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Le Bâtard de Kosigan tome 1 sur 4
EAN : 9782354081720
360 pages
Mnémos (02/02/2014)
4.05/5   468 notes
Résumé :
Le chevalier assassin, Pierre Cordwain de Kosigan, dirige une compagnie de mercenaires d’élite triés sur le volet. Surnommé le « Bâtard », exilé d’une puissante lignée bourguignonne et pourchassé par les siens, il met ses hommes, ses pouvoirs et son art de la manipulation au service des plus grandes maisons d’Europe.

En ce mois de novembre 1339, sa présence en Champagne, dernier fief des princesses elfiques d’Aëlenwil, en inquiète plus d’un. De tourno... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (157) Voir plus Ajouter une critique
4,05

sur 468 notes
Un roman historique teinté de fantasy ou plutôt un roman de fantasy ancré dans une période historique française, celle du XIVe siècle, alors que la rivalité franco-anglaise va bientôt se déchaîner dans une guerre de plus de cent ans.
En tant que passionné d'Histoire, j'ai un petit faible pour ceux qui l'utilise pour en faire des romans. Il y a ceux qui sont le plus fidèles possible aux faits, aux événements (comme Rober Merle par exemple), il y a la catégorie de ceux qui la torde un petit peu pour raconter une histoire magnifique (l'école Alexandre Dumas) et puis ceux qui la détourne complètement pour en faire une uchronie ou un roman fantastique. Il y avait dans cette catégorie, en France Pierre Pevel et maintenant Fabien Cerutti.
L'intrigue de la saga le Bâtard de Kosigan se situe donc dans un début de XIVe siècle parallèle au notre (encore que, ce n'est peut-être pas si sûr!). le roi Philippe VI règne bien sur la France. Édouard III sur l'Angleterre. Mais il y a des différences par rapport à la réalité historique. le duché de Bourgogne est déjà une puissance d'importance, alors qu'elle ne le deviendra qu'un siècle plus tard. Et la Champagne est encore indépendante.
Il y a aussi des éléments fantastiques. La présence d'anciens peuples comme les elfes, les nains, les orcs, etc. Contre lesquels, l'église chrétienne est en lutte voire en croisade permanente.
Dans ce monde médiéval fantasmé, le chevalier Pierre Cordwain de Kosigan dirige une troupe de mercenaires. Ce chevalier, assassin de son état, met ses dons légèrement surnaturel, au service du plus offrant. Sa présence en Champagne alors que va se dérouler le plus grand tournoi de la chrétienté, n'est certainement pas le fruit du hasard. Mais quelle est sa mission ? Il participe au tournoi, mais pour tuer qui ? Et pour le compte de qui ?
L'intrigue de ce roman n'est certainement pas linéaire et les degrés d'intrigues se multiplient, se rejoignent, se séparent à nouveau. On en apprend un peu sur l'enfance du Bâtard et au fur et à mesure sur le monde géopolitique qui l'entoure. Il y a aussi beaucoup d'humour et d'action. Tout va très vite et le héros a tendance à énerver tous les personnages importants présents, à commencer par le prince noir, héritier du trône d'Angleterre et aussi la comtesse de Champagne, une représentante des Elfes.
Alfaric, dans sa chronique dit que Pierre de Kosigan est un mélange de James Bond et d'Hannibal de la série Agence tout risque. Celui qui aimait quand un plan se déroulait sans accrocs alors que ils y en avait toujours un et qu'il fallait improviser pour s'en sortir. C'est un peu de ça. Une sorte d'agence tout risque au Moyen-Âge.
A ces intrigues jouissives de pouvoirs et de joutes s'intercalent une autre histoire. Celle d'un descendant du héros, au XIXe siècle. Une sorte d'aventurier-archéologue à la Indiana Jones qui est sur les traces historiques laissées par son lointain ancêtre. Or on se rend compte que dans cette partie là, l'Histoire est telle que nous la connaissons. Ces passages sont moins passionnant mais ils m'intriguent. Sur la durée de la saga (4 livres aujourd'hui), ils doivent avoir un sens.
Le style de Fabien Cerutti est vif et dynamique. Son écriture est assez addictive et on tourne les pages encore et encore pour une dose supplémentaire de fureur, de bruit et d'action et de répliques qui font mouche.
Je ne vais certainement pas attendre longtemps pour lire la suite.
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Rencontré au Salon du Livre de Paris 2014, Fabien Cerutti y présentait avec vivacité et générosité (et oui !) son premier roman de fantasy paru chez Mnémos, le Bâtard de Kosigan : L'Ombre du pouvoir.

