Furetant dans les rayons BD de la bibliothèque municipale, mon oeil a été attiré par cet ouvrage du fait de sa résonnance avec des questionnements qui me taraudent depuis quelques temps. Et sa lecture a confirmé, renforcé, bousculé mon cheminement au sujet du traitement des animaux par les humains et plus particulièrement de la production et de la consommation de viande.
Rosa B. présente ses opinions et raisonnements avec beaucoup d'humour, mettant souvent en évidence l'absurdité, le manque de logique voire la malhonnêteté de certains raisonnements spécistes (gens qui différencient et échelonnent les espèces animales si j'ai bien compris) et carnistes (gens pro-viande). Elle avance par ailleurs des arguments pour l'antispécisme et le végétalisme / véganisme.
Bien souvent, l'illustration est au service du propos. Par exemple, le cochon suspendu par un pied qui se vide de son sang est parfaitement identique, que l'abattoir soit un monstre américain, une usine française, une entreprise bio, un petit élevage local, démontrant que la souffrance animale est la même, quelque excuse ou argument qu'on avance. Deuxième exemple, cadre identique dans les différentes « cases » (elles ne sont pas cerclées) : un arbre, un buisson, un être humain ; à chaque fois, un animal est caché derrière le buisson, et selon l'animal dont il s'agit, l'attitude de l'humain diffère, passant sans transition des caresses souriantes et complices à la folie meurtrière.
Un point m'a interrogé sur la consommation non-carnée : l'autrice évoque les steaks et autres nuggets végétaux. Il semblerait donc que les produits ultra-transformés, ce que personnellement je range au rayon de la malbouffe, soient bienvenus dans une alimentation veggie. Je suppose qu'on peut le prendre comme une preuve que son engagement envers les animaux est sincère et désintéressé.
Bref, une lecture amusante et remue-méninges, chacun y grincera plus ou moins des dents, et devrait y trouver quelque chose à ronger...