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Jean-Baptiste Coursaud (Traducteur)
EAN : 9782709630528
400 pages
J.-C. Lattès (12/05/2010)
3.79/5   42 notes
Résumé :
Éprouvé par la mort de son grand amour, Anja Skoog, le jeune Aksel Vinding se met à douter de sa future carrière de pianiste. Dans le même temps, il se lance dans une relation avec Marianne Skoog, la mère d'Anja. L'Appel de la rivière est à la fois un roman sur les choix existentiels, les dilemmes moraux et un récit sur la place de l'art dans nos vies. Mais c'est surtout un magnifique roman sur la passion, le deuil et le chagrin. Avec L'Appel de la rivière, nous ret... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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J'avais gardé un bon souvenir de "La Société des Jeunes Pianistes". Logiquement, même longtemps après cette lecture, j'ai eu envie de lire sa suite.

Aksel Vinding ne se remet pas de la mort d'Anja Skoog, une jeune pianiste elle aussi extrêmement douée. Il a 18 ans et on est en 1970, à Oslo. Il ne sait que faire de son avenir. Il n'a pas travaillé pendant l'été son jeu autant qu'il l'aurait dû. Son éminente professeure sera cruelle avec lui mais lui propose de faire le pari de se remettre sérieusement au travail et de prévoir un programme digne d'un début prestigieux pour le mois de juin suivant. Aksel n'est pas un jeune homme très conséquent. Il aura des liaisons, y compris avec la mère d'Anja, Marianne qui a mis à sa disposition sa maison et surtout son grand piano de concert.

J'ai trouvé le ton de cette suite bien sombre pour un si jeune homme et une époque tellement pleine d'énergie... Les drames s'enchaînent sans répit.

Ketil Bjornstad est lui-même pianiste, né en 1952 comme son héros. Sa narration est belle, emportée par son sujet. Seul problème en ce qui me concerne, je n'ai pas été très intéressé par les déboires sentimentaux d'Aksel. Les pages consacrées à la musique sont toutefois très belles, qu'il s'agisse de musique classique ou bien de la pop de cette année-là, notamment Joni Mitchell qui pour moi aussi a été une artiste majeure.
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La Société des jeunes pianistes n'est plus. Ses membres se sont éparpillés. Irene-Margrete a quitté la Norvège et Rebecca s'est lancée dans des études de médecine. Quant à Anja Skoog, elle est morte, bien sûr, tout comme son père qui s'est tiré une balle dans la tête. Reste Aksel. Anéanti par la perte d'Anja, il a passé l'été au calme avec Rebecca et rentre à Oslo plus seul que jamais. Septembre est le mois des grandes décisions. Il sait que Selma Lynge, sa terrible professeure de piano, l'attend de pied ferme avec un programme de répétitions chargé. Mais il n'est plus certain de vouloir devenir pianiste. de réflexions en errances dans les rues de son enfance, il tombe par hasard sur une petite annonce. Marianne Skoog, la mère d'Anja, loue une chambre dans sa maison désormais bien vide. Aksel se présente chez elle et s'installe dans la chambre de la jeune fille décédée. Minés tous les deux par le deuil, Marianne et Aksel se rapprochent et entament une relation.


Le premier volume de la trilogie de Ketil Bjørnstad était déjà sombre et éprouvant et rien ne s'arrange dans ce deuxième tome. Au contraire, j'ai trouvé l'ambiance malsaine. Aksel, tout jeune mais déjà bien malmené par la vie, se retrouve ici entre deux femmes, les deux bien plus âgées que lui mais tout aussi perturbées. La première, Selma Lynge, fonde tous ses espoirs sur les futurs débuts d'Aksel, qu'elle a programmés le jour même de son anniversaire. Pour qu'il réussisse, elle est prête à tout et ses leçons virent à la correction pure et simple. Bien sûr, on sent ses failles, ses craintes mais cela n'enlève rien à ses incroyables accès de colère. La seconde, Marianne Skoog, l'entraîne inexorablement dans son deuil, son chagrin, sa folie. Leur relation contre nature met mal à l'aise et l'on pressent qu'elle sera dévastatrice. Son mari et sa fille décédés, elle aurait pu être touchante mais s'attacher Aksel la rend dangereuse.
Tout au long du roman, la tension est palpable, le drame est là, latent, et on attend avec angoisse le moment où il éclatera et fera ses ravages. Les seuls moments de grâce sont ceux où la musique prend toute la place. Aksel écoute Mahler, Chopin, Beethoven, Marianne s'évade avec les disques de Joni Mitchell et évoque ses souvenirs de Woodstock.
Une lecture éprouvante.
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Ketil Bjornstad est norvégien, musicien et écrivain. Je l'ai découvert avec "la société des jeunes pianistes", magnifique roman où l'on suit le parcours de futures jeunes prodiges préparant le concours d'Oslo.
Son héros Aksel Winding nous revient dans ce deuxième volet toujours consacré à l'étude du piano en particulier et à la musique en général. La vie d'Aksel est assombrie par plusieurs drames parmi sa famille et ses proches dont son amour de jeunesse et la série noire se poursuit tout au long de cette nouvelle période de sa vie alors qu'il prépare son premier grand concert en soliste.
Si la musique omniprésente adoucit les épreuves d'Aksel et nous aide, nous lecteurs, à supporter la morbidité de son histoire, il n'en reste pas moins vrai que l'atmosphère est douloureusement sombre avec des personnages aux confins de la folie.
Roman superbe où l'art est au premier plan, mais il s'en dégage une telle tristesse que je vais laisser passer un peu de temps pour faire retomber la pression, avant d'entamer le troisième volet.
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Ce roman est la suite de l'excellent La société des jeunes pianistes, paru il y a quelques années. Il ne peut être compris et apprécié que si l'on a déjà lu le premier opus.

