AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782081291058
319 pages
Flammarion (22/08/2012)
3.72/5   744 notes
Résumé :
L'amour sans le faire

On ne refait pas sa vie, c'est juste l'ancienne sur laquelle on insiste », pense Franck en arrivant aux Bertranges, chez ses parents qu'il n'a pas vus depuis dix ans. Louise est là, pour passer quelques jours de vacances avec son fils dont elle a confié la garde aux parents de Franck.

Le temps a passé, la ferme familiale a vieilli, mais ces retrouvailles inattendues vont bouleverser le cours des choses. Franck et L... >Voir plus
Que lire après L'amour sans le faireVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (217) Voir plus Ajouter une critique
3,72

sur 744 notes
L'Amour sans le faire c'est quand on aime sans le dire. C'est quand on s'étonne de se lire dans un autre différent qui n'a pas son pareil pour penser de concert avec nous. C'est l'amour dans un souffle, un frôlement, un tintement. C'est fuir les non-dits, de ceux qu'un jour on a dits pourtant, en déversant le trop-plein d'un coeur en tempête. C'est partir loin pour retrouver ici ce qu'on connaît si bien et qu'on n'a pas trouvé ailleurs. C'est un langage trop riche pour des silences béants. C'est simple comme dans la vie de tous les jours, entre nostalgie et espérance, c'est pour hier où pour demain.
Commenter  J’apprécie          21429
Ce livre de Serge Joncour m'a laissé une impression mitigée…

Sur le versant positif, il y a la pudeur de cette écriture, par touches, qui jamais ne fait dans le pathétique ou le spectaculaire ou le mélo facile alors même que le sujet s'y prêterait particulièrement et presque " naturellement ".

Il y a aussi cette façon très élégante de traiter le sujet de la difficulté de communiquer entre le personnage principal, Franck (qui vit à Paris) et ses parents (agriculteurs dans le sud-ouest). J'y ai trouvé, malgré l'impossibilité de communiquer concrètement, un réel amour, à tout le moins une réelle tendresse, ce qui n'était pas le cas, ce me semble, d'Annie Ernaux, par exemple, sur une thématique comparable.

À telle enseigne que ce même personnage principal revient, d'une certaine façon, en quête de sens, en quête de lui-même sur ses terres natales, preuve s'il en est besoin, de l'importance que l'auteur (via son personnage principal manifestement fortement inspiré de lui-même) attribue à ce milieu d'origine.

Sur le versant négatif, il y a, selon moi, cette écriture pas très soignée quant au style, avec des formulations un peu passe-partout, voire des répétitions assez peu raffinées qui me donnent une impression de trop grande facilité d'exécution.

Il y a aussi la construction qui fait très " amenée ", horlogerie faite pour sonner à l'heure dite. C'est toujours gênant quand ça se voit beaucoup, au sens propre, ça fait un " deus ex machina " ou, comme on dit " téléphoné ". Donc ce point m'a gênée un peu.

(Exemples de ces points qui me paraissent téléphonés : le fait que Louise et Franck ne se soient jamais côtoyés auparavant, que le motard surgisse précisément à tel moment crucial, que les parents ultra casaniers aient précisément décidé de partir à ce moment-là, qu'une mère laisse si facilement son fils à la garde de sa belle famille, que les Berthiers surgissent eux aussi toujours au bon moment, de même que les sangliers, ou encore que le licenciement survienne précisément à ce moment également. Ça fait beaucoup de coïncidences et de hasards bienvenus sur le chemin de cette histoire.)

Enfin, si le troisième personnage principal, c'est-à-dire l'enfant nommé Alexandre, m'a semblé très crédible, j'ai trouvé que le second personnage principal, Louise, était assez peu convaincant psychologiquement. Je ne sais finalement presque rien d'elle, ni de ce qu'elle pense vraiment, comme si elle n'avait pas été suffisamment creusée, du moins j'aurais aimé qu'elle le soit davantage.

L'histoire, très rapidement, est celle de Franck, expatrié depuis de nombreuses années sur Paris en qualité de caméraman (d'après ce que j'ai compris) dont le couple a capoté depuis longtemps et dont la santé elle aussi défaille.

