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EAN : 9782100766079
144 pages
Dunod (07/03/2018)
3.68/5   28 notes
Résumé :
Une révolution philosophique et éthique est en cours: la frontière entre l'humain et l'animal disparaît. Darwin avait déjà révolutionné l'idée que nous nous faisions de notre place dans la nature. La science découvre aujourd'hui que les animaux pensent, peuvent apprendre, transmettre et qu'ils sont des êtres sensibles. Dans cet ouvrage, Louis Schweitzer, président de la fondation "Droit animal, éthique et science" et Aurélien Barrau, philosophe et astrophysicien,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Voilà un débat intelligent, et dépassionné sur le statut de l'animal.

Les deux auteurs échangent sur le sujet en adoptant un point de vue complémentaire et nourrissent leurs réflexions des apports de leur interlocuteur : une dialectique platonicienne, à ce ci près que l'illustre philosophe menait le débat avec suffisamment d'adresse pour que l'élève ne se sente pas manipulé. Ici chacun trace sa propre voie. L'opposition peut se manifester, mais dans le respect de la parole de l'autre et toujours en argumentant.

Tout l'intérêt vient du fait qu'Aurélien Barrau, et Louis Schweitzer sont tous les deux convaincus de la nécessité de faire changer les comportements (qui pourrait défendre ou justifier le fait de faire souffrir les animaux?. Mais les principes éthiques qui les animent n'ont pas les mêmes origines ni les mêmes objectifs.

Qu'est ce qui différencie l'animal de l'homme? La question peut sembler simple, presque naïve et pourtant : 

« La frontière entre elle vivant et le non vivant, comme entre l'homme et l'animal, a été fragilisée par le progrès des sciences »

Pour corser le débat, de quoi parle t-on quand on parle de l'animal. de l'espèce,? ou des individus. qui la composent? C'est très différent de s'inquiéter de la raréfaction d'une communauté animale avec pour enjeu une dégradation de la biodiversité, ou de s'indigner des conditions de vie des animaux destinés à la consommation humaine.

Bien entendu, il est impossible de faire l'impasse sur les mouvements qui excluent la consommation des produits animaux, du végétarisme au véganisme. Mais doit-on être végétarien pour défendre les droits des animaux? Les conditions de vie et de mort ignobles des poules et des veaux, ne pourraient-elle pas être améliorées, dans le respect de la vie , ne pourrait-on pas réduire la consommation de viande sans la faire disparaître? Voeux pieux, qui font abstraction des intérêts financiers (ceci est mon humble avis).

Autre question : quelles espèces protéger : les chiens, les chats, les vaches, les mammifères. Ok. Quid des poissons? Quid des moustiques qu'Albert Schweitzer écrasait enAfrique mais respectait en France? L'absence de sensibilité de l'huitre n'est plus un argument : il suffit de verser quelques gouttes de citron sur le mollusque pour s'en convaincre. Cela dit , on progresse, les mêmes arguments étaient applicables aux prématurés qui subissaient les soins médicaux sans précaution, n'étant pas censés ressentir la douleur.

