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Benoît Meunier (Traducteur)
EAN : 9781092145350
Mirobole (02/04/2015)
3.61/5   33 notes
Résumé :
Dans une librairie de Prague, un homme trouve un livre écrit dans un alphabet inconnu et l’emporte chez lui ; bientôt l’ouvrage lui ouvre les portes d’un univers magique et dangereux. À mesure qu’il s’enfonce dans les méandres de cette autre ville, il découvre des cérémonies baroques, des coutumes étranges et des créatures fascinantes ; derrière la paisible Prague des touristes, des cafés se muent en jungles, des passages secrets s’ouvrent sous les pieds et des vagu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Il est des romans dans lesquels on entre directement et d'autres qui sont plus rétifs, qui se dérobent, qui se rebellent et avec lesquels on a le plus grand mal à avancer, comme si on entrait dans un buisson de ronces.

Mon buisson de ronces est arrivé et j'ai eu grand mal à avancer tant les phrases étaient longues, tant l'écriture me semblait pénible, tant le roman me semblait hors de ma portée.

Cet O.L.N.I surfe sur le fantastique, le fantasmagorique, l'onirique (oui, je fais tout en « ique) et il m'a fait la nique durant une grande partie de ma lecture. Il y a du merveilleux aussi et c'est totalement surréaliste.

Imaginez un homme qui a trouvé dans une librairie un livre à la couverture violette qui est écrit dans une langue inconnue. Ce livre ouvre les portes d'une autre ville, un truc de ouf, qui dans notre monde n'a aucun sens.

N'ayant aucun GPS, je me suis perdue, j'ai étouffé, je me suis noyée et je suis sortie de ce roman en me demandant ce que j'avais vécu comme expérience, mon imagination ayant été souvent dans l'impossibilité de me donner des images de ce que je lisais.

En plus, la fin m'a semblé plate comparée à ce que j'avais tenté de défricher durant toute ma lecture, tout ce fantasmagorique, tous les animaux croisés, ce monde de dingue constitué. D'ailleurs, la fin, je l'ai comprise, c'est vous dire son niveau facile !

Je ne coterai pas cette lecture, elle n'était pas pour moi à ce moment-là de ma vie, ou alors, nous n'étions pas fait pour nous rencontrer…

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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« Les gestes grâce auxquels nous délimitons notre espace perdraient bien vite leur assurance si nous savions que les formes que nous touchons avec tant de certitude ne sont souvent qu'une enveloppe dissimulant les ténèbres qui emplissent le terrier d'animaux bizarres. Mais soyons certains que viendra l'heure où la mince surface des choses crèvera et, que par les trous, des yeux curieux de lémuriens nous observeront. »
S'il parle ainsi, c'est que le narrateur, après l'achat chez un bouquiniste de Prague d'un livre écrit dans un alphabet inconnu, découvre que sous la surface des choses se dissimule une autre ville. Une autre ville et une autre vie, un lieu peuplé d'étranges créatures, où l'on sculpte les nuages, où des tigres blancs errent, où des lâchers de poissons dans les rues enneigées pour le plaisir de les chasser avec des chiens sont organisés, où des lits deviennent des continents et les draps des montagnes sur lesquelles skient des gens en sous-vêtements. Poussé par la curiosité, fasciné par les frontières mouvantes qu'il se met à découvrir dans la ville, le narrateur s'enfonce peu à peu dans ce monde étrange, merveilleux et effrayant, au risque, peut-être de s'y perdre.
Étrange et séduisant, L'autre ville, récit onirique et fantastique baigné de surréalisme est un voyage aussi déstabilisant que stimulant. Évoquant un immense cadavre exquis auquel on aurait fait participer Lautréamont et Lovecraft, ce roman intelligent tour à tour angoissant, amusant ou stupéfiant se lit avec délectation. Objet d'Art autant que réflexion sur le langage, le sens de la vie ou la notion de réalité, il est une mine. le genre d'ouvrage dans lequel on se plaît à revenir picorer régulièrement après l'avoir lu.
« J'entendis le maître demander à la petite fille :
-Parle moi de la naissance des déclinaisons. Je t'écoute.
L'élève se mit à réciter d'une voix hésitante :
-Au départ, les terminaisons servaient à invoquer les démons. Chacune des manières dont les hommes désignaient les choses avait son démon protecteur. Et le nom des choses permettait d'invoquer le nom des démons.
-C'est exact. Et maintenant, dis-nous comment ces invocations démoniaques ont pu devenir de simples désinences.
-Des femmes étrangères sont arrivées, accompagnées de chacals aveugles et passant par les escaliers glacés…
-Tu confonds avec la naissance du plus-que-parfait, l'interrompit l'enseignant. As-tu oublié ? »

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Un roman étrange que j'ai bien aimé, si ce n'est le dernier chapitre.

