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EAN : 9782253103332
456 pages
Le Livre de Poche (20/10/2021)
3.44/5   62 notes
Résumé :
Il s’appelle Araatan, il est le Grand Qsar. On le surnomme la Montagne car il est haut comme deux hommes, large comme un auroch. Le destin de ce géant est de mener son peuple de cavaliers sur la route de la Toute Fin : achever l’extermination totale des dieux. Une seule divinité a survécu à leur déicide : celle de la cité d’Ishroun. Pour abattre les murailles d’Ishroun et éteindre le culte de la Première Flamme, Araatan se donne un an.
Elle s’appelle Kosum. ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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Après plusieurs publications anglo-saxonnes, Albin Michel Imaginaire nous propose un premier auteur français dans son catalogue avec le Chant mortel du soleil, de Franck Ferric (déjà publié par Gilles Dumay avec Trois oboles pour Charon chez Denoël – Lunes d'Encre).

Fantasy des steppes
Kosum est une esclave subissant les assauts de son maître, surtout après avoir tenté d'émasculer le fils de ce dernier. Vouée à une mort certaine, son destin connaît un nouveau coup du sort quand elle est sauvée par Dulkem, chef d'une petite escouade de cavaliers-flèches, soldats en mission dans les plaines alentour. Non loin de là, se prépare une nouvelle campagne du Grand Qsar. Araatan est en effet le chef incontesté d'une horde de guerriers unis non par leur origine car issus de différents peuples, mais par l'instant guerrier et une quête particulière : détruire les rares dieux qui résistent encore à leur volonté. Cette fois, l'« avalanche », c'est-à-dire les raids de ces Montagnards venus piller les habitants des Grandes Plaines, vise Ishroun, capitale du peuple druje et de la religion de la Première Flamme. Dans ces steppes troubles, se croisent donc des sukajs, des drujes, des montagnards et quelques autres, mais finalement l'important est d'abord de survivre, et de le faire avec force et honneur, notions cardinales dès les premières scènes. Au gré de l'avancée du Grand Qsar, Kosum trouve un nouveau chemin de vie et croise, de manière imperceptible, la route du grand Araatan. Celui-ci cherche à accomplir son ultime but déicide et saisit l'occasion qui lui est donnée par l'arrivée d'un protagoniste mystérieux (les vieux sont toujours mystérieux, c'est ainsi), le Porteur de masques. Kosum comme Araatan suivent alors un chemin semé d'embûches (involontairement pour la première, davantage voulu pour le second) et chacune d'elles mène à découvrir la magie qui sourd en ces lieux.

Style épique, très historicisé
Franck Ferric nous livre un roman très travaillé, avec un vocabulaire riche et où on sent que les phrases ont été écrites et réécrites de nombreuses fois. le vocabulaire choisi peut parfois gêné, car l'auteur ne nous aide volontairement pas (on en apprend des nouveaux termes !), mais le récit fait le reste pour s'immerger dans cet univers. En effet, l'auteur nous emmène dans une fantasy épique, parcourant de grands espaces dignes des steppes mongoles et le style est à l'avenant, énigmatique souvent, grandiloquent parfois, . L'auteur construit un univers riche et culturellement plausible, convoquant des références militaires et quotidiennes tout à fait anodines au premier abord, mais qui rythment habilement la narration. Au coeur de celle-ci, l'armée du Grand Qsar semble être inspirée par au moins deux périodes historiques spécifiques. La plus évidente peut être celle initiée par la horde mongole de Gengis Khan (XIIIe siècle) et poursuivie par la Horde d'Or dirigée par certains de ses descendants ; on retrouve l'organisation dirigée par un khan et usant d'une stratégie militaire bien rôdée, fondée d'abord sur une cavalerie très mobile. La deuxième, moins marquée mais tout à fait crédible, est l'organisation ayyubide de Saladin / Salâh ad-Dîn (XIIe siècle) quand il dut réunir une armée considérable au Proche-Orient : un ensemble de compagnies hétéroclites venues des différentes régions du Levant (Liban, Arménie, Égypte, Arabie, etc.) fondée sur des unités relativement petites et potentiellement autonomes en fonction des besoins sur le terrain. À cela s'ajoute une ambiance de fantasy des grands espaces relativement rare dans la production actuelle, surtout française (peut-être Des sorciers et des hommes, de Thomas Geha récemment), un aspect « sword & sorcery » qui fait évidemment penser à certaines nouvelles du guerrier Conan dans une version plus médiévale qu'antique.

