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EAN : 9781091416017
La Grande Ourse (04/10/2012)
4.58/5   6 notes
Résumé :
Un recueil de plus de cent chroniques littéraires sur quatre-vingt huit auteurs, parues dans la presse entre 1962 et 1978…publié par cette jeune maison d’édition « La Grande Ourse » créée par la fille même de l’auteur.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Il n'est pas dans mes habitudes de publier un commentaire au sujet d'un livre que je n'ai pas terminé ; surtout, et c'est le cas ici, quand il s'agit d'un ouvrage offert dans le cas de « Masse critique ». J'en profite d'ailleurs pour remercier encore l'équipe de Babélio et l'éditeur « La Grande Ourse ».

« le cycliste du lundi » de François Nourissier.
J'ai déjà eu l'occasion de dire ici que j'ai découvert cet auteur tardivement au moment de la sortie de « A défaut de génie », et quelle admiration je lui porte. Aussi, a la réception par la poste de ce recueil de chroniques littéraires parues dans la presse entre 1962 et 1978… Impatience : une centaine de chroniques sur quatre-vingt auteurs…Un vrai livre de chevet…

Dès réception, je me précipite sur la préface d'Elisabetta Bonomo, une spécialiste de l'auteur, puis sur l'avant propos de l'auteur lui-même. Tout s'annonce bien pour un grand moment de littérature. J'enchaîne les chroniques : Anselme (connais pas), Aragon, Banier (ça me dit quelque chose…et ça me rappelle Huguenin de « la côte sauvage ». Gagné, Nourissier évoque cette étrange ressemblance avec « le passé composé ». Horreur, il s'agit du Banier de l'affaire Bettancourt)…
Roland Barthes, Hervé Bazin : « le matrimoine »…Je ne l'ai pas lu, un des rares Bazin qui me restent à lire. Ca m'ennuie, ça…
Je cours vers mes favoris. Sont-ils présents ?
Tournier : « le roi des aulnes », un chef d'oeuvre… Je découvre une analyse commune avec Nourissier, mais par lui si bellement argumentée, documentée…rédigée...
Vite Déon… Il y est : « Les poneys sauvages », remarquable…
Giono, Chabrol, Bodard, Chardonne, remarquable également.

Un vrai livre de chevet, disais-je… Il a pris en effet position sur ma table de chevet et je poursuis journellement ma lecture. La prose de Nourissier est un émerveillement toujours recommencé : qu'il parle de Romain Gary ou de Drieu La Rochelle, c'est toujours en expert de la langue…

Si l'on en croit la revue « L'express », « le cycliste du Lundi » est une « déclaration d'amour à la littérature ».
On ne peut bien sûr que souscrire à pareille déclaration et souhaiter longue vie à cette toute jeune maison d'édition « La grande Ourse », créée par la propre fille de François Nourissier qui se propose d'exploiter les archives léguées par son père à la BNF dans de prochaines parutions. Impatience…

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Quel que soit le livre qu'il chronique qu'il soit enthousiaste ou pas il donne envie d'y aller voir et c'est cela qui est vraiment extraordinaire. Donner envie au lecteur de lire même les auteurs pour lesquels il émet des réserves. Et puis surtout, contrairement à certains critiques littéraires actuels, il a lu les livres qu'il chronique dont il s'est imprégné au point qu'on le sente comme possédé par sa découverte. Il dit ce qu'il pense mais toujours avec élégance et dans un style qui laisse baba... Il y a parmi ces cents livres magistralement chroniqués ceux dont je n'avais jamais entendu parler, ceux dont les noms ne me sont pas inconnus, ceux que j'ai lu et dont je me souvenais vaguement et ceux que j'aime et redécouvre par les yeux et le coeur de François Nourissier. le résultat est un bonheur, une balade passionnante au coeur de la littérature du XXe siècle dont il nous offre un paysage varié et coloré. Et c'est sans réserve que l'on se laisse entraîner avec joie sur des sentiers parfois inconnus.
Conviendrait parfaitement à la lecture de ces textes ce que Nourissier écrit à propos du roman de Pierre Gascar "Les Chimères"p 189
"Oui, le style me donne du bonheur. Je veux dire : le vrai langage de notre temps qui emprunte davantage à la précision qu'à l'élégie, qui tire force et beauté d'une adéquation parfaite à ses thèmes, qui fait rêver plutôt que chanter, et rêver dans un décor arraché aux flous artistiques et aux langueurs glycérinées."

