AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9791028107819
64 pages
Bragelonne (18/10/2017)
4.54/5   141 notes
Résumé :
Boston, 1926. Suite au décès, dans des circonstances étranges, de son grand-oncle, Francis Thurston découvre dans les documents dont il hérite l'existence d'une secte vouant un culte à une créature innommable, endormie depuis des millions d'années.
Sacrifices indicibles pratiqués dans les bayous de Louisiane, meurtres mystérieux perpétrés dans divers endroits du globe, artistes sombrant dans la démence après des visions nocturnes terrifiantes, renaissance de ... >Voir plus
Que lire après L'appel de Cthulhu (Illustré)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
4,54

sur 141 notes
5
26 avis
4
10 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Est-il encore besoin de présenter le maître absolu de l'horreur Howard Phillips Lovecraft ? Malgré les biographies de Michel Houellebecq et de Sunand Tryambak Joshi sans doute que oui... L'auteur natif de Providence s'inscrit dans la lignée d'Edgar Allan Poe, et après le maître qui a révolutionné la littératures fantastique/horrifique au XIXe siècle, l'élève a dépassé le maître en révolutionnant à son tour la littérature fantastique/horrifique au XXe siècle, car aux gimmicks bien maîtrisés des récits gothiques et des récits macabres il ajoute un frisson existentialiste : l'homme n'est plus l'être créé par Dieu à son image qui règne sur une planète créée pour lui et placée au centre de l'univers, mais une espèce comme les autres qui apparaît, évolue et disparaît comme les autres...
Il passe ainsi à la moulinette les travaux de Darwin, d'Einstein et de Wegener : l'homme est une aberration de la création, misérable insecte face à l'immensité de l'espace et du temps, qu'il ferait bien d'ignorer totalement pour continuer à vivre béatement car il pourrait bien se faire écraser par des espèces antédiluviennes et des êtres bien plus importants que lui (remember "La Guerre des mondes" ou "La Machine à voyager" dans le temps d'H.G. Wells ^^) ! Mais pas que, parce qu'il est un érudit qui connaît tout des genres de l'imaginaire à une époque où les frontières entre ses différences composantes : héritier d'Edgar Allan Poe, fanboy de "Le Horla" de Guy de Maupassant, oeuvre majeure pour ne pas dire fondatrice du genre fantastique, connaisseur de "The Kraken" d'Alfred Tennyson, "The Novel of the Black Seal" d'Arthur Machen), des "Dieux de Pegana" de Lord Dunsany, et correspondant épistolaire hyperactif d'Abraham Merritt, R.E. Howard, Clark Ashton Smith, Robert Bloch et tutti quanti qui bien souvent échangent à lui leurs créations respectives ^^


"L'Appel de Cthulhu" est peu ou prou le manifeste de l'auteur, dont le texte constitue un modèle de narration indirecte...

Dans la 1ère partie, intitulée "L'Abomination d'argile", Francis Wayland Thurston, anthropologue originaire de Boston, hérite de tous les biens de son grand-oncle, George Gammell Angell, professeur renommé ayant enseigné les langues sémitiques à l'université Brown et décédé dans des circonstances qui vont bientôt s'avérer mystérieuses pour ne pas dire hautement suspecte... Parmi son héritage une curieuse statuette d'argile mésopotamienne qu'il a mise en relation avec les travaux d'Henry Wilcox, un jeune artiste moderne de Rhode Island jugé décadent dont les rêves déviants ont toujours constitué la muse... L'artiste psychologiquement fragile a connu une période de folie furieuse, qui a coïncidé avec les crises d'un nombre incalculable de patients à travers le pays, et qui a coïncidé avec les exactions d'un nombre incalculable de désaxés à travers le monde...

Dans la 2ème partie, intitulée "Le Récit de l'inspecteur Legrasse", Francis Wayland Thurston reçoit le témoignage d'un policier cajun ayant dû gérer bon gré mal gré l'une des innombrables flambée de violence ayant eu lieu durant la période de folie furieuse d'Henry Wilcox... Dans les bayous de Louisiane la maréchaussée a dû ainsi affronter les cultistes colorés d'une religion vaudou friande de sacrifices humains, persuadés de ne faire qu'obéir aux volontés de déités venant du lointain passé de l'humanité !
Pour l'interrogateur tout n'est qu'élucubrations d'hallucinés, pour les interrogés qui développent en long, en large et en travers une mythologie oubliée c'est belle et bien la réalité : l'Homme n'est que le dernier et le plus faible maillon de la création, et tous ceux qui l'on précédé sont des dieux-démons oubliés en sommeil, et qu'il faut mieux servir pour faire partie du camp des vainqueurs quand ils seront réveillés et qu'ils débarrasseront la Terre de l'Humanité... Qui est le plus près de la vérité ???

