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EAN : 9782072901294
272 pages
Gallimard (13/08/2020)
3.46/5   235 notes
Résumé :
« Une jeune fille se tient au milieu du chemin. Blouson et short en jean, sans ourlet le short, un peu court pour la saison, découvrant des jambes nues que le chien flaire avec insistance. Sa voix est grave, légèrement poudrée. - Je cherche, dit-elle, le Palais des Orties. »

Quelque part en France, une campagne modeste, un peu défigurée. Au fond d'une vallée, à quelques kilomètres d'un village, des hangars recouverts de tôles mangées par la rouille, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (61) Voir plus Ajouter une critique
3,46

sur 235 notes
C'est frais, léger, sensuel, drôle et ça ne manque pas de piquants...Mais cette vie à la campagne nous est montrée avec beaucoup trop de détails et de digressions inutiles . Quant à l'histoire sentimentale, bien dans l'air du temps, elle met beaucoup de temps à se mettre en place, dommage car la deuxième partie a beaucoup plus de force et de fièvre.
Au bout du compte un bouquin où la passion est bien là mais où on s'ennuie parfois .
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La jeune fille qui a bousculé nos vies

En racontant dans «Le palais des orties» le bouleversement des sens provoqué par l'arrivée d'une bénévole dans une famille d'agriculteurs, Marie Nimier nous livre une réflexion aussi surprenante qu'incandescente de la passion amoureuse.

Le travail est difficile à la ferme de Nora et de Simon. À 13 ans, leur fils Noé n'est pas d'un grand secours et à 17 ans leur fille Anaïs, qui ne rentre que le week-end, ne peut guère les soutenir dans leur projet de cultiver, de transformer et de vendre les orties sous différentes préparations. Avec leurs moyens limités, ils pensent toutefois avoir trouvé une solution en accueillant une woofeuse, autrement dit une personne membre du World-Wide Opportunities on Organic Farms, un réseau de bénévoles qui mettent leurs bras à disposition des agriculteurs en échange du gîte et du couvert.
La jeune fille qui se présente, avec 24h d'avance sur la date convenue, s'appelle Frederica ou plus simplement Fred. Et si certains côtés de sa personnalité dérangent Nora, elle ne peut guère faire la fine bouche. D'autant que Cheese et Rimbaud, les chien et chat du domaine, semblent déjà l'avoir adoptée. Tout comme le feront les enfants, les voisins et les habitants qui croiseront son chemin. En fait, personne ne semble résister à la belle jeune fille.
Mais comme elle se met au travail avec ardeur, ce serait même plutôt un avantage. «Malgré ses mains fines et ses ongles longs, Fred travaillait comme elle marchait, régulièrement, avec obstination. Elle ne voulait jamais s'arrêter, même pour boire un verre d'eau, il fallait qu'elle finisse, qu'elle aille jusqu'au bout de sa mission.»
Au fil des jours, la greffe semble prendre, chacun se découvrant un peu plus, même si les histoires de Fred pouvaient donner l'impression «qu'elle réinventait sa vie selon les jours, l'humeur ou les circonstances.»
Un soir, après le dîner, Frederica a fait la démonstration qu'elle savait «cracher le chocolat», c'est-à-dire, enflammer la poudre de chocolat à la manière d'une cracheuse de feu. «C'est à ce moment-là, ce moment très exactement où le nuage s'était transformé en flamme, que je compris ce qui était en train de se jouer dans cette maison. En moins d'une semaine, Fred avait conquis tout le monde. Et les animaux. Et les lieux. Et les hommes. Chacun, et je m'inclus dans ce chacun, guettait les signes de son attention. Chacun voulait être préféré, chacun était heureux quand il était regardé, mais cette joie se doublait d'une sourde inquiétude – chacun était jaloux, chacun dépossédé quand Fred s'éloignait. Cette jeune fille sortie de nulle part avait changé la donne.»
Urticante comme les orties, l'action va alors devenir piquante. La prise de risque est assumée, les rendez-vous secrets s'enchaînent, la passion bouscule toutes les certitudes. Au point de ne plus avoir les mots pour dire combien elle est jouissive. «Il me semble inouï qu'il n'y ait qu'un seul verbe et bien peu d'expressions pour désigner le sommet du plaisir, alors qu'il en existe plus de trente dans la vallée pour désigner la pluie. Il y a pourtant autant de différences entre un crachin et une averse qu'entre un orgasme et un autre orgasme.»
Marie Nimier emprunte les voies défendues avec jubilation, faisant de ce Palais des Orties un symbole des choix assumés, de l'émancipation, de la liberté qui s'affranchit des diktats de la société la plus bien-pensante. C'est cru, c'est bon et ça fait un bien fou!

