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EAN : 9782227500860
180 pages
Bayard Récits (05/04/2023)
3.79/5   21 notes
Résumé :
Moi de mon côté, j'ai déjà dans l'idée de passer un an dans un commissariat. À l'heure où la police fait l'objet d'incessants débats, je veux comprendre ce que c'est, qu'être flic. Entrer dans leur tête. Raconter ce qui se passe, surtout quand il ne se passe rien, ou pas grand-chose. Raconter le quotidien : les contrôles, la paperasse, les découvertes de cadavre, les autopsies, les points de deal, les auditions, les accidents... Raconter les découragements. Que font... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Bayard récits est une collection de littérature du réel qui mêle grandes enquêtes et récits de l'intime, dans laquelle les autrices et auteurs racontent le réel en portant un regard singulier sur la société et dont les ouvrages sont au croisement du journalisme et de la littérature.
Le Central de Mikael Corre fait partie des trois titres parus pour le lancement de cette collection en avril 2023.
Après avoir réalisé au Central, le commissariat de la ville de Roubaix, un reportage sur le reconfinement pour La Croix, le journal pour lequel il travaille, afin d'observer comment la reprise des attestations obligatoires est vécue par la population, Mikael Corre a déjà dans l'idée de passer un an dans un commissariat : « À l'heure où la police fait l'objet d'incessants débats, je veux comprendre ce que c'est qu'être flic. » Il veut raconter leur quotidien.
Pendant un an, l'auteur a alors mené une enquête en immersion auprès de ce même commissariat de Roubaix.
De cette expérience, Mikael Corre tire ce récit plein d'enseignements sur ce que vivent les policiers. Il relate la manière dont se passent les arrestations, les auditions et la technique utilisée. Il assiste à une autopsie. Il a l'occasion ensuite, de discuter avec plusieurs policiers, du moment où, psychologiquement certains craquent… Il découvre également l'état des geôles, ces geôles toujours pleines et qui ne peuvent donc être nettoyées… Sont aussi évoquées les violences policières, les contrôles au faciès, les violences conjugales, les rodéos, les points de deal, au total pas moins de vingt chapitres, courts mais très évocateurs des doutes et des questionnements qui hantent les policiers.
Balayant tous les clichés qui circulent sur la police et son rôle dans la société, Mikael Corre a su trouver et écouter des hommes qui acceptent de parler de leur métier avec honnêteté. Il en dresse des portraits précis et sensibles.
Il ressort tout au long de l'enquête que ces policiers sont en permanence mis en présence de la violence et de la mort, qu'ils sont souvent polytraumatisés et qu'il y a un manque d'encadrement flagrant.
Ces hommes et ces femmes confrontés à la misère sociale, à la violence qui en découle, face aux difficultés qu'ils rencontrent dans leur travail, à la mort parfois à laquelle ils échappent de peu ou qu'ils sont parfois à deux doigts de donner, sont quelque peu découragés, se sentant souvent incompris et abandonnés. Mais, comme le lui a écrit un vieux major : « ce qui m'étonne toujours dans notre métier, c'est la volonté et résilience de mes collègues à se remettre à la tâche. »
La lecture de ce récit nous fait prendre conscience des difficultés que rencontrent les policiers pour mener leurs missions et nous amène à réfléchir sur ce métier de policier si souvent décrié par rapport aux attentes que l'on a. On aimerait tant une société sans infractions, sans crimes… Pour que la police soit en capacité d'aider à ce que cette utopie advienne, il faudrait lui en donner les moyens, mieux l'organiser avec un encadrement conséquent, mieux la former mais ce n'est pourtant pas elle qui pourra réparer la société et colmater les plaies ouvertes par la pauvreté. Il faut cesser de lui demander l'impossible.
Si la police ne peut pas tout faire, son action n'est cependant pas inutile !
Je terminerai par cette pensée de l'auteur : « je finis par intégrer que la police n'est pas là pour faire baisser la délinquance mais pour la contenir. »

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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C'est le tout dernier des romans que je vous ai fait gagner durant ces 3 dernières semaines. Je dois vous avouer que c'est mon préféré !

Il y a surtout une phrase qui est restée dans ma tête, où il nous dit que la Police n'est pas là pour arrêter la délinquance, mais seulement pour la contenir pour diverses raisons.

Mais aussi lorsqu'il nous raconte avoir écrit un article durant cette année d'infiltration qui a fortement déplu, car cela donnait une mauvaise image et que ça ne correspondait certainement pas au vécu réel.

Sans oublier les différents moments tels que les affaires de violences conjugales, de geôle, de violences policières. Il ne diabolise pas, il permet juste de poser des faits qui vont nous permettre de nous faire notre propre idée.

Je trouve que le format de cette nouvelle collection est vraiment idéal. Ce sont des textes courts, des chapitres qui se lisent vite. C'est entre un roman et un article journalistique, à mon sens.

Et vous savez quoi ? Il existe une autre enquête de sa part, mais cette fois-ci réalisée du côté des manifestants. Cela pourrait bien m'intéresser !

Connaissez-vous des livres sur la Police en général ?
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Bonsoir les babeliophiles petit retour sur ma dernière lecture de 153 pages sur ma liseuse.
Le journaliste Mikael Corre va suivre pendant 1 an qui les difficultés d'être flic dans un commissariat situé dans le Nord de la France avec son lot de contrôle au faciès, les suicides, les violences conjugales, les trafic en tous genres. Un livre qui est très bien écrit et qui met un peu plus les différents problèmes qu'ont ces policiers à tout point de vue.
Mais comme je dis toujours ceci n'est que personnel.
2 policiers de la bac ,3 du raid qu'on a applaudit à un moment et maintenant .......
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Mikael Corre reporter au journal "La Croix " a passé un an en immersion au commissariat de Police de Roubaix s'intégrant à différents services y compris des patrouilles Police Secours ou de la Bac .
Il en a tiré ce petit livre très intéressant dénué de toute idéologie ,ce qui est bien agréable , qui en dit long sur le quotidien de ces fonctionnaires de Police , de l'adjoint de sécurité au commissaire chef de service (Même si évidemment tous les sujets ne sont pas abordés) mais donne aussi une image assez réaliste de l'état de la ville .
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Les éditions Bayard lancent une toute nouvelle collection "Bayard récits" qui met en avant des récits réels et des faits de société.