Dans la 3ème partie, intitulée "L'Aberration surgie des flots", Francis Wayland Thurston entre en possession du journal du capitaine scandinave Gustaf Johansen récemment décédé et découvre son récit qui relate son affrontement avec des marins renégats aux coordonnées 47°9′S 126°43′W (un no man's land situé au coeur de l'Océan Pacifique). Au milieu de nulle part ils accostent sur une île surgie des flots (remember "Tintin et l'étoile mystérieuse" ^^), et par pénètres dans les structures cyclopéenne d'un cauchemardesque cité-nécropole qui ne suit pas les règles de la géométire euclidienne... Pas de bol pour eux, c'est le 23 mars 1922 et les astres propices étaient : ils assistent ainsi au réveil d'une monstruosité plus ancienne que l'humanité, avant d'en être les premières victimes humaines... Par un acte aussi héroïque que désespéré, le capitaine utilise son navire comme bélier contre la gigantesque créature qui blessée rentre dans son tombeau, et la cité-nécropole rentre sous les flots. Seul survivant hanté par ses événements, il est poursuivi par Sa vengeance qui s'exerce par intermédiaire de Ses serviteurs...
Francis Wayland Thurston finit d'assembler les pièces du puzzle : le capitaine a été assassiné, son grande-oncle été assassiné, et lui qui a tout compris de l'horrible vérité peut lui aussi finir assassiné... Mais du coup moi et vous connaissons également cette horrible vérité, donc nous aussi sommes devenus des cibles des cultistes de « celui qui n'est pas mort et qui a jamais dort »... OMG ils arrivent !!!

Le récit a quand même vieilli, et si les magnifiques illustrations de l'artiste touche-à-tout François Baranger lui redonne toute sa jeunesse et toute sa puissance (quelque part on t'a reconnu Herbert West, dont on annonce chez Bragelonne de nouvelles version illustrées des récits du Maître de Providence), ce qui lui vaut mes 5 étoiles, impossible de ne pas mentionner l'incroyable racisme de l'auteur : les WASP sont persuadés de trôner au sommet de la création, tout ce qui ne l'est pas mais qui reste occidental donc blanc et chrétien relève de la citoyenneté de seconde zone, et le reste de l'humanité n'est que métisses et aborigènes plus ou moins soupçonnés d'être des traîtres à l'humanité (sont-ils d'ailleurs vraiment humains si on suit la pensée nauséabonde de l'auteur ?)


Challenge défis de l'imaginaire (SFFF) 2018
Lien : http://www.portesdumultivers..
Commenter  J’apprécie          6516
La chose la plus miséricordieuse en ce bas monde est bien, je crois, l'incapacité de l'esprit humain à mettre en relation tout ce qu'il contient.

---

Le professeur Angell est décédé et son neveu a hérité de ses possessions. Parmi elles, il trouvera, dans une étrange caisse fermée à clé, un ensemble de documents, de coupures de presses, et une tablette d'argile regroupés sous le titre "LE CULTE DE CTHULHU". Commencera alors une terrible enquête dont l'homme aurait préféré ignorer les résultats...

---

On ne présente plus L'Appel de Cthulhu.
On ne présente plus Howard Phillips Lovecraft.
Et pourtant, on devrait...
Ne serait-ce que pour permettre à ceux qui ne connaîtraient pas de mettre un pied dans ce fantastique univers mythologique (et inversement).

L'Appel de Cthulhu, est le récit emblématique de l'auteur américain H. P. Lovecraft, connu autant pour sa misanthropie que pour ses textes fantastiques où l'horreur indescriptible place le lecteur face à ses pires angoisses.

Emblématique car il fait apparaître le Grand Cthulhu en "chair" et en "os" (si le lecteur prend le parti de croire ce que le narrateur raconte).
Emblématique car sa structure, tout en récits rapportés, synthèses de notes de seconde main, lectures de comptes rendus, etc. propose un crescendo au sein duquel le lecteur sera happé.
Emblématique, également, de fait qu'on y retrouvera cet effroi et ce fatalisme qui font les récits du reclus de Providence.
Emblématique, enfin, car la plume suggestive de Lovecraft ne décrit pas de manière exhaustive et naturaliste mais pioche dans l'esprit du lecteur pour en tirer les pires horreurs et lui donner accès à ces hideuses émanations ou entités indicibles.

Dur, donc, de mettre en images les oeuvres de Lovecraft. Comment sera-t-il humainement possible de dessiner des géométries non logiques et des créatures que l'esprit humain ne peut pas percevoir sans perdre la raison ?

Et c'est pourtant le pari de cette collection "Les récits de Howard Phillips LOVECRAFT illustrés par François Baranger" dont je ne connais pour l'instant que ce tome.
J'ai eu du mal à trouver la mention « texte intégral » et pour cause, elle est totalement absente du livre. Mais je vous assure qu'il s'agit bien du texte intégral ;)

Je ne donnerai pas mon avis sur l'histoire ici (juste un passage sur la traduction) et je réservé cette critique à sa mise en images. Plusieurs points de vue peuvent entrer en ligne sur ce sujet : la fidélité au texte, l'atmosphère rendue, et la pertinence des découpages en sont une partie. Et je rajouterai donc, pour avoir fait l'expérience de lire en parallèle la version originale, la traduction.

