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EAN : 9782709658560
300 pages
J.-C. Lattès (10/01/2018)
3.71/5   24 notes
Résumé :
Carter et Seth, âgés d'une vingtaine d'années, appartiennent a des mondes opposés. Le premier est l'héritier d'une grande fortune américaine, l'autre est un misfit social sans le sou, timide et maladroit. Ils forment un tandem uni par une passion commune, la musique, qu'ils écoutent dans leur studio. Seth, obsédé par le son, enregistre par hasard un chanteur de blues inconnu dans Washington Square. Carter, enthousiasmé par la mélodie, l'envoie sur Internet, prétenda... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Larmes blanches, un joli billet de Titania l'été dernier, un sujet qui me fait dresser les poils et hop, j'suis parti au pays du blues.
Deux potes, l'un dingue de musique, l'autre de sons multiples et divers. Carter, issu d'une famille à l'abri du besoin pour les deux ou trois prochains millénaires, Seth, tranquille pour à peu près les cinq prochaines minutes. L'un explore tous les styles musicaux de fond en comble, l'autre enregistre tous les bruits de la rue.
Un jour, en écoutant l'enregistrement de la journée, un vieux blues attire l'oreille des deux amis.
Entre investigation pour retrouver le bluesman et escroquerie dans le milieu des collectionneurs de disques, quelques substances illicites et un brin de pratiques vaudou vont nous emmener aux racines du blues.

Page après page, un air m'a trotté dans la tête. Dealing with the devil de Sonny Boy Williamson version James Cotton, le pied. (https://www.youtube.com/watch?v=PCwtdvwVzho&index=2&list=RDME9Tq-wHzzQ bonne écoute si le coeur vous en dit).

Et puis et puis… ça a merdé quelque part. Arrivé à la page 301, j'ai fermé définitivement le bouquin.
Oui ce sont des choses qui arrivent de fermer un livre quand on a fini, le problème c'est que là il y a 371 pages. J'ai abandonné à… 70 pages de la fin. J'ai essayé de le terminer mais je n'ai pas pu à mon grand désespoir.
J'ai commencé à partir en vrille aux premières prises de champignons. Leurs effets malheureusement désirables m'ont fait lâcher prise petit à petit jusqu'au largage complet. le voyage à travers le temps, ça m'épuise et quand d'une page à l'autre je ne sais plus où je suis ça me gave vite. D'être perdu m'a fait décrocher de l'histoire, me l'a faite oublier.
Grosse déception car pas fan de retour vers le futur et autres produits dérivés, mais un bouquin qui pourrait plaire à beaucoup.
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Étrange et fascinante histoire avec une bande son éblouissante...

J'aime qu'un auteur me surprenne et c'est le cas pour ce roman musical dont le blues est le héros.

Il nous conte, avec des phrases comme des mélopées, sur le picking d'une guitare, l'histoire de deux musiciens blancs fascinés par les enregistrements anciens. Carter Wallace, un riche héritier bipolaire s'associe à Seth, un collectionneur de sons, pauvre et arrangeur hors pair. Ensemble ils fabriquent un faux blues à l'ancienne , et tout se passe comme s'ils avaient invoqué quelque chose de maléfique.

Une fascination mortelle comme une malédiction, qui brouille l'entendement, nous emmène dans un espace temps étrange , où le passé se mêle au présent . Les passions excessives des collectionneurs de disques confinent à la folie, coupent du réel, faussent le jugement et l'auteur réussit bien à rendre l'ambiance irréelle et onirique de cette obsession. La dimension fantastique du récit me fait penser aux délires esthétiques d'une fameuse série policière de David Lynch. Le bus de l’errance de Seth, rappelle celui, célèbre de Robert Johnson dans le blues du diable, celui qui doit sauver son âme .

Cette quête à la recherche d'un drôle de Graal, qui évolue et se dérobe sans cesse, nous emmène aux sources du son blues, dans des villages de cases du Mississippi. Dans les paroles des chansons, on a la souffrance , les amours perdues et la mort, toutes choses de la condition des pauvres hères, universelles et partageables . Le destin de Seth, misérable méprisé et rejeté, ressemble beaucoup à celui de Charlie, le musicien noir .

Au delà de la ségrégation, il y a une musique transmise de générations en générations par des musiciens blancs et noirs, leur histoire commune, un métissage artistique inéluctable, écouté par tous, une synthèse poétique qui fait un joli pied de nez à l'histoire.
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Larmes blanches est un roman aussi étrange que surprenant. La quatrième de couverture et la lecture des premières pages ne sauraient dire à quel point cette histoire est inclassable.

