AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782385260033
400 pages
Igb Editions (15/05/2023)
4.74/5   23 notes
Résumé :
À l’aube du XXIIe siècle, le monde est régi par un pouvoir écologique totalitaire dénommée la Bio-Révolution. Au-dessus des Hommes, Mère préside seule à la destinée des trois millions d’espèces animales, végétales et coraliennes qui peuplent encore la Terre. Mais des décennies de restrictions et de sacrifices sont sur le point de s’achever, car le dernier rapport du GIEC révèle l’impensable : la biomasse se régénère enfin ! Le climat change ! La nouvelle devrait fai... >Voir plus
Que lire après Le dernier soulèvementVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
4,74

sur 23 notes
5
17 avis
4
4 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
Ne cherchez plus, voici LE roman de cet été 2023!!!
Le Dernier Soulèvement réussi le tour de force de faire d'un oeuf Kinder et d'un rapport du GIEC les pièces à conviction principales d'une intrigue débordante d'imagination, dans laquelle une Bio-Révolution semble parvenue à ses fins puisque son régime éco-totalitaire a réussi à inverser la courbe du climat et que les écosystèmes se régénèrent... mais un régime qui au final vacille, sous le poids des ambitions humaines.
Nous suivons un personnage central, Lazare, un type perdu dans une société mise au pas (mais avait-elle d'autres perspectives?) et qui, malgré lui, va se retrouver au coeur d'une nouvelle Révolution.
Ce qui est admirable dans le Dernier Soulèvement c'est que Sébastien Garnier (II) met à profit son imagination non pas pour nous époustoufler mais pour nous faire réfléchir. Et il y a arrive terriblement bien car on se perd un peu en conjectures : où est le bien, où est le mal? C'est très subtil, et il ne me semble pas possible d'évoluer dans ce roman en ayant sur cette Bio-Révolution aux allures de dictature Orwellienne le même avis du début à la fin.
La force du Dernier Soulèvement c'est aussi ces personnages, complexes et tous intéressants à leur manière. Mention spéciale aux personnages féminins, c'est trop rare pour être souligné dans cette catégorie de littérature. Ah... la Comtesse...
J'ai aussi beaucoup apprécié l'utilisation d'un lieu comme Paris pour en faire le théâtre d'une dystopie.
Le "world-building" est vraiment maîtrisé, et je suis toujours très sensible à cet aspect des choses : un univers bâti sur des bases solides et cohérentes. On y croit, toujours, même quand l'auteur nous confronte à ses idées les plus folles.
Et si vous êtes parisiens ou connaissez bien la capitale, quel plaisir de voir tous ces lieux familiers se transformer ainsi!
Je fais également une mention spéciale aux références historiques, très subtiles, distillées dans les prénoms et noms (Robespierre, Fouché...), dans certaines scènes (la mort de Marat) si bien que l'on est plongés dans une ambiance révolutionnaire en permanence.
On pense à 1984 aussi, avec la censure du passé, les capteurs qui partout surveillent notre "éco-probité" et le personnage central de Mère qui font penser à Big Brother. Là encore, la référence est évidente mais jamais lourdingue, c'est intelligemment utilisé.
Mais le plus remarquable est quand même ce tour de passe-passe qui nous amène au fil des pages à inverser notre point de vue. Et si on en sourit au début, on fini réellement par se dire qu'un arbre qui brûle ou un poisson clown qui meurt valent bien un homme à l'agonie.
Bref, il y aurait sans doute beaucoup de choses à en dire, je suis très enthousiasmée. Voilà un auteur qui a réussi à me convaincre pour la deuxième fois (cf ma chronique de L'Effet Werther), et qui en outre s'est diablement amélioré : épaisseur des personnages, fluidité de la lecture).
C'est sans conteste ma meilleure lecture depuis le début de cette année donc je ne peux que recommander très très fortement!
Vive la Bio-Révolution!
Commenter  J’apprécie          597
Le Dernier Soulèvement parle de ce qui pourrait se passer si nous n'agissons pas tout de suite. L'humanité réduite à rogner sur ses libertés pour redresser la barre du climat et de l'effondrement des écosystèmes. Une éco-dictature de tous les instants, façon 1984, avec ses capteurs qui veillent en permanence à l'exemplarité de chaque éco-citoyen. Une intelligence articificielle qui préside au destin des espèces animales et végétales, et traite le sort des humains sur un pied d'égalité avec celui des pingouins ou des ours.
Le Dernier Soulèvement est admirable dans son écriture car il n'est jamais dans l'affirmation du bien ou du mal et que jusqu'au bout on ne sait pas à quel saint se vouer. Il en dit long sur l'état de notre civilisation et sur le tiraillement auquel nous sommes tous confrontés, entre l'envie de vivre une vie de liberté et de plaisirs, et l'obligation de ne plus se comporter comme nos aînes.
C'est d'autant plus brillant que les personnages sont épais, complexes, insondables. Bref, le Dernier Soulèvement est un roman d'anticipation ambitieux mais dont l'auteur a su se placer à la hauteur de son défi.
On est tenu en haleine, jusqu'au bout et c'est un petit miracle quand on considère que ce roman a fait d'un rapport du GIEC le coeur de son intrigue.
De la très grande littérature d'anticipation.
Commenter  J’apprécie          393
Le Dernier soulèvement est une sorte de 1984 en version post-écolo.
Le récit nous plonge dans un Paris méconnaissable et nous permet de suivre les péripéties de Lazare, un jeune homme qui vend son corps aux femmes fortunées de la capitale. Malgré lui, il se trouve en possession d'un document qui peut sonner le glas de la Bio-Révolution. le chancelier Valdeck met la Phalange à ses trousses...
C'est très différent du premier opus de cet auteur (quoique le fil conducteur "climatique" est évident) mais j'ai personnellement préféré ce roman-là, plus direct, plus politique, plus réfléchi.

