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Commissaire Ricciardi tome 5 sur 10
EAN : 9782743638726
320 pages
Payot et Rivages (22/02/2017)
4.13/5   72 notes
Résumé :
Après les « Saisons » du commissaire Ricciardi, Maurizio de Giovanni entame un nouveau cycle, celui des « Festivités ». «Le Noël du commissaire Ricciardi» ouvre ce cycle avec une histoire située au moment de Noël dans la Naples des années 1930. Le commissaire Ricciardi et son fidèle adjoint le brigadier Maione doivent découvrir l'auteur du meurtre d'Emanuele Garofalo et de son épouse. Membre de la milice fasciste, Garofalo était chargé de la surveillance du port. M... >Voir plus
Que lire après Le Noël du commissaire RicciardiVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Naples bouillonne d'activités en ce mois de décembre 1931. Les préparatifs de Noël battent leur plein et dans les palazzi les plus somptueux comme dans les bassi les plus sombres, chacun prépare la crèche qui accueillera l'enfant Jésus au soir du 24. Pourtant, malgré l'ambiance festive, le crime ne prend pas de vacances. le commissaire Ricciardi et son fidèle brigadier Maione sont appelés dans un palazzo où un milicien et sa femme ont été sauvagement assassinés, elle, la gorge tranchée, lui, lardé d'une trentaine de coups de couteau. Il était centurion dans la milice portuaire et sa hiérarchie compte sur une résolution rapide de l'enquête.

Après les quatre saisons, Maurizio de Giovanni inaugure un nouveau cycle avec les fêtes, en commençant par Noël. On y retrouve le commissaire Ricciardi là où on l'avait laissé, tout juste rétabli de l'accident de voiture qui a failli lui coûter la vie. Pas question pour lui de prendre du repos et il se lance dans cette nouvelle enquête, guidé par ‘'la Chose'' qui lui a laissé entendre les dernières paroles des défunts. Ce faisant, il va se frotter à la milice fasciste, cette police parallèle qui s'infiltre partout, surveille tout le monde et n'hésite pas à frapper ou faire disparaître les récalcitrants. Issus de toutes les strates, les hommes qui la constituent ne sont pas irréprochables et les deux policiers vont découvrir qu'y règnent la délation, la corruption, l'intimidation, le racket, etc. Et, alors que le commissaire et son acolyte se frottent aux hommes de Mussolini, écument les rues enguirlandées de Naples à la recherche d'un meurtrier et côtoient la grande misère des petits pêcheurs de la baie, leur vie privée est chahutée. Ricciardi souffre de l'absence d'Enrica qui n'honore plus leurs rendez-vous nocturnes de fenêtre à fenêtre et cela pourrait faire les affaires de la belle et très entreprenante Livia. Quant à Maione, une révélation sur la mort de son fils fait voler en éclats sa sérénité enfin retrouvée et le laisse devant un terrible dilemme…
Noël, période de pardon, de bienveillance et de resserrement des liens, saura-t-il apaiser les esprits et apporter la paix dans cette ville turbulente ? Rien n'est moins sûr…
Encore un excellent tome ! Les enquêtes se suivent et on ne se lasse pas des tourments du commissaire et des promenades dans la belle ville de Naples. Une série superbe et addictive.
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Noël à Naples, minestra maritta, tracchiolelle, pezzentelle et autres struffoli, toute la famille se réunit autour de la table. Noël à Naples, des quartiers les plus pauvres du port, aux plus bourgeois de la haute ville tout le monde s'affaire. Noël à Naples dans le quartier de San Gregorio Armeno un jeune sculpteur de santons s'applique, ses figurines sont les plus belles de la ville. Noël à Naples un centurion de la milice fasciste est retrouvé mort dans son lit, lardé de coups de couteau, à ses coté son épouse égorgée.