Le récit d'Hari Kunzru est aussi méticuleux que nébuleux, son style aussi travaillé que filandreux. Déstabilisant, pour le moins, mais c'est clairement une volonté de l'auteur.

Il est parfois aisé de parler d'une lecture. Celle-ci me donne un peu de fil à retordre, à l'image de la lecture, qui n'a pas été d'un parcours aisé. Il faut dire que le trajet n'est pas, comme souvent, balisé et qu'il laisse une large part à l'interprétation avant de pouvoir appréhender le fin mot de l'histoire.

Cette amitié, entre un sans-le-sou asocial et un héritier qui refuse son statut de caste, réserve bien des surprises. Elle est improbable, à l'image de l'intrigue, et pourtant on s'y attache. du moins si on a l'esprit ouvert à l'irrationnel et qu'on aime lire entre les lignes.

Larmes blanches a plusieurs niveaux de lectures, mieux vaut avoir l'envie de naviguer entres les flux narratifs qui s'entrechoquent. Ce fut mon cas, même si parfois les circonvolutions de l'auteur m'ont perdu en route, trop quelquefois. Un chemin recouvert de chausse-trappes que j'ai pourtant aimé parcourir.

Il faut dire que le début du roman m'a appâté, moi l'amateur de musique. Les deux personnages principaux sont obsédés par leur passion, bien au-delà de l'excitation normale envers un art. Obnubilés par leur collectionnite aiguë (d'albums comme de sons divers), ils vont peu à peu perdre pied. L'étrangeté du récit va vite les engloutir (et le lecteur avec).

Si vous recherchez un livre linéaire, facile à suivre, sans trop demander d'efforts, passez votre chemin. Appréhender et comprendre Larmes blanches se mérite. D'autant plus qu'Hari Kunzru est allé très loin dans ses recherches et que le propos « musical » est souvent très pointu.

Cette singularité est un réel atout, même si l'écrivain a eu parfois eu tendance à se perdre dans son excentricité narrative, à mon sens. Mais les concepts frappent l'esprit, au fil de la compréhension de cette sombre intrigue. Il faut parfois savoir s'égarer pour mieux comprendre.

Ce récit de blancs obsédés par la musique noire, va bien au-delà de ce qu'on pourrait imaginer. Il est question d'appropriation, de classes. Et de tant d'autres sujets non divulgables ici.