Il décide de passer voir ses parents avec lesquels il est brouillé depuis dix ans. Parallèlement, une certaine Louise qui végète pareillement dans son existence entreprend de passer quelques jours de vacances…

Je ne souhaite pas en dévoiler davantage pour celles ou ceux qui n'ont pas lu cet ouvrage. Et, comme toujours, gardez à l'esprit que ceci n'est que mon avis, fruit d'une très haute subjectivité, c'est-à-dire, pas grand-chose.
Commenter  J’apprécie          1333
- Pépite, coup de coeur. Ceci n'est pas (seulement) une histoire d'amour, c'est beaucoup plus !

Trois destins. En quelques mots :

- Franck, cameraman récemment frappé par la maladie revient voir ses parents agriculteurs, après dix ans de brouille. Sur la route, il se laisse gagner par ses souvenirs d'enfance auprès de son frère Alexandre, de six ans son cadet.

- Louise est veuve depuis 10 ans, la plaie du deuil reste béante, elle travaille en ville dans une usine "fantôme", avec quelques femmes qui attendent désespérément une commande, un petit quelque chose pour ne pas être payées à ne rien faire, et qui se serrent les coudes pour supporter l'invivable... Louise a un petit garçon, élevé par ses beaux-parents, loin d'elle, à la campagne.

- Cet enfant pétille, déborde d'énergie, d'humour, de joie de vivre.

Bien sûr, ces personnages sont liés, par le passé, par le présent...

Quel dommage que ce titre soit si réducteur, se rapporte si peu à l'atmosphère du livre, et n'en concerne qu'une petite partie, mineure à mes yeux ! Quoi qu'il en soit, si vous voulez une belle histoire sans sirop, laissez-vous tenter, en revanche si vous espérez de l'Harlequinade, ne vous arrêtez pas au titre, vous seriez déçu...

On assiste ici à de jolies rencontres, notamment entre un enfant adorable, bavard, vif, et un adulte qui ne connaît rien aux "petits" et est vite conquis. L'ouvrage est également prétexte à de formidables descriptions réalistes et vivantes du monde rural, de la vie à la ferme (la "vraie", pas celle de la TV), des difficultés du monde ouvrier à l'heure de la crise et des délocalisations, de la spontanéité de l'enfance, des relations parents-fils adulte, etc.

Un petit air de 'A l'angle du renard', et d'un 'vieux' film avec Nathalie Baye que vous reconnaîtrez sans doute si vous lisez le livre (mais chut, ça dévoilerait le suspense...).

De cet auteur, j'avais aimé 'UV', très différent, et le recueil de nouvelles 'Combien de fois je t'aime', dont, là encore, le contenu riche et pertinent n'a strictement rien à voir avec le titre et la couverture neuneus à souhait...
Commenter  J’apprécie          1192
Franck a quitté sa région natale depuis des années et n'a pas pris contact avec ses parents depuis son départ. L'envie soudaine lui prend de les appeler. Quelle n'est pas sa surprise d'entendre un petit garçon prénommé Alexandre répondre au téléphone. Ce prénom lui fait remonter à la surface de nombreux souvenirs car c'est ainsi que s'appelait son frère, mort bêtement dans un accident de chasse. Il ne lui en faudra pas plus pour décider sur un coup de tête d'aller à la rencontre de ce petit garçon et de comprendre ce qu'il fait chez ses parents...
Louise est une jeune femme pleine d'entrain. Elle travaille à l'usine où elle va pointer tous les jours malgré l'arrêt des machines depuis que les commandes ont cessé. Mais ses collègues et elles continuent de s'y rendre, espérant peut-être une reprise de l'activité. Mais, pour le moment, elle ne songe qu'à une chose: aller retrouver son petit garçon Alexandre qu'elle a confié aux parents de Franck. Un petit être prénommé ainsi en mémoire d'Alexandre, son tendre amour, disparu trop tôt...
Ces deux-là vont inévitablement se retrouver dans un lieu qui leur est si cher...

L'amour sans le faire ou la rencontre fortuite de deux personnes réunies autour d'une personne disparue. Franck et Louise sont deux êtres timides, un peu désenchantés, peu ouverts sur la vie mais dont la rencontre fera basculer leur histoire. Il suffit d'un été ensoleillé et d'un petit garçon plein de vie pour qu'ils se découvrent enfin et profitent des petits plaisirs du quotidien. Pudique, sensuel, profondément humain, Serge Joncour nous dépeint en finesse et avec beaucoup de tendresse l'âme humaine qui s'éveille à la vie. Sur une narration alternative donnant la parole à chacun d'eux, on les découvre petit à petit et subtilement, se dévoilant et s'apprivoisant au fil des pages.