Naples 1931, les chemises brunes du Duce contrôlent tout. Humains, tellement humains, le commissaire Ricciardi et le brigadier Maione arpentent les venelles venteuses et glacées de la ville, l'enquête sera difficile, l'Italie fasciste n'est pas tendre avec les faibles.

Sacrée bonne idée de choisir Naples comme décor de polar, ne dit-on pas voir Naples et mourir ? Maurizio de Giovanni en choisissant sa ville natale et la montée du fascisme pour toile de fond, réussit à renouveler la série noire.
Un commissaire torturé, un brigadier bienveillant, nous sommes en terrain connu, d'accord, mais au pied du Vésuve, foi d'amateur de polar et d'amoureux de l'Italie, je vous assure ça change tout. Après le cycle des saisons, « le Noël du commissaire Ricciardi » ouvre le cycle des Fête, parions que, prochainement, Pâques sera sanglant dans la baie de Naples.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Per mano mia 2011

"Tout en marchant dans le froid, le brigadier Raffaele Maione se demanda une nouvelle fois qui pouvait avoir envie de jouer au meurtrier à une semaine de Noël".

La réponse sera un double meurtre : une femme et son mari, dans leur appartement.
Ce qui l'amène au port où les opérations sont surveillées par les membres de la milice portuaire, "organisation militaire parallèle à celle de l'Etat, mais dépendante du parti."
Cette fois on est sous l'emprise du fascisme. Et c'est l'un de ses officiers qui a été lardé de coups de couteau. Sa femme, jeune et jolie (!) a été égorgée.
Plusieurs hommes auraient pu avoir un motif d'agir.
D'autant que le défunt se révèle être une belle ordure.
Beaucoup de personnes émouvantes, attachantes entrent en scène. Calomniées, rackettées, exploitées.
On est rempli de commisération.
La révélation du criminel apporte, comme souvent dans les romans policiers, sa dose de surprise.
Personne n'est ce qu'il semble être.
L'occasion, une nouvelle fois, d'apprécier le commissaire Ricciardi , profondément humain, qui dénonce les inégalités sociales, l'exploitation et l'humiliation des miséreux.
Encore un roman que j'ai aimé, au risque de devenir addict.
Celui-ci est le cinquième en deux semaine. Pas sûr que ce soit le dernier.
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Un cycle s'achève et un autre commence. Après les saisons, voilà les fêtes. Nous sommes toujours en 1931 à Naples et Noël approche. Dans un palazzo proche du port, le centurion Garofalo, de la milice fasciste chargée de la surveillance et de la gestion du port, et sa femme sont retrouvés morts. Elle a eu la gorge tranchée, il a reçu plus d'une trentaine de coups de couteau. Chargé de l'enquête avec son adjoint Maione, le commissaire Ricciardi est pressé par la police politique de résoudre au plus vite cette affaire. Il est en effet hors de question qu'un crime à l'égard d'un milicien du parti puisse rester impuni. Mais, bien entendu, dans cette Naples où les caciques fascistes et la vieille noblesse côtoient la plus extrême pauvreté, dans une société sous la coupe d'un État autoritaire au sein de laquelle la dénonciation et la corruption sont devenus des activités très courues, les mobiles et les suspects abondent et le Fatto, ce don de Ricciardi d'entendre les dernières pensées des morts, ne lui sera une fois encore que peu utile.
