J'ai énormément apprécié ce recueil,
sachant qu'une critique n'est pas des
plus faciles, au regard des choses et
notions évoquées.
Les expressions sont d'une grande richesse
et le vocabulaire imagé se suffit en soi.
Moins que les explications, la lecture
(voire des lectures plurielles ) et les
réflexions y attachées, permettent d'en
apprécier pleinement la saveur.
Les notions de " chemin", de " nuit ", de
" musique ", de " mots " de " chant "sont
omniprésents et enchantent notre lecture.
« Sans trouver de méthode, de chemin
sans savoir que d'où il [l'homme] est, il ne voit pas
que la méthode est le chemin
qu'il doit en suivre les cahots.»
« Je m'abandonne aux racines des mots
je voyage dans la nuit des temps
dans la minceur d'une nano-seconde
les trouées d'avenir déboulent. »
« la musique pure surgit de la nuit.
…
Lorsqu'elle arrive, je n'existe plus
je suis profondément absente
juste un lieu de passage pour des flux inconnus
dont l'énergie me traverse et me dépasse.
Les vagues se creusent, se courbent, s'enflent
se soulèvent, s'élèvent sans répit
je célèbre ce que je ne saurais comprendre
la musique, déferle, coule, envahit. »
Plus loin :
« Les mots s'agencent tout seuls
sur les portées, célébration, litanie
louange, euphorie, mélopée, thrénodie
le chant vient de plus loin que l'homme.»
Concluons sur ces dernières images :
« L'ardeur brouillonne se calme
je ramène au jour
des fragments d'altérité
dans les filets de ma nuit.
« Tôt le matin quand les villes dorment
les choses, les êtres, le monde
lointains, floutés
prennent des allures d'illimité.»