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EAN : 9782081333321
381 pages
Flammarion (08/01/2014)
3.71/5   55 notes
Résumé :
« L'essentiel dans la vie, lui avait appris Rossellini, ce n'était pas l'exactitude, mais les libertés qu'on prenait et qui ne s'accommodaient pas toujours de la vérité. » Rossellini, un des trois personnages de ce roman, place la liberté – la sienne d'abord – au-dessus de tout. C'est ainsi qu'ayant promis à sa tyrannique maîtresse, Anna Magnani, le premier rôle de son prochain film, le voilà qui, par calcul puis par amour, l'offre à une Ingrid Bergman l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
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Pour les amateurs de cinéma, « L'année du volcan » est incontournable.
Voyez plutôt l'affiche : Anna Magnani, Ingrid Bergman, Roberto Rossellini. Trois monstres sacrés. Tandis que la volcanique Magnani assiste impuissante à la perte de son amour, Ingrid Bergman tombe à son tour sous le charme du réalisateur italien.
Le roman de François-Guillaume Lorrain est un pur bonheur tant l'histoire romanesque à souhait est incroyable. Une immersion dans le monde du cinéma , et dans une époque ou la morale bien pensante et l'anti communisme pointaient leur nez. Deux tournages épiques, Stromboli pour Bergman et Roberto, Vulcano pour La Magnani réalisé par l'allemand Dieterle. Bourrés d'anecdotes, la chronologie de cette « guerre » à distance suffisait à elle seule. Mais Lorrain y ajoute deux magnifiques portraits de femmes prête à tout par amour pour un homme manipulateur et charismatique. Bien loin du quand dira-t-on et de tout carriérisme, leur duel à distance n'en n'est que plus émouvant.
Un grand merci à Babelio, aux Editions Flammarion et à François-Guillaume Lorrain pour ce très beau roman.
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Ingrid Bergman étouffe à Hollywood et son couple bat de l'aile, jusqu'au jour où elle voit Rome, ville ouverte avec Anna Magnani, sublime à l'écran. Subjuguée, elle écrit immédiatement à Roberto Rossellini qu'elle souhaite travailler avec lui et tant pis si elle « ne sait dire que ti amo » en italien.
« Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous » écrivait Paul Eluard.
Rossellini est roublard, égoïste, il avait promis un rôle à sa maitresse, Anna Magnani, dans Stromboli mais il tourne finalement le film dans des conditions épiques avec la belle suédoise. Leur idylle fait scandale, Ingrid Bergman quitte son mari et sa petite fille pour vivre sa nouvelle passion. Folle de rage, La Magnani tourne au même moment Vulcano, avec l'allemand Dieterle sur une île volcanique voisine. La guerre est ouverte. C'est un triangle amoureux hors norme avec pour toile de fond le cinéma des années cinquante et des anecdotes savoureuses.
Anna Magnani et Ingrid Bergman, deux femmes amoureuses, actrices et mères tiraillées entre leurs passions et leurs contradictions autour de Rossellini, un voleur d'âmes…mais l'un des cinéastes les plus importants du cinéma néo-réaliste italien.
La plume de François-Guillaume Lorrain est alerte, les chapitres sont courts, teintés d'humour et d'ironie, il dresse des portraits sans concessions, on est touché, enchanté.
Ils se sont si mal aimés, il y a des rendez-vous manqués mais l'année des volcans restera gravée à tout jamais sur la pellicule et dans les coeurs.

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« Cher M. Rossellini,
J'ai vu vos films Rome, ville ouverte et Païsa, et les ai beaucoup aimés. Si vous avez besoin d'une actrice suédoise qui parle très bien anglais, qui n'a pas oublié son allemand, qui n'est pas très compréhensible en français et qui, en italien, ne sait dire que « ti amo », je suis prête à venir faire un film avec vous. »

Admirative de son talent, c'est par ces mots qu'Ingrid Bergman déclara à Roberto Rossellini son envie de travailler avec lui. Si elle espérait incontestablement tourner avec lui, elle ne se doutait sans doute pas que cette lettre allait changer son destin à tout jamais.

