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Françoise Cartano (Traducteur)
EAN : 9782264035912
465 pages
10-18 (01/11/2004)
4.04/5   53 notes
Résumé :
En Caroline du Nord, en 1954, deux jeunes gens s'aiment à la folie : May Tilley et Jimmy Madden. Pour eux, chaque seconde reconduit l'euphorie d'être ensemble. Seulement, un jour, la belle histoire s'effrite : May tombe enceinte et la morale de leur petite ville exige qu'ils se marient. Leur vie bascule brutalement, chacun devant composer avec l'abandon de ses rêves d'adolescent libre et tumultueux. En épousant tour à tour les voix de May, de Jimmy et celle de leur ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
C'est le récit à trois voix, les voix de Joey et de ses parents, qui content l'amour et l'enfance, et les illusions perdues… A travers les yeux de Joey, on assiste à la lente déliquescence d'un couple autrefois presque parfait. Joey va regarder ses parents se noyer dans le quotidien, les désillusions et la mort de leurs rêves. Pourtant au début, il y avait eu le bonheur, le bonheur simple de deux jeunes gens amoureux, May et Jimmy. le bonheur de leur rencontre, et puis la description de cette vie heureuse, dans un sud profond tellement exotique pour moi… May, Jimmy et Joey nous racontent ces moments parfaits de joie et de projets.

Et puis le quotidien, l'urgence d'élever l'enfant non-prévu, tout cela arrime de plus en plus ce couple à une réalité moins joyeuse, moins rêveuse…

Chacun des trois nous donne à voir le chemin qui mènera à la fin du couple, et à la fin du monde heureux de Joey.

J'ai été très touché par les récits du point de vue des adultes : il y a une justesse et une précision dans les mots qui m'ont fait vivre cet échec de l'intérieur même du coeur…

Mais Joey, lui, comment ne pas juste vouloir le consoler, et lui dire que ce qu'il perd n'est jamais que l'enfance que nous pleurons tous un jour…

Je me rappelle avoir pensé, la première fois que je l'ai lu, qu'il me faudrait être très attentive au bonheur des enfants que je pourrais avoir, quoiqu'il m'arrive de vivre avec leur père. Je m'étais promis à moi-même de me rappeler de ceci qui est essentiel : la vie qu'on construit autour d'un enfant, il arrive qu'on la détruise sans y prendre garde. Alors si on ne peut forcer les choses à ne pas changer, au moins faut-il essayer d'écouter et de parler… Près de quinze ans après cette première lecture, je me retrouve jeune mère, et divorcée. Et je sais que tout ce que je dis ou fait a des conséquences sur mon fils, sa psychologie, son bien-être. Tout ce que je peux faire c'est lui répéter jour après jour, l'amour que ses parents ressentent pour lui…

Pour en revenir au roman, vous serez bouleversés par la précision des mots, la fluidité du récit. Et c'est curieux comme certains auteurs savent créer des ambiances, jusqu'à s'y sentir bien, si bien.

Vous serez dans ce vieux sud, avec cette famille qui lentement va se séparer sous vos yeux…

Un roman qui reste avec vous pour un moment.
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Du côté de Ruin Creek


Je n'aime guère la manie de transformer les titres de films ou de livres pour faciliter l'accès du lecteur spectateur potentiel,forcément un peu demeuré..Je me suis souvent exprimé là-dessus.Et le monde perdu de Joey Madden n'échappe pas à ce diktat.Comme ça l'on est à peu près certain de rentrer dans un univers intéressant mais pas trop surprenant de l'enfance à jamais éloignée.Bref Ruin Creek est un très beau roman de David Payne,l'un des premiers je crois.L'histoire se passe dans les années cinquante puis soixante mais n'est surtout pas une clinquante reconstitution type banane et Elvis,en Caroline du Nord.

Adoptant alternativement les points de vue du père,Jimmy,de la mère,May,et du jeune fils Joey,cette chronique de l'échec annoncé d'une famille de négociants en tabac s'avère pleine de finesse,de tendresse aussi.Les grands-parents maternels du jeune Joey sont les plus proches car il y a eu mésalliance. Mésalliance!Que d'enfants fracassés en ton nom!Dans cette société américaine relativement prospère et travailleuse Jimmy va peu à peu franchir la ligne jaune et s'égarer dans l'alcool et les petites compromissions.C'est un brave type pourtant Jimmy qui subit encore sa mère possessive et s'ennuie de ses copains de basket.May voit son couple se déliter devant ses propres parents compréhensifs mais il arrive un stade où la compréhension des autres elle-même devient pesante.