Commençons par ce dernier point : La traduction de cet ouvrage que l'on doit à Bragelonne est, fort logiquement, celle de Maxime le Dain, chez Bragelonne 2012. Et, franchement, je ne suis pas fan. Si le texte est cohérent et sa lecture très fluide (malgré quelques erreurs idiotes ), on perd beaucoup des structures et des tournures qui font l'ambiance et la pression de l'original. Car Lovecraft ce n'est pas simplement une histoire, c'est surtout une plume particulière qui mérite que l'on ne s'arrête pas à une traduction fallacieuse.

Du point de vue du découpage, je n'ai pas grand chose à redire : il est logique avec le texte, et reprend les parties mises en exergue (car certains passages ont été choisis par l'éditeur et mis en police maximale par rapport au reste. Un choix pas toujours judicieux et sans trop d'intérêt car je ne comprends pas ce que le survol de cette oeuvre peut apporter...). Un peu trop de pages, à mon goût, sur les entités que l'on ne peut pas décrire,

La réalisation graphique est moyennement fidèle par rapport au texte, mais plutôt pertinente. Si ça ne nuit en rien à l'ensemble, je trouve ça parfois dommage. Je ne reprendrai pas les doubles pages l'une après l'autre, mais je dirai simplement que j'ai trouvé celle sur R'lyeh en songes à côté de la plaque (des pics, des décors osseux, des oiseaux alors qu'on attendait du monolithique, du cyclopéen, de la profondeur, des pierres qui suintent...), que j'ai beaucoup aimé celles illustrant le récit de l'inspecteur Legrasse, même si, encore une fois, le texte nous donne des images mentales qui ne sont pas fidèlement rendues par Baranger (une centaine de cultistes - là à peine 30 ; un cercle de flammes, un cercle d'échafauds - là du feu partout et des gibets erratiques, etc.), que j'ai moins apprécié les images des êtres des profondeurs pour la simple et bonne raison que je n'y ai pas retrouvé ce à quoi je m'attendais (était-ce seulement possible), que je ne comprends pas ce que ça aurait coûté de foutre des cheveux blancs (comme l'indique clairement le récit) à Johansen au lieu de châtain, que la partie à Point Nemo est vraiment réussie et que l'architecture est de toute beauté mais malheureusement trop peu présente pour se concentrer sur un Cthulhu pas franchement constant (et ce côté "je fous des éclairs pour rendre l'ambiance chaotique" me chagrine un peu).

Bilan ?

On pourrait croire que je n'ai pas apprécié cette mise en images, mais il n'en est rien : le tout qu'il forme (récit + illustrations) est de très bon niveau et là j'ai été dur avec la mise en images. L'ambiance qui se dégage des dessins est vraiment très bonne et on sent toute la tension qui émane du récit dans ces illustrations. C'est une bonne entrée en matière, un bon moyen de découvrir ou un autre de redécouvrir. C'est plutôt fidèle et ça apporte un petit plus "aguicheur" qui manquait peut-être à la bibliographie de H.P Lovecraft. En ce sens, c'est du bon boulot (même si Bragelonne aurait pu faire relire ses épreuves et nous virer LA coquille en plein milieu de la page de journal - bonne idée au demeurant - faisant de la police de Sydney "le police de Sydney"... ).

Toutefois, sur des récits moins emblématiques et plus tournés vers la suggestion, la pilule risque de moins bien passer (en même temps, comment imprimer une couleur qui n'existe pas ou tracer des traits à la fois concaves et convexes ?)...
Commenter  J’apprécie          250
Ouah ! Magnifique !
Cet album de très grand format est une splendeur.
Le texte de Lovecraft est un bijou de terreur pure et les illustrations sont de toute beauté, soit sombres et mystérieuses par moments, soit lugubres et hypnotiques à d'autres, l'horreur est suggérée plus que montrée et le résultat est un chef d'oeuvre artistique qui prend aux tripes.
L'association du texte de Lovecraft avec les dessins de François Baranger donne un ouvrage qui génère à la fois la terreur et l'émerveillement.
Une sacrée réussite !
Commenter  J’apprécie          370
LE GRAND LOVECRAFT ILLUSTRÉ



Comme une confirmation (parue un peu avant) du contenu de Lovecraft au prisme de l'image : François Baranger, illustrateur qui avait peut-être surtout fait parler de lui (très diversement) en science-fictionnie pour son gros roman Dominium Mundi, a livré il y a peu une superbe interprétation de la plus célèbre des nouvelles du gentleman de Providence, « L'Appel de Cthulhu ».