"Cette nouvelle collection s'inscrit dans le genre de la "narrative non fiction", au croisement entre le journalisme et la littérature, le document et le roman." Claire Alet & Hélène Pasquet - Éditrices.

J'ai eu l'occasion de lire en avant-première l'un des récits proposés par la maison d'édition : le Central de Mikael Corre qui sortira ce 5 avril.
Si comme moi vous aimez ce format réel et didactique, je vous invite à le découvrir très bientôt en librairie !

Pour écrire son enquête (d'abord éditée dans le magazine La Croix L'Hebdo avant d'être mise en récit), Mikael Corre a passé un an au commissariat de Roubaix. Roubaix est une ville que je connais bien, j'avais donc une raison supplémentaire d'être attirée par ce livre…

Mikael Corre est journaliste de formation sociologique. Il s'intéresse aux comportements et aux relations humaines. Entrer dans la tête d'un policier était vraiment son leitmotiv.

C'est donc une lecture immersive car il a suivi les enquêteurs sur le terrain (brigade des violences conjugales…), au bureau (procédures administratives envahissantes), pendant les auditions, durant les autopsies, il a même observé le travail peu relayé et valorisé des geôliers.

Pour restituer au plus juste l'ambiance d'un commissariat de police, il a exclu les grosses affaires pour se concentrer uniquement sur le travail du quotidien (qui n'en est pas moins important). Il dresse par exemple un portrait saisissant de la brigade des violences conjugales.

Dans son livre, Mikael Corre ne s'interdit pas de parler de sujets polémiques comme celui des violences policières.
Et puis ce récit est aussi une manière de se questionner sur le métier de policier : ce qu'on attend de lui et ce qui lui est possible de faire et avec quels moyens (liens hiérarchiques, règles imposées, choix politiques…) et le constat qu'on peut en tirer.
Ainsi, d'après lui, la police ne serait pas là pour faire baisser la délinquance mais plutôt pour la contenir (parce qu'ils n'ont tout simplement pas les moyens d'agir autrement).


Ce livre fait aussi le lien avec tous les thrillers et les romans policiers que nous lisons : on se rend bien compte de l'irréalisme de certains récits en les mettant en corrélation avec le vrai travail sur le terrain, souvent très éloigné de ce qu'on peut en lire.

J'ai beaucoup aimé ce format. J'attends vos retours !
Lien : https://www.xn--rdactrice-b4..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
En l’écoutant, je repense à cette discussion avec le commissaire divisionnaire, lors de notre dernier déjeuner à Tourcoing. Si les policiers ne sont pas là pour faire baisser la délinquance, c’est d’abord parce que c’est impossible, matériellement et humainement. Même en augmentant les effectifs de voie publique. Davantage de « bleu » dans la rue, c’est davantage de procédures pour des officiers de police judiciaire déjà en sous-nombre. C’est davantage de gardés à vue dans des geôles déjà pleines. C’est davantage de dossiers à traiter pour des magistrats débordés. C’est aussi davantage de détenus dans des prisons surpeuplées et, au bout du compte, davantage de transferts à assurer pour les policiers. Intenable.
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À force de monter et descendre de véhicules sérigraphiés, de suivre des auditions, de passer du temps avec des geôliers, je finis par intégrer que la police n’est pas là pour faire baisser la délinquance mais pour la contenir. En la sélectionnant d’abord, puis en traitant ensuite ce qu’il est possible de traiter. Seulement, est-ce audible ? N’avons-nous pas collectivement besoin d’un mythe ? Celui d’une société sans infractions, sans crimes, que la police pourrait aider par son action à faire advenir. Il suffirait pour ce faire, de mieux l’organiser, de mieux la former, de plus ou moins l’armer…
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Un vieux major m’a aussi envoyé ce courriel : « Je constate que votre retranscription est souvent des plus justes. Confrontations à la misère sociale et à sa violence, difficultés de travail ou du métier, sentiments d’abandon ou d’échecs… Mais ce qui m’étonne toujours dans notre métier, c’est la volonté et résilience de mes collègues à se remettre à la tâche. Sisyphe en perdrait presque sa symbolique ! »
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Romain a grandi à Roubaix. Il sait que la mère d’Amir dit la vérité : « Les gamins sont tout le temps dans les voitures parce qu’ils sont pas bien chez eux. » Parce que c’est trop petit. Qu’ils n’ont pas de chambre à eux. Qu’ils veulent passer un coup de fil à un copain, à une copine. Être tranquille, comme tous les ados. Romain se souvient d’un jeune qui avait acheté une Peugeot 206 d’occasion et l’avait garée en bas de chez lui. « Elle roulait pas, c’était juste pour squatter. » Il avait 13 ans.
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La police ne peut pas tout faire, c’est certain. Elle ne pourra jamais réparer la société, colmater à elle seule les plaies ouvertes par la pauvreté. Peut-être faudrait-il, collectivement, commencer par l’assumer. Cesser de lui demander de « reconquérir les territoires perdus de la République », de « regagner du terrain sur le trafic de drogue », d’engager une politique de « tolérance zéro »… Mais écrire que « la police ne peut pas tout faire » ne veut pas dire que son action est inutile.
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