Un ouvrage bizarre. Bizarre peut-être parce que je n'ai jamais rien lu de ce genre. Une accroche le décrit comme texte surréaliste et, effectivement, je pense que c'est le mot.

Nous suivons un homme qui, après avoir trouvé un livre à l'écriture indéchiffrable, découvre une « autre ville » « cachée », par des voiles invisibles, superposée à la ville de Prague. Et cet autre monde est totalement délirant, à la limite de l'illogisme et, parfois, se contredit presque. Cependant, cette « autre ville » possède ses croyances, ses habitants et ses dangers...

Le style de l'auteur est très agréable et je le trouve presque « naïf », mais cela lui donne peut-être tout son côté surréaliste. le personnage principal ne réagit pas forcément comme nous nous réagirions face à de tels phénomènes. Il y a beaucoup de poésie dans l'écriture.
Ceci dit, les phrases sont parfois assez longues et il arrive qu'on s'y perde un peu : mais n'est-ce pas le but de cette « autre ville », nous perdre un peu dans d'étrange méandre peuplé de requin et de raie volante ?

J'ai beaucoup apprécié cette lecture. Même si elle parait peut-être complexe, je lui ai trouvé une légèreté agréable, son imaginaire m'a séduite et j'ai apprécié me retrouver à Prague (mais si j'avoue que j'aurai aimé une carte ; je connais un peu la capitale tchèque, mais pas assez pour visualiser complètement les rues et les quartiers)
Pourtant, le dernier chapitre m'a un peu déçu. En effet, dans ce dernier, j'ai trouvé que l'auteur interprétait trop l'aventure de son héros et il part dans un discours trop philosophique, parfois un peu lourd.


Un livre que j'ai beaucoup apprécié, mais avec un final pesant.
Je suis quand même ravie, car j'ai lu mon premier livre surréaliste et j'ai ainsi pu découvrir un ouvrage de la maison d'éditions Mirobole dont j'entends beaucoup de bien un peu partout.
Ce titre n'est peut-être pas à conseiller à tous le monde dans le sens où l'aspect surréalisme pourrait ne pas être apprécié.
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Je crois bien que c'est la chose la plus déroutante que j'aie lue de ma vie entière.
Disons que si Borges et Boulgakov avaient eu un fils, il aurait pu écrire ce truc.
Cet OVNI.
Cette poésie en prose.
Cette aventure bizarroïde, surréaliste, ce bouquin décomposé, recomposé, onirique et brutal à la fois.
Pourtant, tout commençait tranquillement, comme un roman gothique de l'autre siècle, un récit tranquille dans lequel le narrateur tombe sur un objet ancien, l'achète et le rapporte chez lui. Cet objet, en l'occurrence, c'est un livre, rédigé dans un alphabet exotique et inconnu. Un petit livre mauve, orné de gravures, et dont les pages luisent faiblement lorsqu'on l'ouvre dans l'obscurité ...
Un livre incompréhensible, dont le héros cherche l'origine sans se décourager, même si les obstacles s'amoncellent lorsqu'il approche de la vérité, même si chacun cherche à l'écarter de cette quête.
Un livre qui l'emmènera dans un monde mystérieux, où les mots sont les mêmes mais ne signifient plus la même chose, où l'on voit voler des requins dans les rues de Prague, où l'on brûle des machine à écrire en d'étranges messes noires, où des filles en tenue de plongée vous poursuivent dans les forêts en feu, où les statues de Prague abritent un élevage de rennes... un monde redoutable et envoûtant, pour le peu qu'on arrive à en voir, saisir, comprendre.

Car là est tout le paradoxe de ce livre: tout comme le héros, on n'y comprend rien.... Oui, on arrive à suivre son aventure, on saisit bien les rebondissements, le mystère qui s'épaissit; et soudain entre deux scènes d'action, les mots sont bien ceux de notre langue (entre parenthèses, le traducteur est un champion) , mais ils s'alignent dans des phrases qui ne nous parlent pas, ou qui suggèrent des images complètement biscornues, impossibles à concevoir dans notre réalité ...
Un livre, donc à réserver à ceux et celles qui aiment remettre en question leurs certitudes, qui aiment parfois le son des mots plus que leur sens, et qui seront heureux de se perdre dans "l'autre ville", une Prague en négatif ...
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Je ne vais pas vous mentir, j'ai mis du temps à démarrer ce livre. J'ai du lire les vingt premières pages il y a quelques semaines sans vraiment accrocher, sans rien comprendre en fait. Et puis pour le week-end à 1000, j'ai décidé de le reprendre. Pour bien faire, j'ai recommencé (quand je dis que je n'avais rien compris, c'est pas une hyperbole). Allez savoir pourquoi, ce n'était peut-être pas le bon jour la première fois, car malgré l'environnement bruyant (j'étais dans le tram...), j'ai plongé la tête la première dedans et je n'en suis ressortie qu'après avoir lu le dernier mot.

