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EAN : 9782080415806
240 pages
Flammarion (09/11/2022)
3.99/5   70 notes
Résumé :
« Que vaudrait une vie sans désirs ? C’est leur variété et leur intensité qui nous poussent à agir et nous donnent le sentiment d’être pleinement vivants. »

Désirer vivre, ce n’est pas simplement être en vie. C’est nous laisser entraîner par l’élan vital qui nous conduit à créer, à aimer, à nous dépasser. C’est cultiver la puissance du désir qui est le moteur de nos existences. Pourtant, au quotidien, nous ressentons de nombreuses limitations – « Je n... >Voir plus
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J'aurai aimé vous dire que la lecture de Désir, une philosophie, m'a rendu plus sage, moins dévorant de passion mais ça aurait été un mensonge.

On ne peut qu'envier le talent qu'a Frédéric Lenoir de poser des mots rationnels sur des concepts aussi capricieux et illusoires que celui-là. Reconnu comme un lecteur de Spinoza (à qui il a déjà dédié un précédent livre), Lenoir a découpé sa réflexion en trois temps. La première pose les bases philosophiques et scientifiques du désir, la seconde détaille les tentatives humaines de dompter les tentations. Enfin, Frédéric Lenoir livre une brûlante troisième partie sur la nécessité de vivre pleinement ce désir.

J'espérais que ce livre ne soit pas un manuel de pures pensées philosophiques d'auteurs antiques sur le désir. Il en résulte, au contraire, un livre parfaitement ancré dans son époque qui aspire à vulgariser la sagesse des anciens. Frédéric y parle tout d'abord de la pensée d'Aristophane, de Platon/Socrate et l'amour-manque, de biologie et de l'importance du striatum dans le désir. L'auteur connecte différentes incarnations du désir : le désir mimétique, l'envie, le désir de reconnaissance sociale, le désir sexuel. Lenoir tranche aussi le consumérisme et la manipulation du désir aboutissant à une critique du modèle néolibéral, qui en prétendant assouvir les désirs en appauvrit l'essence.

La seconde partie a le souci de dépeindre la régulation du désir à travers les exemples qu'il y a eu à travers l'histoire : les modérés Aristote et Épicure, les courants étouffe-désir comme le stoïcisme (lé désir) et le bouddhisme (la soif, l'attachement), les approches moralisatrices mais limitées des religions du livre et enfin, les choix en faveur de la sobriété. C'est la partie que j'attendais le plus : comment les lois des hommes ont tenté de brider les désirs pour édicter un cadre sociétal et moral.

Enfin, la troisième partie revendique qu'il nous faut exploiter la puissance du désir, le vivre pleinement (Spinoza, Nietzsche), l'élan vital, les différentes dimensions du désir vécus et les mystiques du désir dans les religions abrahamiques (d'ailleurs, l'auteur réserve une place à part à Jésus). Cette dernière partie est celle où l'auteur se livre le plus et donne sa vision du désir. Je l'ai trouvé profondément optimiste et cet vision donne incroyablement envie d'aller de l'avant. le livre se conclut sur une réflexion assez contemporaine sur la survie de la démocratie en l'absence de conscience des désirs.

Merci à Babelio pour cette belle rencontre. J'ai été touché par l'humilité de Frédéric Lenoir qui nous a remercié d'avoir pris le temps de venir, de lui-même prendre le temps de papoter avec nous alors qu'il était attendu sur le plateau de Babeth Lemoine (L'ABC de Bertrand Chameroy !!)
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Frédéric Lenoir est un auteur consensuel. le succès de ses livres en témoigne. J'ai parcouru quelques critiques souvent très élogieuses. Quelques lecteurs pourtant se plaignent du parti pris de Lenoir, de se servir des concepts philosophiques pour distiller ses idées notamment antilibérales et écologiques, à la suite de Sébastien Bohler. En fait, il le fait dans la plupart de ses essais. C'est ce qui me plait, car j'y retrouve mes propres valeurs et convictions. Et j'ajouterai que ce n'est rien comparé à tous les lobbies et politiciens oeuvrant pour la sauvegarde d'un système qui nous conduit à notre perte. Par ailleurs, c'est un auteur de vulgarisation qui est très populaire car il sait intelligemment rendre à la portée de tous des concepts philosophiques assez ardus que, pour ma part, je ne parviendrais pas à comprendre chez les auteurs originaux. C'est pour cela que j'aime lire cet auteur. Ce livre sur le désir ne déroge pas à cette règle. Je ne reviendrai pas sur la construction du livre, d'autres le font bien mieux que moi. C'est un livre que je recommande à tous ceux que le sujet intéresse.
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C'est un livre très intéressant dont la lecture en vaut la peine, même si j'ai quelques remarques négatives.