On pouvait légitimement craindre que la prolongation de la série mettant en scène Ricciardi et dont on pensait qu'elle s'achèverait avec l'automne ne soit qu'un moyen d'user jusqu'à la corde le succès du héros de Maurizio de Giovanni. Crainte finalement infondée. Maurizio de Giovanni, une fois encore, démontre sa capacité à se renouveler malgré le cadre contraint dans lequel il place sa série : Ricciardi, c'est toujours un peu la même chose mais c'est pourtant à chaque fois différent. Cela tient pour une grande part à la façon dont l'auteur napolitain réussit à toujours donner un peu plus de chair et d'épaisseur à ses personnages. Ricciardi, dans ce Noël est ainsi toujours plus tiraillé par ses sentiments à l'égard d'Enrica mais et subit de plus en plus douloureusement ce Fatto qui pourrait le pousser lentement à la folie. Maione, quant à lui, se trouve aux prises avec un dilemme moral qui pourrait faire de nouveau basculer sa vie. Et puis il y a le contexte historique : la chape de plomb du fascisme, la manière insidieuse dont le régime influe sur les attitudes des uns et des autres, la façon dont la surveillance constante se fait plus sensible, tout cela participe de l'ambiance pesante qui règne sur le roman. Et puis, bien entendu, il y a l'autre grand personnage de Ricciardi, Naples elle-même. La Naples populaire, ses goûts, ses odeurs, ses bruits et ses traditions que de Giovanni incarne dans ses livres avec un formidable talent. Il donne vie à un lieu et une époque et, partant, à l'âme d'un peuple qui souffre, qui subit, mais qui sait affronter les malheurs du temps grâce à une solidarité qui pour n'être pas spectaculaire, n'en est pas moins profonde.
Bref, une fois encore Maurizio de Giovanni se révèle un sublime conteur, un de ces auteurs qui font d'un roman historique par ailleurs circonscrit à un lieu bien particulier un récit d'une portée universelle. Il faut le lire.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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C'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé le commissaire Ricciardi ( et le brigadier Maione ) pour une 5e enquête . Une fois de plus , Maurizio de Giovanni nous plonge dans la Naples de 1931  .
Le commissaire enquête sur un double meurtre . Un couple « bien sous tous rapports » est sauvagement assassiné . Peu à peu , on découvre que l'homme tué ( un milicien fasciste ) était en réalité un salaud . Qui a voulu se venger ? Dans le même temps , le brigadier Maione apprend que le véritable assassin de son fils est en liberté . Lui aussi est assailli par un désir de vengeance … le commissaire est toujours troublé par sa voisine Enrica , tout en subissant les assauts de la séduisante Livia .
Là encore , un grand plaisir de lecture … Naples , son animation et les préparatifs de Noël sont très bien décrits... ainsi que les traditions , l'importance de la crèche et la ferveur des Napolitains , quel que soit leur milieu social .
Bien sûr , ici , point de coups de feu , de bagarres , de poursuites échevelées ... mais une atmosphère incomparable , un héros singulier , une enquête qui avance doucement ....jusqu'à l'illumination finale ! Maurizio de Giovanni dépeint toujours avec autant de finesse les sentiments et les émotions des personnages... un régal  ! A quand le 6e tome ??
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Une dernière sortie sur cette mer froide qui ressemble à une table de verre noir, comprimée par un ciel aussi lourd que du marbre.
Une dernière sortie pour défier le temps, pour arracher à l'eau un souffle de vie. Aux heures où le jour se bat avec la nuit, quand les lumières tremblotent dans l'air immobile et que les mains gelées n'ont plus de prise sur les cordages et sur les rames.
Une dernière sortie, plus brève et donc plus désespérée, avec des gestes fébriles rendus frénétiques par le temps et la nécessité.
Une seule possibilité, courir d'un bout à l'autre de l'embarcation pour être sûrs qu'il n'y a pas de noeuds dans le filet, que sous la surface noire les mailles ne s'entortillent pas pour se capturer elles-mêmes, et qu'on ne va pas s'épuiser à remonter une masse de cordes et d'algues, après s'être donné tant de mal.
Une seule sortie, deux fois plus rapide que d'habitude, pour chercher du frais à rapporter dans les paniers de jonc qu'on mettra sous les yeux de ceux dont l'unique préoccupation est d'avoir à préparer le repas de Noël.
Une dernière sortie, avec les articulations douloureuses qui nous laisseront sur une chaise à cinquante ans ou à peine plus, perclus de douleurs, à regarder les jeunes qui finiront comme nous. Une seule sortie dans l'aube glaciale du jour qui précède la veille de Noël, si différent des autres.