Michal Ajvaz nous happe totalement dans son autre ville. On oscille entre surréalisme, merveilleux, fantastique et absurde tout au long du livre pour un résultat presque onirique et terriblement séduisant.

Le personnage principal, qui est également le narrateur, n'est pas vraiment approfondi. On ne connait en effet ni son nom, ni son âge ou sa profession (on ne sait d'ailleurs par s'il en a une). On pourrait déplorer ce choix, mais j'ai trouvé que cela permettait de s'identifier pleinement et de vivre par procuration sa découverte de l'autre ville.

L'écriture de l'auteur est très simple et se suit très bien. Malgré tous les évènements de l'autre ville, qui n'ont aucun sens dans notre vision du monde, on n'est jamais perdu. On ne comprend pas tout ce qu'il s'y passe non plus, mais on en comprend rapidement la logique (c'est qu'il n'y en a pas). le roman est très imagé, presque de façon cinématographique (mais une adaptation gâcherait tout, alors chut !). La façon dont le personnage plonge dans cet univers presque sans hésitation... J'avais l'impression de toujours le voir sourire, même dans les pires moments !

Le seul bémol que je pourrais mettre à ce livre serait la fin, que j'ai trouvé un peu plate par rapport au reste de l'histoire. Mais rien que pour tout le voyage pour arriver à cette fin je le conseille à tous les curieux, comme le disait mon libraire. Je pense d'ailleurs me tourner un peu vers cette maison d'édition, que je ne connaissais pas. D'abord parce que leurs couvertures claquent, et puis, ayant visité rapidement leur site, ils ont l'air de publier d'autres auteurs du même genre, sortant des sentiers battus, qui me plairaient bien, alors vous en reverrez peut-être ici !
Lien : http://motsindigo.blogspot.c..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
J’entendis le maître demander à la petite fille :
-Parle moi de la naissance des déclinaisons. Je t’écoute.
L’élève se mit à réciter d’une voix hésitante :
-Au départ, les terminaisons servaient à invoquer les démons. Chacune des manières dont les hommes désignaient les choses avait son démon protecteur. Et le nom des choses permettait d’invoquer le nom des démons.
-C’est exact. Et maintenant, dis-nous comment ces invocations démoniaques ont pu devenir de simples désinences.
-Des femmes étrangères sont arrivées, accompagnées de chacals aveugles et passant par les escaliers glacés…
-Tu confonds avec la naissance du plus-que-parfait, l’interrompit l’enseignant. As-tu oublié ?
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Les gestes grâce auxquels nous délimitons notre espace perdraient bien vite leur assurance si nous savions que les formes que nous touchons avec tant de certitude ne sont souvent qu’une enveloppe dissimulant les ténèbres qui emplissent le terrier d’animaux bizarres. Mais soyons certains que viendra l’heure où la mince surface des choses crèvera et, que par les trous, des yeux curieux de lémuriens nous observeront.
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Pourquoi n'emploie-t-il pas une autre machine à écrire ? Parce qu'elles ont toutes disparues : certaines ont été emportées par des nuées de sauterelles jusque dans le Caucase (il a été prouvé que la force conjointe de milliers de sauterelles peuvent soulever de terre un cheval et le transporter sur des kilomètres), d'autres sont utilisées lors de nouvelles pratiques perverses qui font fureur dans les villes, d'autres enfin sont changées en une lumière blanche qui illumine la statue d'un ange magnifique et bestial.
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Très bien, j'admets que je ne trouverai le centre que quand j'aurai cessé de le chercher. Mais ça ne pourrait arriver que si, disons, j'essayais consciemment d'oublier ce centre, ou bien s'il quittait de lui-même le champ de mes préoccupations. Et dans le premier cas, l'effort que je déploierais pour ne pas penser au centre ne serait finalement qu'une nouvelle manifestation de cette recherche, qui serait donc vouée à l'échec; quant au second cas, il me parait tout à fait exclu que je cesse tout à coup de penser au centre : ma vie a perdu toute cohérence, elle est devenue un agrégat de fragments aléatoires, et ces éclats brisés aux bords coupants, qui pointent dans tous les sens, se plantent sans arrêt dans ma peau; chaque seconde est un nouveau début sans rien pour le soutenir et par lequel un monde inconnu, auquel je ne suis absolument pas préparé, se précipite sur moi de l'obscurité; bref, je ne vois pas comment je pourrais oublier le centre perdu alors que toutes mes plaies en appellent à une unité qui émane de lui.
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Je me rendis compte que, en réalité, ce qui suscite l’angoisse et l’inquiétude les plus intenses n’est pas l’existence de signes figés, dépourvus de sens, mais plutôt l’expérience surprenante que rien ne peut être tout à fait dégagé d’une aura de signification ?
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