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EAN : SIE191199_722
Le Livre de Poche (01/01/1968)
3.33/5   3 notes
Résumé :
Puisqu'une paille dans l'acier d'une seule poutrelle suffit pour qu'un pont s'écroule, se montrer sévère dans le choix de ses matériaux n'est-il pas du devoir de l'architecte ? Partant de ce principe, l'attitude du Père Pétrus envers Guillaume Feuvée est aussi logique que justifiée : l'adolescent présente des défauts qui semblent au vigilant jésuite incompatibles avec sa destinée de futur missionnaire. Conserver un élément aussi peu sûr, n'est-ce pas gaspiller l'arg... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
J'ai lu L'approbaniste de André Billy parce que Paul Léautaud, en me faisant découvrir cet écrivain dont il était l'ami proche, notait dans son journal littéraire, à la date du 30 décembre 1936 : « Lu ce soir le premier morceau du nouveau roman de Billy dans le Mercure : L'Approbaniste. Un roman sur un collège de jésuites. Absolument remarquable. Rien pour plaire. Aucun enjolivement, aucun remplissage. Un style net, extrêmement expressif. Il me semble que je l'entends raconter lui même de vive voix. … Je n'ai pu me refuser le plaisir de lui écrire mes compliments. » La seconde raison de ma lecture, et déterminante, est que j'ai effectué moi-même mes études secondaires dans un collège de jésuites.

Bien sûr, il m'a fallu auparavant consulter la définition du mot « approbaniste » qui est la suivante : « Dans certains collèges de Jésuites, nom donné à l'élève qui se prépare à devenir membre d'une congrégation d'élèves »

André Billy précise ce qu'est un congréganiste (p. 97) : « Qu'est-ce qu'un congréganiste ? Ce mot désigne un chrétien qui, par un acte de totale et libre consécration de soi-même à la Vierge Marie dans l'une des congrégations canoniquement érigées en son honneur, prend l'engagement de vivre d'une vie spirituelle, fervente, agissante et militante. L'acte de consécration étant définitif et irrévocable, celui qui le prononce se constitue dans l'état de congréganiste. »

Avec pour fil conducteur une définition possible de la poésie, Billy nous parle de la vie dans un collège de jésuites, milieu qu'il connait très bien pour y avoir étudié lui-même. Dans son collège, à la fin du XIX° siècle, chaque élève avait un confesseur et un « ange gardien » désigné, une sorte de directeur de conscience. La discipline était dure, d'autant plus qu'elle était assurée par les élèves eux-mêmes : Lever à 5 heures, huile de foie de morue obligatoire, uniforme obligatoire, lecture du nouveau testament au réfectoire. Personnellement, je n'ai connu ni l'uniforme, ni l'huile de foie de morue, et le lever était à 6h45 à la fin des années cinquante. Nous avions toujours un confesseur et des « billets de confession » mais nous n'avions plus d'ange gardien « terrestre » pour nous faire d'incessants reproches. Enfin, il y avait toujours lecture au réfectoire, mais ce n'était plus celle des évangiles.

Tout le long du roman, il règne, se mêlant aux senteurs d'encens, un parfum de pêchés, de pénitences, de sacrifices et de privations. Nous faisons la connaissance d'un Père jésuite rentrant des missions en Chine et rapportant les supplices et martyrs de ses confrères.

Au milieu du XX° siècle, il y avait toujours la retraite annuelle de fin septembre, la visite des pupitres des élèves en leur absence et la lecture des correspondances avant remise à la Poste, il y avait toujours un père Préfet et un père Recteur, mais plus de père Ministre ni de père Procureur. Enfin, j'ai également connu les pères missionnaires revenant de Chine et vendant des objets fabriqués là-bas, mais à la place du récit des tortures qui leur étaient infligées, on nous faisait voir, chaque année le film « L'Auberge du sixième bonheur », tourné en 1958, avec, comme acteurs principaux, Ingrid Bergman et Curd Jürgens.

Notre héros ne sera pas admis dans la Congrégation et sera renvoyé du collège car « Sa vie spirituelle était, pour employer une expression triviale de son invention, une écumoire qui laissait passer toutes les grâces et ne retenait que les impuretés. Celles-ci s'accumulaient et formaient cette vase, cette boue qui, à de certains moments, faisait de son âme un cloaque. ».
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Becquaing donna communications des notes obtenues dans la semaine par les congréganistes et les approbanistes. Les A et les AE plurent en abondance. Il y eut plusieurs E et un EI. A la messe de la Congrégation du collège, les congréganistes épinglaient chaque dimanche leurs décorations rouges, bleues et blanches, sur un coussin disposé devant la statue de la Vierge. 
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… Le P. de Maulny tenait habituellement les mains enfouies dans ses manches, le P. Pétrus les dissimulait volontiers dans les ouvertures de sa douillette. Les jésuites font peu de gestes : « Qu’on ait les mains honnêtement arrêtées , si ce n’est qu’on trousse sa robe », disent les règles.
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