Rappel du tome précédent et pitch : on retrouve ici notre jeune et prometteur pianiste Aksel Vinding, dix-huit ans, au début des années soixante-dix à Oslo, juste après la mort de sa petite amie Anja Skoog et le suicide de Bror, le père d'Anja et le mari de Marianne. Aksel est repris en main, artistiquement parlant, par la célèbre et sévère professeur de piano Selma Lynge, qui va le préparer en une année à donner le grand concert de ses débuts. Aksel trouvera refuge chez Marianne Skoog, qui lui louera la chambre d'Anja et mettra à sa disposition son merveilleux piano Steinway d'De concert pour son travail de répétitions quotidiennes. Et bien sûr, il y a encore et toujours la monumentale chaîne hi-fi de Bror dans le salon des Skoog. La dernière fois que j'avais lu des avis pertinents sur la très haute fidélité remonte à ma lecture de Haute fidélité de Nick Hornby. Dans La société des jeunes pianistes il y a de très belles pages sur la haute fidélité, notamment lorsque Anja fait écouter à Aksel le concerto pour violoncelle d'Elgar par Jacqueline du Pré. Dans L'appel de la rivière, l'auteur réitère, avec par exemple l'écoute fouillée que fait Aksel de la troisième symphonie de Mahler par Léonard Bernstein sur un ensemble hi-fi d'exception, dépassant largement le prix d'une voiture de luxe.

Cette oeuvre est avant tout un beau roman d'initiation. Aksel y découvre les méandres compliqués de l'amitié, la difficulté de vivre une relation amoureuse équilibrée, et bien entendu il approfondit encore sa relation personnelle à l'art.

Cela est très subjectif, mais j'ai toujours détesté les romans écrits au présent. Autre petit bémol, une bonne culture en musique classique est nécessaire pour appréhender complètement les subtilités artistiques de l'oeuvre. Par ailleurs, la réflexion sur le deuil et le chagrin, sur l'acceptation de l'inacceptable, entraîne souvent le roman dans le domaine du pathos. Un peu de pathos ne peut nuire quand on évoque ce genre de thèmes, mais là on est souvent pris à la gorge par l'emphase des sentiments des protagonistes.