Arrête ton Shar, yo !
Tout ce roman est construit sur la Toute Fin, la quête du Grand Qsar, celle de détruire les dieux, jusqu'au bout. Ce désir athée guide la narration et la réflexion du lecteur sur un questionnement simple mais puissant : que fera-t-on quand auront été détruites toutes les religions qui ont tant dominé les populations ? C'est l'occasion de croiser plusieurs types de religions, des dieux locaux comme cette petite divinité locale nommée Shar qui vaut le détour, jusqu'aux dieux plus imposants dont la fin n'est pas forcément à la hauteur du culte imposé par leurs prêtres. Bien sûr, même s'ils traquent les dieux des autres, ce n'est pas pour autant que les guerriers de la horde du Grand Qsar sont sans croyance : ils croient majoritairement à la chevauchée après la mort, l'envolée individuelle dans la diapre, voile coloré visible dans le ciel, notamment à l'aube et au crépuscule, où se retrouveraient les ancêtres de ces guerriers. Une croyance proche de l'animisme donc ; en tout cas, une croyance sans culte. Et c'est sûrement là le coeur de la réflexion proposée au lecteur : le problème n'est jamais la foi, mais bien l'instrumentalisation qui en est tirée par des profiteurs, la domination orchestrée par des clergés dès qu'une religion s'érige en pouvoir structurant d'une société. Dominants face aux dominés, athées face aux fidèles, nomades contre sédentaires, la vie est une histoire de rapports de force, heureusement pas aussi manichéenne que ces (trop) simples oppositions accolées là ; dommage tout de même qu'il manque une réflexion plus poussée sur le patriarcat quasi « naturel » défendu par les personnages. Chaque digression du récit est toutefois l'occasion de découvrir une nuance supplémentaire dans le rapport particulier entretenu avec la croyance au sens large : ici, des créatures monstrueuses qu'il convient de détruire systématiquement ; là, des êtres fantômatiques qui vous attirent ; là encore, une micro-société particulièrement rétrograde mais mue par un culte tout à fait cohérent. Aucun de ces groupes ne détient la Vérité, mais les protagonistes chevauchent pour La trouver malgré tout.

Le soleil des steppes nous narre donc un chant mortel (plus pour les personnages que pour nous heureusement !) qui vaut le détour, une fantasy épique qui nous emmène loin.
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ROMAN FANTASY / DARK FANTASY.
Merci Babelio, Merci Masse Critique, Merci le Livre de Poche !
L'univers créé par Franck Ferric dans "Le Chant Mortel du Soleil" ressemble à une dying earth, une terre mourante à la Jack Vance (mais pas que). Les barbares des montagnes sont confrontés à un froid de plus en plus mordant, tandis que les civilisés des plaines subissent tantôt inondations tantôt sécheresses. L'auteur disposant d'une belle plume cela donne un bon livre d'ambiance, mais c'est aussi un livre à idées… Car les barbares des montagnes sont aussi des fanatiques athées qui veulent supprimer les dieux et leurs prêtres, et leur Qsar a choisi la cible la plus importante pour libérer l'humanité de la religion ! Araatan doit prendre la capitale d'Ishroun, raser le culte de la première flamme et tuer le dernier dieu…

Grosso modo le récit suit une structure en POVs :
- on suit la guerre et les dissensions au sein de l'Avalanche avec le Qsar Araatan, Rurdraz son lieutenant manchot ancien roi devenu conseiller, et le mystérieux sorcier Kar Koshig qui a ses propres plans
- on suit l'ancienne esclave Kosum au sein d'un groupe d'éclaireurs barbares envoyés au « bout du monde » vérifier que les anciens dieux sont bel et bien morts pour que Qsar arrive réellement à la Toute Fin

Le problème c'est que le récit est très froid, les personnages semblant se désintéresser des autres et d'eux-mêmes, donc du récit en lui-même. On voit arriver les massacres à l'avance et personne ne s'en émeut. Quand au groupe de Kosum c'est des vrais poissards qui tombent dans les pires patelins possibles à chaque fois et ils meurent les uns après les autres dans une certaine indifférence pour le lectorat…

Tous les POVs finissent en fin ouverte, donc c'est aux lecteurs et aux lectrices de se faire une opinion. Les nations des plaines sont divisées, les hordes des montagnes sont en guerre civile, le sorcier ne verra ses plans ne se réaliser qu'à très long terme (s'ils se réalisent un jour !), et Kosum découvre que les être humains auront toujours quelque chose à vénérer. A la limite il y aurait un message dans le fait que ce personnage qui finit par trouver sa voie soit celui qui vit au jour le jour sans se poser de questions existentielles…

