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Cécile Deniard (Traducteur)
EAN : 9782746703117
157 pages
Autrement (22/03/2003)
3.71/5   17 notes
Résumé :
1931. Les Australiens croient encore qu’il faut regrouper les Aborigènes et les éduquer à part du reste de la population. Molly, Gracie et Daisy sont séparées de leur famille et emmenées dans un camp, où on leur apprendra à devenir de parfaites petites employées de maison pour les colons.

Seules, elles décident de s’évader, et parcourent, pieds nus, 1600 kilomètres à travers le bush australien hostile et désertique, déjouant les pièges de la nature s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Molly, Daisy et Gracie sont 3 enfants métisses. Elles ont été enlevées à leurs familles pour être mises dans un camp pour aborigènes au sud-ouest de l'Australie. Mais elles refusent de rester dans ce camp, loin de chez elles. Alors elles partent retrouver leurs familles en s'échappant et en suivant cette fameuse clôture des lapins qui empêchait les rongeurs d'envahir les terres de l'Est.
Un voyage long, éreintant pour ces petites filles ; elles vivent de la terre et de la bonté des gens qu'elles rencontrent. Une histoire poignante, qui nous apprend le sort cruel des Aborigènes en Australie. Un peu court, j'aurais voulu en savoir plus sur eux, les Aborigènes et sur elles, les fillettes.
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Doris est une métis. Sa mère est Aborigène, son père est blanc. Elle a choisi de raconter l'histoire de sa mère, Molly, métis elle aussi, qui, alors qu'elle était enfant, dans les années 30, a été internée de force dans un camp gouvernemental, à des milliers de kilomètres de sa famille. A peine quelques jours après son arrivée au camp, Molly et ses deux jeunes cousines, Gracie et Daisy, toutes trois respectivement âgées de 14, 10 et 8 ans, s'évadent pour retourner chez elles.
Elles vont parcourir près de 2000 km en trois mois, à travers le bush, évitant les villes, vivant des produits de leur chasse et de leur cueillette, parfois de la générosité des gens rencontrés.

Le protecteur des Aborigènes (titre ô combien peu adapté !) de l'époque appliquait en fait un programme d'assimilation destiné à éradiquer la race Aborigène. Un véritable génocide organisé par les autorités australiennes, de 1900 à 1970. Tous ces enfants métis, enlevés à leurs familles, et formés pour être ouvriers, domestiques, furent coupés de leurs racines. Ils furent nommés « la génération volée ». N'ayant plus d'identité, n'appartenant ni au monde des Blancs ni à celui des Aborigènes, cette génération a subi le contrecoup de ces mesures inhumaines qui générèrent des désordres psychologiques importants et pour la plupart irréversibles chez ces enfants perdus (les familles séparées n'ont jamais pu se recomposer, certains des membres ne se retrouvant qu'au terme d'une longue quête ayant duré des années, pour certains le temps d'une vie...).
Le témoignage de Doris est donc capital. Ces événements ne se sont pas passés il y a plusieurs siècles, ils se sont terminés dans les années 70, c'est-à-dire hier seulement. Les australiens ont beaucoup de mal à reconnaître leurs fautes et à assumer leurs responsabilités, ils doivent pourtant réparation aux autochtones qu'ils ont lésés – et lèsent encore – de toutes les manières possibles. L'histoire de cette tragédie ne doit pas être oubliée, les Aborigènes aujourd'hui encore subissent la quarantaine que leur imposent les blancs, et son cortège de calamités : alcoolisme, pauvreté, violence, racisme…

Petite anecdote : le titre original "Rabbitt-proof fence" se rapporte à cette clôture qui sépare l'Australie en deux et qui était destinée à empêcher les lapins de se propager dans tout le pays. Lapins qui étaient alors inconnus sur ce pays-continent mais qui ont été introduits par les premiers colons au détriment de la faune et de la flore locales (les Australiens sont aussi responsables d'un écocide, qu'ils essaient tant bien que mal de réparer aujourd'hui). Cette clôture est devenue un symbole pour les Aborigènes, et un repère.

A noter que le réalisateur Philipp Noyce a tiré un très beau film de ce récit. Un Kenneth Brannagh excellent pour interpréter le "protecteur" des Aborigènes et de jeunes comédiennes absolument incroyables : Everlyn Sampi (Molly), Tianna Sansbury (Daisy), Laura Monaghan (Gracie).
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"On croyait à l'époque que les sang-mêlé étaient plus intelligents que leur famille à la peau foncée et qu'il fallait les mettre à l'écart pour les former comme domestiques ou ouvriers."

Dans le cas de Molly, Gracie et Daisy (parmi tant d'autres métisses) cette mise à l'écart a commencé par un kidnapping avant de se retrouver dans un camp. Tel était le souhait du gouvernement australien. Une sorte d'ordre colonial avec la désacralisation des savoirs aborigènes.
Les héroïnes de ce récit, (surtout la plus âgée) avaient déjà conscience du drame que vivaient les Aborigènes et du triste sort réservé aux métisses. Aussi une fois dans ce camp, leur obsession fut de le quitter pour retrouver leurs familles, malgré les dangers du bush australien.