La lecture de ce livre m'a donné l'impression que l'auteur s'est inspiré du livre "Le Bug Humain" de Sébastien Bohler, maintes fois mentionné tout au long du livre.

L'intérêt de ce livre est qu'il démontre que l'insatiabilité du désir humain ne se limite pas aux dégâts écologiques et c'est un fait connu depuis très longtemps. Les philosophes grecs, Platon et Aristote en parlaient déjà. Les neurosciences n'ont fait qu'expliquer, très récemment, le mécanisme neuronal de tout cela.

Maintenant mes critiques négatives. Je suis assez sévère, mais il le faut.

J'ai été assez choqué par un paragraphe à la page 225 où il dit : "Ce phénomène s'observe jusque dans la démarche scientifique. Il a pour nom "le biais de confirmation d'hypothèse" : des chercheurs interprètent de manière erronée des faits car ils ne voient que ce qui va dans le sens qu'ils attendent et mettent - le plus souvent inconsciemment - de côté le reste". Faisant partie de cette population, je me sens insulté. Ceci est l'exception et pas la règle. Et ça peut arriver dans n'importe lequel domaine, en particulier dans les domaines où il peut avoir du militantisme : sociologie, économie, philosophie ou écologie, où cela arrive souvent et intentionnellement. Tous les chercheurs ont des positions politiques, mais méfiez vous de ceux qui font aussi du militantisme.

Dans le même paragraphe il dit : "C'est parce que j'ai un très grand désir de vérité que je serai capable de dépasser mes autres désirs, mes opinions et mes croyances, et de les soumettre objectivement à la vérité des faits et du réel. C'est même le fondement même de la démarche philosophique, dont la vérité est la norme".

En ce qui concerne la philosophie, on peut se référer au livre d'Alan Sokal : Impostures intellectuelles, où il dédie deux chapitres à deux philosophes de renom : Gilles Deleuze et Bruno Latour. Donc, la philosophie est un domaine scientifique comme n'importe lequel autre, où des humains commettent des erreurs.

Frédéric Lenoir s'est largement inspiré du livre "Le Bug Humain" de Sébastien Bohler. Or, à mon avis, il s'agit d'un livre de militantisme anticapitaliste et écologiste déguisé en vulgarisation scientifique. Je n'ai rien contre ce militantisme, mais cette façon de faire contrarie mes valeurs d'éthique. Bohler a, en effet, soutenu une thèse dans ce domaine en 2000, mais s'est tout de suite reconverti dans le journalisme. le contenu de son livre est contesté par des vrais chercheurs (voir la page Wikipédia de Sébastian Bohler et ma critique de son livre). On peut se demander pourquoi F. Lenoir n'a pas utilisé des vrais livres du domaine de neurosciences, écrits par des vrais chercheurs comme référence pour son livre de la catégorie essai en philosophie.

Dans le chapitre 3 de la troisième partie : Cultiver l'élan vital et se sentir pleinement vivant. Il critique durement le gouvernement pour avoir privilégier "la vie" au lieu de "la liberté" : les masques, le passe, ... Or, ceci n'est pas une vérité philosophique comme il parle, mais juste une opinion personnelle. Son opinion personnelle a été mise en oeuvre au Brésil, par Jair Bolsonaro, et le résultat a été de 690 mille morts dans un pays où la pandémie a été moins agressive qu'en France. Au Brésil, j'ai perdu un neveu de 45 ans sans problème de santé, une soeur aussi presque partie, un ami et des proches des amis. Les brésiliens seraient heureux d'avoir un gouvernement comme celui en France. Ses propos sont, à mon humble avis, juste irresponsables.

Par ailleurs, Frédéric Lenoir est connu comme un des complotistes antivax (https://www.conspiracywatch.info/frederic-lenoir-epingle-pour-ses-propos-controverses-sur-la-vaccination.html et https://www.facebook.com/notes/363047811565191/).

C'est intéressant de constater qu'à la fin de son livre il critique Donald Trump et son réseau de désinformation et complotisme alors qu'il fait pareil.