Rossellini sait à peine qui elle est et encore moins à quoi elle ressemble mais ce n'est pas le genre de chose susceptible d'arrêter ce séducteur impénitent. Paradoxalement, Bergman la suédoise représente l'Amérique et l'idée de lui ravir sa star n'est pas pour lui déplaire.

Il va donc offrir à Bergman, le premier rôle de son film en préparation, Stromboli. Il a déjà promis ce rôle Anna Magnani, qui partage sa vie mais peu importe, il va trouver une solution, il n'est plus à un mensonge prêt. Petits arrangements avec la vérité.

Mais la Magnani ne va pas s'en laisser compter. La volcanique star italienne, facile je sais mais tellement vrai, va trouver une vengeance à la mesure de colère et de son chagrin. On ne vole pas impunément son homme et son rôle à la Magnani. le volcan gronde.

C'est avec des capitaux américains et le soutien de quelques hommes influents dont David O'Selznic, qui a un contentieux envers Rossellini, qu'elle va réussir à monter un projet analogue, Vulcano, qui sera tourné dans l'île à côté d'où Rossellini tourne son film. La brune contre la blonde, que la meilleure gagne !

La très croyante Bergman a abandonné son mari et sa fille, pour se jeter dans les bras et devant la caméra de Rossellini. « Une grande aventure l'attendait. « Voilà à quoi je ne me résigne pas, ne pas vivre. » Ces mots feraient l'effet d'une bombe sur leur maison, elle le savait, mais pour s'en aller, il fallait parfois tout détruire. » Son image de sainte, amplifiée par son interprétation mémorable de Jeanne d'Arc ou de nonne au grand coeur dans Les Cloches de Sainte-Marie, va en prendre un sacré coup.

L'Amérique puritaine ne pardonne pas à l'étrangère qu'elle a accueillie sur sa terre. On l'exhorte à retrouver la raison. Les ligues de vertu s'en mêlent, le pape déplore. La star est conspuée, montrée du doigt, le scandale est mondial.

Éprise de liberté, Bergman a tout quitté pour mener une vie différente, faire un cinéma différent, loin du star system et du carton-pâte hollywoodien. le choc sera rude, l'adaptation difficile, la pression énorme. Mais quand l'amour est là…

L'Année des volcans raconte tout ça, un pan de l'histoire du Hollywood de la grande époque, des studios tout puissants, le cinéma italien, les deux tournages en parallèle et un triangle amoureux infernal. Les protagonistes reprennent vie sous la plume romanesque de François-Guillaume Lorrain pour notre plus grand plaisir.

Bien que très déterminée, Ingrid Bergman apparait douce, calme, un peu naïve même et blessée par le déferlement médiatique dont elle est victime. Roberto Rossellini en ressort manipulateur, menteur, parfois même un peu lâche mais toujours séducteur. La Magnani elle, explose dans toute sa démesure, dans toute sa fureur, dans toute sa douleur, meurtrie, le coeur à jamais endolori.

L'année des volcans, un hymne à la passion à l'ombre du Stromboli…


Merci à Babelio et Flammarion pour cette belle découverte.

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Elle, c'est Ingrid Bergman, la belle Suédoise qui illumine Casablanca. Elle est mariée à Petter Lindström et le trompe avec Robert Capa. Lui, c'est Roberto Rossellini, l'Italien de génie que tout le monde acclame depuis Rome, ville ouverte et Païsa. Lui aussi est marié et trompe sa femme avec Anna Magnani, tyrannique actrice italienne qui le brutalise.