Et quelle épopée ! Une leçon de courage et d'humanité.
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Le chemin de la liberté raconte l'histoire vraie de trois soeurs muda-muda (métisses) qui dans les années 30 ont été enlevées de leur famille par le gouvernement australien pour être envoyées dans des internats tenus par des Midgerji et Wudgebulla (femmes et hommes blancs). Elles étaient toutes les trois métisses aborigènes et font partie comme des milliers d'autres enfants aborigènes de cette période de la Génération volée.

Molly (la mère de Doris Pilkington), Daisy et Gracie avaient moins de 15 ans quand les officiers du gouvernement sont venus les enlever à leur famille. En arrivant au camp pour aborigènes de Moore River, elles décident de repartir sur-le-champ, car l'endroit est une vraie prison : barreaux aux fenêtres des dortoirs ; punitions cruelles pour celles et ceux qui ne respectent pas les règles ; et interdiction de parler leur langue mardujara. Molly est la plus âgée, elle prend donc naturellement les choses en main. Leur parcours est extraordinaire, car elles ont parcouru plus de 2400 km en 9 semaines sans se faire capturer. Et pourtant les autorités avaient déployé les grands moyens pour les retrouver.

Mais monsieur O'Neville, protecteur des aborigènes, n'avait pas bien compris à qui il avait à faire.

Elles ont donc d'abord cherché à rejoindre la Rabbit-proof fence (barrière de protection contre les lapins) puis ont continué leur route vers le nord, pour retrouver leur famille à Jigalong. Malgré les nombreuses personnes qui les ont signalées, Daisy et Molly ont réussi leur odyssée pour retrouver leur famille.

L'histoire de la construction de la barrière de protection contre les lapins est assez amusante:

En plus des chevaux, il y avait d'autres animaux importés comme du bétail, des moutons, des renards et des lapins. Les lapins se sont immédiatement adaptés au climat chaud et aride, et ils se sont reproduits et multipliés à une vitesse inquiétante. Une des mesures prises pour contrôler la population de lapins fut la construction de cette barrière qui fut achevée en 1907. En Australie Occcidentale, la barrière s'étend sur 1834km et rejoint la grande baie australienne près du port d'Espérance au sud jusqu'à la Eighty mile beach au nord de port Hedland. le gouvernement du moment a suggéré qu'une barrière bien construite et bien entretenue mettrait un terme à l'invasion des lapins en l'Australie-Occidentale. Mais cette théorie s'est révélée fausse, il y avait plus de lapins du côté de l'Australie-Occidentale que du côté de l'Australie-Méridionale.

J'ai adoré ce livre. L'histoire est non seulement bien racontée, mais les premiers chapitres qui décrivent la colonisation de la région du Pilbara (Australie-Occidentale) par les Anglais est passionnante. On découvre comment les blancs ont rapidement pris le dessus sur les communautés aborigènes grâce notamment aux armes à feu et comment se sont passés les premiers échanges entre les familles de colon et les aborigènes venus travailler pour eux.

Le reste du livre relate le voyage interminable de ces trois jeunes filles et donne beaucoup des détails sur leurs moyens ingénieux de subsistance, sur leur façon de faire du feu sans laisser de traces pour les wudgebulla et le marbu (esprit mangeur de chair).

C'est aussi un livre qui parle de la Génération volée, un chapitre de l'histoire australienne longtemps passé sous silence, mais qui a duré de 1869 à 1969 environ et a concerné plus de 100 000 enfants. le gouvernement australien a présenté des excuses officielles en 2008 (!!), mais c'est encore aujourd'hui sujet à controverse.
Lien : https://lekoalalit.wordpress..
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En tant qu'angliciste, je dois avouer que j'ai longtemps laissé de côté ce pays-continent qu'est l'Australie. Je ne sais pas pourquoi mais toujours est-il que je ne m'y suis jamais vraiment intéressée et il était grand temps de réparer cela.
Pour commencer, je me suis donc lancée dans la lecture de Rabbit-Proof Fence (Le Chemin de la Liberté) en français.
Ce récit de Doris Pilkington, inspiré de la véritable histoire vécue par sa mère, raconte l'épopée fantastique de trois jeunes filles qui, après avoir été arrachées à leurs familles, décident de s'enfuir pour les retrouver.
Je m'attendais à ce que le style d'écriture soit plus lyrique ou romancé, or, le style est très simple et factuel. C'est cependant un récit essentiel qui nous raconte le destin tragique des Générations Volées, ces enfants d'Aborigènes et Indigènes d'Australie, que l'état Australien voulait à tout prix assimiler, en les emmenant hors de leurs communautés, leurs familles, les forçant à oublier leur langue.
J'ai particulièrement aimé les passages de la première partie du livre qui retracent l'arrivée des colons, les relations avec les Aborigènes, les points sur leurs coutumes.
Une lecture essentielle et nécessaire pour rendre hommage à cette Génération Volée et au combat encore actuel des Aborigènes et Indigènes d'Australie qui luttent pour la reconnaissance de leurs communautés et contre les discriminations violentes qu'ils subissent encore aujourd'hui.
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