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EAN : 9782081303485
448 pages
Flammarion (06/04/2016)
4.27/5   53 notes
Résumé :
Quelques années après la Seconde Guerre mondiale, la juge Teoh Yun Ling rend visite à l'ancien jardinier de l'empereur du Japon dans les montagnes de Malaisie. Elle vient honorer la promesse faite à sa soeur morte dans les camps japonais : créer un jardin à sa mémoire, le Jardin des brumes du soir. Tandis que l'insurrection communiste fait rage dans le pays, des liens se nouent entre ces deux êtres, le maître et l'élève, que la vie aurait dû irrémédiablement séparer... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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(lu en anglais) - Le récit de Yun Ling, jeune malaisienne de la communauté chinoise, commence au moment où elle quitte son lieu de travail - le tribunal mis en place pour juger les crimes commis lors de la seconde guerre mondiale-, pour retourner s'installer dans les Cameron Highlands, une station d'altitude dans les montagnes du nord ouest de la péninsule de Pahang, entre forêt et plantations de thé.

Elle est très gentiment accueillie par une vieille connaissance, Magnus et sa famille, un Boer du Transvaal venu planter des théiers dans ces montagnes après avoir fui l'Afrique du Sud. Cette jeune personne va demander à un des voisins, un ancien jardinier de l'Empereur du Japon, de lui créer un jardin en mémoire de sa soeur. Il refusera de lui créer un jardin mais acceptera de la prendre comme apprentie pour qu'elle puisse créer ce jardin elle-même.

Alors que l'héroïne apprend les règles et les subtilités du jardin japonais, lieu où le promeneur est amené à découvrir de nouveaux points de vue au fur et à mesure qu'il avance, il en est de même pour le récit.
De nombreux retours en arrière viennent éclairer le lecteur, sur cette soeur morte dans un camp de travail japonais, ainsi que sur la vie de Yun Ling dans ces mêmes camps. Le lecteur découvre alors que l'histoire principale est aussi un flashback, mémoires d'une Yun Ling plus âgée, juge à la retraite de la Court Suprême, à nouveau de retour dans ces montagnes et ce jardin japonais, et qui se remémore son histoire, sa famille, ses voisins et ce qui leur est arrivé dans cette période d'après guerre.

Ce jardin japonais qui obéit à des règles rigoureuses et crée pour offrir des perspectives changeantes au visiteur, devient le symbole de ces personnages. D'une intégrité discutable, ils sont pris entre l'instinct de survie et le devoir, coupables selon les points de vues.

Ce roman historique permet de mieux comprendre la situation en Malaisie après la seconde guerre mondiale. Le récit, fait de retours en arrière à deux périodes différentes de la vie de l'héroïne, est vraiment bien construit. Il y a aussi de très belles phrases sur les jardins japonais.