140 pages, c'est court, mais le dialogue est suffisamment bien mené pour que soit passé au crible les notions essentielles.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Petit ouvrage didactique, éthique, philosophique L'animal est-il un homme comme les autres (au titre volontairement provocateur) se veut un dialogue entre Louis Schweitzer (le petit neveu d'Albert Schweitzer), connu pour être l'ex PDG de Renault mais moins connu pour son engagement associatif, notamment au sein de la Fondation droit animal, éthique et sciences, association dont l'objectif est d'améliorer la condition animal en faisant évoluer les lois au regard des nouveaux acquis scientifiques, et Aurélien Barrau, astrophysicien français, philosophe, (un homme passionnant à écouter, je ne peux que vous conseiller d'aller regarder sur Internet des retransmissions de ses interviews ou conférences, que ce soit sur l'avenir de l'Homme ou les trous noirs !), militant, lanceur d'alerte (ces termes sont bien réducteurs) sur la catastrophe qui nous attend si nous ne changeons pas notre rapport au monde (même si c'est déjà trop tard, peut-être peut-on limiter les dégâts). Cet ouvrage est découpé en plusieurs petits chapitres, où les deux hommes se répondent, échangent leur point de vue (qui ne convergent pas toujours, ce qui est intéressant ! ) sur la représentation que nous avons des animaux. Un élément les unit absolument : la plupart des animaux sont des êtres “sensibles” pour Louis Schweizer, “sentients” pour Aurélien Barrau (contraction entre sensible et conscient). Ces deux hommes s'appuient ici sur les apports de la science. Oui un animal ressent la douleur, et a conscience du monde qui l'entoure. L'Homme n'est qu'une espèce parmi tant d'autres, et il faut en finir avec une vision anthropocentrée si nous voulons survivre. Les deux hommes se battent pour la reconnaissance des droits des animaux : à la non-souffrance, mais aussi au bien-être, voire au bonheur, ce qui est totalement antinomique de nos pratiques d'élevage intensif actuelles. Faut-il arrêter de manger de la viande ? Voilà une question très à la mode, qui divise. Que chacun se la pose en son âme et conscience (Louis Schweitzer est d'ailleurs plus modéré qu'Aurélien Barrau à ce sujet).
Difficile de résumer ce dialogue passionnant, émaillé de rapports scientifiques, de lois pour en étayer le propos. Merci à des individus comme Messieurs Schweizer et Barrau d'éveiller nos consciences de manière aussi claire et intelligente.
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Je suis toujours fortement touché par Aurélien Barreau. Ses vidéos comme ses écrits viennent chercher la part la plus sensible, la plus créative de moi même pour leurs faire effectuer quelques pas vers plus de conscience.
Ce livre là ne fait pas exception.
Elevée carnivore dans un village avec des animaux de basse cours le mieux traités possible, mais est ce suffisant, j'y ai appris à faire les gestes mortels, à tuer rapidement, avec le moins de souffrance possible. Donc sans "l'inconscience" de ce qu'il se passe. Proche de la nature mais avec une vision utilitariste d'elle.
Avec ma formation en soins palliatifs pour humain, j'ai réalisé qu'accompagner la mort d'un animal non humain rendait sa mort plus longue et non l'inverse. Comme si mourir en conscience et accompagné pour eux aussi était possible.
Je suis devenue végétarienne par soucis d'humanité, quand j'ai appris ce que "coûtait" la production de kilos de viande. Pour lutter contre la faim (humaine) dans le monde.
Une fois végétarienne, et seulement là, j'ai pu déconstruire l'idée de cette nature au service de l'humanité et remettre en question l'utilitarisme. Comme si pour pouvoir avoir accès à l'empathie j'avais eu besoin d'arrêter de consommer les autres animaux.
Je ne sais pas par ou notre société va passer pour répondre aux enjeux actuels. Je ne sais pas non plus par où elle devrait passer pour que les choses fonctionnent correctement. Pour beaucoup d'individus comme le souligne Aurélien Barrau c'est déjà trop tard. Mais je pense que chaque pas fait dans la bonne direction c'est déjà ça, les pressions actuelles étant trop fortes pour le changement nécessaire le coté légal ne suffira sans doute pas.
Merci aux auteurs dont Louis Schweitzer que je découvrais ici d'avoir nourri ma réflexion.
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Depuis toujours les conditions animales sont médiocres, nous le savons tous. Je suis toujours à la recherche de livres traitant la cause animale et il y a peu, j'ai découvert celui-ci!
Nous ne parlons de la place des animaux dans notre société directement, on cherche plutôt à cerner la société, les Hommes pour savoir pourquoi les animaux n'en font pas partis. Devraient-ils avoir des droits ou pas? Telle est la question que l'on se pose durant la lecture. .
Nous suivons, en tant que lecteur, la correspondance entre Aurélien Barrau et Louis Schweitzer. Ça aurait pu être un livre que j'affectionne car les multiples questions qu'ils se posent sont intéressantes mais... Ça n'est pas le cas! .
Louis Schweitzer, président de la Fondation "Droit animal, éthique et science" nous dit ouvertement et sans aucune gêne qu'il mange de la viande. Ça m'a énormément déçu!
Comment peut-on défendre les animaux, parler de sensibilité, de révolution éthique alors que l'écrivain-meme consomme de la viande? C'est le monde à l'envers
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Deux points de vue complémentaires sur notre relation avec les animaux (dont nous sommes, ne l'oublions pas !).
Des approches différentes sur des solutions ou pistes de solutions.
Tantôt progressif (la notion de "loi souple" que je ne vous divulgacherai pas), tantôt disruptif ("loi dure").
En tout cas, des échanges éclairants, qui font réfléchir, sans faire culpabiliser outre-mesure (juste ce qu'il faut pour rester audible si vous êtes comme moi un "mangeur de viande" sans être un "carnassier viandard")

