"Vivre par curiosité.... [ Pour ma 900e chronique !!]
Le mot -enthousiasme- vient de la Grèce antique et signifiait : - Avoir les dieux en soi.
Quand une gitane m'approche et me prend la main pour y lire mon avenir, je la paie le double pour qu'elle me fiche la paix : je ne connais pas mon avenir et ne veux pas le connaître.
Je vis, et je survis, par curiosité.
C'est aussi simple que cela. Je ne sais pas, et ne veux pas savoir quel avenir m'attend. Ce que mon avenir a de mieux, c'est que je ne le connais pas." (p. 257)
Livre testament du célèbre auteur des "Veines ouvertes de l'Amérique latine", édité dans la non-moins célèbre collection, "Terre Humaine"...
Des éclats de prose abordant tous les sujets très chers à cet humaniste, ayant vécu les dictatures uruguayenne et argentine; ayant supporté l'exil...
Des textes très courts parlant des dictatures, de toutes les censures littéraires comme morales, des auteurs qu'
Eduardo Galeano admire ,
dont son maître "en écriture",
Juan Carlos Onetti, Monteiro Lobato, un écrivain brésilien, pour la jeunesse, vénéré de
E. Galeano,mais complètement honni et interdit,etc. ...
Il nous parle avant tout de sa curiosité insatiable, de son amour de l'existence ,de son optimisme en dépit de toutes les épreuves...
Juste une indifférence totale aux nombreux textes qui touchent le sport apprécié par l'écrivain :le football !!
Sinon de l'humour,de l'autodérision, un esprit lucide et caustique, un amour de la vie , des gens, des mots...qui rassemblent...qui illuminent cesfables, contes, souvenirs personnels ou anecdotes diverses....
"Très bref signalement de l'auteur
Ma naissance a confirmé que Dieu n'est pas infaillible; toutefois, je ne me trompe pas toujours, à l'heure de choisir les gens que j'aime et les idées auxquelles je crois.
Je déteste les pleurnicheurs, je hais ceux qui passent leur temps à se plaindre, j'admire ceux qui savent endurer sans rien dire les coups du mauvais temps et, heureusement, il ne manque jamais un ami pour me dire de continuer à écrire, tout simplement, que les ans sont une aide
et que si la calvitie survient, c'est parce qu'on pense trop et que c'est une maladie professionnelle.
Ecrire fatigue, mais ça console. "
(p. 244)
Une lecture jubilatoire [lue fin 2017- Relecture juin 2019]... lecture que l'on peut reprendre au hasard... selon l'humeur. Un livre de chevet idéal !!...