D'ores et déjà, que peut-on demander à un bon roman de fantasy historique ? Un aspect fantasy assumé, quelque soit les biais utilisés pour cela, ensuite une incrustation crédible au sein de la trame historique dans lequel il prend place, et enfin, évidemment, un ou plusieurs personnages, inventés pour l'occasion, qui tirent leur épingle du jeu. Et puis, s'il y a un certain talent d'écriture pour lier le tout, c'est évidemment un bonus bienvenu. Pour chacun de ces critères tout à fait personnels et parfois fluctuants, ce Bâtard de Kosigan remplit tout à fait son office et on lit en peu de temps ces aventures de Pierre Cordwain de Kosigan au cours du mois de novembre de l'an de grâce 1339.
L'aspect fantasy de ce roman est de deux types : tout d'abord, nous pénétrons dans une certaine uchronie, nous y reviendrons, et ensuite, nous voyons poindre ça et là quelques allusions à l'utilisation de la magie (très réglementée cela dit) et à l'apparition de certaines créatures ou peuplades bien connues comme des elfes, des orcs ou des « changepeaux », et bien d'autres même s'ils sont surtout abordés de manière plutôt allusive pour l'instant. L'incrustation dans la trame historique classique est, elle, largement foisonnante. Agrégé d'histoire certes, mais surtout passionné par l'Europe du XIVe siècle, Fabien Cerutti développe tous les aspects possibles et imaginables d'un chevalier, assassin et mercenaire, usant de diplomatie et de combat pour s'imposer dans la politique franco-bourguignonne des années 1330. Si les scènes de tournoi resteront en mémoire un petit bout de temps, la profondeur du récit est surtout facilitée par les connaissances de l'auteur. Économie, politique, quotidien : les détails ne manquent pas pour se faire une idée plus que précise de ce monde (l'aspect « manuel historique » irait plutôt bien avec la récente charte graphique des éditions Mnémos d'ailleurs, soit dit en passant), d'autant que l'ensemble est déroulé avec une fluidité très agréable, et c'est avec une légère déception que nous pourrions découvrir que ce monde est en fait une variante issue du jeu de rôle Neverwinter Nights. Toutefois, et ça n'enlève évidemment rien aux qualités stylistiques, évocatrices et enjouées, et après précision apportée par l'auteur, il s'agit bien d'un module créé par lui-même. Enfin, il y a en effet un personnage surtout qui fend le récit comme il fait plier les boucliers de ses adversaires. Qu'ils soient chevaliers, assassins ou héritières bien dotées (les doubles sens sont toujours intéressants), ils sont peu à avoir les moyens de résister aux assauts du Bâtard de Kosigan. Coups bas, stratégies en tous genres, diplomatie affûtée et sourires ravageurs, quels atouts n'a-t-il pas d'autant qu'il multiplie les alliés en tous genres et aux pouvoirs très particuliers ? Heureusement, il se crée en conséquence des ennemis à sa hauteur.
C'est finalement des détails plus ou moins notables qui pourront agacer de temps en temps et (à peine) gâcher l'ensemble de cette aventure. Pour poursuivre sur le personnage principal, ce Bâtard de Kosigan semble bien invincible – serait-ce une dérive de rôliste ? – et les rares fois où il peut être surpris sont balayées par les révélations des derniers chapitres. de plus, justement, la fin peut laisser un goût amer (notamment, le chapitre 78, pour être tout à fait précis, qui m'a profondément déçu), tant du point de vue de l'image des femmes que des intentions du personnage principal. D'ailleurs, notons que l'action en 1339 se déroule sur uniquement 10 jours ! et que de péripéties en si peu de temps ! Enfin, je finis par un maillon cruellement manquant de cette critique : Kergaël de Kosigan. Ce personnage intervient quasiment dans un chapitre sur deux avec des lettres destinées à ses proches ou ses collaborateurs ; or, il se trouve qu'il est le descendant du fameux Bâtard et qu'il vit à la toute fin du XIXe siècle ! le parallèle est intéressant, d'autant que ce personnage est largement attachant, allant de découvertes en découvertes dans son travail de « professeur-archéologue-aventurier ». Malheureusement, le peu de liens tangibles entre les deux lignes scénaristiques est vraiment dommageable, la fin venant à peine rectifier cela, même si nous pouvons au moins deviner une résolution commune dans une éventuelle suite. C'est donc une très bonne idée, ce descendant, au vu des dernières révélations, mais une idée qui sous-entend des liens véritables plus forts que ce que nous avons, pour l'instant, l'occasion de lire.

