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Céline Schwaller (Traducteur)
EAN : 9782864243533
647 pages
Editions Métailié (12/08/2000)
3.91/5   46 notes
Résumé :
Non, ce n'est pas une erreur d'impression ! Lorsque vous lisez la table des matières de ce volumineux roman, il s'ouvre bien sur... le livre trois et se poursuit par le livre un ! Et dès les premières lignes, vous êtes bien propulsé dans une histoire déroutante, sans dessus ni dessous. Normal : Lanark, le héros, est amnésique. Dans le chaos le plus kafkaïen, il erre dans un Glasgow froid et sombre, entre sa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Le double récit de l'effondrement d'un homme et d'une civilisation par incapacité à aimer

Publié en 1981 (et en 2000 en français chez Métailié), le premier roman d'Alasdair Gray est de ces oeuvres "coups de tonnerre" qui marquent l'histoire de la littérature. Mosaïque complexe, mêlant des registres narratifs extrêmement différents, et pourtant gardant toute sa lisibilité, "Lanark" se compose de quatre livres, présentés dans l'ordre 3-1-2-4, d'un interlude et d'un épilogue (situé... 65 pages AVANT la fin).

Le livre 3, récit aux confins du fantastique et de l'onirique, a pour protagoniste Lanark, amnésique se découvrant soudain dans la ville d'Unthank, sombre et désenchanté démarquage du Glasgow des années 70, dont les habitants, pourtant soutenus par un welfare state absurde par moments et sans doute déjà presque exténué, développent d'étranges maladies métaphoriques, qui les tuent pourtant tout à fait réellement. Affligé de la "peau de dragon" (dans laquelle le malade se recouvre progressivement d'une carapace jusqu'à mourir à l'intérieur de celle-ci, coupé du monde), Lanark parvient à atteindre l'Institut, gigantesque hôpital en charge du traitement de ces affections, avec un faible taux de succès il est vrai. Sauvé malgré tout, un "oracle", financier repenti, tente alors de lui rendre le récit de son passé...

Les livres 1 et 2 composent le récit de l'oracle, racontant la vie du jeune Duncan Thaw (qui POURRAIT donc être Lanark - sans qu'il y ait certitude) sous la forme d'un "classique" et passionnant roman d'apprentissage, dans lequel l'enfant écossais de la Seconde Guerre Mondiale tente de devenir un artiste reconnu, avant d'échouer plutôt misérablement.

Le livre 4, récit fantasmagorique du retour de Lanark, de l'Institut à Unthank, le voit tenter désespérément d'atteindre une sorte de bonheur personnel tout en sauvant la ville d'Unthank du sombre destin qui lui semble promis, alors que désormais la "créature" (le capitalisme libéral débridé) se déchaîne partout...

Soixante-cinq pages avant la fin, donc, l'extraordinaire épilogue voit la rencontre de Lanark avec son auteur, qui lui expliquera à la fois certains tenants et aboutissants de son histoire, tout en indiquant avec précision ses sources, ses emprunts, ses plagiats et ses "non-plagiats", pour un moment vertigineux de technique littéraire, renvoyant d'ailleurs explicitement au Kurt Vonnegut du "Breakfast du champion"...

Résonnant puissamment de Kafka, de Cortazar, de Joyce, de Vonnegut, ou encore de Mervyn Peake et de William Blake, influence majeure reconnue par Iain Banks, cette oeuvre essentielle d'un romancier qui est aussi un grand artiste plasticien nous confie avec magie le double récit et le feu d'artifice métaphorique de l'effondrement d'un homme et d'une civilisation par incapacité profonde à aimer.
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Lanark est un monde, un livre qui se voit autant qu'il se lit, une tour de Babel de styles et d'émotions, un livre alternativement passionnant, désespérant, déroutant et fascinant.

Extrait de l'épilogue - rencontre entre Lanark et son auteur :
«- Quand Lanark sera terminé (je donne votre nom à l'oeuvre), il comportera grosso modo deux cent mille mots et quarante chapitres, et il sera divisé en livres Trois, Un, Deux et Quatre.
- Pourquoi pas Un, Deux, Trois et Quatre ?
- Je veux que Lanark soit lu dans un certain ordre, mais en fin de compte, pensé dans un autre. C'est une vieille technique. Homère, Virgile, Milton et Scott Fitzgerald l'ont utilisée. Il y aura également un prologue avant le Livre Un, un interlude au centre et un épilogue deux ou trois chapitres avant la fin. »

Débutant et concluant presque le roman, les livres Trois et Quatre racontent donc l'histoire d'un homme nommé Lanark, tentant de vivre dans une civilisation qui s'effondre.
Lanark est un homme à part, amnésique, incompréhensible et incompris. Il a du mal à saisir le monde, le temps, les relations, les objets et ses propres sensations.