« Une actrice, a fortiori de son rang, ne quémandait pas un rôle. Une vague allusion, à la rigueur, lors d'un cocktail, une boutade, un clin d'oeil provocateur, jamais une lettre. » (p. 27) C'est pourtant ce que fait Ingrid Bergman. En une lettre très équivoque, elle se jette à la tête du réalisateur qu'elle n'a jamais rencontré. Elle en est persuadée, lui seul saura la comprendre et la libérer du carcan hollywoodien. Rossellini est immédiatement séduit par cette blonde Suédoise à l'air angélique. « Quelques lignes, une photo lui avaient suffi pour deviner ce qu'il fallait à Bergman. Non pas un film, mais une purge, une cure d'austérité, un voeu de pauvreté, une guerre de libération et un couvent où se faire fouetter pour expier ses péchés de star hollywoodienne. » (p. 67) Pour elle, en 1949, Rossellini invente Stromboli, film financé par Howard Hughes et dont le tournage a tout d'une apocalypse. « Avec moi, ce n'est pas du cinéma, on joue sa peau. » (p. 133)

Mais Anna Magnani ne l'entend pas de cette oreille. Jalouse de la blonde actrice qui lui a ravi son réalisateur, elle veut rendre coup pour coup. Sur une île italienne voisine de celle où se tourne Stromboli, elle joue dans Vulcano, film dont le scénario est étonnamment proche de celui de Rossellini. D'une île à l'autre, la guerre de volcans est déclarée. C'est à qui achèvera le film en premier et à qui sera, sans se renier, la plus sublime au milieu des fumerolles.

Dans ce roman aux allures de documentaire de tournage, François-Guillaume Lorrain ressuscite le cinéma d'après-guerre, ce septième glamour qui faisait tant rêver. Derrière les caméras, le drame amoureux qui se noue est digne des plus grandes passions cinématographiques. Attention, ce livre n'est pas pour les tièdes ou les timorés : ici, la passion éclate comme un volcan et gare à celui qui joue avec le feu. L'auteur dresse un superbe portrait de l'industrie cinématographique. Si des noms comme Hitchcock, Fellini ou Metro Goldwyn Mayer traversent la page, c'est pour mieux rappeler que le cinéma est avant tout une économie et que l'art de la bobine est soumis, comme tant d'autres, aux mécènes et aux financeurs.

L'année des volcans revient avec brio sur le scandale provoqué par la tumultueuse liaison entre Ingrid Bergman et Roberto Rossellini et offre, le temps de très beaux chapitres, une parenthèse en noir et blanc digne des meilleures salles obscures.
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Un homme se précipite sous son lit pour échapper à toutes sortes de projectiles lancés par sa maîtresse. Inimaginable, cet homme c'est Roberto Rossellini qui se protège d'Anna Magnani toujours entre douceur et furie.
"Une madone aux yeux bleus, à la chevelure blonde et au sourire chaste" vient de voir le film Open City de Robert Rossellini projeté à New York. Cette madone, c'est Ingrid Bergman, une des plus grandes actrices d'Hollywood qui ce 12 décembre 1946 après avoir vu Rome ville ouverte et Païsa, décide de faire changer de direction à sa carrière. Avec beaucoup de cran , sans connaître Roberto Rossellini, elle lui écrit une lettre en 1948 où elle lui propose de venir faire un film avec lui.

Ils se rencontrent à Londres, à New-York, et Rossellini lui proposera de tourner Stromboli avec lui, ce sera pour elle comme pour lui un nouveau départ.
On suivra le tournage de ce film près du Stromboli et en parallèle celui de Vulcano avec Anna Magnani, la maîtresse abandonnée . Comme un défi , un face à face entre ces deux femmes qui passeront des mois sur ces îles proches l'une de l'autre.

La vie des vedettes de cinéma n'est pas toujours ce que l'on croit. Dans ce livre passionnant, on découvre ce qu'un réalisateur est capable d'exiger de son actrice principale qui est aussi la mère de son enfant à naître.

Ce livre fait revivre avec passion le cinéma de l'après-guerre.