Globalement, je ne suis pas très « beaux livres ». J'en ai peu dans ma bibliothèque, et rares sont les textes pour lesquels je suis près à débourser un peu plus de sous pour en acquérir une version joliment illustrée. Il y a bien quelques exceptions, et, clairement, au premier chef, Tolkien – ce qui entre en résonnance avec le présent volume, puisqu'il est préfacé par John Howe, un des plus fameux illustrateurs du philologue oxonien (avec Alan Lee et quelques autres, comme peut-être Ted Nasmith, dont j'avais apprécié le Silmarillion). Tout récemment, par ailleurs, même si ça n'a pas été l'élément déterminant de ma participation au financement participatif, j'ai pu apprécier, avec un ravissement certain, les très beaux livres de « l'intégrale » de Clark Ashton Smith chez Mnémos, tandis qu'au format « beau livre » le Gotland de Nicolas Fructus et Thomas Day avait indéniablement de la gueule.



Mais justement, puisque je tourne visiblement autour : si j'ai lu et relu Lovecraft, je n'ai pas forcément eu le réflexe de le faire dans des éditions illustrées. Non que j'adhère à la thèse souvent avancée, et un peu trop légèrement à mon sens, de l'impossibilité supposée de représenter Lovecraft (thèse qui revient ici dans la préface de John Howe, bizarrement) : une nouvelle comme « L'Appel de Cthulhu », à vrai dire, incite à la représentation, même si elle a bel et bien un caractère de défi – simplement, pas tant au regard du thème de « l'indicible », ça se joue à un autre niveau. C'est seulement que ce que j'avais pu voir jusqu'à présent était plus (Breccia, Druillet…) ou moins enthousiasmant (en faisant la part des adaptations, car ce n'est certes pas tout à fait la même chose).



L'acquisition de cette version illustrée de L'Appel de Cthulhu n'avait donc rien d'une certitude fanique, me concernant – d'autant que, prompt à la dépense « au poids », réflexe certes idiot, je ne suis pas vraiment porté à mettre 25 € dans une nouvelle déjà lue. Ce prix, pourtant, n'a à l'évidence rien d'une escroquerie en l'espèce, je suppose même qu'on peut le trouver plutôt généreux, au regard du magnifique objet-livre, enrobé d'une belle jaquette. Car le travail accompli est admirable – et feuilleter un tantinet l'ouvrage incite déjà à la compulsion d'achat. Son format démesuré (je ne m'attendais pas à ça, ça a été une grosse surprise) y participe aussi – de manière très appropriée, puisque la démesure est sans doute au coeur du propos.



UNE NOUVELLE TOUJOURS AUSSI FHTAGN



Cette chronique, pour l'essentiel, va concerner le travail d'illustration effectué par François Baranger. J'ai régulièrement eu l'occasion de dire quelques mots de la nouvelle « L'Appel de Cthulhu » (le plus récemment, c'était dans ma bibliographie raisonnée en vingt-cinq titres figurant dans Lovecraft : au coeur du cauchemar), et ne me sens pas forcément d'y revenir une fois de plus, du moins pas maintenant.



Cela ne m'a pas empêché de relire cette nouvelle (ici dans la traduction de Maxime le Dain). Oui, encore une fois. Et le bilan demeure : cette nouvelle est toujours aussi fhtagn ! Elle fait partie de ces rares textes que je peux lire et relire sans me lasser – mieux, que je trouve encore meilleurs à chaque relecture. C'est un immense chef-d'oeuvre, d'une richesse admirable.



Ce qui n'exclut pas des aspects éventuellement critiquables : outre la question du racisme (j'y reviendrai brièvement, mais c'est bel et bien, des « grands textes » de Lovecraft, un de ceux où ce fâcheux trait de l'auteur s'exprime le plus ouvertement, sans aller jusqu'au « Cauchemar d'Innsmouth »), et celle encore plus bateau de son hyperadjectivite cyclopéenne et impie, je n'ai pu m'empêcher de vaguement pouffer au regard d'un procédé que j'avais certes déjà remarqué, hein, mais sur lequel je me suis davantage penché à l'occasion de cette relecture : la tendance du narrateur à dire « il ne faut surtout pas parler de tout ça, je n'aurais jamais dû le lire, je ne dois pas l'écrire, personne ne doit le faire, ne me lisez pas, je vais détruire ce manuscrit », etc., justement en écrivant ce rapport… Ce qui se retrouve ailleurs dans la bibliographie lovecraftienne (je suppose qu'on pourrait parler des Montagnes Hallucinées, où c'est peut-être un peu plus subtil), et constitue probablement un avatar, tout de même plus acceptable, de la pratique du journal intime rempli jusqu'à la toute dernière minute, quitte à coucher sur le papier ses délires terminaux avec une ponctuation malmenée (si je me souviens bien, Frank Belknap Long va plus loin encore dans « Les Chiens de Tindalos », avec son narrateur qui écrit son hurlement de terreur – une anticipation bien risible du « Castle of Aaaaarrrrrrggghhh » des Monty-Python…).



Mais c'est un détail. L'essentiel, c'est que cette nouvelle demeure toujours aussi forte, et unique, relecture après relecture, et qu'elle y gagne même toujours en intérêt. C'est ce qui fait les chefs-d'oeuvre.