Lanark vit en guettant la lumière à Unthank, une évolution lugubre et kafkaïenne de Glasgow, une ville dans laquelle le soleil ne brille que deux à trois minutes par jour et dont les habitants sont atteints de maladies fantastiques mais mortelles, avec des symptômes de « peau de dragon, bouches, mollesses ou rigidité gazouillante ». En voulant échapper à son sort, Lanark passe dans une autre dimension et se retrouve dans un gigantesque Institut, dédale fantasmagorique où l'on fait quelques tentatives pour guérir ces affections bizarres.

Le livre Quatre raconte la sortie de l'Institut, le chemin du retour de Lanark à Unthank. Manipulé, il va tenter de sauver sa famille et sa ville, qui risque d'être engloutie par la cupidité de la « créature et de ses organes», métaphore goulue du capitalisme dominant.

Les livres Un et Deux – au centre du roman - sont l'enfance et la jeunesse de Duncan Thaw, racontés par un oracle à Lanark comme étant sa propre histoire. Duncan Thaw rêve d'être reconnu comme un artiste génial, fantasme dont il s'approche de manière fugace ; mais, handicapé par son incapacité à ressentir les émotions, à aimer et être aimé, il va sombrer dans un misérable naufrage.
« le chagrin tiraillait un coin presque inconscient de son esprit, tel un chiot essayant d'attirer l'attention de son maître en tirant le bas de son manteau. »

Dans l'épilogue de Lanark, épilogue brillant et drôle finalement situé quatre chapitres avant la fin, Lanark rencontre son auteur qui lui donne des clés de ce livre, tout en livrant un index des plagiats « diffus et enchâssés », des « notes critiques qui épargneront aux chercheurs universitaires des années de labeur ».

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Lanark. Qu'en dire?

La première partie (intitulée Livre 3) est assez déroutante mais on entre facilement dans l'histoire qui offre quelques bons moments. Lanark est un personnage intéressant. Des dragons dans un livre qui n'est pas de la fantasy est original (le livre en lui-même est inclassable).

J'ai surtout aimé les Livres 1 et 2 qui suivent. L'oracle y relate la vie de Duncan Thaw. Celui-ci aurait pu être le personnage d'un livre de Paul Auster. Un de ceux qui n'a pas de chance dans la vie, tourmenté, incompris, etc.

Je n'ai pas obtenu les réponses à toutes mes questions mais bon, j'ai entamé le Livre 4 avec enthousiasme.

Après le retour de Lanark et Rima à Unthank j'ai poursuivi ma lecture les sourcils froncés (pas confortable du tout). J'ai dû perdre le fil ou décrocher, je ne sais pas. Quoi qu'il en soit, mis à part la divertissante partie sur la rencontre avec le "créateur" je n'ai pas été convaincue par les 5 derniers chapitres. Je reste assez déçue de la fin.

Je crois néanmoins qu'il mérite une deuxième lecture. Alasdair Gray est un auteur hors du commun et ce livre m'a donné très envie de lire les autres.

Ce livre figure dans les 1001 livres qu'il faut avoir lu dans sa vie (sous la direction de Peter Boxall), je suis bien d'accord.
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"Lanark" est considéré comme l'un des romans culte de la littérature écossaise de la fin du XXème siècle. En ce qui me concerne, la première réflexion qui m'est venue à l'esprit en refermant ce livre, c'est qu'il est à la fois complètement original et surprenant, tout en étant riche de nombreuses références : on pense, en alternance, à Kafka, à Orwell, à Lewis Caroll..., pour ne citer qu'eux.
Je n'ai aucun mérite à citer ces quelques illustres plumes : l'auteur lui-même, dans un épilogue placé, comme toutes les parties de son récit, de façon fantaisiste (le livre III ouvre le récit, pour être suivi du prologue qui précède le livre I, et tout est à l'avenant) énumère de manière exhaustive toutes les oeuvres qui l'ont inspiré lors de la rédaction de "Lanark". Mais il le fait avec beaucoup d'humour et d'auto-dérision, se plaçant comme un observateur qui raillerait son propre travail d'écrivain en prenant ses distances vis-à-vis de la fiction qu'il est train d'élaborer...