Rêvant de tirer un filet plein de petite friture et de calamars, d'ombrines à bouche d'or et de mendoles au ventre argenté, de homards et d'anguilles de mer. Les voir remplir le fond de la barque et les sentir frétiller autour de nos pieds, leur vie contre la nôtre et celle de nos enfants.
Une dernière sortie, vie contre vie pour gagner quatre sous.
Et pour un nouveau Noël.
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En suivant Ricciardi, Maione exhalait de la vapeur, comme une petite locomotive.
"Vous avez tout à fait raison, commissaire. On peut voler la vie de quelqu'un, ses rêves et ses espérances. Le plus grand crime c'est celui-là : le vol de l'espérance."
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Au fond pensa-t-il, cette ville n’est qu’une immense crèche que l’amour, la faim, la haine et les rancœurs font vibrer, qui se protège du mieux qu’elle peut de la chaleur et du froid et réfléchit à la manière d’améliorer sa triste condition. Une crèche dans laquelle les bergers sont prêts à tout.
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(Attention, risque de révélations pour les lecteurs qui ne connaissent pas encore cette série)

Il avait pensé qu’il n’aimait pas Livia, mais il n’était plus très sûr de lui. Son infirmité face aux sentiments, son manque d’expérience le faisaient douter. Il se sentait gratifié par l’admiration que les hommes vouaient à cette femme exotique et féline ; il aimait son parfum épicé qui avait quelque chose de sauvage ; c’était elle qui était instinctivement venue le chercher, lorsque la solitude, la fièvre et la douleur lui étaient devenues insupportables au cours d’une nuit pluvieuse de novembre. Mais était-ce ça, l’amour ? se demanda Ricciardi.
Et puis il y avait Enrica, bien sûr. Ses gestes calmes, l’étincelle de gaieté derrière ses lunettes cerclées d’écaille. L’émotion qu’il ressentait à la voir, la sérénité qu’elle lui apportait lorsqu’ils se retrouvaient le soir, derrière leurs fenêtres, la peine profonde que lui causaient ses persiennes closes depuis plusieurs jours. Est-ce que ce n’était pas plutôt ça, l’amour ? (p. 229)
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... les vendeurs de macaronari rivalisaient avec les bassines d'huile de friture destinées aux pizzas et aux panzarotti, chaussons et croquettes de pommes de terre, que l'on avalait en pestant contre les brûlures qu'ils infligeaient aux lèvres.
Les porteuses d'eau recommencèrent à déambuler, leur jarre posée en équilibre sur la tête, sur un mouchoir savamment plié pour former un coussinet, proposant le liquide aux saveurs ferrugineuses des sources du Chiamatome; les kiosques contre-attaquaient avec leurs limonade a cosce aperte, qu'il était prudent de boire les jambes écartées, à cause de la mousse qui jaillissait du verre sous l'effet de la pincée de bicarbonate ajoutée au dernier moment.
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Videos de Maurizio de Giovanni (32) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Maurizio de Giovanni
Rencontre animée par Gérard Meudal
Festival Italissimo
Deux maîtres du roman policier, parmi les plus loués tant en Italie qu'ailleurs : Giancarlo de Cataldo d'une part, Maurizio de Giovanni de l'autre. Magistrat et journaliste, de Cataldo est l'auteur de Romanzo criminale, La Saison des massacres et le co-auteur de Suburra. Scénariste et dramaturge, de Giovanni est l'auteur des séries emmenées par les commissaires Giuseppe Lojacono et Luigi Alfredo Ricciardi. À mi-chemin entre roman et télévision, un voyage plein de suspense à la découverte du giallo, le polar à l'italienne.
Plus d'informations sur le festival
À lire – Giancarlo de Cataldo, Je suis le châtiment, trad. par Anne Echenoz, éd. Métailié, 2023 – Maurizio de Giovanni, Nocturne pour le commissaire Ricciardi, trad. par Odile Rousseau, Payot et Rivages, 2022.
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