(Oh, en parlant de « détails », mais là c'est la mise en page qui est concernée : je renâcle souvent à la lecture en grand voire très grand format ; même le jeu de rôle, où c'est pratique courante, me pose des difficultés à cet égard – trop de texte en une seule page, avec des colonnes, je trouve souvent ça fatiguant, sans être en mesure de dire pourquoi… Mais ça n'a pas du tout été le cas ici : au-delà du plaisir des yeux tenant à la qualité des illustrations, la mise en page a su demeurer équilibrée pour que la lecture suive un rythme continu, très adapté à la progression des images, et très agréable en tant que tel. Je note aussi le jeu bien vu de l'article de journal représenté tel quel au tout début de la troisième partie de la nouvelle.)



AUTOUR DE LA NOUVELLE



Rapidement, mentionnons qu'il y a une sorte de très bref paratexte. Et tout d'abord une préface de John Howe, un des plus fameux illustrateurs de Tolkien, notamment, et à vrai dire une star en son domaine – je suppose que François Baranger a dû frétiller, et il y avait de quoi, en obtenant pareil parrainage.



Ceci étant, le contenu même de cette préface est inégalement pertinent – John Howe semblant même avancer que Lovecraft n'a été que « peu » illustré. Ce qui est absurde : il l'a été énormément ! Mais rarement « bien »… Je vous renvoie à Lovecraft au prisme de l'image, une fois de plus – entre autres ; les amateurs de BD pourront aussi jeter un oeil au Guide des comics lovecraftiens de Patrice Allart, par exemple.



Ceci étant, ce qui m'a le plus déstabilisé dans cette préface, même si vous pourrez trouver ça mesquin de ma part, c'est cette très déconcertante note de bas de page (de celles qui sont fatales, ça arrive…) expliquant que « L'Horreur surnaturelle dans la littérature », texte de 1927, est « non traduit en français »… Il existe à ma connaissance trois traductions françaises différentes d'Épouvante et surnaturel en littérature. Aheum. Bon, ce manque de sérieux ne semble pas affecter le reste du bouquin. Mais qui a commis cette note ? Je doute que le traducteur de la nouvelle, Maxime le Dain, ait pu faire pareille bourde, il semble connaître sa matière… Bon, ça n'a rien de grave, mais voilà, quoi.



En parlant de notes : l'ouvrage se conclut sur une « Note de l'éditeur », un bref paragraphe portant sur le racisme de Lovecraft. Quand j'ai vu ça, j'ai d'abord haussé un sourcil, mais, au fond, ça n'a rien de bien problématique. À vrai dire, cette note a peut-être davantage de quoi faire hausser les sourcils dans ses protestations (relevant à mes yeux de l'évidence) de ce que l'on peut et doit toujours lire Lovecraft dans un monde où le racisme de l'auteur jure et pas qu'un peu, que dans le constat un peu désabusé (et indéniable) de ce racisme. Mais OK. Si l'on y tient, ça me va. Peut-être même cela sera-t-il profitable à certains lecteurs, les novices surtout.



Au moins, ce n'est pas cette abomination, entrevue il y a quelque temps de cela sur Internet, d'un guignol américain ayant publié une édition de « The Call of Cthulhu » expurgée de son vocabulaire tendancieux – un délire puritain très américain, « F-word » et compagnie (enfin, plutôt « N-word », ici…), mais, surtout, une consternante démonstration de bêtise : ledit guignol croit-il vraiment que c'est le lexique de Lovecraft qui pose problème, au regard de la question de son racisme ? Tout particulièrement dans une nouvelle telle que « L'Appel de Cthulhu » ?! Ça, ça me sidère et ça m'énerve, ce révisionnisme idiot : on ne récrit pas, bordel. Qui plus est de manière aussi stupide. Heureusement, la « Note de l'éditeur », ici, ne va pas du tout dans ce sens – en fait, qu'elle se « cache » un peu en toute dernière page du volume m'a presque fait sourire, eh…

VOIR LA DÉMESURE



Mais venons-en à l'essentiel : les illustrations de François Baranger.



Le choix d'une nouvelle telle que « L'Appel de Cthulhu » a ses conséquences, au regard des principes d'illustration. Bien loin des textes qui mettent le plus en avant le concept d'indicible, comme « La Couleur tombée du ciel » ou, dans un autre registre, « La Musique d'Erich Zann », ou de ceux qui usent de divers procédés pour « cacher » le monstrueux, comme « Celui qui hantait les ténèbres », « L'Appel de Cthulhu » fait partie de ces récits (avec également, je suppose, d'autres choses comme Les Montagnes Hallucinées ou « Dans l'abîme du temps ») où Lovecraft montre, sans ambiguïtés. Ce n'est pas un hasard s'il y a tant de représentations picturales de Cthulhu lui-même (incomparablement plus que de tout autre Grand Ancien), et cela ne doit pas uniquement, je crois, à la célébrité de la nouvelle, envisagée de manière « abstraite » : si l'auteur use d'un certain nombre de procédés pour exprimer ce que sa représentation a de déconcertant (par exemple, la description en forme d'inventaire à la Prévert, à la fois dragon et pieuvre, etc., ou « l'anti-description » consistant à dire ce que la chose n'est pas plutôt que ce qu'elle est), il n'en reste pas moins que, dans la nouvelle, et à plusieurs reprises, on voit Cthulhu.