Cette Ombre du pouvoir au sein de la saga du Bâtard de Kosigan vaut donc le coup, c'est certain ; même si la fin peut paraître agaçante, le héros trop puissant et certains choix non justifiés, les sous-entendus, le style et les péripéties, eux, rendent l'ensemble très agréable à la lecture, et c'est bien là l'essentiel.

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Un vrai bon livre de fantasy historique, avec lequel les éditions Mnémos renouent avec leurs origines car ici les rôlistes parlent aux rôlistes et oh mon Dieu cela fait du bien !


Fabien Cerutti, fort de son vécu sur "Neverwinter Nights", nous livre un réjouissant worldbuilding digne d'un bon jdr :
- D'un côté nous avons un background de High Fantasy qui réutilise très sympathiquement les classiques du genre : les Orcs d'Espagne, les derniers Sidhes des Îles Britanniques, les nains forgerons d'Europe centrale et septentrionale, les elfes blancs de Bretagne et d'Ardennes, les Elfes noirs de Ligurie et tout plein de trucs dont je vous laisse la surprise… ^^ Et ces éléments ne sont pas là que pour le décorum comme les Sillfay'sin de la Garde elfique de Troyes !
- D'un autre côté nous avons un background historique bien troussé avec une France toujours en construction certes, la Guerre de Cent Ans n'ayant pas encore débuté, la Peste Noire n'ayant encore rien ravagé, mais également toujours en concurrence avec l'Angleterre d'Edouard III et avec le Duché de Bourgogne d'Eudes IV (la rivalité entre Français et Bourguignons a donc quelques générations d'avance puisque la seconde maison de Bourgogne n'est pas encore aux manettes de l'ancienne Lotharingie)
Si on mentionne les ambitions de l'Eglise catholique, les méfaits de l'Inquisition romaine, les croisades blanches contre les infidèles et les croisades noires contres les anciennes races, ces éléments ne sont pas là que pour le décorum car pas mal de guest stars font leur apparition au fil des pages comme le Prince Noir, Guillaume le Maréchal, ou les rois sans couronne de Jérusalem et de Byzance… et je me fais peut-être un film, mais il m'a semblé que l'auteur avait transformé le Robert d'Artois de Maurice Druon en Robert de Navarre…

Comme dans le jdr vidéoludique "Lionheart", dont la démarche uchronique n'est pas si éloignée, les côtés fantasy et historique se marient très bien, l'auteur ayant bien potassé les deux aspects, mais doit-on en être surpris quand on sait que la Fantasy est née de l'inclusion d'éléments fantastiques dans des aventures historiques (remember l'oeuvre d'un R.E. Howard) ?
Il s'agit clairement d'un premier roman bien maîtrisé :
- avec une unité de lieu, car en dehors de l'introduction et de la conclusion tout se déroule à Troyes
- avec une unité de temps, car toute se déroule en 10 jours entre le 1er novembre 1339 et le 10 novembre 1339
- avec une unité d'action, car le héros est au centre des rivalités franco-bourguignonnes pour annexer la Champagne, la Comtesse Catherine, alias Cathern an Aëlenwil, veuve de feu le Comte Thibaut, n'hésiter pour sauver ce qui peur encore l'être à jouer son va tout en engageant le sulfureux Bâtard de Kosigan… On sent la soeur cachée de la Galadriel de Tolkien, mais avec une garce attitude qui pourra bien plaire !

Tout est raconté à la 1ère personne à travers le point de vue de Pierre Corwain de Kosigan qui nous fait partager ses réflexions sarcastiques et ses manipulations cyniques. C'est un bad boy très intelligent, mais qui n'hésite pas longtemps quand il s'agit de recourir à la violence, c'est un enfant illégitime issu d'une mésalliance qui fréquente assidûment la haute société, c'est le détenteur de sombres secrets et de sombres pouvoirs et c'est un indécrottable séducteur qui fait tomber toutes les femmes dans sa couche, des plus humbles aux plus puissantes… J'ai cru comprendre que certains lecteurs avait trouvé à redire au côté too much du personnage pour lequel on ne peut pas trembler car rien ne saurait lui arriver. Arrivé à un moment, il faut accepter la suspension d'incrédulité : dans une histoire à la Ian Fleming, c'est normal que le héros à la James Bond pense comme James Bond et agisse comme James Bond face à des situations à la James Bond. Dans le cas contraire, on se retrouverait avec le Jack Ryan de Tom Clancy, et niveau coolitude c'est déjà nettement moins bien… Car oui, tel le Sean Connery des grands jours, Pierre Corwain de Kosigan campe un chouette James Bond médiéval. Encore qu'on peut imaginer dans le rôle, et sans grands efforts, un Pierce Brosnan ou un Daniel Craig et c'est tant mieux. Passé un cap, je me disais même qu'ils ne manquaient plus que l'eyecatch à la fin de l'introduction et le générique idoine…