L'amour sans le faire... c'est déjà beaucoup...
Commenter  J’apprécie          1177
Loin de moi l'idée de vous dévoiler toute l'histoire, toute cette superbe histoire ! L'auteur a voulu tellement préserver l'intimité de Franck et Louise que je m'en voudrais de m'avancer avec mes gros sabots. Même s'il s'agit d'une ferme.

Roman intimiste, donc, où les 2 protagonistes, se connaissant à peine et se parlant pour la 1ere fois, avancent à pas feutrés dans le domaine de l'autre, osant à peine effleurer leur propre passé à vif et pataugeant dans leur présent écorché. Et ces obstacles, ces pierres d'achoppement, ces accidents terribles de leur parcours ne nous sont révélés que peu à peu.

J'ai parlé d'une ferme. Celle des parents qui deviennent vieux, regrettant la mort de leur fils cadet qui lui, aurait pu la reprendre. Qui refusent de la céder aux voisins gourmands. Qui acceptent avec fatalisme l'éloignement de leur fils ainé.
Ce fils ainé revient, justement, pour quelques jours. Pourquoi ? Il s'était pourtant « juré de ne plus les revoir, de ne plus y foutre les pieds, dans ce trou, tout ce qu'on se dit pour se convaincre qu'on a raison, qu'on est comme neuf, même si on se blesse à penser ça, sans se douter qu'à la longue ça fait un mal fou d'en vouloir aux autres ». Il veut renouer les liens, mais surtout il va faire la connaissance de Louise, l'ex-compagne tant aimée de son frère cadet. Louise qui revient, elle aussi, quelques jours...
La rencontre des coeurs se fera grâce au trait d'union pétillant qu'est le fils de 5 ans de Louise.

Rencontre des coeurs, oui, mais pas (encore) des corps. L'amour sans le faire, c'est bien de ça qu'il s'agit.
Car Louise ne « supporterait plus cette manière d'affoler l'affection, ce risque fou auquel ça expose d'aimer ». Quant à Franck, alors que tout le porte vers elle, il musèle cette attirance, pour lui monstrueuse et sacrilège, puisqu'elle était la femme de son frère.

Alors, l'amour sans le faire ? Oui, si c'est pour exulter dans cette « passion non encore franchie, dans cet amour non réalisé mais ressenti jusqu'au plus intime ».
Oui ! Quand pour moi il s'agit d'entrer dans l'univers brûlant des sentiments retenus que nous livre cet auteur au coeur juste, Serge Joncour.