On le voit d'abord au travers d'objets d'art le figurant : le bas-relief de Wilcox, la statuette trouvée par Legrasse dans le bayou, celle enfin trouvée à bord du bateau fantôme ; c'est le procédé de l'ekphrasis (je vous renvoie à l'article de Denis Mellier dans le numéro 1044 d'Europe) dont la plus célèbre utilisation, chez Lovecraft, se trouve dans la nouvelle « Le Modèle de Pickman » (nouvelle d'ailleurs contemporaine de « L'Appel de Cthulhu », ce n'est probablement pas un hasard).



Mais, à la toute fin de la nouvelle, on voit directement Cthulhu… ou, plus exactement, Johansen et ses hommes le voient directement ; nous, nous ne le voyons qu'au travers du récit de Johansen, tel que le narrateur nous le rapporte – procédé de distanciation courant, et à vrai dire essentiel, dans cette nouvelle (dont l'emploi le plus vertigineux se trouve dans les rapports de Legrasse décrivant le Culte de Cthulhu à partir des informations que lui transmettent les adeptes de Louisiane, comme Castro).



Cependant, si Lovecraft nous montre Cthulhu, il insiste au moins dans une égale mesure sur son caractère résolument non humain, aliène. Peut-être pas, toutefois, avec autant d'audace que dans certains textes ultérieurs (« La Couleur tombée du ciel », Les Montagnes Hallucinées, « Dans l'abîme du temps ») : Cthulhu, d'une manière ou d'une autre, demeure largement anthropomorphe. Mais, dans le texte, il se singularise surtout par la démesure – et c'est le parti adopté par François Baranger dans ses illustrations, de manière très pertinente : il se montre ici fidèle à l'esprit de la nouvelle, et peut-être davantage que bien des représentations pourtant jugées « canoniques » de Cthulhu, mais autrement timides au regard des proportions. le Cthulhu de François Baranger, comme celui de Lovecraft, fait des centaines de mètres de hauteur – et c'est ainsi, classiquement, que ressort l'insignifiance de l'humanité, réduite à la taille insectoïde : l'horreur cosmique peut donc s'exprimer ainsi, même avec une créature qui n'est pas aussi frontalement « inhumaine » que bien d'autres, ultérieures, du bestiaire lovecraftien. En fait, au-delà de Lovecraft, je tends à croire que François Baranger a pu piocher dans les kaijû eiga : une illustration prophétique montre d'ailleurs Cthulhu ravageant une mégalopole, tel un avatar apocalyptique de Godzilla. Pourtant, là encore, même les plus colossaux des kaijû font figure de nains au regard de la démesure de ce Cthulhu-là. Avouons par ailleurs que le très grand format du livre est particulièrement propice à ce genre d'effets d'échelle – le résultat est très convaincant.



Mais le caractère non humain de l'ensemble relève aussi d'un autre procédé, à savoir la figuration de R'lyeh – à maints égards bien plus problématique que celle de Cthulhu. Il y a ces « angles étranges » qui défient la description et la représentation. François Baranger, pour rendre cette (ces) dimension(s), a, je crois, eu recours à deux principes de figuration : la démesure, une fois de plus (le monolithe d'abord aperçu par les marins vaut bien Cthulhu lui-même à cet égard), et le choix d'angles de vue incongrus, avec des jeux de perspective déconcertants. le résultat manque peut-être un peu d'audace, mais pas de pertinence – et produit assurément son effet, même s'il aurait peut-être été possible d'aller plus loin.



Notons enfin, corollaire de tout ce qui précède, l'emploi d'une palette connotée, qui privilégie, outre les ombres noires se fondant dans les angles des pages pour laisser de la place à l'écrit, à des teintes bleuâtres ou verdâtres qui conviennent aussi bien à la créature Cthulhu qu'à son environnement océanique, que François Baranger représente déchaîné et intimidant de par sa majesté infinie mais tourmentée, nouvel effet d'échelle achevant de dissoudre l'humanité dans le néant, via quelque maelstrom où plongera nécessairement la risible car minuscule barque où les rares survivants s'entassent dans le vain espoir d'échapper à l'inéluctable.



DES GRANDS ANCIENS ET DES HOMMES



Vous me direz peut-être que j'ai commencé par la fin, avec Cthulhu, R'lyeh, et l'océan déchaîné. C'est parfaitement exact, mais j'ai mes raisons : c'est là que les illustrations de François Baranger sont les plus saisissantes, et c'est aussi là qu'il s'attarde le plus, en raison d'une mise en page qui associe à chaque « planche » toujours un peu moins de texte, ce qui a pour double conséquence de multiplier les illustrations en modifiant le rythme de lecture, pour coller davantage à l'action. Et c'est très pertinent, très à propos. de la sorte, outre qu'il respecte les effets produits par le texte de Lovecraft, l'illustrateur, à la fois, se fait plaisir et nous fait plaisir…



