Le livre commence bien. Dans la table de matières on trouve les points que l'auteur (FBH) a estimé essentiels à traiter :
* Qu'est-ce l'idéologie ? : La définir, l'abolir, la combattre, la démasquer;
* Comment elle se propage ? Par des stratégies, les intellectuels, l'influence sans frontières.
Alors ? Et bien, je me suis dit que nous sommes dans une époque très conflictuelle, avec des camps très polarisés. L'auteur a sûrement son camp. Et c'est normal !!! Mais est-ce que cela apparaît dans le texte et quid de son impartialité ?
Quelques prolégomènes...
FBH dit, d'entrée de jeu, qu'il se contentera juste du contexte français. Néanmoins, il mentionne très rapidement les cas Trump et Bolsonaro.
Une guerre idéologique est toujours et surtout une lutte pour le pouvoir : l'obtenir (lors des élections) ou pour le garder ou renverser le pouvoir déjà en place. Dans le premier cas on trouve deux adversaires en position offensive et dans le deuxième cas un adversaire en position défensive et l'autre en position offensive (A noter que ces mots sont utilisés ici dans le sens contexte ou situation et pas dans le sens idée ou idéologie utilisé par l'auteur dans le texte).
Or, le pouvoir en place, en situation défensive, est dans une situation bien plus confortable que celui qui attaque. Et on voit cela très bien dans les joutes entre
Jean-Luc Mélenchon et
Emmanuel Macron. D'ailleurs, dans cette joute, on ne voit dans la réalité que la virulence de
Mélenchon. La plupart du temps
Emmanuel Macron ne se donne pas la peine de répondre. Virulence dont l'auteur passe en silence et le nom
Mélenchon n'apparaît même pas dans le texte.
FBH parle, le plus souvent, de façon générique de la gauche et de la droite. Les quelques mentions nominales sont à Macron et Gilets Jaunes. Aussi, FBH parle de Macronisme alors que nulle part apparaît une expression semblable à Mélechonisme - je ne vois pas de raison pour que les idées de E. Macron puissent être classés comme une idéologie et pas celles de
Mélenchon.
Sur les Gilets Jaunes, bien, je ne pense pas qu'ils ont une idéologie. Ils se battaient pour des points spécifiques. La preuve même est que les deux mouvements extrêmes (
Mélenchon et
Marine le Pen) ont essayé de les récupérer.
Dans d'autres parties du texte où les deux camps sont mentionnés de façon anonymes, une lecture attentive montre que FBH appuie plus souvent sur les armes de la droite que sur celles de gauche.
Sur le côté superficiel... je pense que FBH a juste égrattigné le sujet. Si on veut aller plus loin, bien plus loin, je suggère ces trois livres (il y en a d'autres mais bon, ces trois, je les ai lu et je les recommande) :
* Jean Segallia - Terrorisme intellectuel
*
Thierry Wolton -
le négationnisme de gauche
*
Mathieu Bock-Côté -
L'empire du politiquement correct
Ce sont trois armes largement utilisées dans les guerres idéologiques. Dans ce livre, seule la première est vaguement mentionnée.
Si on enlève ces deux points, le contenu est assez intéressant même si parfois ennuyeux.