Le propos et l'atmosphère de "Lanark" ne sont pourtant guère joyeux ! Nous accompagnons Lanark (puisque le titre de ce roman est aussi le prénom de son personnage principal) qui, en début de récit, se trouve dans un train désert le conduisant jusqu'à une ville froide, obscure et industrielle, qui n'est pas sans évoquer Glasgow. A son arrivée, il est accueilli par un individu morne et antipathique qui le mène au bureau de l'allocation où il doit s'inscrire pour percevoir de l'argent. Amnésique, notre héros ignore ce qui l'a amené dans ce lieu à l'atmosphère sinistre et poisseuse, tout comme il n'a aucun souvenir de son passé. Il finit par faire la connaissance, dans un café où il se rend souvent et depuis le balcon duquel il tente d'apercevoir la lumière du soleil, d'un groupe de jeunes gens parmi lesquels Rima, avec qui il noue une étrange relation.

L'ambiance dont est imprégnée "Lanark" est un curieux mélange... tantôt glauque, tantôt absurde, ou surnaturelle, parfois tout cela à la fois, elle intrigue le lecteur, qui, curieux, n'a plus qu'à se laisser prendre par la main pour traverser les différents univers imaginés par Alasdair Gray (dont on devine qu'ils sont plus ou moins inspirés du monde réel), et tenter de comprendre où il veut l'emmener. Certains passages se teintent davantage de réalisme, quand d'autres verseraient presque dans la science-fiction...
On constate entre les diverses parties du roman, dont certaines relatent a priori des histoires distinctes, des correspondances qui tissent entre elles un lien qui reste malgré tout ténu.

Dans les passages plus "réalistes", nous suivons le destin de Thaw Duncan de son enfance à ses années de jeune adulte, lorsqu'il tente en vain, poursuivi par une malchance incroyable, de se réaliser en tant qu'artiste peintre. Asthmatique, solitaire, maladroit mais parfois aussi présomptueux, dénué de tout sens de l'humour, angoissé, détestant le monde, sa vie et lui-même, il a de nombreux points communs avec Lanark, dont il est une sorte d'alter ego.
Ceci dit, nous ne saurons jamais le fin mot de l'histoire : "Lanark" est-il le récit du cauchemar d'un jeune homme souffreteux et malheureux, dans lequel il exprime ses angoisses de façon fantasmagorique ? Ou bien celui de son passage dans l'au-delà à l'issue de son suicide ? N'est-il finalement que l'expression délirante mais parfaitement maîtrisée d'un auteur qui se joue de nous sans se prendre lui-même au sérieux, et ce pour notre plus grand plaisir ?

Lire "Lanark" est une expérience étrange, qui bouscule et étonne : les pirouettes de l'auteur, qui remet en question à intervalles réguliers la légitimité de son oeuvre, comme si tout cela, finalement, n'était que "pour rire" vous font passer du rire à l'angoisse, et vice-versa...
J'en garderai le souvenir d'un superbe roman tout en trompe l'oeil, une ode à la création littéraire comme source de jouissance avant tout.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Un roman peu connu, bizarre et complexe, alternant les aventures de littérature post-moderne qui ont une certaine proximité avec matrix (pour ne rien dévoiler de plus), la fantaisie et la science-fiction des plus perturbantes, mais avec également le pamphlet hippies très inspiré 70's, puis enfin le roman réaliste avec un récit de jeunesse passionnant qui décroche un prix d'authenticité. Il faut dire que le personnage du jeune Thaw n'est pas du genre facile.

"Il inventa un asticot appelé le Pucepou [...] finalement il n'en restait plus qu'un, un géant enroulé autour de l'équateur comme un vers autour d'un galet. le corps du dernier Pucepou contenait la chair de tout ce qui avait vécu un jour. Il était satisfait"

Plutôt qu'une romance ont aura plutôt la camaraderie amoureuse dans la quête d'une altérité. Plutôt que le misérabilisme du mal-être de l'artiste, une dérision pleine de fraîcheur et des mondes parallèles. Et en contrepoint d'un soleil vert lointain, le monde actuel à peine exagéré. le vrai sujet du roman est en lui même une énigme, même si nombre de fantaisies temporelles laisse augurer que le délitement du temps est une préoccupation.