On sent ainsi une parenté avec notre Pierre Pevel national, dans le trope uchronique, dans le trope arcanepunk aussi, mais d'abord et surtout dans le mélange roman d'espionnage / roman de cape et d'épée. On alterne joliment scènes d'intrigues et scènes d'action à parts égales avec tous les classiques des deux genres : banquets et tournois certes (tous très réussis d'ailleurs), mais aussi enlèvements, assassinats, chantages, extorsions, infiltrations, exfiltrations, opérations commandos…
Et à mon humble avis Fabien Cerutti est encore plus agréable et encore plus intéressant que son illustre aîné.

Mais comme tout est construit autour du personnage principal, les dialogues sont peu nombreux et centrés sur les scènes de drague et/ou de provocation dudit personnage principal, ce qui nous laisse un peu (beaucoup ?) orphelin des interactions avec les très sympathiques membres de sa compagnie, car il ne fait pas oublier que notre héros est d'abord et avant tout le capitaine d'un troupe de mercenaires d'élite aussi à l'aise dans l'intrigue que dans l'action : Janvier, Gérard de Rais, Edric l'écuyer, Qu'un-Coup le sniper, Gerfaut le fauconnier, Dunevici Il'lavaelle la transformiste inhumaine… (Gageons que dans les suites ils seront davantage mis à l'honneur !) Dois-je préciser qu'il y a un côté "Compagnie noire" de Glen Cook dans tout cela ?
Car au fil des péripéties, on découvre que le héros narrateur joue un jeu, puis un double jeu , puis un triple jeu avant les révélations finales qui nous apprennent que… SPOILERS !
Et vu que le héros adore « les plans qui se déroulent sans accroc » alors qu'ils ont propension à frôler systématiquement la grosse catastrophe, j'ai aussi senti un petit côté "Agence Tous Risques" pas du tout déplaisant pour un sou. ^^

Niveau plume et style, c'est vraiment pas mal du tout : on est carrément au-dessus du « tout venant » fantasy !
Du survirgulage dans la scansion, rien de bien méchant, mais cela pourrait faire tiquer à la longue surtout avec des récits plus fournis en nombre de pages, mais si cela m'a gêné ici un chouia c'est peut-être aussi à cause d'une mise en page peu aérée avec un police d'écriture plutôt petite… L'ouvrage aurait été encore plus agréable sans cela.

Je suis navré devoir reconnaître être totalement passé à côté des interludes racontant les investigations de Kergaël de Kosigan, le lointain descendant du héros. Ils m'ont paru hacher inutilement le récit et j'ai fini par lire en diagonale les passages concernés pour ne pas sortir du récit principal, car l'histoire du Batârd de Kosigan est suffisamment remplie et rythmée pour se suffire à elle-même :
- peut-être s'agit-il d'un foreshadowing pour la suite, dans ce cas wait and see…
- peut-être s'agit-il d'un jeu d'écriture sur sa démarche uchronique, mais une Mary Gentle avait davantage réussi son coup avec ses notes archéologiques et historiques rassemblées en fin de volumes dans ses "Livres de Cendres"…


Nous somme le 1er juillet 2014 : amis fantaisistes, si vous êtes à la recherche d'un bon roman de cape et d'épée pour vos vacances estivales, celui-ci est un bon candidat et je vous le recommande !
Pour l'auteur, mais plus encore pour nous autres lecteurs, j'espère tout plein de suites par la suite…
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Bizarrement ça fait deux romans de fantasy que je lis et directement un autre roman vient se greffer dessus. Ici , je n'ai pu faire autrement que d'entrevoir un certain lien avec l'assassin royal de Robin Hobb… bien sur un bâtard qui a vocation a tuer, ça ne peut qu'y faire penser
Mais quand le roman que je lis fini par me faire oublier la référence de la fantasy auquel je pense.. c'est que c'est franchement gagner et que Fabien Cerutti a su faire sa place.