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C'est une belle histoire de filiation et de transmission réussie qui nous vaut la révélation de ce recueil posthume de chroniques littéraires écrites entre 1962 et 1978 par un " liseur appointé ", car c'est ainsi que François Nourissier se définit lui-même. Nourissier, surnommé Nounours dans les rédactions pour lesquelles il travaillait, parce qu'il avait disait-on (à raison), une sacrée patte !

Pas étonnant alors que la fille de l'écrivain, Paulina Nourissier-Muhlstein (était-elle, enfant, une Petite Ourse ?), ait baptisé sa maison d'édition tout nouvellement créée : La Grande Ourse. En juin 2012, la nouvelle éditrice déclarait ainsi :
“ Une [...] facette de mon activité sera axée sur le désir de perpétuer la mémoire de l'oeuvre littéraire de mon père, François Nourissier. L'étude des archives qu'il a léguées à la BnF feront l'objet de plusieurs publications dans le futur. ”

D'après l'universitaire Elisabetta Bonomo qui signe la préface du Cycliste, François Nourissier aurait retenu la parution du Cycliste à plusieurs reprises parce qu'il souhaitait reprendre pour l'approfondir son analyse de la fonction de critique littéraire. Et aussi parce que le dernier éditeur approché remettait en question le choix des auteurs et de la période couverte ! Ensuite, la maladie a malheureusement cruellement réduit les forces de l'écrivain qui les a consacrées dans les dernières années à son oeuvre romanesque et autobiographique.

François Nourissier témoigne d'un temps où les blogs, les réseaux sociaux, le mail n'existaient pas encore. Quand on était chroniqueur littéraire pour un hebdomadaire dans les années 60-70, le journal faisait encore passer un coursier pour ramasser votre copie du week-end et la transmettre au marbre.

Dans l'avant-propos au Cycliste, François Nourissier établit malicieusement le bilan comptable et financier d'une passion finalement peu lucrative : “user sa vie à lire et à commenter autrui”. Dix ans, à raison d'une chronique par semaine grosso modo, cela fait plus de cinq cents articles. En d'autres nombres : deux à trois mille feuillets, une centaine de semaines de quarante heures, deux années pleines sans vacances. Alors que travailler à un roman l'a souvent rempli d'angoisse, avoue-t-il, c'est toujours avec infiniment de délectation, et jamais d'ennui, que Nourissier s'attelait à sa tache de critique littéraire.

Toujours dans cet avant-propos, François Nourissier, décidément prince de l'understatement, parle de son “petit livre” ! A qui espère-t-il faire croire que sa sélection de 88 articles (sur 500) faisant 4 pages en moyenne n'est qu'un simple échantillonnage, et qu'elle doit surtout au hasard et à la négligence ? — Nourissier dit avoir égaré (!) nombre de ses chroniques faute de soin. C'est au contraire un tout cohérent et conséquent qu'il nous offre, une peinture pointilliste de la vie littéraire à une époque choisie soi-disant arbitrairement par ce grand témoin se décrivant peu soucieux d'exhaustivité.

François Nourissier, décidément taquin, brouille les pistes en pulvérisant la chronologie. Les articles sont classés par ordre alphabétique du nom de l'auteur du livre chroniqué, quelle que soit la date à laquelle il a été publié. Il faudra que le lecteur fasse effort pour replacer mai 68, par exemple, au mitan-charnière de la période choisie par Nourissier. Et puis après tout si Nourissier l'a voulu, ne faisons aucun effort contraire, et acceptons ces promenades zig-zagantes, d'un écrivain et d'une oeuvre à l'autre, qui font fi de l'actualité mais marquent l'intemporalité (en règle générale) de l'activité littéraire.