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Le début est laborieux. Après une sorte de précis de botanique sur les orties , puis sur l'horticulture , on arrive enfin à l'intrigue sentimentale !
Les personnages manquent de complexité, le personnage de la woofeuse est bien artificiel, le compagnon de la narratrice est terne et peu clairvoyant. Tout cela manque de force.
Puis vient l'histoire d'amour proprement dite avec là de très belles pages !
Un roman ennuyeux au début et bouillonnant à la fin. Mais ça n'a pas la force des "Inséparables " autre roman de Marie Nimier.
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Dans son dernier roman, "Le palais des orties" publié aux éditions Gallimard, Marie Nimier raconte une histoire d'amour entre deux femmes. "L'ortie est la plante qui a une dualité intéressante pour une histoire d'amour" dit-elle. "Elle est piquante, on s'en méfie, elle est urticante, mais en même temps elle est pleine de qualités et de vertus," explique l'auteure…. En deux phrases, l'essentiel de cette fiction est donné ! Sa dualité…son ambivalence ainsi que son piquant indéniable !

Une très jeune femme , Frederica, surnommée « Fred », une woofeuse, offre ses bras dans une exploitation contre le gîte et le couvert !Personnalité solaire et mystérieuse, qui va chambouler la vie de toute la maisonnée !

Amusant et jubilatoire d'écrire un roman à partir de la culture d'une plante aussi peu aimée : l'ortie. Nous avons tous , des souvenirs d'enfance, pas spécialement plaisants ! Pour ma part, dans les terres intérieures de Bretagne, les orties ne manquaient pas, et le souvenir m'en est fort désagréable : la nourrice assez âgée qui prenait soin de moi, avait de brutales méthodes d'apprentissage pour les enfants : des fessées avec des orties !!! une époque… où éduquer un enfant s'apparentait plus à du « dressage » !...

… Alors retrouver cette fichue plante accompagnant toute une histoire, de famille, d'amour m'a intriguée et fait franchement sourire.
Frederica surgit dans l'histoire d'une famille plutôt sympathique, travailleuse, dans la débrouille et la bonne humeur , en dépit des difficultés à joindre les deux bouts, à payer les factures… Un couple uni, Nora et Simon, leurs deux enfants : Anaïs, 17 ans, en pension, mais en contact fréquent avec ses parents, toujours pleine d'idée nouvelles pour faire évoluer la ferme de ses grands-parents et parents…auxquels elle rêve de succéder… et le petit frère, Noé… ingénieux, inventif, assez proche de son père… qui se cherche comme tout préadolescent…

« Depuis qu'elle était partie en pension dans un lycée agricole, Anaïs avait plein d'idées pour que la ferme de ses grands-parents, qui était maintenant celle de ses parents, et peut-être un jour la sienne, puisse de développer. Elle croyait en un monde différent. Un monde où la richesse ne passerait pas par l'argent. » (p. 15)

Fred. Illuminera tour à tour la maisonnée, s'éprendra de son hôtesse, Nora…. N'en disons pas plus !…

De multiples descriptions touchant l'énergie déployée de toute la famille pour faire vivre cette exploitation… Un univers dynamique loin de nos préoccupations citadines, ou les journées sont dévorées par le travail, travail très physique…avec bien sûr la satisfaction des nouvelles idées lorsqu'elles apportent des résultats… même si il y a la vie à la campagne, un rythme sain, on a l'impression d'un effort sans fin, avec toujours un équilibre pécuniaire des plus précaires…Mais il y a aussi de la magie dans cet univers…où chaque chose possède également un relief particulier…même ce qui pourrait paraître anodin, ordinaire. Un univers où le regard a une autre attention, une autre densité. le style de Marie Nimier se révèle fluide et empreint d'une belle poésie ; comme l' extrait suivant nous le signifie dans l'extrême simplicité :

« L'argent coûte cher au pays des orties. (…) La vétusté des toitures, en l'occurrence, présente quelques avantages, dont un qui nous tient particulièrement à coeur : quand le thermomètre plonge en dessous de zéro, les gouttes de pluie s'immobilisent dans les trous de la tôle au lieu de glisser vers le sol et sculptent un ciel de pendeloques qui accrochent la lumière. Chaque année, on les photographie. C'est notre luxe à nous. Notre galerie des glaces. « (p. 51)

le titre de ce texte a été fort judicieusement choisi.
« le Palais des orties » , Un oxymore singulier : L'extraordinaire, le somptueux associé à la plante la plus modeste, la plus impersonnelle qui soit…Comme ce rayon de soleil aveuglant que représente l'arrivée et la personnalité de Frederica dans un univers du labeur, du quotidien rivé aux éléments les plus terre à terre. Un contraste des plus saisissants : contraste dans la personnalité des personnages, comme contrastes dans le contenu des existences : la jeunesse, le monde installé de deux adultes, d'un couple, deux enfants qui vont vers leur avenir, à construire, et une fée clochette qui passe dans tout ce petit monde comme une météore, ne pouvant que faire rêver ou fantasmer, puisqu'elle ne fait que passer, qu'elle est l'AILLEURS. Cet ailleurs inconnu, qui fait peur et attire !

Dans cette histoire passionnelle , l'ortie prend toute sa force symbolique.