Hari Kunzru est un auteur étonnant, comme l'est son roman noir, Larmes blanches. Un voyage à l'aveugle dans le monde des sons. Un périple par les mots dans l'univers de la musique noire et de ce qu'elle représente réellement.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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« Larmes Blanches » de Hari Kunzru (2018, JC Lattès, 378 p.) traduit par Marie-Hélène Dumas est un roman à lire, surtout en ce moment d'élections américaines. Oh rien de foncièrement politique, si ce n'est en partie une histoire de recherche des racines du blues, de l'authentique blues du Sud, autour de Jackson, Mississipi.
Tout part de Seth, jeune paumé sans le sou, qui rencontre Carter Wallace à l'Université. Tout les sépare. Seth ne sait que bricoler du matériel d'enregistrement, des micros directionnels « des micros statiques AKG C12's à quinze mille dollars pièce » et autres amplis à lampes. Et il enregistre « sur bande quart de pouce » et filtre ensuite tout ce qui produit du son autour de lui. « Guglielmo Marconi, l'inventeur de la radio, croyait que les ondes sonores ne mouraient jamais complètement, qu'elles persistaient, de plus en plus faibles, masquées par le bruit quotidien du monde. Marconi pensait que s'il avait pu inventer un micro assez puissant, il aurait pu entendre les sons des temps anciens. le sermon sur la montagne, les pas des soldats romains défilant sur la Via Appia». C'est comme cela qu'il va trainer dans les squares de New York, Washington Square ou Tompkins Square, tous deux dans Manhattan, à côté de East Village, du côté des avenues à lettre (A, B, C, D). Les gens jouent aux échecs et les noirs de la musique pour gagner quelques sous. Il vit en colocation avec Carter Wallace, descendant de la compagnie Wallace Corporation, « empire de « gestion logistique de dix milliards de dollars » actuellement présidée par Cornelius Wallace, le frère ainé de Carter. Ce denier entretient son frère Carter et le laisse faire ce qu'il veut de sa vie, tout comme sa soeur Leonie dont « la part d'action est évalué à quatre-vingt millions de dollars ». SI ce n'est pas beau la fratrie familiale, où l'un récolte ce que les autres ont semé, et permet aux fleurs sauvages de pousser. La compagnie est d'ailleurs devenue la « Wallace Magnolia Group », « ils fournissaient des équipements de déblayage, construisaient des autoroutes, posaient des pipelines. Blocs WC en Afghanistan. Pistes d'atterrissage et entrepôts militaires ». On voit tout de suite en Cornelius un « important donateur républicain qui apparaissait sur les photos de presse avec des sénateurs et des membres du clan Bush ». Il n'y a pas de petit profit, mais que des grandes occasions de s'enrichir.
Ils ont leur studio dans « un bâtiment de Williamsburg, au bord de l'East River » tout de même. La soeur, elle, vit à Tribeca, au sud-ouest de Manhattan, c'est bien plus chic. Quand ils se déplacent, ils partent de Teterboro, aérodrome semi privé à une vingtaine de kilomètres seulement du centre d'affaires. Cela évite de côtoyer la foule des touristes, voire des émigrants de JFK ou de la Guardia.
Leurs loisirs, c'est de collectionner des vieux disques des années 20. Disques en cire, des 78 tours, avec des labels disparus, mais dont ils ont la liste des productions, chez Paramount ou Victor pour les plus connus, Okeh, Gennett, ou Gamages pour les autres. Et ils échangent ou achètent à bons prix à d'autres collectionneurs, en tenant compte de l'échelle de « Vintage Jazz Mart ». Seth, lui enregistre tout ce qui passe, et fini par enregistrer un chanteur dans Washington Square. « Oh oui, vraiment, un jour, j'm'achèterai un cimetière. Et ce jour-là, je mettrai tous mes ennemis à terre. / M'ont mis aux ordres d'un homme, Cap'tain Jack qu'ils l'appelaient. Il a gravé son nom tout au long de mon dos ».
Remixage et filtrage dans le studio. Finalement cela donne un enregistrement quasi d'époque, que Carter attribue à un dénommé Charlie Shaw. le nom est fictif, de même que l'enregistrement. Mais cela déclenche une tempête chez les collectionneurs. Tempête aussi dans le roman, car tout s'accélère. Rencontre dans des endroits douteux, qui puent la pisse et la misère. Meurtres ou incendies d'appartement, rendez-vous dans un quartier du Bronx pour Carter, dans Hunts Point, juste en face de Rikers Island, ile à la prison célèbre. Bref, Carter est sérieusement tabassé et sort du roman dans un état comatique profond. Restent Seth et Leonie qui vont partir à la recherche du dénommé Charlie Shaw. Parcours à la recherche du disque « Key & Gate, label KG 25806, Charlie Shaw, “Graveyard Blues” » dont on ne connait qu'une face.
Deux virées dans le Sud profond, Virginie, puis Tennessee et Mississippi. Routes poussiéreuses, maisons en bois, « au-dessus du comptoir, panneau « Réservé aux Blancs » ». et ce qui devait arriver, arrive. « le policier nous a intercepté quand nous quittions Clarkdale ». Après le permis et la carte grise : « Je vais te poser une question, mon garçon. Es-tu un défenseur des droits civiques ? ». Quelques chapitres plus loin, Seth est confondu avec un repris de justice. Scènes ordinaires de la police blanche.