Un livre bien écrit et bien construit, mais dépressifs s'abstenir !
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En 2014, le français Franck Ferric rejoint la prestigieuse collection Lunes d'encre avec son roman Trois Oboles pour Charon. Logique donc de le voir débarquer chez Albin Michel Imaginaire où officie le même directeur, Gilles Dumay, en apportant dans es bagages un nouveau roman de fantasy aux allures guerrières.
Le chant mortel du soleil, de son doux nom, constitue le premier roman français édité chez Albin Michel Imaginaire et arrive pile après la publication de la Cité de l'Orque, une science-fiction pure et dure. Si le plaisir réside dans la variété, on peut dire que Franck Ferric apporte un vent nouveau pour la collection.

L'avalanche gronde
Dans le monde du chant mortel du soleil, la montagne lutte contre la plaine.
Sur la première, des montagnards aux allures de géants regroupés sous la bannière d'un Tyran qui a jadis unit les tribus pour renverser les derniers Dieux de cette terre âpre, sur la seconde, le peuple de la Première Flamme, fervents croyants en un Dieu mourant qui accable les hommes de son autorité et de ses rites par l'intermédiaire de prêtres intraitables.
Araatan , le Grand Qsar (sorte de roi barbare à mi-chemin entre Attila, Gengis Khan et Conan), a décidé de mener l'ultime assaut contre le peuple druje des plaines et de transpercer les murailles de leur dernière cité, Ishroun, pour mettre fin à l'existence du dernier Dieu connu des Montagnards.
De l'autre côté du monde, Kosum, ancienne esclave sukaj libérée par Dulkem, l'un des cavalier-flèches sous les ordres des Montagnards, accompagne Urtaï, Burgen et Namgun pour trouver le berceau des Dieux.
Car si Araatan et L'Avalanche poursuivent la Toute Fin, celle qui verra les Dieux rayés du royaume des mortels, Kosum chevauche vers le Tout Début, celui qui a vu naître les divinités haïes et leur dispersion de par le monde.
C'est donc un roman de fantasy à deux visages que nous présente Franck Ferric. L'un sera épique avec ses batailles et ses morts par centaines, l'autre sera philosophique et intimiste avec ses doutes et ses remords.
Deux visages, deux plaisirs.

Athée-vous
Principale originalité de ce chant mortel du soleil, la conviction du peuple des montagnes envers les Dieux. Loin de les vénérer, ceux-ci se sont lancés dans une quête d'oblitération totale, recherchant la vengeance pour des éons de servitude et de psalmodies. L'Avalanche et Araatan semblent tout droits sortis d'un fantasme d'athée militant, prêts à tout pour éteindre le feu de la foi et voir crever les inepties des prêtres. Franck Ferric démonte la religion et le dogme avec virulence, la charge et la déconstruit dès qu'il le peut.
Pourtant, bien loin de ne constituer une équipée pour tuer les dieux et abattre des murailles, le récit s'attache aux contradictions de cette avalanche. Un roi qui accueille finalement un sorcier masqué pour le guider, des drujes ralliés à l'avalanche mais qui vénèrent encore le Ciel et surtout cette équipée vers le Tout Début qui n'en finit pas d'expliquer au lecteur que l'homme, bête de croyance, ne tuera jamais définitivement ses dieux. Que ce soit à Hadrut, petit village où règne un prédicateur apocalyptique ayant réduit ses concitoyens à l'état de loques terrifiées, ou loin à l'horizon où les serviteurs de Shar attendent encore l'avènement d'un Dieu qui les fera sortir de l'ombre. Franck Ferric explique avec malice que malgré l'Apocalypse, les dieux survivront tant qu'il y aura des hommes. Il oppose ainsi le travail de sape d'Araatan d'une part et les découvertes de Kosum de l'autre, comme un écho dans le temps, chacun remontant son bout d'Histoire. du fait, l'entreprise de Grand Qsar se révèle vaine, condamnée à finir dans le sang surtout lorsqu'un peuple voit disparaître sa principale raison d'être.
L'homme peut-il survivre à un ciel vide de Dieux ?

