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EAN : 9782843045950
591 pages
Zulma (07/02/2013)
4.05/5   40 notes
Résumé :
Tout commence à travers la vive émotion de Mallika, une fillette entourée et choyée dans une famille indienne qui eût été traditionnelle sans l’absence du père. Padma, sa mère adorée, garde depuis des années un brûlant secret. Mais elle n’en est pas la seule détentrice. Tout au long de ce roman polyphonique, chacune – mère, tante, amies ou voisines – nous révèle une part du mystère, plus ou moins assaisonné de fantaisie, comme le ferait une cuisinière jalouse de ses... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Nous sommes dans la grande littérature au coeur de ce magnifique roman polyphonique. Un bonheur véritable de lecture.

L'auteure à un sens profond de la psychologie de chacun de ses personnages. C'est l'histoire d' une jeune maman du nom de Padma. Elle vit seule à Delhi, avec sa fille Mallika, 13 ans. Elle a suivi de brillantes études, a obtenu un doctorat et enseigne. Padma vit avec un terrible secret à propos du père de sa fille. Sa fille, elle chérie par sa tante Shantamama, se dit à elle seule, qu'elle connaît son père absent certes, jamais vu, mais elle a découvert une photo au fond du coffre à saris et donc c'est ainsi qu'elle lui parle, lui raconte sa vie tout en inventant la sienne.

Chapitre après chapitre, voix est donnée à Madhou et Anouradha, les voisines et amies de Padma, à sa soeur, à sa mère et à Mallika. Ainsi avec la parole de chacun, nous est révélé petit à petit, le secret qui croit être si bien gardé ! Chacun dévoile en se racontant, une partie du puzzle et alors que nous croyons tout comprendre, tout savoir, une nouvelle page, une nouvelle voix et un nouveau rebondissement s'annonce. Chacun se fait sa réalité, s'invente une vérité, mais quelle est-elle réellement ?

Oui c'est souvent comme cela nos vies, on croit savoir, comprendre l'autre mais ne croyez-vous pas que trop souvent on se permet de parler pour lui au lieu de l'écouter ?..... et là rien ne va plus.

Les femmes de ce roman, car oui il s'agit de paroles de femmes, ont eu très souvent le don de m'énerver au fil des pages, leurs jugements trop hâtifs sous l'impulsion de colères incontrôlées sont insupportables parfois ! Mais en même temps, sous la plume magicienne de l'écrivaine, je les entendais bien leurs voix, leurs plaintes, leurs peurs ... pour les avoir aussi vécus comme nombre de femmes ... Cependant ...

Ces portraits d' hommes, pères, maris ... ne sont-ils pas décrit de manière trop caricaturale ? La question mérite d'être posée je trouve. Non pas que je défende certains hommes justement trop détestables par leurs comportements sexistes et autres que l'on rencontre dans ce roman, cela est une chose trop réelle et regrettable ... non je reste juste très sensible au final de l'histoire, à la version finale de l'homme à la fois coupable et victime !

Se livre ne se raconte pas, il se lit tout simplement. Et pour aller plus loin, je trouve qu'il pourrait être étudié dans les lycées au même titre que nos éternels classiques car il est sujet de belles analyses psychologiques, culturelles et sociales !
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Quel pensum! le seul argument pour en venir à bout est son statut de lecture commune....
C'est long, bavard, confus.
Il faut d'abord se créer des repères dans le kaléidoscope familial et relationnel d'un petite communauté indienne qui gravite autour de Padma, une jeune femme instruite qui élève seule sa fille Mallika. Tout le propos tourne autour du père de la fillette. Disparu? Mort?. Tout à tour les femmes prendront la parole pour donner leur version de l'histoire. Et l'on va découvrir que de mensonges en serments, la situation est devenue inextricable. Lorsque Mallika atteint ses treize ans, tout ce passé fait irruption dans sa vie.

Cela aurait pu être un témoignage passionnant de la condition féminine indienne de nos jours, qui, ayant accès à l'éducation, a en mains les clés d'une véritable autonomie. Et l'on découvre que non. Ces femmes restent cantonnées dans la gestion des tâches ménagères, subissant les pulsions hormonales de leurs maris, et les grossesses qui vont avec, et acceptant le joug de belles-mères odieuses. On en frémit de rage. Si l'on fait le parallèle avec les Trois Femmes Puissantes de Marie N'diaye, où les hommes endossaient aussi le rôle du nu, on avait au moins en contrepartie de sacrées nanas pour prendre les choses en main.

