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Sophie Bastide-Foltz (Traducteur)
EAN : 9782742765577
425 pages
Actes Sud (24/01/2007)
3.93/5   137 notes
Résumé :
Fille d'un "religieux laïque" et maître ès calligraphie, frustrée d'avoir vu l'accès au savoir réservé, dans la tradition bhoutanaise, aux seuls garçons, la jeune Tsomo, un an après la mort de sa mère bien-aimée, prend prétexte de la nécessité d'aller pieusement célébrer sa mémoire dans un temple éloigné de son village pour quitter sa famille. C'est alors que la jeune fille entame sa longue marche, véritable odyssée qui la mène de son village près de Thimphu, la cap... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
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"Je ne crois pas à ce qu'on me dit. Je crois à la façon dont on me le dit.", précise le merveilleux berger des mots Christian Bobin...

La frénésie qui règne au sein de la communauté humaine ; la perpétuelle convoitise d'indigentes jouissances pour oublier notre dénuement ; lorsque dans notre existence les anecdotes se prétendent Evénement : lire.

Mais que lire... tous les livres naissent-ils libres et égaux ? Leur suffit-il d'être imprimés pour exister ? L'ultime livre à emporter sur une île déserte serait-il celui qu'il te reste à écrire... la raison du livre, la livraison d'horizons...

"Le cercle du karma" renferme certes des graines de richesse. Cet exil volontaire vers la lucidité contre soi-même ; les centaines de kilomètres parcourus à la recherche de la clarté quand, à chaque pas, nos pieds meurtris nous libèrent de l'enclos du monde et dilatent nos univers interdits ; découvrir, au seuil du désespoir final, que la compassion libère de l'antique malédiction ; voilà a priori de réjouissantes promesses !

Mais, hélas, je n'ai pas cru à ce que l'auteur m'a dit.
L'écriture n'éclot pas, ne m'enchante ni me contrarie, n'effleure pas la toile de mes rêves, me trahit avec des personnages trop superficiellement dessinés.
Des graines de richesses certes, mais peut-on butiner des graines boudant l'efflorescence ?
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Ce roman raconte, de l'enfance à la vieillesse, la vie de Tsomo, née au Bhoutan et devenue nonne bouddhiste après maintes péripéties tragiques.
Dès la naissance, son horoscope assure que sa "roue de naissance" signifie qu'elle aura "sans cesse envie de voyager". Sa mère s'en étonne : comment le pourrait-elle, alors qu'elle est une fille ?
Au fil de sa vie, Tsomo s'interroge sans cesse sur la condition féminine. Elle aurait voulu être instruite, mais lire et écrire est réservé aux garçons. Sexualité et maternité sont des fardeaux féminins, qui exigent de "purifier" la maison, sans quoi si un enfant naît handicapé, c'est la faute de la mère... Les femmes sont coupables de tout, les hommes responsables de rien : si elles sont violées, c'est qu'elles sont des prostituées : si elles sont trompées, c'est qu'elles n'ont pas su s'occuper de leur mari...
Le premier mari de Tsomo a abandonné pour elle sa femme et son enfant ; lorsqu'il la répudie à son tour, après maintes violences, eh bien "c'est le karma", n'est-ce pas.
(Et le second mari ne vaut guère mieux.)
Cette acceptation de son sort, Tsomo la tient de sa foi bouddhiste. Toute sa vie, dans les travaux les plus durs comme dans les amitiés les plus solides, elle recherche une dimension religieuse. Et c'est ainsi qu'elle va réaliser la prédiction, en devenant une pèlerine, de lieux saints en sites sacrés, du Bhoutan à l'Inde et au Népal.
Très intéressante est, dans ce roman, la dimension historique - la persécution des lamas par le communisme - et sociale : "Des routes, il y en aurait, certes, mais seulement pour ceux qui auraient les moyens de s'acheter des automobiles. Ceux qui les avaient construites devraient se contenter de les parcourir à pied (...) Ils faisaient partie des matériaux employés. Ils figuraient sur la liste du chantier avec les excavateurs, les pelleteuses, les bulldozers et les rouleaux compresseurs."
Mais la dimension culturelle est assez passionnante aussi : Tsomo rencontre des lamas pour en "recevoir l'enseignement", c'est-à-dire les écouter pendant de longs jours alors qu'elle ne comprend même pas leur langue. Devenue nonne, elle vit de dons, car donner à une nonne vous assure des mérites si vous n'avez pas le temps de pratiquer vous-même. "Charité et partage étaient deux choses bien différentes. C'étaient généralement les pauvres qui partageaient, tandis que les riches faisaient la charité."
Et finalement, Kunzang Choden dresse le portrait d'une société cruelle aux femmes et aux pauvres, sans remise en cause des inégalités de richesse, des immenses fortunes des monastères et des aristocrates. Une société dont la stabilité repose sur l'acceptation bouddhiste : c'est le karma ma bonne dame, que voulez-vous.
Et si vous avez tout accepté sans vous plaindre dans cette vie, la chance vous sourira peut-être dans la prochaine : vous serez réincarnée en... homme.
Traduction fluide de Sophie Bastide-Foltz.
Challenge Globe-trotter (Bhoutan)
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Le Bhoutan un pays mal connu c'est donc avec beaucoup de plaisir que j'ai littéralement dévoré ce roman initiatique qui nous fait découvrir ce royaume du « BNB » (bonheur national brut) ses coutumes et le bouddhisme.
L'héroïne, Tsomo, une femme délaissée par son mari, se rebelle contre sa condition femme, vouée au foyer et à sa famille. Elle rêve d'avoir accès à la culture, à la connaissance du bouddisme, des textes sacrés et des rites.
Tsomo avec une détermination sans faille, un courage admirable, prend son bâton de pèlerin et quitte les siens. Elle entreprend un long voyage, d'abord au Bhoutan puis au Népal et en Inde. Dans ses pas nous découvrons ce royaume himalayen du bout du monde. Tsomo va lutter, tranquillement au jour le jour, pour trouver sa voie, accomplir son karma. . Elle rencontre aide, amitié, solidarité et surtout compassion auprès du Rinpoché.
Ce livre nous plonge au coeur du Bhoutan autrement dit du bouddhisme car ne dit-on pas qu'au Bhoutan « la terre est bouddiste, le ciel est bouddiste ».
Dans ce très beau récit il se dégage beaucoup de sérénité et d'humilité.
Notre bonheur serait-il inversement proportionnel aux biens de ce monde ?
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Tsomo est née fille au Bhoutan, pays où l'accès au savoir est réservé aux garçons. Mais cette petite fille va s'accrocher à l'idée que le savoir n'est pas réservé qu'aux seuls fils et qu'elle aussi y a droit.
Toute sa vie durant, elle va tâcher d'échapper à son destin.
Après la mort de sa mère, prenant prétexte de faire un pélerinage, elle va quitter sa famille et s'émanciper.
Ce foisonnant récit initiatique est une invitation à voyager au coeur d'une culture profondément méconnue.