Commenter  J’apprécie          915


critiques presse (3)
Telerama
27 novembre 2012
On retrouve, dans ce huitième livre de Serge Joncour, sa belle écriture en demi-teinte pour évoquer la précarité des sentiments.
Lire la critique sur le site : Telerama
Lexpress
02 octobre 2012
Serge Joncour est habile à créer une atmosphère feutrée, entre regret du passé, chagrin et introversion, invitant le lecteur au bal des taiseux. […] Qui n'a pas ressenti ces vibrations passe son chemin, les autres rendront grâce à l'auteur de ce doux lamento joliment interprété, finalement tourné vers l'espérance.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Lexpress
30 août 2012
L'ironie mordante de cet écrivain capable du meilleur comme du pire a cédé la place à une justesse de ton nouvelle. Voilà qui donne un formidable roman des origines. Ecrit à la bonne distance, entre espoir et fatalisme.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (329) Voir plus Ajouter une citation
Ne pas pouvoir s'aimer, c'est peut-être encore plus fort que de s'aimer vraiment, peut-être vaut-il mieux s'en tenir à ça, à cette haute idée qu'on se fait de l'autre sans tout en connaître, en rester à cette passion non encore franchie, à cet amour non réalisé mais ressenti jusqu'aux plus intime, s'aimer en ne faisant que se le dire, s'en plaindre ou s'en désoler, s'aimer à cette distance ou les bras ne se rejoignent pas, sinon à peine du bout des doigts comme une caresse, une tête posée sur les genoux, une distance qui permet tout de même de chuchoter, mais pas de cris, pas de souffle, pas d'éternité, on s'aime et on s'en tient là, l'amour sans y toucher, l'amour chacun le garde pour soi, comme on garde à soi sa douleur, une douleur ça ne se partage pas, une douleur ça ne se transmet pas par le corps, on n'enveloppe pas l'autre de sa douleur comme on le submerge de son ardeur. C'est profondément à soi une douleur. L'amour comme une douleur, une douleur qui ne doit pas faire mal.
Commenter  J’apprécie          900
Ne pas avoir d'enfant, c'était se condamner à rester l'enfant de ses parents. Passé quarante ans, si l'on n'a toujours pas de môme, il est sans doute impossible de s'émanciper de sa propre jeunesse, de s'en dégager définitivement, de devenir autre chose pour ses parents que leur enfant. Il faut sans doute attendre de dépasser quarante-cinq, voire cinquante ans pour que tout se dénoue, il doit y avoir un moment où l'on cesse d'être l'enfant de ses parents pour les rejoindre dans une forme de communauté d'âge plus équivalente, un moment où l'on perd cette fraîcheur terrible qui distingue de ses géniteurs, on en vient presque d'égal à égal.
Commenter  J’apprécie          739
Il réessaya une heure plus tard, toujours rien, puis une nouvelle fois en toute fin d’après-midi, là encore pas de réponse, c’était inquiétant ces sonneries qui se perdaient dans le vague, il se représentait ce décor oublié là-bas, le téléphone au fond du couloir, la maison isolée, vide peut-être, par distraction il revisitait mentalement l’endroit mais finalement ce coup-ci on décrocha, une petite voix de môme à l’autre bout du fil qui lui lança :
– Allô, c’est qui ?
Cette intonation solaire, cette voix de gosse improbable, elle lui fit tout de suite penser à celle de son frère, mais ça ne se pouvait pas, bien sûr que ça ne se pouvait pas, il y avait bien longtemps qu’Alexandre n’était plus un enfant, et surtout il était mort depuis dix ans. Par pur réflexe il hasarda
-Alexandre ?
-Oui, et toi c'est qui ?

Commenter  J’apprécie          290
Chaque fois qu'un chien mourait on en prenait un nouveau, jusqu'au jour où vient le chien ultime, celui dont on sait qu'il nous survivra, que celui-là à coup sûr vivra plus loin que soi. Ce chien-là du coup on ne le regarde plus de la même façon que les autres, on en devient presque envieux, on passe son temps à déjouer cette idée de la peine qu'on lui fera en partant avant lui.
Il y a cinq chiens dans la vie d'un homme.
Commenter  J’apprécie          442
Dans l'enfance on existe que par son prénom, on ne se fait jamais appeler que comme ça, par son prénom, à moins d'avoir la fantaisie d'un diminutif. La toute première fois qu'on entend son nom en entier, qu'on se voit y répondre, en général, c'est que les choses sérieuses commencent, ça peut faire peur au début
Commenter  J’apprécie          570

Videos de Serge Joncour (72) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Serge Joncour
À l'occasion du Forum des libraires 2023, Anna Pavlowitch, directrice des éditions, présente la rentrée littéraire d'Albin Michel - @VideoAlbinMichel
Au programme de la rentrée d'automne 2023 : - Psychopompe d'Amélie Nothomb - À Dieu vat de Jean-Michel Guenassia - Le Pavillon des oiseaux de Clélia Renucci - Les Heures heureuses de Pascal Quignard - Chaleur humaine de Serge Joncour - L’Épaisseur d'un cheveu de Claire Berest - Les Amants du Lutétia d'Emilie Frèche - Les Grands Enfants de Régis de Sà Moreira - Paradise Nevada de Dario Diofebi - Illuminatine de Simon Bentolila - Le Diplôme d'Amaury Barthet
0:00 Introduction 0:16 Que vous évoque la rentrée littéraire ? 0:59 Selon vous, est-ce un risque de publier des primo-romanciers en période de rentrée littéraire ?
Un événement @livreshebdo_ avec le partenariat de @babelio
+ Lire la suite
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus



Lecteurs (1557) Voir plus



Quiz Voir plus

Nature humaine : Serge Joncour

Les événements du roman se déroulent entre 1976 et 1999

VRAI
FAUX

10 questions
28 lecteurs ont répondu
Thème : Nature humaine de Serge JoncourCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..