"Elle ne semblait pas courir, mais ses enjambées couvraient de longues distances. Il la prit par le coude et hoqueta : Comment tu fais pour aller si vite ?
Elle s'arrêta et le dévisagea.
"C'est facile, en descente.
-On monte
-Tu es fou."
"Et si on marchait chacun d'un côté de la ligne mais en se tenant la main ? Comme ça, quand l'un de nous descendra, il sera stabilisé par celui qui monte"

Le volet "social" en situation de Tatcherisme dispose de son propre chapitre. Il est sans complaisance envers l'invasion du marché et la surindustrialisation.

"Les fabricants produisaient, de façon inattendue, en quantité suffisante pour tout le monde. Aucune récolte n'était perdue, aucune mine épuisée, aucune machine cassée, mais la créature a déversé des montagnes de nourritures dans l'océan parce que les affamés ne pouvaient pas payer un prix rentable pour cette nourriture, et les enfants du cordonnier allaient pieds nus parce que leur père avait fabriqué trop de chaussures. Et les fabricants ont accepté ceci comme s'il s'était agi d'un tremblement de terre"

Par bien des aspects tout ceci se rapproche de beaucoup de expérience du quotidien, les changements de ton successifs ne se font pas toujours au détriment du réalisme.


Les auteurs de science-fiction ont en propre de pouvoir librement interroger les conditions d'existence et cela ne fait pas honneur aux littérateurs de la mettre au rang des seconds couteaux. Lorsque un tel chef-d'oeuvre parle autant au contemporain on lui pardonne aisément toutes ses longueurs et maladresses.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
The key was small and precise, yet in its use completely general and completely particular. Once found it would solve every problem : asthma, homework, shyness before Kate Caldwell, fear of atomic war ; the key would make everything painful, useless and wrong become pleasant, harmonious and good. Since he thought of it as something that could be contained in one or two sentences, he had looked for it in the public libraries but seldom on the science or philosophy shelves. The key had to be recognized at once and by heart, not led up to and proved by reasoning. Nor could it be an article of religion, since its discovery would make churches and clergy unnecessary. Nor was it poetry, for poems were too finished and perfect to finish and perfect anything themselves. The key was so simple and obvious that it had been continually overlooked and was less likely to be a specialist's triumphant conclusion than to be mentioned casually by someone innocent and dull.
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Lanark n'arrivait pas à dormir. Allongé à la limite de l'éclat lumineux qui entourait l'homme malade, il tourna le dos à la tête osseuse et fit fonctionner la radio sous l'oreiller. Munro avait dit que son institut manquait de personnel, mais celui-ci semblait très nombreux. En dix minutes, Lanark entendit appeler quarante médecins différents, sur un ton indiquant l'urgence, pour leur demander de se rendre dans des lieux et d'exécuter des tâches qu'il était absolument incapable de se représenter. L'une d'elles disait : "Le Dr Gibson est prié de se rendre au cloaque. Il y a résistance sur le bord nord." Une autre disait : "La chambre R-60 demande un ostéopathe. Cas de gazouillis. Que tout ostéopathe libre se rende immédiatement à la chambre de détérioration R-60." Lanark fut fortement décontenancé par un appel qui disait : "Ceci est un avertissement aux ingénieurs de la part du Professeur Ozenfant. Une salamandre explosera en chambre 11 à approximativement 15 h 15." Il finit par éteindre la clameur et tomber dans un demi-sommeil agité.
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A good life means fighting to be human under growing difficulties. A lot of young folk know this and fight very hard, but after a few years life gets easier for them and they think they've become completely human when they've only stopped trying. I stopped trying, but my life was so full of strenuous routines that I wouldn't have noticed had it not been for my disease. My whole professional life was a diseased and grandiose attack on my humanity. It is an achievement to know now that I am simply a wounded and dying man.
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Lanark se pencha sur la table et dit :
"Vous voulez dire que toutes ces heures passées à lire cette saloperie de livre n'ont servi à rien?
- Non, non, non, mon cher, elles ont été très profitables ; elles m'ont montré quel genre de médecin vous êtes et quel genre de patient vous devez traiter. Vous possédez des couches d'endurance flegmatique qui font de vous un parfait tampon pour ces tristes femelles intelligentes dont l'imagination dépasse la force.
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J'étais consterné à l'idée de n'avoir rien à faire à part me souvenir d'une vie semblable. Je voulais que la folie masque ces souvenirs avec les tons et les couleurs vives d'une illusion, quand bien même elle aurait été monstrueuse. J'avais la conviction romantique que la folie était le moyen de sortir d'une existence insoutenable.
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