La fin de l'Histoire et de l'humanité
Tandis que les Vandales saccagent Rome, Kosum et ses comparses s'interrogent sur le sens du temps. Après la chute du Mur de Berlin et du bloc soviétique, certains historiens ont avancé l'hypothèse que l'histoire était finie. Avec le chant mortel du soleil, Franck Ferric, sous couvert d'affrontements barbares et souvent sanglants, démontre que l'Histoire ne se termine pas avec la chute des grands empires. Elle remonte des cendres froids de la bataille, des pierres écroulées et de la boue pour accoucher de nouvelles civilisations, de nouveaux conflits, de nouvelles horreurs. L'autre caractéristique du roman de Franck Ferric, c'est le désenchantement constant face à une humanité qui retombe invariablement dans ses travers, qui classe les hommes sur une échelle de valeur, désigne des sous-hommes (les sukajs) et des sur-hommes (les Montagnards)… et ces échelles changent selon le peuple que vous croisez. L'homme qui se sent si petit face à Dieu se doit de trouver pire que lui et son insignifiance. le passage des couvins, plongée dans l'horreur d'un génocide qui ne dit pas son nom, achève de convaincre que le roman du français va bien plus loin qu'une fantasy épique résonnant des murs que l'on renverse. Il raconte comment l'athée ne vaut pas forcément mieux que le religieux à la Toute Fin des choses, comment l'humain reste humain quoique l'on y fasse. Voir des signes dans un levée de soleil ou dans une flamme, voir son destin dans une prophétie et un Tyran omnipotent qui purgera le monde des infâmes, au final, quelle différence ?

Grâce à une plume remarquable, Franck Ferric livre le roman de la maturité qui dépasse la simple fantasy guerrière pour fouiller dans les démons de l'homme, du religieux à la discrimination en passant par le racisme et la violence banale des forts contre les faibles. le chant mortel du soleil aurait pu rester un récit épique mais décide d'aller plus loin — bien plus loin — et c'est surement pour ça qu'il s'avère si grand à l'arrivée.
Lien : https://justaword.fr/le-chan..
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Le chant mortel du soleil est la première parution d'un auteur français dans la catégorie roman de la collection Albin Michel Imaginaire. L'auteur, Frank Ferric n'est cependant pas un inconnu, il a été finaliste du Grand Prix de l'Imaginaire pour Trois oboles pour Charon.
Le chant mortel du soleil est le second livre de fantasy dans la collection d'Albin Michel Imaginaire après Mage de Bataille de Peter A.Flannery. Même si ces deux livres ont un côté épique indéniable, ils sont très différents. L'univers proposé par Franck Ferric est beaucoup moins dominé par le surnaturel, et là où Mage de bataille restait assez classique, la fantasy de l'auteur français est marquée par le sang, les combats, avec un petit goût de Conan le Barbare. Dans le chant mortel du soleil, on ne trouve pas vraiment de créatures fantastiques, la magie existe mais semble peu présente. Dans l'univers, il y a surtout des dieux, enfin il y avait devrais-je dire. Ils ont en effet tous été exterminé sauf un par le peuple des Montagnards. le chef de ce peuple, le Grand Qsar, se nomme Araatan. Il s'est fixé pour but d'éliminer tous les Dieux du monde en exterminant la croyance par le biais des prêtres. Une seule divinité lui a encore échappé, celle de la cité d'Ishroun mais ce n'est pas n'importe laquelle, c'est le Dieu de la Première flamme.
Franck Ferric nous offre un très beau roman bourré de qualités et de testostérone mais aussi de poésie et de réflexions. le récit alterne des passages épiques et des moments plus calmes propres à l'introspection. le chant mortel du soleil est un roman qui prend aux tripes, un roman dur, cruel, mais on se surprend à en redemander et à vouloir y rester plus longtemps.
Chronique beaucoup plus complète sur le blog
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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(note réelle 2.25/5)

Livre reçu via l'opération Masse Critique, merci à Babelio et à AMI (même si à une semaine de la sortie commerciale du bouquin, expédier au gagnant des épreuves non corrigées, pour une maison de ce calibre ça fait franchement rapia...)