Mis à part ces quelques réticences, voilà un roman où l'on a plaisir à retrouver les personnages du premier tome et à suivre l'évolution artistique d'Aksel Vinding, personnage de fiction très proche de ces jeunes prodiges de la musique qui vouent leur vie à l'étude et à l'approfondissement de leur art.
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Le besoin de se situer .... merci Google, Kilsund, Côte est de la Norvège, dans le fjord d'Oslo.
Nous retrouvons Aksel, le fil conducteur de cette trilogie.
("La société des jeunes pianistes" nous a plongé dans sa jeunesse, les années ont passé.)
Le récit se déroule et les musiques de Schubert, de Bach, de Tchaikovski, et d'autres grands compositeurs nous accompagnent pour cette lecture dans leurs meilleures compositions ou plutôt dans celles qui convient le mieux à l'instant présent.
C'est un livre enivrant avec la musique toujours présente en fond sonore amorti, les notes résonnent et ponctuent l'action ou les rêves.
Le texte en lui même, même s'il n'hésite pas à nous proposer les longues énumérations de morceaux joués, rejoués encore et toujours rejoués, n'est pas lassant.
Nous accompagnons Aksel le long de son parcours initiatique vers ce que va être sa vie. Émouvant, tendre, passionné tout se mélange dans cette très belle histoire d'amour.
Jusqu'où pouvons nous aller dans la réalisation d'une oeuvre d'art, si on peut considèrer que l'interprétation d'un morceau de musique est de l'art qu'il nous est donné d'approcher ?
Ne mésestimons pas les efforts et l'endurance qui sont nécessaires à un tel exploit !
Peut on survivre à tant d'épreuves, peut on survivre à tant de bonheurs car les unes vont avec les autres ?
Je vais me précipiter sur le troisième tome de la trilogie pour satisfaire ma curiosité ... allons y pour la fugue d'hiver !
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Nous nous embrassons, stupéfaits, comme deux adolescents devenus adultes trop vite.Je bénéficie de son âge, de son expérience, de sa très grande liberté qui semble ne connaître aucune limite, mais aussi de son extrême timidité. Et bien qu'en cet instant nous soyons proches l'un de l'autre, j'ai l'impression que son visage se referme lentement, comme si la confiance entre nous s'étiolait, parce que nous sommes désormais des amants, parce que notre relation est devenue dépendante du désir et des pulsions, parce que dorénavant, et avec quelle facilité, nous pourrions mutuellement nous blesser, parce que nous souhaitons, instinctivement, nous protéger des déceptions que l'un est capable d'infliger à l'autre.
Nous ne quittons pas le lit.J'ai dix-huit ans, je suis fort comme ne l'ai jamais été, et je la veux : elle, Marianne Skoog. Elle le sent, et enflamme ce désir qui pendant si longtemps à été ma honte.
Ses pleurs redoublent d'intensité. Elle ne veut pas que je la console. C'est d'ores et déjà un rituel entre nous. Sitôt que je me retire, sa main me rattrape. Tout est d'une telle évidence. Ses yeux ouverts, jusqu'à ce qu'elle les referme avec force. Je n'ose demander ce qui se passe. Je me sens seul avec elle. Elle me serre dans ses bras.et pourtant, tapi au plus profond de mon corps, subsiste un espace glacé, gelé.
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En tout cas elle s'est retournée. Elle m'a salué d'un petit mouvement de la main. A l'instar de maman avant qu'elle ne tombe dans la cascade. Et moi, dans mon ivresse et ma fatuité, là ou je me trouvais sur scène, je n'ai pas vu qu'il s'agissait d'un adieu. Je croyais que c'était une promesse, qu'elle tendait le bras en l'air, pour me dire qu'elle serait près de moi dans un instant, qu'elle allait s'élancer dans l'entrée principale, contourner le bâtiment au pas de course, afin de m'attendre dans la loge des artistes dès que je redescendrai de scène, après un dernier rappel, dont aujourd'hui encore je ne me souviens pas le morceau.
Mais le souvenir que je garde d'elle est celui-ci :
Si enjouée, si juvénile, et avec un enfant dans le ventre. Elle avait l'air tellement soulagée, songé-je aujourd'hui, car c'était terminé, car la souffrance allait enfin cesser. Elle était tellement soulagée que la vie s'épuise à s'habituer à elle. Elle était tellement soulagée car enfin ça allait marcher pour moi. Et peut-être, songé-je également aujourd'hui, tandis que le dos courbée j'écris tout ceci et me sens épuisé, éreinté, peut-être y avait-il une joie, dans ces tout derniers instants. Une attente, malgré tout. Peut-être se rappelait-elle, aux dernières minutes de sa vie, lorsqu'elle s'est à nouveau tenue sur le tabouret, dans la cave, qu'elle s'est étirée vers elles, vers ces ultimes secondes, oui, peut-être se rappelait-elle les phrases que je lui avait citées quand, jeunes mariés, étendus dans le lit, quelques semaines plus tôt seulement, à l'Hôtel Sacher, à Vienne :

" Le chagrin dit : Passe et finis! Mais tout désir mérité éternité. Mérite une profonde, une très profonde éternité." Nietzsche , Ainsi parlait Zarathoustra.
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Le vin rouge était idéal pour les gens qui aspiraient à autre chose, et si ce n'était cet autre chose, alors ils cherchaient à faire une pause avec eux-mêmes. Le vin blanc, lui, convenait aux personnes désireuses d'une stimulation supplémentaire. En conséquence de quoi il existait des personnes plutôt vin blanc et des personnes plutôt vin rouge. Moi, je ne savais pas où me situer. Je savais seulement que j'aimais boire et que cette inclination était destructrice pour un pianiste.
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J'observe le piano à queue dans le salon en songeant tout à coup que l'instrument se dresse entre le monde et moi; que je me suis noyé en lui et ai à peine survécu à cette noyade, moi qui suis censé transmettre un message important sans pour autant que je sache tout à fait si le message de la musique est important. Je suis pour la énième fois saisi par une soudaine incertitude quant à la justesse de mon choix: je me demande à nouveau si je veux vraiment devenir musicien, si je peux avoir aux yeux des gens autant d'importance que Marianne en a eu pour ses patientes parce qu'elle est, elle, en permanence impliquée corps et âme dans ce qu'elle fait, parce qu'elle a un devoir social et une vision politique.
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Le regard du mort peut donner cette impression, en effet. Le regard du mort peut souvent fonctionner comme le trou de serrure qui ouvre sur l'éternité. Les yeux du mort ont une lumière rare. Peut-être parce que le regard est désormais fixe. Le mort voit. Et ce regard a nettement plus d'autorité que celui d'un vivant.
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