La queu-leu-leu d'écrivains ainsi créée est surprenante et formidablement plaisante, qu'on la pense fortuite ou savamment étudiée. On passe du vieux François Mauriac de 80 ans au jeune et prometteur Modiano assez sévèrement tancé pour son second roman. Lorsqu'il écrit l'avant-propos au Cycliste en 1978, Nourissier joue plaisamment le faux-modeste en reconnaissant qu'il n'est finalement pas mécontent “de ne pas flairer mal, et de jouer [son] petit air avant que n'éclatassent les trompettes de la renommée.” En effet, J.-M. G. le Clézio (pas encore Prix Nobel de Littérature), Marguerite Yourcenar (pas encore Académicienne Française), Romain Gary (pas encore double Goncourt), figurent bien évidemment, cqfd.

Comme il n'y a non plus aucune classification des chroniques suivant le genre de littérature abordé, François-Marie Banier suit Louis Aragon, Geneviève Dormann précède Drieu, etc. Faute de se fréquenter, les générations d'écrivains, et les courants littéraires se côtoient d'une chronique à l'autre. Ce qui les rassemble c'est seulement d'être tous des écrivains francophones : la plupart français, quelques uns suisses ou belges. Ils sont 88, je ne peux pas les citer tous !

Je ne connaissais pas tous les écrivains abordés dans ce recueil. Mais cela ne gêne en rien la lecture, presque au contraire. J'avoue avoir plutôt laissé de côté ou survolé (pour écrire cette note de lecture dans le temps imparti !) ceux que je croyais connaître comme Louis Aragon, Simone de Beauvoir, Jean Giono, André Malraux, Georges Perec, entre autres. J'y reviendrai plus tard, et souvent, grâce à la table des matières et à l'index qui font de ce livre un ouvrage de référence formidable, indispensable, précieux.


note 1 (sur les courants littéraires) - Je lis aujourd'hui un article de Jérôme Dupuis pour L'Express : “Jacques Chardonne, Paul Morand, Lucien Rebatet, le retour des pestiférés”. Dans le Cycliste, on relève en filigrane l'intérêt porté par Nourissier aux oeuvres des bannis de la Libération (Louis-Ferdinand Céline, Lucien Rebatet, Robert Brasillach, Pierre Drieu La Rochelle). On voit aussi qu'il est sensible au courant des Hussards à qui on l'a quelque fois associé (Roger Nimier, Jean-René Huguenin, Bernard Frank, Antoine Blondin, Jacques Laurent, Michel Déon, Kléber Haedens, Félicien Marceau, etc.). Pour autant, il dit en même temps son estime pour le travail d'écriture de certains des auteurs du Nouveau Roman (Alain Robbe-Grillet, Nathalie Saraute, Claude Simon, Jean Cayrol, Michel Butor, Marguerite Duras, entre autres)


note 2 (sur les ursidés) - à la page 291 (Michel Mohrt) un ours encore... ou deux, puisqu'il s'agit du roman L'Ours des Adirondacks, mais surtout parce que François Nourissier signale en passant que dans le métier on dit d'un “manuscrit mal ficelé, problématique, pathétique” que c'est un ours !


note 3 (sur l'édition) - coup de chapeau aux éditions de la Grande Ourse qui citent, sur la page de copyright, le nom du relecteur et correcteur du Cycliste : Olivier Godefroy, c'est rare !
Lien : http://tillybayardrichard.ty..
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Qui, chers amis bibliophages, ne s'est pas, un jour, demandé avec angoisse, une fois le livre refermé : qu'est-ce que j'ai vais bien pouvoir lire maintenant? le Cycliste du lundi est de ces livres bénis, qui offrent au lecteur avide de nouvelles pistes de lecture.

Cet essai, regroupe un choix de critiques livrées par l'écrivain entre 1962 et 1978 par le viatique d'un cycliste (d'où son titre original) aux différentes revues et magazines auxquels il collaborait. Les écrivains les plus connus de cette période (Aragon, Barthes, Bazin, De Beauvoir, Celine, Chardonne,Cohen, Duras, Gary, Genevoix, Gracq, Le Clezio, Malraux, Mauriac, Perec, Yourcenar...) côtoient des artistes plus confidentiels dans un panorama exclusivement francophone des belles-lettres de l'époque.