Mon principal bémol est la crédibilité des personnages malgré leurs imperfections et leurs parts d'ombre ; difficile de concevoir qu'un jardinier de la cour impériale japonaise, aussi maitre d'arts martiaux, graveur d'estampes, tatoueur de talent, et très respectueux des traditions japonaises, prenne en apprentissage une jeune femme malaisienne aussi froide et désagréable et devienne son amant, même si éventuellement il chercherait à compenser les horreurs commises par les japonais. De même Magnus, le Boer planteur de thé, et les autres personnages paraissent tous un peu trop stéréotypés. L'auteur a voulu faire de son héroïne un personnage froid, brisé, incapable d'amour ou de compassion mais à force de dureté, ce personnage manque de crédibilité. Il y a aussi quelques bizarreries, quasiment tous les japonais du]e ce récit sont homosexuels.
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Plonger au coeur de la Malaisie et de l'Histoire...
Il y a des lectures plus "faciles" que d'autres, ce roman demande de l'attention sur son fond & sa forme. Un peu ignare sur la 2è guerre mondiale du côté de l'Asie, le communisme, ce roman m'a permis de découvrir ce pan de l'histoire sur un fond poétique, celui des jardins japonais...
Teoh Yun Ling quitte sa fonction de juge à Kuala Lumpur et s'installe dans les Cameron Highlands. Elle y retrace son passé : son arrivée à Majuba, sa rencontre avec Magnus, sud africain venu s'installer en Malaisie, son traumatisme des camps japonais, sa culpabilité vis à vis de sa soeur morte au camps et sa promesse faite : lui faire un jardin japonais, le jardin des brumes du soir. Pour cette demande, elle se lie à Aritomo, japonais et ancien jardinier de l'empeur...
Un roman extrêmement riche qui évoque l'histoire, les hommes, leurs parcours de vie, la résilience.
Tellement poétique, souvent douloureux.
Magnifique.
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Dans une écriture classique (passé simple, vocabulaire descriptif riche), un morceau d'histoire du monde (la guerre du Pacifique dans les années 40, la décolonisation anglaise et l'insurrection communiste nationaliste) avec des personnages et des lieux inventés mais totalement réalistes.
Dans les Cameron Higlands en Malaisie, au milieu des montagnes, en bord de jungle et de plantations de thé, vit l'ancien jardinier de l'empereur du Japon, pays ennemi et conquérant violent. Pourquoi est-il là ? Quel lien s'est créé avec la juge retraitée malaisienne "chinoise du Détroit" (avec un mode de vie tourné vers les colons anglais) qui retrouve ses souvenirs alors qu'elle se sait condamnée à la perte du langage ? Un lien qui passe par l'art du jardin japonais, les estampes, les tatouages, un propriétaire boer (néerlandais colon en Afrique du sud) immigré et marié à une chinoise de Malaisie, des camps de l'horreur japonais, de jeunes aviateurs kamikazes, la violence communiste, de l'amour (écrit avec beaucoup de pudeur), et les brumes du soir...
Un roman d'un auteur malaisien qui m'a appris beaucoup, de manière très agréable : malgré les faits de violence, il y a une atmosphère douce et exotique, parfaite pour moi en temps de confinement.
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Dans les années 1950, l'ancien jardinier de l'empereur du Japon, Nakamura Arimoto, vit maintenant dans les paisibles montagnes de Malaisie. Pour honorer sa promesse faite à sa soeur morte dans les camps japonais, la juge Teoh Yun Ling décide d'aller le voir afin de lui demander de créer un jardin à sa mémoire. Nakamura va refuser mais il va accepter de la prendre comme apprentie et ainsi commence l'intrigue, lente, qui caresse la cime des nuages, c'est superbe mais trop lent à mon goût, je me suis vite ennuyé dans ce long roman contemplatif. L'écriture est belle, ce n'est pas un souci mais elle reste trop dans la poésie et pas assez dans l'action, cela dit vu le titre je ne m'attendais pas à un thriller !
Les descriptions sont magnifiques et proposent des paysages inédits mais encore une fois l'intrigue n'a pas retenue mon attention.
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1950. La juge Teoh Yun Lin est une femme qui commence à sentir les ravages du temps et de la maladie. Pour laisser une trace après sa mort, elle décide d'écrire ses souvenirs. Pour ce faire, Teoh Yun Lin décide de retourner en Malaisie, dans une plantation de thé très importante pour elle.
Là-bas, lorsqu'elle était jeune, elle était l'apprentie d'Aritomo, l'ancien Jardinier de l'Empereur du Japon. C'est une démarche qui a été extrêmement dure pour la jeune femme, étant donné qu'elle avait été emprisonnée dans un camp japonais. Sa haine et sa peur sont difficiles à surmonter, mais elle tient à honorer une promesse faite à sa soeur – qui est morte dans les camps. Teoh Yun Lin a promis à sa soeur de lui faire créer un jardin à sa mémoire, et Teoh Yun Lin pense que Aritomo est la meilleure personne pour faire ce jardin. Mais il refuse, trop pris par un de ses propre projet. Cependant, il accepte de la prendre comme apprentie, afin qu'elle puisse concevoir elle-même ce jardin...
J'avais acheté le Jardin des brumes du soir il y a quelques années, puis il s'est endormi dans ma PAL... J'ai même pu lire le don de la pluie avant, alors qu'il est sorti après !
J'ai finalement fini par me plonger dans le Jardin des brumes du soir et c'est une lecture que je recommande chaudement. J'ai peut-être préféré le don de la pluie, mais ce roman est également une pépite !
Twan Eng Tan aborde plusieurs sujets très intéressants et toujours d'actualité, comme le traumatisme vécus aux camps japonais, la culpabilité du survivant, le fait de pardonner ou non aux personnes qui nous ont fait du mal... Teoh Yun Lin se sent toujours liée par sa promesse vis-à-vis de sa soeur défunte, mais lutte aussi contre sa haine envers les Japonais en côtoyant Aritomo. Les thèmes traités sont graves et touchants, et nous font traverser une période historique complexe et bouleversante. Twan Eng Tan va donc parler des camps tenus par les Japonais et des horreurs subis par les prisonniers, la décolonisation Anglaise, les insurrections, les aviateurs kamikazes... Mais il y a également des sujets plus légers – et très poétiques – comme cet art de créer des jardins, le tatouage et le tir à l'arc, l'amour et l'amitié. le tout donne un ensemble grave, vibrant, touchant et poétique. Une vraie bouffée d'émotions !
L'écriture (en tout cas la traduction française) de Twan Eng Tan est magnifique, tout en douceur et en délicatesse, très frappante et très riche. J'essaie de tourner les pages le plus lentement possible, pour rester dans l'atmosphère et dans l'histoire plus longtemps. C'est une partie de l'Histoire avec laquelle je ne suis pas familière, et il y a beaucoup à assimiler ; mais Twan Eng Tan décrit cette période avec beaucoup de talent, en allant droit à l'essentiel.
Je conseille donc très fortement les romans de Twan Eng Tan, que ce soit le Jardin des brumes du soir ou le don de la pluie, ce sont des livres bouleversants !