Présenté comme étant « l'histoire inique de l'appropriation par les Blancs de la culture noire » par le Washington Post, on peut alors s'étonner de l'absence du point de vue des Noirs. Ils n'apparaissent pas dans le livre, qui ne contient que les propos d Seth Carter et sa soeur Leoni, plus quelques personnages secondaires, tels Chester Bly, collectionneur à ses heures. Puis, on se dit que finalement, c'est sans doute volontaire de la part de l'auteur. Puisque les Blancs ont confisqué la culture, autant avoir aussi confisqué la parole. D'ailleurs la ségrégation toujours latente dans le Sud permet elle cette parole. Ce n'est pas ce que laisse supposer les interventions de la police, fussent elle à l'encontre de Seth. Ce n'est pas non plus l'opinion qu'en ont, ou qu'en ont eue, Cap'tain Jack et Cap'tain Jim., du moins dans les paroles du « Graveyard Blues » de Charlie Shaw.
On a fait dire beaucoup de choses à la sortie du roman aux USA. En particulier dans les milieux des amateurs de blues. Certes, Kunzru se sert beaucoup de références à des paroles de blues ou d'auteurs. Citant volontiers, ou parodiant Robert Johnson, qui a appris à jouer de la guitare après avoir vendu son âme au diable. D'ailleurs, le symbole du cimetière est également tiré de Robert Johnson « you may bury my body by the highway side, / So my old evil spirit can get a Greyhound bus and ride». Hélas « le blues est devenu une écriture vidée de sens dans la publicité : un homme sous une véranda avec un harmonica, une goutte coulant sur une bouteille ». Par ailleurs, le blues n'est pas originaire que du Sud. Ainsi, le jeu de batterie de John Bonham n'est pas lié à « When The Levee Breaks » racontant les crues du Mississippi en 1927, qui fit plus de 200 morts et plus d'un demi-million de personnes déplacées. D'ailleurs John Bonham n'était pas encore né. Reste que Hari Kunzru raconte dans « The Guardian » son tour, à l'époque où il n'était pas encore marié à Katie Kitamura, sur la Piste Natchez entre Nashville, Tennessee et le Mississippi. Les églises baptistes qui sonnent le tocsin au passage des automobiles, les bouteilles vides de bourbon Four Roses à la maison de William Faulkner, la mousse espagnole (Tillandsia usneoides) qui pend des arbres.
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Larmes blanches de Hari Kunzru m'a été envoyé par J.-C. Lattès et net galley.
Comme souvent, je l'ai demandé sans regarder le résumé, juste car je trouvais la couverture surprenante.
Le contenu est tout aussi surprenant que la couverture :)
C'est un roman dont je vais avoir du mal à vous parler !
Deux amis que tout opposent, mais dont l'amitié est pourtant forte. La musique est très présente tout au long du roman. C'est un roman noir, une histoire d'amitié, mais pas seulement, on a du fantastique dans cet ouvrage.
Bref, un Objet Littéraire Non Identifié comme on on lit parfois.
Je vais vous laisser la surprise de la lecture, en espérant qu'il ne vous perde pas trop car je dois avouer que parfois je me suis un peu perdue. Un OLNI c'est bien, mais il peut arriver que l'on se perde dans les méandres de l'histoire non conventionnelle.
J'ai aimé ce livre, sans avoir de coup de coeur, mais je le recommande et je lui mets quatre étoiles :)
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critiques presse (2)
LePoint
23 février 2018
L'auteur de « L'Illusioniste » revient avec un roman sur le thème de la mystification et de ses conséquences, sur fond de musique blues.
Lire la critique sur le site : LePoint
LeFigaro
02 février 2018
Un roman subtil sur la musique noire et les sortilèges du blues.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
L’histoire que m’a racontée le vieux collectionneur était si étrange que, si je l’avais entendue en toute autre circonstance, je l’aurais écartée, pensant qu’il l’avait inventée. Et pourtant elle avait une force – la force de la vérité, dirais-je, mais cela serait trop simple. Ce n’est pas que je l’ai crue, mais elle semblait venir d’au-delà de la croyance. Quelque chose s’était agrippé à Carter et à moi, une vrille du passé, et si nous ne la détachions pas de nous, nous serions entrainés dans la mort et le silence.
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Nous avions vraiment le sentiment que notre amour de la musique nous apportait quelque chose comme un droit à être noir, mais avant d'arriver à New York, nous avions appris à ne pas en parler.
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Oh oui vrai-ai-ai-ment, j'vais
m'acheter un cimetière
Et ce jour-là j'mettrai tous mes
ennemis en terre.
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Guglielmo Marconi, l’inventeur de la radio, croyait que les ondes sonores ne mouraient jamais complètement, qu’elles persistaient, de plus en plus faibles, masquées par le bruit quotidien du monde. Marconi pensait que s’il avait pu inventer un micro assez puissant, il aurait pu entendre les sons des temps anciens. Le sermon sur la montagne, les pas des soldats romains défilant sur la Via Appia
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Oh oui, vraiment, un jour, j’m’achèterai un cimetière.
Et ce jour-là, je mettrai tous mes ennemis à terre.
M’ont mis aux ordres d’un homme, Cap’tain Jack qu’ils l’appelaient.
Il a gravé son nom tout au long de mon dos
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