« Les orties sont des plantes rudérales, du latin –rudus, ruderis, décombres. Comme la pensée tricolore, le mouron des oiseaux, le chardon et les pissenlits, elles aiment les friches, les terres abandonnées et, de manière plus générale, s'installent sur des sols sans compétition, souvent altérés par la main de l'homme. Leur cycle de vie est court, leurs propriétés innombrables. Fred n'était pas arrivée seule au Palais, elle était venue avec son histoire, et son histoire s'était répandue sur nous comme les orties prospèrent en terrain perturbé. Ensemble, nous avions réussi à repousser le passé. (p. 250) »

Une lecture singulière où on se laisse embarquer, en dépit de l'abondance de certaines descriptions techniques, pouvant sans doute rebuter certains lecteurs. Pour ma part, j'ai passé outre…et me suis laissée porter par le style et la petite musique personnelle de l'auteure !
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Le palais des orties raconte une histoire de femmes et d'orties.

L'écriture a le mérite d'être très fluide mais je suis passée á côté du livre, je me demande encore ce que l'autrice a voulu dire dans ce livre.

La construction du rapport entre personnages me parait maladroite, noyée dans un déluge de conseils écolos et de souvenirs. L'installation de l'intrigue se perd dans un foisonnement de détails inutiles, avec peu de réalisme et un clair décalage entre ce que le lecteur sait de l'intrigue et le comportement des protagonistes, ce qui ne semble pas échapper á l'autrice qui écrit "Nous allions trop vite, pas avec les pieds (...) mais avec la langue". Beaucoup de pistes évoquées ne mènent nulle part, les personnages secondaires sont malmenés ou oubliés et des métaphores et comparaisons approximatives suscitent quelques froncements de sourcils ("Comme si quelqu'un avait versé une louche de pâte á crêpe bien épaisse sur mon diaphragme").
Après 120 premières pages d'errance, quelque chose se passe néanmoins, une tension s'installe, jusqu'au dénouement, absolument décevant. le personnage principal semble suivre une courbe pour revenir á son point de départ. le drame se dénoue par « une envie de boire un verre d'eau » . Tout ça pour ça, se demande-t-on? La tension installée retombe banalement comme une lors d'embrouille de fête de village.

En résumé, ce livre au titre piquant ne m'a pas emportée, mais juste un peu irritée parfois.
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critiques presse (2)
LeFigaro
02 octobre 2020
L'auteur offre une réflexion brûlante sur l'avenir, à travers la renaissance et les passions d'une femme.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Bibliobs
18 septembre 2020
Nora et Simon gagnent leur vie en vendant des orties. L’arrivée de Fred, une jeune « woofeuse », déclenche une passion inattendue. Un roman très piquant, par la romancière de « la Reine du silence ».
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (68) Voir plus Ajouter une citation
page 261

Nous sommes dans la camionette, en route pour le marché. Frederica remonte ses jambes, cale ses pieds sur le tableau de bord. Elle a enlevé ses chaussures, écarte ses doigts de pieds, les referme, les écarte. Ses gros orteils rebiquent, le petit est collé contre son voisin. J'ai envie de les embrasser un par un. Le désir monte en moi, mon corps vibre.
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Sans que je m'en rende compte, Frederica prend le pouvoir de mon corps. Elle soigne mes cheveux, les coiffe. Anaïs a oublié son vernis noir dans la salle de bain, elle veut m'en mettre sur mes ongles des pieds. Elle les regarde de près, embrasse mes orteils. Pas mal, non ?
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page 159

Le pyjama de Federica était vert mousse. Les jambes du pantalon traînaient par terre, elle devait le porter taille basse. Elle était pieds nus et s'était peint ses ongles d'orteils en noir.
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page 258

Ici, même en été, on porte des chaussures fermées à cause des orties.
Tous les jours je me couche avant Simon, et me lève avant lui. Comment aurait-il pu voir que mes ongles d'orteils étaient vernis ?
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Fred ne pouvait pas supporter que l'eau coule pour rien, ça la rendait nerveuse. J'ai la réparation dans le sang, m'avait-elle dit en réglant le flotteur. Je tiens ça de mon père. Lui, c'était l'histoire de ses ancêtres qu'il voulait réparer. (p. 128)
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Videos de Marie Nimier (25) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marie Nimier
Lecture par l'auteure accompagnée de Karinn Helbert (Orgue de cristal) Festival Paris en toutes lettres
Elle a perdu son frère mais n'a pas réussi à se rendre à l'enterrement. Elle est effondrée et décide de s'exiler au bord d'un fleuve pour écrire un livre sur lui. Elle garde l'appartement d'un inconnu en échange de deux services : nourrir le chat et les plantes carnivores. Sauf que le chat n'apparaît jamais et que le récit de son histoire fraternelle et de cet amour fusionnel prend peu à peu une tonalité très dérangeante… Marie Nimier lit des extraits de son roman, accompagnée par Karinn Helbert qui fait entendre un instrument aussi singulier que l'est Petite soeur : un orgue de cristal.
À lire – Marie Nimier, Petite soeur, Gallimard, 2022.
Lumière par Patrice Lecadre, son par François Turpin
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