Le Livre de Catherine

Dans son journal, Catherine, 14 ans, évoque ses relations conflictuelles avec son père, tendres avec sa mère, aléatoires avec ses frères. Elle consigne les petits événements de sa vie, ses interrogations et ses rêves. Comme beaucoup d'adolescentes. Catherine aimerait mieux être villageoise, moine ou croisée, en tous cas, n'importe quoi de plus amusant et de moins contraignant que fille d'un chevalier peu fortuné de la fin du XIIIe siècle. Son père estime qu'à 14 ans, elle est bonne à marier. Catherine va inventer tous les stratagèmes possibles pour dégoûter ses soupirants, avec un certain succès, jusqu'à ce qu'elle "affronte" le pire de tous : un vieux dégoûtant qu'elle surnomme "Barbe-Touffue". Cette fois, à moins d'un miracle, Catherine va avoir du mal à échapper au mariage.

Du XIIIe siècle, l'auteur ne garde guère que le décor (assez peu ragoûtant) car son héroïne, dans son style, dans ses réflexions et dans ses rêves, est résolument moderne. Elle est espiègle, rafraîchissante, attachante. le genre journal offre aussi parfois des ressorts comiques puisque des questions ou des problèmes posés un jour ont leur réponse le lendemain. Pour presque chaque jour, Catherine présente le saint fêté, dans un style généralement lapidaire et involontairement ironique. Ses réflexions sur la religion ou la société sont aussi très piquantes. C'est donc un livre fin et bien écrit. Son principal point faible, à mon goût, est l'absence d'une intrigue forte qui tienne le lecteur en haleine. On a plus l'impression d'une succession d'épisodes plus ou moins anecdotiques et on s'ennuie parfois un peu.

Livre pour adolescents ou plutôt adolescentes. Une jeune fille de la petite noblesse anglaise en l'an 1290 tient son journal.

Ce qui le rend plaisant à lire c'est qu'elle est particulièrement délurée, elle n'a pas la langue dans sa poche. Son regard sur ses proches est sans pitié. On peut facilement comprendre ses révoltes si l'on admet qu'elle n'a aucune envie de répondre aux attentes des moeurs de cette époque : une femme noble doit apprendre à coudre, broder, tisser, et surtout attendre avec patience le mari que son père lui choisira.

Ce qui est plus difficile à comprendre c'est la raison pour laquelle cette jeune fille n'accepte pas cette éducation qui était la règle pour les femmes de sa condition dans ce temps-là. L'auteur lui donne une personnalité et un langage du 21° siècle. C'est un roman, pourquoi pas après tout, c'est ce qui rend la lecture amusante.

La façon dont les Anglais vivaient à l'aube du 13° siècle est bien rendue. Je ne sais pas si ce livre a connu un grand succès auprès des jeunes. Je me pose souvent cette question quand je lis des livres pour adolescents. Celui-ci ne cherche pas à plaire aux adultes, et j'ai un peu peur qu'il ennuie les adolescents d'aujourd'hui.

Catherine commence l'éciture quotidinne de son journal en citant le saint du jour et en racontant les raisons pour lesquelles il est devenu saint. J'ai beaucoup ri d'apprendre que

- Colman est saint « parce qu'il a appris à une souris à le maintenir éveillé pendant la messe »

- Brigitte d'Irlande fut sainte pour avoir transformé « l'eau de son bain en bière pour les religieux de passage »

- Tatwin fut saint parce qu' « il était archevêque de Canterburry et faiseur de devinettes »


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Le ton, l'humour, la reconstitution historique sont parfaits. Dommage que l'histoire soit si peu consistante. Karen Cushman nous met dans la peau d'une adolescente universelle, par ses problèmes, ses interrogations, son enthousiasme, ses désillusions et cela montre avec justesse à quel point la condition humaine, dans ses espoirs comme dans ses désespoirs, est la même pour tous. En outre, le message féministe est très subtilement développé tout au long du journal sans appuyer de trop. Quelle maîtrise ! Seulement, un fois le charme des première pages évanoui et que l'héroïne nous est devenu familière, il ne se passe plus grand chose et nous piétinons. Bien sûr, elle s'ennuie ! Mais est-ce une raison pour nous faire partager son sort ? Dommage.

Catherine, fille d'un petit seigneur de campagne, nous raconte sa vie d'adolescente dans le Moyen-âge en Angleterre. Elle a du mal à se plier aux tâches qu'on lui demande (tissage, broderie, ...) et préfère de loin donner libre cours à sa malice et à sa joie de vivre. Sa tâche la plus complexe sera de faire fuir les prétendants peu ragoûtants que son père tente de lui imposer. On découvre en même temps la vie des plus humbles à cette époque : les fêtes, une pendaison, l'écrasement des puces sur les draps, l'hygiène générale douteuse et des plats pour le moins originaux.

Un brin féministe, mais sans être anachronique, ce roman se laisse lire avec plaisir.

Journal fictif d'une jeune fille dans l'Angleterre médiévale. Personnage attachant, elle donne à voir un Moyen Age vivant. Dans ce journal tenu au jour le jour pendant une année, cette jeune fille de la noblesse nous raconte sa vie quotidienne et celle de sa famille, et insiste en particulier sur son refus d'un mariage dont elle ne voudrait pas. On y voit l'importance de la nature, des plantes, des animaux, les relations à l'intérieur de la famille... Chouette roman, peut-être un peu anachronique par certains aspects mais qui décrit bien le quotidien d'une jeune fille dans un donjon de la campagne au Moyen Age.