Encore une fois, c'est long à démarrer. Puis long à lire. J'avoue m'être endormie plusieurs fois au bout de quelques paragraphes.

Un bon sujet. Une forme à revoir
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Après « Mes seuls dieux », un recueil de nouvelles, le deuxième ouvrage d'Anja Appachana est enfin traduit en français. Quelle merveille que ce livre, dont on ne veut tout simplement pas sortir, et ça tombe bien, car il fait 589 pages !
Avec l'Année des secrets, nous sommes plongés au coeur de la société indienne, ses traditions, ses coutumes, ses archaïsmes, ses évolutions – toujours dans la douleur – ses rebelles, ses martyres.
Ce sont en quelque sorte les coulisses de la société puisque les narratrices sont uniquement des femmes et que les femmes, ce livre nous le démontre encore une fois, n'occupent pas le devant de la scène dans la société indienne.
1 histoire de vie, 6 femmes de 3 générations différentes pour le raconter, avec chacune son angle de vision, sa personnalité, les faits qu'elle connait, les secrets qu'elle détient. Comme chaque narration constitue une sorte de long monologue, l'interlocuteur privilégié de chacune de ces femmes/fillettes reste son imaginaire. le réel semble si contraignant et si inflexible pour toutes ces femmes, le passé si inexorablement inchangeable et le futur si immuable qu'une bonne partie des dialogues et des situations consiste à défaire les noeuds inextricables de ce qui s'est passé hélas hélas hélas…réinventer une autre fin… et si ? et si ? La marge de manoeuvre de l'imagination semble d'autant plus large et libre que les entraves sociales de ces femmes sont immenses.
On rentre dans cette atmosphère de huit clos en demi-teinte, on s'y trouve bien, comme lovée dans des bras maternels enveloppants. Après tout, l'histoire a beau se situer en Inde dans une société hyper patriarcale, les préoccupations de ces femmes nous touchent aussi et on peut s'y reconnaitre dans certains passages. Ce serait comme un miroir grossissant de nos sociétés occidentales plus évoluées ou plus hypocrites…
Les personnalités sont étudiées, analysées avec subtilité et intelligence ; les femmes semblent surtout différer de par leur appartenance à des générations différentes. L'espoir de ce livre, ce sont les petites filles et leur vision pas encore conditionnée : elles voient les choses telles qu'elles sont et non pas – encore – biaisées par le prisme patriarcal. La grand-mère, elle, étonne de par sa manière pragmatique et pourtant avisée de considérer la situation.
Quant aux hommes, ils sont loin, très loin, émotionnellement, affectivement…à tous les niveaux. Ce qui prédomine dans cette société, c'est l'inéluctable incommunicabilité des deux sexes.
Une histoire pleine de rebondissements et suspens mais imprégnée de la solitude et du ressassement intérieur de ces femmes livrées à leur destinée humaine, luttant parfois malgré elles contre des traditions millénaires : ce sont les parias qui feront bouger la société indienne, voici l'une des possibles clés de ce livre, mais à quel prix !!!
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Listening now
Le roman est polyphonique, différentes femmes y racontent successivement une même histoire, au centre se tient le coeur gravitique autour duquel toute l'histoire tourne : Mallika qui vit en étant le fruit d'un amour désintégré, la tristesse de la mère d'un côté, l'absence du père de l'autre, et son questionnement sans fin, son imaginaire et son intuition remarquable d'enfant, ce sentiment qu'elle porte en elle. « Un sentiment absolu, compulsif et obsédant, qui torture les coeurs et convulse les âmes, qui forçait les histoires à s'ouvrir dans la douleur et révéler leurs secrets, c'était une irritation à l'égard du banal, une contrariété vis-à-vis de la routine quotidienne, un ardent désir de connaître plus que ce que qu'on a, une rage à l'encontre de ce dont le reste du monde voudrait qu'on se contente ». Après les récits de Mallika, la narration laisse place à différentes voix de femmes, amies proches, soeurs, mères ou grand-mère, laissant peu à peu, retirant une pelure après l'autre, se dévoiler la vérité. L'émotion est distillée avec parcimonie, mais elle nous étreint avec une force grandissante. « Si le malheur, c'était sombrer dans les profondeurs, alors le bonheur régnait non pas sur les sommets, mais dans les plaines. Ce n'était le ravissement, mais le calme, il n'aiguisait pas les sens mais les émoussait ». Ces changements de point de vue apportent beaucoup au récit, nous offrant une galerie de personnages féminins d'une grande profondeur. Et outre la trame principale, le deuxième intérêt du roman se tient dans la manière qu'a l'auteur de décrire les conditions de vie de ces femmes, dans leur intimité, révélant les carcans et les souffrances qu'elles endurent au quotidien, et comment elles transmettent cette douleur à leur filles. le livre est d'une grande richesse, très dense, il fait presque six cent pages, l'écriture est un enchantement, on y trouve beaucoup de tristesse, mais on ne sombre jamais dans le désespoir, comme si l'innocence, et l'humour du « premier récit » avait déteint sur le reste de l'histoire. On peut y voir une critique assez virulente du rôle des hommes, mais elle ne se fait pas complètement à charge. Un livre à ne pas rater, dans la veine des « Quatre soeurs » de Tanizaki.