Au final c'est vraiment de l'excellente SF française, avec des personnages féminin enfin intéressants c'est à noter...
On appréciera les clins d'oeil historique et le talent de l'auteur pour imaginer un futur à la fois aberrant mais crédible et cohérent.
Un vrai plaisir de lecture.
Commenter  J’apprécie          361
J'avais beaucoup apprécié l'Effet Werther l'année dernière (du même auteur) je me suis laissé tenter par ce Dernier Soulèvement, et bien m'en a pris car l'auteur récidive avec un très bon scénario et une thématique complexe mais maîtrisée.
L'idée de départ est très bonne (nous plonger dans un monde dominé par une dictayure écologique mais qui serait parvenue à ses fins, puisque la nature se régénère)
On a cette fois davantage de compassion pour les personnages, plus fouillés. L'imagination semble sans limite et c'est tout ce qu'on demande à la SF.
J'ai trouvé l'idée d'utiliser Paris comme théâtre très bonne et les nombreuses références à la Révolutions sont bienvenues.
Sébastien Garnier est décidément un auteur à suivre, une belle confirmation en tous cas.
Commenter  J’apprécie          250
Au XXIi siècle, Lazare se retrouve en possession d'un rapport scientifique aux conclusions inimaginables : le climat change, dans le bon sens si l'on peut dire. Mais cette nouvelle qui aurait dû susciter la joie de tous va provoquer une deflagration majeure....
Le Dernier Soulèvement est une sacrée révélation, je n'en attendais pas grand chose sinon la promesse de la couverture (du feu, de la crainte) et j'ai découvert un récit très bien emmené, avec des personnages entiers et complexes, mais surtout une formidable projection dans un monde fou mais pas si fou. Sébastien Garnier (II) nous entraîne dans une éco dictature, où une sorte d'intelligence artificielle régit la vie de chacun, dans le respect le plus strict de l'environnement. On pense à 1984, avec cette surveillance de tous les instants. Mais c'est oerturbant car on ne sait jamais trop qui a raison : la dictature ou les pretendus citoyens libres... C'est très bien écrit, l'imagination est débordante et on est pris jusqu'au dénouement. 5 étoiles
Commenter  J’apprécie          222

Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Il n’est pas de Révolution sans Terreur.
Le Chancelier Valdeck en savait quelque chose, tant il fut l’un des principaux artisans de la répression et des violences arbitraires qui accompagnèrent la Bio-Révolution.
En effet, Valdeck le Terrible, fut de toutes les batailles, de toutes les exactions, de tous les crimes commis au nom de l’environnement, mais aussi de tous les ministères. Docteur, éminent scientifique de la Révolution, idéologue adulé, il fit aussi la gloire de la Phalange Verte en lui donnant des moyens nouveaux. Il scella les précieuses alliances avec les écorévolutionnaires chinois et américains puis incarna toujours la fidélité la plus absolue à Mère. Valdeck était un pilier de la Révolution.
Commenter  J’apprécie          210
Comment Lazare avait-il pu insulter la Révolution ? Alors qu’il n’en avait jamais contesté la légitimité et qu’il était intimement convaincu de la justesse du chemin tracé par Mère… Il s’en étonna, mais comprit aussitôt qu’une partie de lui s’était offert un bref et sain exutoire ; à l’image d’un Croyant compensant soudain par un petit blasphème son irréprochable piété.
Assurément, ces quelques mots spontanés lui avaient prodigué à la fois l’agréable légèreté du soulagement et le poids de la contrition.
Commenter  J’apprécie          252
Peu de gens savaient encore quel être humain avait fait le don de sa personne pour devenir Mère.
D’ailleurs l’histoire réelle de ce sacrifice n’était pas même enseignée à l’éco-le. Tout juste pouvait-on affirmer qu’il s’agissait d’une femme. Et encore, pour certains qui répugnaient encore à l’idée du matriarcat, la chose n’était pas acquise.
L’essentiel, en fait, résidait ailleurs : il fallait que Mère incarne la sainte parole aux yeux de tous. Et dans cette perspective, le mystère qui entourait sa genèse s’avérait fort utile pour entretenir le mythe. En définitive, personne ne savait plus l’histoire de Mère ; mais tout le monde connaissait sa légende.
Commenter  J’apprécie          100
Voyez-vous, Lazare, je crois que vous n’êtes pas fait pour cette époque. Je vous vois comme un humaniste qui s’ignore ; un jouisseur de la vie, un consommateur en puissance, mais singulièrement bridé. Il me chagrine qu’un jeune homme de votre qualité n’ait encore jamais pu goûter aux joies honteuses du XXIe siècle ni à ses plaisirs désormais interdits
Commenter  J’apprécie          130
Se demander quand éclata la Bio-Révolution revient à considérer qu’elle eut un début – et par voie de conséquence qu’elle pourrait avoir une fin.
En définitive, il n’y eut pas de Jour J, aucun instant de vérité et encore moins de Grand soir. Non, la Révolution n’entra pas en une éruption soudaine, elle ne fit plutôt qu’enfler, pendant plusieurs décennies, jusqu’à ce qu’elle envahisse tout, domine tout – à la manière d’une tumeur disaient certains, d’un sentiment amoureux juraient les autres.
Commenter  J’apprécie          80

autres livres classés : éco-anxiétéVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus

Autres livres de Sébastien Garnier (II) (1) Voir plus

Lecteurs (63) Voir plus



Quiz Voir plus

L'écologiste mystère

Quel mot concerne à la fois le métro, le papier, les arbres et les galères ?

voile
branche
rame
bois

11 questions
254 lecteurs ont répondu
Thèmes : écologie , developpement durable , Consommation durable , protection de la nature , protection animale , protection de l'environnement , pédagogie , mers et océansCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..