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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
On oppose souvent la nécessité de nourrir la planète au sort des animaux d'élevage. A tort. L'élevage industriel, développé en Occident et se répandant à présent dans le monde entier, aggrave la situation alimentaire mondiale, car elle absorbe une quantité considérable de végétaux riches en protéines, comme le soja ou le mais. II faut en effet, selon les espèces, de 3 à 20 kg de protéines végétales pour produire 1 kg de protéines animales. Plus d'un milliard d'êtres humains souffrant aujourd'hui de nalnutrition pourraient être convenablement nourris si ces protéines végétales étaient affectées à la consommation humaine et non à la nourriture des animaux de l'élevage industriel.
P89
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le statu quo " chacun fait ce qu'il veut", qu'il s'agisse de manger de la viande ou de chasser pour le plaisir, omet qu'une tierce personne est concerné : l'animal. Dès que la condition d'être "sentient" de ce dernier est connu, il est impossible de l'exclure de l'équation. C'est une question de cohérence autant que de décence.
[Aurélien]
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Videos de Aurélien Barrau (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Aurélien Barrau
Rencontre avec l'astrophysicien Aurélien Barrau à l'occasion de la parution de "L'hypothèse K, la science face à la catastrophe écologique", aux éditions Grasset.
Résumé : Sortir la science de ses mauvaises habitudes, tel est le projet de ce bref et révolutionnaire essai. Face à la catastrophe écologique, la science est utilisée pour donner une réponse essentiellement « ingénierique» : technologie à tout prix, algorithmes envahissants, machines toutes-puissantes. Cela constitue le pire des choix. Si elle peut jouer un rôle salvateur, c'est, tout au contraire, en contribuant à un renouveau radical des symboles et des valeurs. En réinventant le sens du monde. Elle se révèle essentielle dans le constat du délitement : les espèces disparaissent, les populations s'effondrent, la pollution et la chaleur tuent, la planète devient inhospitalière… Elle demeure pourtant incapable de choisir la direction souhaitable. Considérée comme un simple outil, elle ne pourra que contribuer à accélérer l'effondrement. Comme l'écrit Aurélien Barrau, nous ne tenons pas assez compte des rêves des chiens. A partir de ce qu'il appelle « l'hypothèse K. », un laisser-faire entraînant une prolifération technique exponentielle, ce texte suggère de réinvestir la science de l'immense charge poétique qui lui a été déniée. Et cela afin de la libérer, de lui rendre son pouvoir bénéfique. Un plaidoyer pour une science nomade, tzigane ou touareg, humble et intransigeante. Une science déviante et fière de l'être !
Merci David Even pour la captation et le montage !
@aurelien_barrau @editionsgrasset7893
#science #aurelienbarrau #barrau #ecologie #librairie #millepages #librairiemillepages
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