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Cinq voix de femmes, et celle d'une petite fille, pour commencer. Chaque récit de vie apportant sa pierre et, changeant d'axe, bouleverse à chaque fois notre compréhension des événements. L'année des secrets est effectivement un roman totalement maîtrisé mais il a aussi tendance à être boursouflé, redondant parfois, et trop systématique dans sa recherche de surprises narratives qui culmine dans un dernier chapitre virevoltant où Anja Appachana fait autant montre d'un grand sens du suspense que d'une certaine faiblesse pour les dénouements mélodramatiques, dans un style quasi bollywoodien, notoirement absent du reste du livre. Derrière une histoire d'amour et de renoncement déchirante, c'est le roman social que l'on distinguera et l'incroyable précision de son auteure pour décrire la condition féminine dans l'Inde contemporaine. Les jeunes filles ambitieuses qui entreprennent des études ont tôt fait de rejoindre la cohorte des épouses frustrées et piégées, lectrices de romans à l'eau de rose qui n'auront de cesse que de reproduire le même schéma pour les futures générations en privilégiant l'avenir des mâles de la famille. Les rapports entre belles-mères et brus, particulièrement violents, sont aussi là pour démontrer que la cause des femmes est loin d'être sur le point de s'améliorer en Inde. A moins que, dans quelques années ... ? le portrait de le jeune Mallika, témoin du malheur de sa mère et du caractère immuable des règles sociales, est le seul véritable espoir d'un roman qui ne se laisse pas apprivoiser de prime abord mais qui mérite que l'on fasse un effort pour parvenir au bout de ses 600 pages édifiantes.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Un jour quand j'avais cinq ans, ma mère me dit en rentrant d'une représentation de cirque que les clowns n'étaient pas des gens heureux. Que derrière leurs sourires peints, se trouvent souvent des hommes très tristes. Je ne la crus pas. Sa sœur, ma Shantamama, qui était venue avec nous, fut choquée de la remarque de ma mère. Comment peux-tu dire une chose pareille à une enfant ? protesta-t-elle. Mais les mots de ma mère me sont restés en mémoire. Ils ont forgé la façon dont je me représente aujourd'hui mon magicien. car aujourd'hui je sais de quelle manière une belle histoire peut prendre racine dans un cœur pétrifié et ravagé par le chagrin.
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Mais où était la passion dans le monde qui m'entourait ? L'amour maternel passionné, je ne le connaissais que trop bien, mais ce à quoi j'aspirais, c'était autre chose, un sentiment absolu, compulsif et obsédant, qui torture les cœurs et convulse les âmes, qui forçait les histoires à s'ouvrir dans la douleur et révéler leurs secrets. C'était une irritation à l'égard du banal, une contrariété vis-à-vis de la routine quotidienne, un ardent désir de connaître plus que ce qu'on a, une rage à l'encontre de ce dont le reste du monde voudrait qu'on se contente. Hélas, en dehors de mes livres, cette passion-là restait cruellement introuvable.
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Doucement, doucement, disait-elle en grimaçant, mais il en avait déjà fini et quittait le lit, rattachait son pyjama et enfilait sa kurta. Ella baissait alors sa chemise de nuit et s'endormait à son tour. Elle ne savait pas s'il avait la peau douce.
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Ils ne savaient pas. Leur ignorance est cruelle. Ils se croyaient absous, ainsi. Ils pensaient que, ne sachant rien, ils n'étaient pas coupables. Leur ignorance leur servait d'armure, si bien qu'ainsi protégés, ils retournaient lentement le couteau dans la plaie.
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A cette époque enfouie et lointaine, vivait sous notre toit ma mère, constamment affligée, sa sœur, vive et enjouée, et mon père, absent, à qui donnait corps le terrible silence. Notre maison était un puits rempli de cette absence et ce silence, et c’est dans ces eaux-là que mon histoire commença.
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