(Voir mon avis sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Le jardin doit vous toucher au plus profond. Il est censé changer vos sentiments, les empreindre de joie ou de tristesse. Il vise à vous faire prendre conscience de l’impermanence de toute chose en cette vie. L’instant où la dernière feuille va tomber, où l’ultime pétale va se détacher… cet instant concentré toute la beauté et la mélancolie de la vie. Les Japonais l’appellent mono no aware.
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- Il s'agit de paysages de montagne et de scènes de la nature. Il me semblait que c'étaient des sujets fréquents dans les ukiyo-e.
- Mais en l'occurrence ils sont tous situés en Malaisie. Rien ici ne rappelle sa patrie. Il ne traite aucun des motifs que nos artistes affectionnent d'ordinaire. Pas de paysages d'hiver, pas de vues du Fuji Yama ou de scènes du monde flottant.
Je feuillette de nouveau la liasse. Chaque estampe contient des éléments reconnaissables de la réalité malaise : des jungles luxuriantes, des hévéas alignés dans des plantations, des cocotiers s'inclinant vers la mer, des plantes et des animaux qu'on ne trouve que dans les forêts équatoriales - une rafflésie, une sarracenia, un chevrotain, un tapir.
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- Vous semblez plein d'enthousiasme, répliquai-je. Il se pourrait pourtant que l'indépendance vous mette au chômage.
- Vous autres Chinois êtes encore plus terrifiés par le Merkeda que nous, les Blancs." observa-t-il avec un sourire oblique.
C'était vrai, surtout pour les Chinois du Détroit élevés à l'anglaise - les Chinois du Roi, comme nous nous appelions nous-mêmes. Nous avions vu les mouvements pour l'indépendance sombrer dans la violence en Inde, en Birmanie et dans les Indes orientales hollandaises, et nous redoutions que des conflits communautaires du même genre ne déchirent également la Malaisie. Ne sachant quel serait notre sort sous la férule des Malais, nous préférions que les Anglais gouvernent le pays en attendant qu'il soit prêt à l'indépendance. Mais quand serait-il prêt ? Personne n'était disposé à le dire.
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Le torrent d'étoiles filantes se tarit, mais le ciel resta lumineux, comme s'il avait gardé en lui l'éclat des météores. Peut-être cette lumière n'était-elle pas prise au piège dans le firmament mais dans notre regard, notre mémoire.
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Maintenant la terre repose toute la nuit, lavée dans la grâce obscure et silencieuse de la pluie. UN éclair zébra le ciel au-dessus des montagnes. Un instant plus tard, une pluie diluvienne noya la nuit.
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