Cette famille ressemble à toutes les autres.Elle a le mérite d'exister et de représenter une aventure humaine totale car qui dira qu'il est facile de vivre,que l'on soit Joey,Papa Jimmy ou Gran'Pa Will?Le monde perdu de Joey Madden est ici publié dans le remarquable Domaine Etranger de 10/18.A noter parmi les bons moments de la famille une partie de pêche mémorable.Il faudra un jour avec des copains blogueurs que l'on se fasse une sortie pêche virtuelle avec les nombreux auteurs qui ont un jour décrit ce moment souvent privilégié de la vie de famille qui peut parfois virer à l'aigre voire au drame.
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En 1954, May Tilley, 18 ans et Jimmy Madden, 21 ans, sont amoureux. Ils sont promis à un avenir radieux. Mais May Tilley apprend qu'elle est enceinte et se marie alors avec Jimmy. 10 ans plus tard, Joey, leur enfant, raconte les relations entre chacun, son père qu'il voit comme un modèle, sa perte de repères par moments.
Une vie de famille se déclinant en 3 voix et est très prenante ; on s'attache aux personnages. J'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire avec l'arrangement des dialogues, peu distinct. Mais un beau récit, assez mélancolique, qui reflète de façon assez concrète, une famille qui peut perdre l'amour et ses repères.
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J'ai trouvé ce livre au passage des livres, je ne connaissais rien de son auteur. Et quelle découverte, même si l'écriture est âpre et qu'il faut s'approprier l'histoire et s'habituer au schéma narratif, j'ai été impressionnée par l'analyse de la psychologie des personnages, la finesse des situations et des émotions. La vraie vie avec une vraie histoire et une vraie écriture. Je me suis attachée aux personnages et garderai en mémoire ce livre. Je lirai très vite un autre livre de cet auteur très très talentueux
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excellent, dans le style de Pat Conroy
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation

« Un jour tu es un gamin en culottes courtes, le lendemain tu te réveilles adulte et père de famille. Tu te frottes les yeux, et quand tu les rouvres, c’est tes enfants qui ont fait des enfants à leur tour, et tu te retrouves avec un chenapan de petit-fils, et tu sais, Joey fiston, tu n’as rien vu passer, les choses te tombent dessus comme ça, mon petit gars, le temps de faire ouf. »
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Mais j'ai vu la même chose se reproduire trop souvent — le mariage, c'est comme l'alcool, il fait seulement ressortir ce qui était déjà là… alors un beau jour, après tout ce que vous avez tenté, toute l'aide que vous avez essayé d'apporter, vous vous réveillez le matin en sachant que rien n'a changé, que rien ne changera. La situation s'est tellement dégradée que vous avez perdu le loisir de vous interroger sur les responsabilités. Il ne vous reste plus qu'à apprendre à sauver ce qui peut l'être encore — vos enfants et vous-même.
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...j'ai appris ceci : on croit parfois qu'on a la grâce avec soi pour toujours, et puis un jour on saute pour marquer un panier, ainsi qu'on l'a déjà fait vingt mille fois, mais on ne retombe pas exactement comme d'habitude, et là, en l'espace d'une fraction de seconde, c'est terminé, la grâce vous est reprise. Vous vous écrasez dans le monde où a toujours vécu le commun des mortels, et quand on a été si longtemps un astronaute, bénéficiant d'un statut particulier, il n'est pas facile de se découvrir un goût pour les vols en classe touriste. Non aucune grâce n'est jamais acquise, et croire que quelqu'un la possède définitivement est une grossière erreur.

page 73/74
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Si tu oublies tout ce que j'ai pu te dire, souviens-toi au moins de ceci : pour aimer quelqu'un, on n'est pas obligé de sombrer avec lui. Non, Joey, tu peux montrer les gilets de sauvetage, attendre jusqu'au dernier moment, te mettre à genoux et supplier s'il le faut, mais quand vient l'instant fatal, s'il continue de chanter et de danser, ou si la fantaisie lui prend de rester à bord, sous le drapeau, ou ce que je sais, saute, fiston, saute, et nage pour sauver ta vie, sans regarder en arrière, parce que, quoi que tu doives à quelqu'un en ce monde, Joey, ce ne peut être ta vie, Joey, jamais, pour personne, pas même à ta famille.
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J'étais là, déchiré, incapable de savoir de qui me faisait le plus peur, la choisir elle ou la perdre. Et si une autre vie, plus authentique, s'offrait à moi telle une voie royale que je risquais de manquer si je prenais ce chemin de traverse ? Que faut-il faire lorsque l'on ignore la direction que doit prendre sa vie, lorsque l'on ne sait ni ce que l'on veut ni ce à quoi l'on croit, mais que l'on est contraint de faire un choix immédiat ?
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