frère. Devant ses yeux, Rino perdit la physionomie qu’il avait toujours eu, d’aussi loin qu’elle se souvienne, celle d’un garçon généreux et honnête, avec ses traits agréables inspirant confiance, le profil aimé de celui qui depuis toujours, depuis qu’elle avait une mémoire, l’avait amusée, aidée et protégée. Là, au milieu de la violence des explosions, dans le froid, la fumée qui brûlait les narines et la forte odeur de soufre, quelque chose attaqua la structure matérielle de son frère, exerçant sur lui une pression tellement intense que ses contours se brisèrent et que sa matière se répandit comme un magma, révélant à Lila de quoi il était réellement fait. (P 225)
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Cette réponse m'attendrit et m'empêcha de lui annoncer qu'il fallait que l'on se quitte. C'était une décision qui me semblait urgente : l'affection n'était pas l'amour, j'aimais N. et je savais que je l'aimerais toujours. J'avais préparé un discours pour A., je voulais lui dire posément : on a passé un bon moment, tu m'as beaucoup aidée à une époque où j'étais triste, mais maintenant c'est la rentrée et cette année je commence le grand lycée, j'ai de nouvelles matières, ça va être difficile et il va falloir que je travaille beaucoup ; je suis désolée mais il faut qu'on arrête. Je sentais que c'était indispensable et, tous les après-midi, j'allais à notre rendez-vous aux étangs avec mon petit discours tout prêt. Mais il était tellement affectueux et passionné que le courage me manquait, et je repoussais. Le 15 août. Après le 15 août. Avant la fin du mois. Je me disais qu'il était impossible d'embrasser, toucher quelqu'un, se laisser toucher, si on n'avait rien d'autre qu'une certaine affection pour ce quelqu'un [...].
(p. 367-368)
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Vidéo de Elena Ferrante
L'Amie prodigieuse, l'adaptation télévisuelle de la saga littéraire d'Elena Ferrante est de retour pour une troisième saison sur Canal +.
À l'heure où on retrouve Elena et Lila, les héroïnes nées sous la plume de la mystérieuse écrivaine italienne, les deux jeunes femmes sont bel et bien à la croisée des chemins. Celle qui fuit et celle qui reste, le sous-titre de ce troisième opus, n'a pas été choisi au hasard.
Quels choix de vie, quels renoncements, quels arrachements, parfois, faut-il consentir pour accomplir sa destinée individuelle et gagner sa propre liberté, quand on est une femme ? A fortiori une jeune femme pauvre dans l'Italie violente des années 70, entre années de plomb et forfaits de la Camorra ?
Tel est le fil rouge de cette troisième saison, sans doute la meilleure à ce jour depuis le début de la transposition télévisuelle de l'oeuvre littéraire d'Elena Ferrante. À la fois moins empesée et académique que la première, et beaucoup plus ample, du point de vue romanesque, que la deuxième. Une vraie réussite.
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