C'est avec beaucoup de plaisir que j'ai découvert la vie de ces trois monstres sacrés, dont bien sûr j'avais entendu parlé mais dont je n'aurais jamais imaginé la vie.
L'Année de Volcans m'a emportée et me donne envie de voir et revoir les films de Roberto Rossellini et ceux avec Ingrid Bergman et Anna Magnani avec un grand respect pour ces gens un peu fous qui vont au bout d'eux-mêmes pour nous donner le meilleur.

Je remercie Babélio et les Editions Flammarion pour cette très belle découverte dans le cadre de la Masse Critique.
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critiques presse (2)
LesEchos
06 février 2014
Le roman du critique du « Point » s'inspire du duel à distance entre Ingrid Bergman et Anna Magnani pour le coeur de Roberto Rossellini.
Lire la critique sur le site : LesEchos
LeFigaro
10 janvier 2014
François-Guillaume Lorrain a creusé et développé l'histoire de ces trois monstres du cinéma du XXe siècle. Le résultat est ce récit de presque 400 pages qui se dévore en moins de temps qu'il ne faut pour dire «moteur» et «action».
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
Quand Jo ( Joseph I. Breen) s'inquiétait pour vous, ce n'était jamais bon signe, quelle que soit sa cordialité prétendument emplie de sollicitude. Elle devinait la suite: il ferait inscrire son nom sur ces listes noires qui circulaient d'un studio à l'autre, puis le public prendrait le relais. Bref, il la briserait. Car l'Amérique, qui ne supportait pas d'être déçue par ses idoles, ne pourrait que se sentir trahie par une Suédoise qu'elle avait, un peu trop naïvement sans doute, placée sur un piédestal en prenant pour argent comptant la vie privée qu'elle affichait. On la suppliait donc de se reprendre, autrement dit de se soumettre et d'expliquer que toute cette histoire n'était qu'un malentendu ou une calomnie infondée. Il n'était pas trop tard, même si la Ligue de décence catholique évoquait déjà un possible boycott de ses films. Son agent, Kay Brown, lui apprit également par un autre courrier qu'un sénateur du Colorado, Edwin C. Johnson, s'agitait dans l'ombre. Cet ancien chef de gare du Kansas,président de la Ligue ouest de base-ball, n'était sans doute pas le meilleur juge du néoréalisme italien, pourtant il avait réclamé une projection de Rome, ville ouverte. Impatient de faire tomber Rossellini, ce brillant esprit n'y avait rien vu d'autre que l'apologie du communisme. Il avait également ouvert une enquête sur Bergman. McCarthy n'avait pas encore déclaré ouverte la chasse aux sorcières, mais on se faisait déjà les dents sur Bergman-Rossellini, duo adultère et bouc émissaire idéal.
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Il l'entraînait déjà. Mais elle avait le sens des convenances et elle résista, trop mollement cependant pour ne pas se retrouver collée à lui. Il l'embrassa comme elle l'avait imaginé. Avec fougue. Avec ardeur. Elle ferma les yeux. Rossellini put ainsi mieux l'observer, faisant sur elle un zoom parfumé à la cigarette, au rhum-tequila et à l'eau de vaisselle. Donné à quelques mètres du salon, sous la menace d'un flagrant délit, ce premier baiser eut aussi pour lui un goût particulièrement délicieux.
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« Cher M. Rossellini,
J’ai vu vos films Rome, ville ouverte et Païsa, et les ai beaucoup appréciés. Si vous avez besoin d’une actrice suédoise qui parle très bien anglais, qui n’a pas oublié son allemand, qui n’est pas très compréhensible en français, et qui en italien ne sait dire que «ti amo», alors je suis prête à venir faire un film avec vous. »
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La fin d'une histoire d'amour, c'est une liste de choses qu'on n'accomplira plus ensemble.
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Elle lui pardonnait ses mensonges, ses sautes d'humeur, ses fatigues inexpliquées, et avait renoncé à comprendre comment un homme aussi fourbe et roué pouvait réaliser de pareils chefs-d'oeuvres d'humanité.
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