D'autant qu'il faut bien reconnaître qu'il a une écriture super addictive, on tourne les pages sans s'en rendre compte.
Et puis l'intrigue mes aïeux ! Tout est là pour plaire : les duels, les assauts, les complots, le caractère des personnages, la trahison… enfin tout quoi.
J'ai pris un plaisir de dingue à lire ce roman… et même que sans avoir fini le premier tome je l'ai déjà conseillé a ma cousine.

Une énorme découverte que cette nouvelle saga qui j'espère restera de cette qualité pour la suite … la lecture du tome 2 ne saurait tarder d'ailleurs
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Je vais commencer par rendre à César ce qui lui appartient, en remerciant messieurs Dionysos89 et Alfaric dont les critiques m'ont données envie de lire cet excellent roman. Point de suspens donc, j'ai adoré le Bâtard de Kosigan et ce pour plusieurs raisons :

-l'univers : de la fantasy historique pur jus, très bon mélange entre une France moyenâgeuse (1339), même si l'auteur prend quelques libertés avec la réalité historique (on s'en fout, c'est cohérent en diable), et des éléments de fantasy classique (Elfes, Orcs, Esprits de la nature, magie), bien dosés, essentiellement présents pour l'ambiance. La réalité d'une Eglise catholique plus forte que jamais, extrêmement méfiante à l'égard des restes des Peuples Anciens, complexifie d'avantage un jeu politique déjà bien chargé entre Français, Bourguignons, Anglais et menace sarrasine toujours existante (même si à peine évoquée). Ainsi à côté des croisades bien connues, destinées à bouter le maure hors de Jérusalem, se sont déroulées des croisades contre les Elfes et autres races anciennes.

-le style : vif, rythmé, avec quelques éléments de vocabulaire made in XIVéme siècle pour l'atmosphère, mais qui ne nécessitent nullement des connaissances en vieux français. Les unités de mesure et de monnaie employées tout au long de l'histoire rajoutent encore au charme de l'ensemble (il est appréciable d'avoir un lexique nous présentant leurs équivalences actuelles en fin d'ouvrage). Les chapitres sont cours et donne beaucoup de rythme au récit.

-l'intrigue : met en avant le personnage de Pierre Cordwain de Kosigan, noble banni de sa famille, car issu d'une union illégitime. Mercenaire de son état, à la tête d'une "compagnie d'élite", le monsieur est certes doué, mais côté valeurs chevaleresques on repassera. En effet, Pierrot croit d'abord en son pourcentage, en la valeur de son équipe ensuite et ne fait, pour ainsi dire, confiance à personne (en même temps, on devine à l'évocation de son passé qu'il a quelques bonnes raisons pour cela). L'ensemble de l'histoire se déroule à Troyes, à l'occasion du tournoi de la Saint Rémi, qui est l'occasion, pour les Français et les Bourguignons, de s'affronter, que ce soit ouvertement ou en sous-main, pour la conquête de la main de Solenne, fille de la comtesse Catherine de Troyes, car qui prend la main, prend le comté qui va avec. Au milieu de cette lutte sans merci le Bâtard n'oublie pas qu'il est d'abord au service de son propre intérêt et manipule habilement les uns et les autres pour tirer son épingle du jeu. Alternant phases d'action et d'intrigue on est d'emblée pris par ce récit qui, l'honneur en moins, s'apparente davantage à une histoire de cape et d'épée dans un univers médiéval fantastique.

Quelques réserves néanmoins : les interludes racontant la découverte de son héritage par le descendant de Pierre (Kergaël de Kosigan), en 1899, sont, certes, intéressants en soi, mais n'apportent rien à l'intrigue principale (peut-être dans un prochain tome ?), c'est bien dommage car on s'attendait à une influence bien plus forte du passé sur le présent. le personnage principale, ensuite, omniprésent et, malgré la sympathie qu'il inspire d'emblée, mi Hannibal Smith, mi James Bond (ne m'en veut pas Alfaric si j'emprunte tes images pour le caractériser, elles sont très justes et je n'ai pas trouvé mieux), j'aurais aimé que les membres de son équipe soient davantage mis en avant (le peu qui en ai dit est, en effet, fort alléchant).