Il se passe bien des choses d'ici-là, cependant – les deux premières parties de la nouvelle ne sont pas aussi spectaculaires que la troisième et dernière (à quelqu
Lien : http://nebalestuncon.over-bl..
Commenter  J’apprécie          20
S'inscrire sur Babelio c'est aussi prendre conscience du nombre "d'incontournables" qui manque à nos lectures! Amatrice de science-fiction et de fantastique, je n'avais jamais lu H.P Lovecraft et ne connaissais pas Cthulhu avant de m'interroger sur le curieux pseudo de notre babelpote Musardise_aka_CthulieLaMignonne!
Il est de ces auteurs majoritairement reconnus comme incontournables que l'on range cependant au rang des "éventualités" dans sa PAL, je confesse quelques à priori, sur cet écrivain du début d'un autre siècle, qui publia toute sa vie dans des revues bas de gamme avant d'être unanimement reconnu par de prestigieux ascendants comme Stephen King, entre autres.
C'est ainsi que je me suis tournée vers la version illustrée de "L'appel du Cthulhu", un des plus connus de ses textes, qui m'a littéralement fait de l'oeil à la bibliothèque, grand livre érigé de toute sa hauteur format BD, avec sa sublime couverture, réveillant la curiosité que j'avais néanmoins à découvrir cet auteur. de manière générale je lis peu de livre graphiques, préférant des images mentales personnelles créées par les romans. C'est aussi un critère de qualité pour moi: si je suis capable de m'immerger avec précision et passion dans un univers, par ma seule imagination, c'est que l'auteur, selon moi, a atteint un objectif et qu'il a eu assez de puissance pour créer une intimité entre nous. Soit, 1+1+1=1 (je tente de faire du van Damme) lorsque l'auteur, le lecteur, et l'oeuvre s'unissent et ne font qu'un!
Je me suis donc tournée vers cette version illustrée, un peu par facilité, et je l'ai appréciée, parce qu'en fin de compte les illustrations, l'atmosphère rendue par l'illustrateur François Baranger se mettent humblement au service de la nouvelle de Lovecraft et en révèlent toute la majesté. Un vrai bonus il me semble, bien qu'évidemment la comparaison avec ou sans illustration ne soit dans mon cas plus possible^^
.

Une atmosphère sombre et oppressante, qui débute par le décès de l'oncle du narrateur, qui découvre dans les affaires du défunt, illustre professeur, des éléments bien mystérieux, qui vont l'amener au tombeau assoupi au fond de l'océan d'une gigantesque et malfaisante créature, Cthulhu. Assoupi, seulement, Cthulhu "rêve et attend" de pouvoir surgir à nouveau parmi les fourmis inconséquentes que nous sommes. Il rêve, et transmet ainsi son culte venimeux, par télépathie, à certaines de ces fourmis qui pourront néanmoins lui être un temps utiles.
le narrateur découvre avec effroi un monde qui lui était totalement inconnu de fanatiques aux rites vaudous orgiaques et sacrificiels dont les activités s'intensifient à divers endroits du monde, sans qu'il y ait pourtant de lien établi entre eux, de février à avril 1925.
.

J'ai été happée par l'enquête, et agréablement surprise par une langue élégante, avec des tournures travaillées qui invitent à la réflexion, au delà de ce thème de créature monstrueuse qui peut paraître simpliste. "Les théosophes ont pressenti l'envergure grandiose et terrifiante du cycle cosmique duquel notre monde et notre espèce ne sont rien de plus que d'éphémères incidents." Peut-on lire dans les premières lignes. Ainsi s'ouvrent avec HP Lovecraft les prémices d'un monde fantastique où "l'être humain, forme de vie insignifiante parmi d'autres, est loin de tenir une place privilégiée dans la hiérarchie infinie des formes de vie" (merci, Wiki!). Cthulhu n'a donc rien d'une créature humaine, hormis une forme humanoïde, et le danger vient d'une civilisation extérieure à notre bulle terrestre. de là à dire que pour Lovecraft, le danger vient des étrangers, et pas seulement extra-terrestre, le pas est hélas vite fait. Un pas qui ripe sur une algue glissante et visqueuse et m'a faite plonger dans la vase plus d'une fois au cours de ma lecture. le récit pullule en effet de racisme, il faut bien le dire. Les fanatiques aux rites vaudous sauvages et sanglants ne viennent pas de notre continent et les termes employés par Lovecraft pour les décrire font heureusement partie d'un passé où le politiquement correct était manifestement bien différent de celui de nos jours. On peut ainsi constater que les mentalités évoluent, ce qui est positif. Mais enfin, voilà tout de même un indéniable et triste état de faits, sur lequel se justifie l'éditeur à la fin du livre dont voici un extrait :"il était hélas le produit de son époque et de son milieu, ainsi que de son état psychologique marqué par la dépression. Son racisme est l'expression outrancière de sa misanthropie fondamentale et de son horreur de la réalité."...Mouais...ça fait un peu saigner les yeux tout de même...
.