La lecture de la page Wikipédia de l'auteur mérite un détour. Finalement cet auteur est un autre de ceux qui après avoir soutenu une thèse de doctorat gagnent leur vie avec la vente de livres, de conférences, du journalisme, sans réellement pratiquer, en tant que chercheur, la formation qu'il ont eu.
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Frédéric Lenoir est-il un philosophe ?
Il en a en tout cas le désir…
Y parvient-il ?
Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà.
En bas de la montagne, entre les étiages de la vérité éclairante, nous retrouvons dans cet essai l'ouvrage d'un magnifique vulgarisateur des idées soutenues par un florilège d'auteurs ayant sérieusement travaillé le sujet et dont l'auteur se fait le brillant
« passeur » dans un style fluide, clair et très accessible pour tous publics. En refermant ce livre nous réalisons de façon limpide à quel point le désir est le moteur de tout être et que l'homme, se distinguant des autres créatures, est viscéralement celui qui sait le mieux s'affranchir du principe de nécessité qui aurait fait de lui une personne raisonnable.
Si nous sommes à ce point insatiables, c'est la faute de Spinoza (pas De Voltaire qui, lui, dans la vie courante, sautait allègrement une ligne sur deux de son encyclopédie philosophique). Si le traité de Spinoza avait été moins austère, on l'enseignerait à nos bambins avant la maternelle et sans discontinuité jusqu'au bac pour que chacun intègre ce qu'est le « désir mode d'emploi » et apprenne à surmonter sa petite voix intérieure, tout comme le matraquage des markéteurs qui nous persuadent que le but d'une bonne vie serait de la remplir jusqu'à ce que notre égo déborde de jouissance et atteigne son Nirvana.
Et pourtant, le désir sait aussi devenir notre tyran et nous plonger dans les affres du doute, voire de l'enfer, tant les pulsions qu'il suscite en nous peuvent être puissantes et contradictoires jusqu'à faire de nous leurs esclaves.
À moins d'être parvenus à accéder à la vraie puissance de la sagesse à laquelle nous invite Spinoza, si nous pouvions avoir compris que « Les hommes sont conduits plutôt par le désir aveugle que par la raison. », nous devons également reconnaître avec Ernest Renan que le désir est subordonné aux forces encore plus puissantes de la curiosité et que « Tout désir est une illusion mais les choses sont ainsi disposées qu'on ne voit l'inanité du désir qu'après qu'il est assouvi. » car ce n'est qu'après l'ivresse qu'Himéros découvre à quel point sont éphémères les vertus du nectar.
Toujours nous subissons ce risque de lâcher la proie pour l'ombre…Il nous faudrait aller jusqu'au bout des textes de Spinoza, sans raccourci, et comprendre que c'est lorsque la « puissance d'exister » s'affirme que naît la joie qui devient accroissement de notre être. le Désir n'est pas simplement une aspiration illusoire ou un vide impossible à combler. C'est plutôt une force dynamique qui crée ses propres valeurs et peut conduire à une plénitude de satisfaction qui se trouve dans la "permanence d'une joie souveraine et parfaite".
L'hymne à la Joie suprême sublimant tous nos désirs, vers laquelle nous pousse Frédéric Lenoir serait-il enfin le Graal du désir et la fin de nos insatiables tourments ? Ce serait ignorer que, comme Janus, le Désir à son miroir, nommé Quête. Ce manque inassouvi où réside le vrai moteur de l'homme qui est, non pas la proie atteinte et digérée, mais cette soif de maîtriser ce qui nous échappe sans espoir d'y parvenir un jour, car paraphrasant Jean Gabin « Toute ma jeunesse j'ai voulu dire je sais, seulement plus je cherchais et moins je savais et maintenant, je sais, je sais qu'on ne sait jamais » Savoir et avoir sont encore de pauvres synonymes qu'il nous faudrait dépasser pour laisser place à l'Être. Un être qui se satisferait de la joie qui, à tout prendre, est une potion plus appétente que le renoncement ou la contemplation pure détachée des affects et de la mortifère compétition à laquelle ils se livrent. Emboîtant les enseignements de Socrate et, avant lui Diotime, la grande prêtresse de Mantinée, Frédéric Lenoir souligne qu'il nous faut abandonner les objets et que c'est dans l'acquisition des vertus, et le savoir des idées célestes que réside le vrai bonheur.
Las, dans ce magistral parcours philosophique que nous cisèle Frédéric Lenoir, Freud et Lacan sont passés par là ainsi que « Les machines désirantes » de Gilles Deleuze et de Félix Guattari qui, avec leur zeste de Désir cybernétique, ne changeront rien aux jeux de l'amour et du hasard continuant à entretenir l'illusion de la réalité de nos fantasmes existentiels. le scénario ainsi se répète tout au long de la vie avec une insistance lancinante qui nous laisse éblouis autant qu'hébétés d'avoir été le jeu de nos luttes intérieures avec nos désirs extérieurs exacerbés.