Mais ceci n'est que broutille qui ne m'empêchera nullement de mettre cinq sur cinq à un roman qui contribue, sans conteste, à tirer la fantasy vers le haut.
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critiques presse (1)
Elbakin.net
26 mars 2014
La mise en parallèle de deux récits, les nombreuses pistes restées encore sans réponse, les enjeux nouveaux qui découlent de la fin du livre et le charisme de Kosigan et de sa petite troupe de mercenaires qui n’a encore dévoilé qu’une partie de ses membres représentent autant d’éléments qui peuvent donner envie de connaître la suite des aventures de ce « James Bond moyenâgeux ».
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (102) Voir plus Ajouter une citation
« Surveille tes paroles, Kosigan ! »

Je me retourne pour faire face à un baron d’Auxois dont la poigne, les yeux et les mâchoires serrées, lancent des éclairs.

Cela faisait un certain temps que j’attendais ça.

Je le regarde droit dans les yeux.

« Je ne dis rien d’autre que la vérité, d’Auxois. Regardez-vous, avec votre gros ventre et votre barbe à bière. Et regardez les d’Arcy, on croirait trois chatons tout mouillés. Entre vous et les petites damoiselles en armure qui vous accompagnent, je ne vois vraiment pas ce que je pourrais avoir à craindre sur un champ de bataille. Vous n’êtes pas de cet avis, chambellan ? »
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Le plaisir et la mort s’entremêlent parfois de manière étrange, tout homme de guerre expérimenté vous le dira. Il y a de cela six ou sept ans, à la veille du premier engagement de ma compagnie à la bataille de Cortona, un de mes gars m’avait demandé comment, moi, je préfèrerais mourir, et je me souviens clairement lui avoir répondu que, premièrement, cela ne faisait pas partie de mes projets et que, deuxièmement, si jamais cela advenait, j’aimerais autant que cela soit entre les bras d’une jolie femme. Il faut toujours se méfier de ce que l’on souhaite.

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Celui qui vit par l'épée finit presque toujours par s'en prendre une dans le ventre. Il y a là comme une sorte de règle.
Chacun d’entre nous espère secrètement y échapper, par on ne sait quel miracle, mais il faut admettre que les chances pour que cela arrive sont plus minces que celles d’un crucifié de survivre à sa mise à mort. Encore que, d’après les Évangiles, ce genre de chose peut arriver parfois. De temps à autre.
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Le seul inconvénient notable des prières chrétiennes, c’est que leur efficacité semble toujours aléatoire, et qu’il faut, paraît-il, croire plus dur que le fer avant d’avoir une chance d’obtenir un résultat. Dieu est au cœur de chaque homme, apparemment. Mais, la plupart du temps, il demeure trop bien caché pour qu’on puisse le trouver.

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-Consolez-vous en vous disant que vos enfants auront peut-être un jour des droits sur le trône de France. Et que votre beauté est telle que vous n'aurez pas le moindre mal, si jamais vous en avez envie, pour faire en sorte que Robert de Navarre ne soit leur père...que de nom (...)
-Allons messire, ce genre de chose ne se dit pas, lorsqu'on est bien élevé. Surtout à une jeune fille
-Je le sais, Votre Altesse, mais cette impolitesse a l'excuse d'être la vérité.
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Vidéo de Fabien Cerutti
En librairie le 12 juin 2020 : Les Secrets du Premier Coffre Fabien Cerutti
Six histoires hautes en couleur dans le monde du Bâtard de Kosigan !
Avec ce coffre empli de trésors littéraires, Fabien Cerutti propose six textes qui enluminent ou permettent de découvrir l'univers de sa série à succès le Bâtard de Kosigan. Avec un récit de la jeunesse gouailleuse du Bâtard en Italie, une pièce de théâtre truculente à la cour d'Angleterre, un drame amoureux entre un pape et une satyre, un journal de voyage aux confins du monde en quête des elfes de Chine, et bien d'autres surprises encore, l'auteur nous émeut, nous surprend, nous fait frissonner, nous dépayse et nous emporte dans son imaginaire vif et attachant.
Fabien Cerutti est agrégé d'histoire et enseigne en région parisienne. Avec le Bâtard de Kosigan, il est l'auteur de l'un des cycles de fantasy historique qui connaît le plus de succès. le tome 1 L'Ombre du Pouvoir a obtenu le Prix Imaginales des lycéens et le Prix révélation des Futuriales en 2015. La série du Bâtard de Kosigan a reçu le Book d'or de Bookenstock 2019.
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