Avec sa prose espiègle et malicieuse, taquine - mais jamais méchante - l'ami François nous fait partager sa gourmandise des livres et nous ouvre de nouveaux horizons. Cette promenade littéraire m'a donné envie de (re)découvrir les auteurs suivants: Hervé Bazin, Antoine Blondin, Jean-Pierre Chabrol (les Fous de dieu), André Chamson (la Superbe), Julien Gracq (le Rivage des Syrtes, un Balcon en forêt), J-M.G. le Clezio (le Déluge), Michel Tournier (le Roi des Aulnes), Marguerite Yourcenar (Le Labyrinthe du monde). Et vous, quel miel tirerez-vous de ce petit butinage?
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Tout amateur de littérature y fera son miel. Hâtez-vous d'en profiter, et de le déguster page après page.
Lien : http://www.magazine-litterai..
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critiques presse (2)
Bibliobs
19 décembre 2012
Tout dans ce livre d'une troublante actualité, est merveilleusement démodé […] Tout le passionne, l'excite, l'inspire, l'épate […] C'est un lecteur promeneur, plus enclin à pratiquer l'admiration que la détestation.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeFigaro
19 décembre 2012
L'exhumation d'une partie des articles de François Nourissier nous fait découvrir un critique lyrique, aussi sévère que pertinent.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
... un livre inconnu d'un écrivain que l'on admire, c'est toujours un peu l'adolescence retrouvée : ces moments enchantés des années de guerre où, ayant déniché chez un libraire complice tel ouvrage, pour moi encore inédit et désiré, qui me parvenait à travers la pénurie de papier, les oukases du pouvoir et les prix gonflés par un primitif marché noir, j'emportais ma conquête et me hâtais vers la maison, vers les quelques heures d'appétit, de ravissement ou de colère qui, pour la vie, mériteront seules, à mon goût le nom de lecture... p 201
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Ce n’est pas un roman-fleuve, c’est un roman-fourmilière, ou termitière. Le pullulement qu’on découvre en soulevant une pierre sur les sous-sols ombreux de la vie. A peine une histoire, mais qui fermente, grouille, pue, suinte, prolifère comme une anarchie de cellules, un paquet de serpents ou de larves, les fantasmes d’un cauchemar.
(...) Ce n’est pas d’un stylo qu’il parait avoir usé dans son livre, mais d’une mitrailleuse à images, à souvenirs, à cruautés. Il nous maintient sous son feu cinq cents pages durant, et il semble se moquer de raconter selon les douteuses lois d’un genre.
p 72 (A propos de Lucien Bodard, Monsieur le consul)
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La critique littéraire a ceci de commun avec la voile ou l'alpinisme qu'il n'est pas nécessaire d'administrer la preuve de sa compétence pour s'y exercer. Il est vrai qu'on y risque guère sa paeu. A peine celle des autres.
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Un bon écrivain est toujours plus ou moins le reporter de ce que nous ne savons pas voir de la vie
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Maintenant il va falloir leur expliquer Drieu. Ils vont tous se jeter dessus. Les petits racoleurs de l'extrême-droite, les hôtesses fatiguées du 16ème arrondissement qui se souviennent de son "charme". Les critiques de gauche qui déjà bégayent leur sévérité (...), des éditeurs soudain pressés de réimprimer et gratter de l'inédit après tout ce silence, les journalistes à la botte de l'actualité qui vont méditer à très haute voix sur le romantisme, les entre-deux-guerres et la jeunesse, sans parler de nous, le dernier carré des fragiles caïds de 50-55, les survivants des premiers amis posthumes de Drieu, auxquels on reconnaîtra au moins le mérite d'avoir désigné ce fantôme avec une certaine insistance voilà dis bonnes années.
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Video de François Nourissier (48) Voir plusAjouter une vidéo

Albert Cohen ; 5 et dernier
Albert COHEN : entretien avec François NOURISSIER, Jean Didier WOLFROMM, Françoise XENAKIS, Robert SABATIER et le Révérend Père Lucien GUISSARD à propos de ses livres testaments : sa passionjuive, ses occupations entre la composition de deux livres ; ses goûts littéraires. Pense que les femmes sont inférieures dans le domaine de l'action littéraire (tient des propos désagréables sur...
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