Après m'être forcé à en lire la moitié, alors que j'ai senti dès les premières pages que ce n'était pas un bouquin pour moi, j'abandonne sans regret ce roman. Il concentre pour moi trois défauts majeurs : premièrement, un manque flagrant d'originalité (on dirait un mélange -mal fait- entre le peuple de Subotaï dans le film Conan le barbare, de sous-Abercrombie -à la fois dans l'intrigue, le côté western-fantasy spaghetti et dans l'alternance de deux registres de langue- et surtout de sous-Jaworski), deuxièmement une oeuvre qui sert à son auteur à étaler ses opinions idéologiques (anti-cléricales, pour être précis) dont personnellement je me contrefiche (sans compter qu'on peut faire une Fantasy qui a du fond sans faire du prosélytisme politique), et enfin, le grand classique dans une certaine Fantasy française, à savoir un style épouvantablement m'as-tu-lu, pompeux, incapable de parler de gamin et de main droite quand il peut placer une "dextre" ou un "enfançon". Ce qui, dans un contexte inspiré par les peuples de la steppe, est évidemment parfaitement logique, hein. On ajoutera, sur ce chapitre, un ton qui serait mieux adapté à une tragédie grecque ou une pièce de Shakespeare qu'à un roman de Fantasy, et qui fait que beaucoup de dialogues (mais pas tous) manquent totalement de naturel (et là aussi, on peut se demander pourquoi des seigneurs barbares pseudo-mongols parlent avec le langage raffiné de rois anglais ou italiens de la Renaissance...). Surtout que, hein, on peut très bien faire de l'excellente Fantasy en se passant de ce genre d'effets de manche : des gens comme Gemmell, Guy Gavriel Kay ou, chez nous, Pevel, Gaborit ou Cerutti l'ont amplement prouvé.

Bref, tout dépendra de ce que vous recherchez dans ce roman, mais si vous êtes comme moi et détestez le style médiévalisant / m'as-tu-lu, fuyez. Je ne dis pas qu'il est mauvais (vous trouverez des tonnes de critiques qui l'encensent), mais il ne sera pas adapté à tous les profils de lecteur.
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critiques presse (1)
Elbakin.net
02 avril 2019
Tout au long de cette aventure, Franck Ferric nous invite à la réflexion dans un univers chargé d’émotion ; que ce soit dans la fureur des combats ou dans l’intimité d’un moment de solitude. Le rythme est dosé avec justesse pour nous maintenir en haleine sur tous les tableaux. L’auteur interroge nos différents rapports : à l’histoire, face au sacré et entre-nous. Si l’homme est un loup pour l’homme, il a aussi la fâcheuse tendance à répéter plutôt que réinventer. Le chant mortel du soleil est un récit brutal aux accents Howardien, qui cache sous son masque barbare un visage reconnaissable entre tous, le nôtre.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
- Le monde est une boule de boue sertie d’une rare poignée de pierres précieuses. Ishroun la jaune est une cité ancienne. Un diamant fauve figé dans la terre grise des Plaines. Ses palais, ses temples, bâtis par les frères de vos ancêtres, débordent de savoirs et d'une sagesse qui pâtiront de ce saccage. Le monde ne brille que par ce que les hommes y font germer d’eux-mêmes. La fin d’Ishroun le ternira durablement.
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- Les espoirs qui germent à l’ombre des temples ne donnent que des racines tordues. J’aime ces plantes dont les graines garnies de soies montent puis se dispersent dans le vent. Elles sont la noblesse de leur espèce. Elles savent conquérir sans se cacher dans la merde des oiseaux.
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Même si elle ignorait les traditions de ses aïeux, elle percevait un peu du sens de cette cérémonie. L’accélération des chevaux sous l’infinie quiétude de la nuit. L’élévation des flammes au-dessus de l’immensité de la steppe. Le cri des vivants lancé contre le silence du monde. Les mal-croyants accordaient à un de leurs chefs les funérailles de son rang, et lui permettaient de propulser sa chevauchée vers les cieux immortels de ses ancêtres.
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Traverse ta vie, traverse le temps, pour arriver content et sans regret à la fin du parcours en te disant que pendant ton passage, quelque chose du monde a changé.
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Alors j’ai fait comme les autres. Aux ordres de nos chefs, j’ai enfumé quelques tanières vides. Peuplées, peut-être, mais dont rien ne sortit. J’ai brûlé, écroulé, jeté à l’eau tout ce qui pouvait l’être. Ignorant que toi, au travers du crépitement des brasiers et des cris, tu devinais les flammes de fer recuire comme du suif l’enfant-salamandre figé à genoux. Pendant qu’autour, d’autres de ses semblables se consumaient, cheveux, poils et frusques en torche, et que la grande femelle blanche charbonnait en silence. La femme-saule. Mère ou bien duègne, figée et implorante, ses bras éthiques embrassant ses surgeons à l’agonie.
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Videos de Franck Ferric (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Franck Ferric
C'est maintenant au tour de Franck Ferric qui a pris le temps de répondre à nos questions. Vous pouvez retrouver à la librairie nos coup de coeur pour le Chant mortel du soleil aux étions Albin Michel Imaginaire et pour Trois oboles pour Charon chez Folio SF.
Pour découvrir le travail de notre illustrateur : https://instagram.com/guillermo_delavega
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