Cette version illustrée a aussi eu l'attrait de me permettre de profiter d'une excellente traduction de Maxime le Dain, je tenais à le souligner. J'ai pu comparer grâce à ce site plusieurs traductions différentes d'une même citation reprise plusieurs fois par les babeliotes qui l'ont appréciée comme moi-même. La voici, extraite de mon exemplaire "Du fond de son tombeau à R'lyeh, Cthulhu rêve et attend".
Même citation, aux éditions Points (non illustrée), traduction de François Bon: "Dans sa demeure de R'lyeh, la ville morte, Cthulhu attend, plongé dans ses rêves".
La voici encore, dans la nouvelle version manga, aux éditions Ki-oon, traducteur Sylvain Chollet : "Dans sa demeure de R'lyeh, le défunt Cthulhu attend en rêvant."
Je pourrais sans doute continuer tant Lovecraft, devenu aussi mythique que son Cthulhu, a été traduit et retraduit...M'enfin pour en venir au but de ce dernier paragraphe, et ce n'est pas parce que c'est "mon" exemplaire" mais il me semble que la traduction de Maxime le Dain a quelque chose de plus concis et donc impactant, important pour cette courte phrase qu'on imagine répétée telle une litanie par d'infâmes séides vaudous. Etendue au reste du récit, cette qualité de traduction a sans nul doute fortement participé à mon plaisir de lecture.
Commenter  J’apprécie          1628


critiques presse (1)
Syfantasy
12 décembre 2022
Explorant les confins marécageux comme les profondeurs océaniques, le trait sobre aux teintes grisâtres de Baranger se prête parfaitement à cet exercice de style, puisqu'il nous délivre certaines des plus belles planches jamais vues autour de l'univers de Lovecraft. Le dessinateur a clairement réussi son défi d'imager des structures aux proportions inhumaines ainsi que de rendre compte d'un voyage dans la demeure engloutie de R'lyeh.
Lire la critique sur le site : Syfantasy
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Nous habitons un paisible îlot d'ignorance cerné par de noirs océans d'infini, sur lesquels nous ne sommes pas appelés à voguer bien loin. Les sciences, chacune creusant laborieusement son propre sillon, nous ont jusqu'à présent épargnés ; mais un jour viendra où la conjonction de tout ce savoir disparate nous ouvrira des perspectives si terrifiantes sur la réalité et sur l'épouvantable place que nous y occupons que nous ne pourrons que sombrer dans la folie devant cette révélation, ou bien fuir la lumière pour nous réfugier dans la paix et la sécurité d'une nouvel âge de ténèbres.
Commenter  J’apprécie          200
Note de l'éditeur
Certains textes de Lovecraft, et notamment plusieurs passages de L'appel de Cthulhu, sont imprégnés du racisme de l'auteur. Il était hélas le produit de son époque et de son milieu, ainsi que de son état psychologique marqué par la dépression. Son racisme est l'expression outrancière de sa misanthropie fondamentale et de son horreur de la réalité. Il ne s'agit pas de chercher des excuses à Lovecraft ; mais si l'auteur est loin d'être moralement irréprochable, force est de reconnaître qu'il a puisé dans la peur et le dégoût de l'étranger de quoi construire une forme littéraire et esthétique dont on peut apprécier la puissance et la beauté sans pour autant adhérer à ses préjugés d'un autre âge.
Commenter  J’apprécie          101
Si le futurisme et le cubisme offrent souvent une délirante profusion de fantaisies, ils reproduisent rarement la régularité cryptique qui se tapit dans les écritures préhistoriques.
Commenter  J’apprécie          130
Les rêves sont plus anciens que la sinistre Tyr, ou que le Sphinx contemplatif, ou que Babylone aux mille jardins.
Commenter  J’apprécie          130
Après des décilliards d'années d'attente, le grand Cthulhu était libre à nouveau et sa voracité ne connaîtrait pas d'égale.
Commenter  J’apprécie          110

Videos de Howard Phillips Lovecraft (129) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Howard Phillips Lovecraft
Jusqu'au 4 mai 2023, sur Ulule, découvrez notre nouveau projet hors-norme et complètement fou : l'édition de la correspondance de Robert E. Howard et Howard P. Lovecraft dans une traduction de David Camus et Patrice Louinet.
////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////
LA PAGE ULULE : https://fr.ulule.com/la-correspondance-howard-lovecraft/
NOTRE SITE : http://www.mnemos.com/
////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////
Suivez-nous sur les réseaux ! :)
FB : https://www.facebook.com/leseditionsmnemos/ Twitter : https://twitter.com/editionsmnemos Instagram : https://www.instagram.com/editionsmnemos/
////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////
+ Lire la suite
autres livres classés : monstres marinsVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (354) Voir plus



Quiz Voir plus

L'Affaire Charles Dexter Ward

Dans quelle ville débute l'histoire ?

A Providence
A New York
A Los Angeles
On ne sait pas.

9 questions
80 lecteurs ont répondu
Thème : L'affaire Charles Dexter Ward de Howard Phillips LovecraftCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..