En deçà des Pyrénées, nous retrouvons un Frédéric Lenoir familier. Toi, mon frère, qui pour être philosophe n'en reste pas moins homme en proie, sinon à ses passions, au moins à ses marottes. Lui dont les stages bouddhistes et la prise de distance avec le monde capitaliste l'autorisent à nous faire part de son moteur (désir ?) profond de devenir, ni l'homme assoiffé, ni l'homme désabusé, mais l'homme sage qui saura préserver son être en protégeant la planète des fléaux du désir et de la pusillanimité des hommes de pouvoir à en combattre les maux.
Le Désir. Une philosophie ? le combattre où le sublimer n'est pas de se retirer sur l'Aventin, pas plus que d'être « activateur d'idées » hors sol. Il n'y a pas de transcendance dont nous serions la nostalgie. le seul être qui soit, est le réel. Et l'identité de l'être que je suis n'a d'autre exutoire que d'affirmer son existence.
Ravel, quand cesseras-tu ton Boléro ?
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Très forte déception.
Pourquoi. cette déception ? Parce que j'avais apprécié un grand nombre de ses précédents essais ou romans.
Celui-ci est une sorte de regroupement de pleins de théories philosophiques que Frédéric Lenoir survole en y mettant son grain de sel. Pourtant le sujet du désir avait été largement mieux visité par plusieurs autres auteurs et philosophes.
Etonnant de la part d'un auteur dont un bon nombre d'ouvrages m'ont réellement marqués. Je pense entre autre à "Le miracle Spinoza" (mon essai préféré de Lenoir), "La guérison du monde", "La consolation de l'ange" (mon roman préféré de Lenoir), "Jung", "Le livre des sagesses" et quelques autres.
Toute cette liste pour dire que je pense que "Le désir" est de loin le moins abouti, le moins intéressant, comme si Frédéric Lenoir avait manqué d'inspiration alors que l'éditeur attendait un ouvrage de sa part.
Bref, sans qualification en philosophie, je ne peux donc que conclure ; cet ouvrage ne m'a pas du tout convaincu.
Ah ! Si, j'oubliais une chose, peut-être que des lecteurs n'ayant jamais abordé le thème du désir, pourront y découvrir des données culturelles intéressantes : Lenoir est cultivé, cela me parait par contre une certitude.
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Citations et extraits (41) Voir plus Ajouter une citation
L'apport de René Girard consiste surtout à avoir dévoilé la puissance du désir mimétique dans nos vies alors que nous sommes convaincus de la spontanéité de tous nos désirs. Il nous incite ainsi à un effort de lucidité et de discernement, à la manière de Spinoza et de Freud, qui ont démystifié la croyance en la toute-puissance de notre libre arbitre, alors que la plupart de nos actes sont déterminés par des affects inconscients.
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La survie de nos sociétés dépend de la juste orientation de nos désirs et cela ne peut se faire sans qu'ils soient polarisés, de manière ultime, par le respect du vivant, le soucis d'autrui et la recherche de la vérité. Il est donc plus que jamais nécessaire de mettre de la conscience sur nos désirs : tel est sans doute le plus grand défi de notre époque.
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La béatitude n'est pas le prix de la vertu, mais la vertu elle même, et cet épanouissement n'est pas obtenu par la réduction de nos appétits sensuels, mais c'est au contraire cet épanouissement qui rends possible la réduction de nos appétits sensuels.
Spinoza - p, 146

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-chemins-de-la-philosophie/la-beatitude-n-est-pas-le-prix-de-la-vertu-mais-la-vertu-elle-meme-5082873
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Au lieu de nous épuiser à traquer nos mauvais désirs, concentrons-nous sur ceux qui augmentent notre joie, car le meilleur moyen de changer, c'est de désirer ce qui nous comble.
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Nos désirs s'accompagnent toujours d'idées et ces idées peuvent être vraies ou fausses, adéquates ou inadéquates. Freud montrera quelques siècles après Spinoza que nous projetons souvent inconsciemment sur l'autre des attentes infantiles non résolues, ou bien l'image d'un parent qui nous a peut-être maltraités, et nous reproduisons sans le savoir un scénario névrotique dans notre vie amoureuse.
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Videos de Frédéric Lenoir (174) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Frédéric Lenoir
Extrait du livre audio « L'Odyssée du sacré » de Frédéric Lenoir lu par Mathieu Buscatto. Parution numérique le 17 janvier 2024.
https://www.audiolib.fr/livre/lodyssee-du-sacre-la-grande-histoire-des-croyances-et-des-spiritualites-des-origines-nos/
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