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Un stupéfiant voyage dans le temps que cette lecture qui se déroule pourtant dans les années 60. Mais cette histoire se passe au Bouthan, petite enclave bouddhiste entre le Tibet, le Népal et l'Inde, où la vie moderne n'était pas encore arrivée jusque là (je ne sais pas ce qu'il en est maintenant...).
J'ai beaucoup pensé au livre et au film "7 ans d'aventure au Tibet" en lisant l'odyssée de Tsomo, jeune femme maintenue dans l'analphabétisme par son père (à quoi bon éduquer une fille ?) et rejetée par son mari, qui se lancera pleine d'espoir et d'inquiétude sur les routes du Bouthan .
Quête métaphysique, voyage initiatique, étude ethnologique, ce roman est tout ça à la fois, un récit empreint d'une grande sagesse où l'on découvre, effarées (pour nous les femmes) ce qu'était la condition féminine dans les années 60, dans les coins reculés de l'Himalaya.
Un roman qui m'a donné l'envie d'aller faire un petit tour au Bouthan, même si, bien évidemment, les choses ont du changer depuis le voyage de Tsomo...
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Beaucoup de ces fleurs qui tombent vont laisser des ébauches de fruits derrière elles. Pense à tous les grains que nous semons. Contrairement aux êtres humains, les arbres donnent tout ce qu'ils ont. Ils ne gardent rien pour eux-mêmes, savent à quel moment donner et retenir.
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Accepter l'aumône l'incita à une réflexion plus approfondie qui lui fit prendre conscience que charité et partage étaient deux choses bien différentes. C'étaient généralement les pauvres qui partageaient ce qu'ils avaient, tandis que les riches faisaient la charité. Les pauvres partageaient sans motivation aucune, pas même pour acquérir des mérites. Ils partageaient, poussés par une compassion qui leur venait de leur propre expérience. Ils savaient ce que signifiait avoir faim ou manquer de chance. Le pauvre vieil homme qui donnait la moitié de son chapati à un mendiant, la jeune femme qui se privait de son vieux châle pour couvrir un jeune inconnu dormant sur un morceau de carton posé à même les dalles de pierres froides autour du chorten : leur compassion était vraie, inconditionnelle.
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Arrête de pleurer. Ne sais-tu pas que tes larmes vont se changer en pluie, que la vapeur sortant de ta bouche va se changer en brume et que ton frère qui est mort ne pourra pas trouver son chemin vers sa future existence ?
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Nos vies sont comme cette lampe sur l'autel. Nous naissons et vivons un temps, brillons parfois d'une lumière intense, ou bien nous vacillons, mais nous mourrons tous.la vie est transitoire. Nous ne faisons que passer. Imagine que tu es un pèlerin sur la terre, mais aussi dans ton corps, qui est comme une maison que nous devons quitter un jour. Quel que soit le temps que dure son pèlerinage, le pèlerin a un but précis, qui est d'accumuler des mérites et de prier pour tous les êtres sensibles. Nous pouvons tous choisir d'être des pèlerins.
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Nos vies sont comme cette lampe sur l'autel. Nous naissons et vivons un temps, brillons parfois d'une lumière intense, ou bien nous vacillons mais nous mourons tous. la vie est transitoire nous ne faisons que passer.
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